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La fille feu follet par U. Le Guin

Fiche : La fille feu follet

Titre : La fille feu follet
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2023
Traduction : N. Benkhadda
Editeur : ActuSF

Sommaire de La fille feu follet

  • La fille feu follet
  • Lire sans s’endormir
  • Poèmes
  • La conversation des gens modestes
  • De l’art élégant

Première page de La fille feu follet

« Bela ten Belen prit la tête d’une expédition de cinq compagnons. On n’avait pas vu de camps nomades près de la Cité depuis plusieurs années, mais des faucheurs, dans les champs de l’est, avaient aperçu et signalé des volutes de fumée derrière les collines de Dayward, et les six jeunes hommes avaient déclaré qu’ils iraient voir combien de camps étaient installés. Pour guide, ils choisirent Bidh Handa, qui avait déjà conduit plusieurs expéditions contre les tribus nomades par le passé. Bidh et sa sœur avaient été capturés dans un village nomade lorsqu’ils étaient encore enfants, et avaient grandi dans la cité en tant qu’esclaves. La sœur de Bidh, Nata, était célèbre pour sa beauté, et le frère de Bela, Alo, avait cédé une bonne partie de la fortune de la famille Belen à son propriétaire afin de pouvoir la prendre pour femme.
Bela et ses compagnons marchèrent et coururent toute la journée le long de la rivière de l’Est, s’enfonçant dans la vallée. Le soir, arrivés au sommet de la  »

Extrait de : U. Le Guin. « La fille feu follet. »

Le dernier chant d’Orphée par R. Silverberg

Fiche de Le dernier chant d’Orphée

Titre : Le dernier chant d’Orphée
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 2010
Traduction : J. Callier, F. Dolisi
Editeur : ActuSF

Première page de Le dernier chant d’Orphée

« Joue de ta lyre, Orphée. Pince une corde d’or. Et une autre, plus fort. Allez, encore plus fort ! Pour réveiller les morts… Oui, c’est cela : la mort elle-même ne pourra résister à ta musique. Joue de ta lyre, Orphée ; que par toi les morts se relèvent, que sanglotent les rivières, que de chagrin les arbres perdent leurs feuilles…
Pince donc une autre corde, encore plus fort si tu le peux. Plus doucement ensuite, puis en sourdine…
Chante, Orphée !
Chante ta vie, et le pouvoir qui t’a été donné de comprendre le sacré, et les tâches que les dieux t’ont confiées, et les souffrances qui en découlent, et ta mort, aussi… Et chante l’éternel renouveau qui succède à la mort…
Chante ! »

Extrait de : R. Silverberg. « Le Dernier Chant d’Orphée. »

Hanosz Prime s’en va sur Terre par R. Silverberg

Fiche de Hanosz Prime s’en va sur Terre

Titre : Hanosz Prime s’en va sur Terre
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 2006
Traduction : E. Holstein
Editeur : ActuSF

Première page de Hanosz Prime s’en va sur Terre

« Tout cela fut mis sur pied avec une étonnante facilité et en un temps record en dépit de la distance.
Hanosz Prime – à nouveau jeune et bouillant, prêt à faire table rase de ses anciennes habitudes et impatient de voyager – se montra soudain fort désireux de voir la vieille Terre historique, tant qu’il y avait encore quelque chose à voir. En conséquence, mobilisant des canaux diplomatiques, le message fut transmis par hyper-ondes. Il s’agissait ni plus ni moins que de se faire inviter dans le palais résidentiel de l’un des plus grands et plus célèbres aristocrates immortels de la Terre, le distingué et très estimé Sinon Kreidge. »

Extrait de : R. Silverberg. « Hanosz Prime s’en va sur Terre. »

Glissement vers le bleu par R. Silverberg et A. Zinos-Amaro

Fiche de Glissement vers le bleu

Titre : Glissement vers le bleu
Auteur : R. Silverberg et A. Zinos-Amaro
Date de parution : 2012
Traduction : E. Holstein
Editeur : ActuSF

Première page de Glissement vers le bleu

« Hey-ho ! Elle est venue, l’heure de chanter la Fin des Temps ! Oui, la mort des mondes, l’effondrement du continuum, le grand repliement de l’Éternelle Expansion. Et voilà comment ça s’est passé : cela survint avec la Chute des Étoiles, qui conduisit à la Traversée des Ténèbres puis à la Naissance de l’Univers. C’est pourquoi nous sommes aujourd’hui réunis afin de rendre hommage à l’Infinie Circularité du Grand Tout.
Au début vient le commencement et en dernier, la fin, ainsi en est-il de par les mondes – encore qu’il est possible que la fin vienne en premier, comme vous pourrez le constater. Ainsi, donc, en est-il, en a-t-il toujours été et devra toujours en être. Le cosmos est un serpent qui tient sa queue dans sa gueule et bien malin celui qui pourra dire où cela commence et où cela s’achève. Pas plus vous, que moi, ni aucun d’entre nous. »

Extrait de : R. Silverberg et A. Zinos-Amaro. « Glissement vers le bleu. »

Les vestiges de l’automne par R. Silverberg

Fiche de Les vestiges de l’automne

Titre : Les vestiges de l’automne (Tome 3 sur 3 – Nouveau printemps)
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 2005
Traduction : J. et F. Dolisi, E. Holstein
Editeur : ActuSF

Sommaire de Les vestiges de l’automne

  • Les vestiges de l’automne
  • L’été du grand retour

Première page de Les vestiges de l’automne

« Le départ vers le cocon ancestral était imminent. Pour se préparer au mieux à l’expédition, Nortekku étudiait les événements relatés au cours des deux siècles précédents. Depuis des semaines, il était plongé dans les récits décrivant le Peuple émergeant enfin des cocons, à la fin du Long Hiver, dans ce monde étrange et désert où les débris semés par les étoiles de mort flottaient dans les couches supérieures de l’atmosphère, où un ruban arc-en-ciel colorait le ciel de ses nuances : améthyste, cuivre, topaze, cramoisi, vert éclatant… Il avait lu aussi les récits de la célèbre traversée du continent jusqu’aux ruines de l’ancienne Vengiboneeza, et de la découverte des premières cités du Printemps Nouveau. À ce stade, cette histoire le captivait tellement qu’il continua à remonter de plus en plus loin dans le temps, avec voracité, compulsivement.
Il avait tant de choses à assimiler ! Parviendrait-il un jour à maîtriser son sujet ? Les années défilaient, se rembobinaient sous ses yeux. Pas à pas, il recula, depuis l’époque du Temps du Départ jusqu’à celle  »

Extrait de : R. Silverberg. « Nouveau printemps – Les vestiges de l’automne. »

Dernières nouvelles de Majipoor par R. Silverberg

Fiche de Dernières nouvelles de Majipoor

Titre : Dernières nouvelles de Majipoor (Tome 8 sur 8 – Majipoor)
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 2013
Traduction : E. Holstein, J.-P. Pugi, F. Dolisi,
Editeur : ActuSF

Sommaire de Dernières nouvelles de Majipoor

  • Le bout du chemin
  • Le livre des changements
  • La tombe du pontife Dvorn
  • L’apprenti en sorcellerie
  • Heures sombres au marché de minuit
  • De la manière de tisser des sorts à Sippulgar
  • Le septième sanctuaire

Première page de Le bout du chemin

«  Si vous voulez vraiment en savoir plus sur les Changeformes, lui expliqua le Résident du district, il vous faut parler à Mundiveen. Il a vécu quelque chose comme une douzaine d’années parmi eux.
— Et où est-ce que je peux trouver ce Mundiveen ? demanda Stiamot.
— Oh, vous le croiserez dans les environs. Un vieux docteur boiteux, complètement frappadingue. Excentrique, agaçant, un petit bonhomme assez pénible. Vraiment, vous ne pouvez pas le rater. »
C’était le deuxième jour de Stiamot à Domgrave, la plus grande ville – littéralement envahie par les mauvaises herbes – dans cette obscure région du nord-ouest de l’Alhanroel. Jamais il n’était venu dans cette partie du continent, auparavant. Pas plus qu’aucune des personnes qu’il connaissait, d’ailleurs. Un simple secteur agricole, une campagne fertile dont la terre avait une bizarre teinte verdâtre et où de vastes exploitations s’éparpillaient au  »

Extrait de : R. Silverberg. « Majipoor – Dernières nouvelles de Majipoor. »

L’océan cannibale par C. Vilà

Fiche de L’océan cannibale

Titre : L’océan cannibale
Auteur : C. Vilà
Date de parution : 1987
Editeur : ActuSF

Première page de L’océan cannibale

« Genèse

Cette nuit-là, le Vieux s’éveilla au sortir d’un cauchemar épouvantable, un rêve morbide, plein de couleurs sépulcrales, d’odeurs immondes, de tortures obscènes. Il avait vécu l’agonie des dieux, la fin d’un monde.
Le Vieux était la mémoire du village. Ses rêves le conduisaient en des temps lointains, au-delà des siècles, au-delà des hommes. Il épongea sa face ridée. Son front ruisselait de transpiration malsaine. La vision de cauchemar, fichée comme un harpon dans son cerveau, revint le hanter.
La grande déesse des eaux venait de perdre son combat immémorial contre l’Abomination. Le dard de l’Ennemi la transperça. Une plaie béante s’ouvrit entre ses cuisses généreuses. Son sang se répandit dans les flots. Un tentacule rouge fouilla son ventre, comme pour une horrible fécondation. La déesse vaincue glissa dans les profondeurs et y subit un sort hideux : chevauchée, violée, dévorée par l’Abomination. Ses chairs se chargèrent de venin acide, se boursouflèrent, furent digérées dans une atroce et interminable agonie. Son monstrueux festin terminé, l’insatiable Ennemi lança son dard souillé de sang à l’assaut du soleil. »

Extrait de : C. Vilà. « L’Océan cannibale. »

Mémoire d’une aveugle par A. Duguël

Fiche de Mémoire d’une aveugle

Titre : Mémoire d’une aveugle
Auteur : A. « Duguël » Liger-Belair
Date de parution : 2013
Editeur : ActuSF

Sommaire de Mémoire d’une aveugle

  • Mémoire d’une aveugle
  • Bunker café
  • Entre l’effroi et l’extase
  • Douce nuit, sainte nuit
  • La fauve
  • Cadavre exquis
  • Vision du futur
  • Parlez-moi d’amour
  • Saloperie de fée !
  • Arôme d’une nuit d’été
  • La tragédienne au purgatoire
  • De la mort et autres merveilles
  • Le cagibi
  • Age de cendre
  • Salambô
  • La chose de nulle part
  • Voix sans issue
  • Maman
  • Haleine d’outre-tombe
  • La nuit où le monde l’a échappé belle
  • Que me restera-t-il quand je m’éveillerai ?
  • Nuit de Chine
  • L’ami de Vincent
  • Nos braves soldats au front
  • Le petit monsieur triste
  • Satan
  • Little Alice
  • O temps suspends ton vol
  • Mademoiselle Irma
  • La belle et la bête
  • Les fées en vos palais répandront leur bouquet
  • La passeuse
  • Le baiser du désert
  • Agnus dei
  • Portrait d’un supplicié en costume marin
  • Une affaire de sexe
  • In memoriam
  • Les portes du péché
  • Petite fleur
  • Noce transie
  • Jeu virtuel
  • Ce que je veux, c’est tutoyer Victor Hugo
  • Jeanne était au pain sex dans le cabinet noir

Première page de Mémoire d’une aveugle

« Le nombre de fois où Aurore m’a dit :

— J’adore les fringues. C’est la seule chose au monde qui m’intéresse vraiment. 

En cinq ans de fréquentation assidue, je ne crois pas l’avoir vue deux fois habillée de la même manière. Certains accessoires revenaient régulièrement : cols, chaussures, ceintures, écharpes, mais assortis avec une telle subtilité qu’ils semblaient différents selon la tenue, le jour et l’heure. Moi qui me contentais d’un jean et de deux tee-shirts que je jetais sitôt défraîchis – le placard de mon studio n’étant pas extensible –, j’étais désarçonnée par cette boulimie vestimentaire. Nous n’avions pas les mêmes valeurs, comme on dit. Les miennes privilégiaient le savoir au paraître, tandis qu’Aurore ne vivait que pour et par l’apparence. 

— Tu me rappelles l’histoire de la tour de Nesle, me reprocha-t-elle un jour, comme je bazardais une chemise hors d’usage. »

Extrait de : A. Duguël. « Mémoire d’une aveugle. »

Unlocking the air par U. Le Guin

Fiche d’Unlocking the air

Titre : Unlocking the air
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1996
Traduction : E. Devos, H. Hémon
Editeur : ActuSF

Sommaire d’Unlocking the air

  • Quatre heures et demie
  • Les maisons du professeur
  • Ruby sur la 67
  • Limberlost
  • Créatures de mon esprit
  • Tenir ses positions
  • Les cuillères de la cave
  • Dimanche d’été à Seatown
  • Saison sèche
  • Ether, ou
  • La clef des airs
  • Une épouse enfant
  • Grimper jusqu’à la lune
  • La grande fille à son papa
  • Anciens
  • La femme sage
  • Le braconnier

Première page de Quatre heures et demie

« UNE NOUVELLE VIE

Stephen rougit. C’était un homme au teint clair, aux cheveux de plus en plus rares au sommet du crâne et qui arborait désormais des joues rose vif. Il enlaça Ann d’un bras tandis qu’elle lui embrassait la joue.
« Je suis heureux de te voir, ma chérie, dit-il en s’écartant, regardant derrière elle avec un sourire un peu désespéré. Ella est sortie il n’y a même pas dix minutes. Elle devait apporter des papiers chez Bill Hoby. Ne t’en va pas avant son retour, elle serait triste de ne pas t’avoir vue.
— Bien sûr, répondit Ann. Ma mère va bien, elle a eu la grippe, mais elle n’a pas été aussi durement touchée que d’autres. Et ici, ça va ?
— Oh, oui ! Tu veux du café ? Du cola ? Entre donc. »
Il s’écarta pour la laisser passer, puis la suivit au travers du salon rempli de meubles pâles jusqu’à la cuisine où des stores vénitiens en métal jaune décomposaient les rayons du soleil et les guidaient vers le comptoir. »

Extrait de : U. Le Guin. « Unlocking The Air. »

Les voltigeurs de Gy par U. Le Guin

Fiche de Les voltigeurs de Gy

Titre : Les voltigeurs de Gy
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2021
Traduction : P.-P. Durastanti, A.-J. Descombey, M. Demuth
Editeur : ActuSF

Sommaire de Les voltigeurs de Gy

  • Les voltigeurs de Gy
  • Première rencontre avec les Gorgonides
  • Le sommeil de Newton
  • L’ascension de la face nord
  • La première pierre
  • Le Kerastion
  • La construction

Première page de Les voltigeurs de Gy

« Les gens de Gy ressemblent beaucoup à ceux de notre plan, à ceci près qu’ils ont des plumes au lieu de poils. Le duvet presque invisible des nourrissons devient la douce brosse beige tachetée des enfants ; puis, à l’adolescence, surgit la coiffe de plumes. Les hommes arborent en général une collerette sur la nuque, de plus petites plumes sur la tête, et de grandes crêtes érectiles. Leur ramage est brun ou noir, rayé et ponctué de bronze, de rouge, de vert ou de bleu. Les plumes des femmes tombent en cascade le long de leur dos, jusqu’à effleurer le sol en longues traînes diaphanes et bouclées, telles des queues d’autruche aux vives couleurs – pourpre, écarlate, coralline, turquoise et or. Les Gyr, mâles comme femelles, ont du duvet sur la région pubienne et les aisselles, ainsi souvent qu’un plumage court et fin sur tout le corps. Les plus chamarrés d’entre eux constituent un régal pour les yeux quand ils vont nus, mais font aussi le délice des poux et des lentes.
La mue est un processus continu, et non pas saisonnier. Peu à peu, les plumes tombées cessent de repousser avec l’âge, si bien que la pelade affecte beaucoup d’hommes et de femmes passé quarante »

Extrait de : U. Le Guin. « Les voltigeurs de Gy. »