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Terrassement par B. W. Aldiss

Fiche de Terrassement

Titre : Terrassement
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1965
Traduction : F. Maillet
Editeur : Le Masque

Première page de Terrassement

« Le mort dérivait doucement sous la brise. Il marchait avec raideur sur ses pattes de derrière, pareil à une chèvre savante, comme il l’avait fait de son vivant. Avec bienséance, et plus éloigné de toute idéologie, toute nationalité, toute fatigue, toute inspiration, qu’il ne l’avait jamais été dans sa vie. Quelques mouches de belle taille l’accompagnaient, bien qu’il fût loin de la terre, se mouvant rapidement sur la surface lisse de l’Atlantique Sud. La frange à pompons de son pantalon de soie blanche – il avait été riche, quand la richesse comptait – se mouillant parfois d’écume.
Il arrivait d’Afrique, et se dirigeait droit vers moi.
Avec les morts, je suis en bons termes. Bien qu’il n’y ait plus de place pour eux en terre selon l’ancienne coutume, dans ma tête, j’en conserve plusieurs, je veux dire, dans ma mémoire. Mercator est là, et le vieux Thunderpeck, et Jess, qui continue de vivre hors de mon crâne, en brave légendaire, et bien sûr mon très cher March Jordill. Dans ce livre, je vais les ensevelir une seconde fois. »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Terrassement. »

Supertoys par B. W. Aldiss

Fiche de Supertoys

Titre : Supertoys, Intelligence Artificielle et autres histoires du futur
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 2001
Traduction : C. de Léobardy
Editeur : Métailié

Première page de Supertoys

« POUR TENTER DE PLAIRE
(Une histoire pour Stanley Kubrick)

 
« Les Supertoys durent tout l’été » est l’histoire d’un petit garçon qui, malgré ses efforts, ne parvient jamais à plaire à sa mère. Il est déconcerté et ne comprend pas qu’il est un androïde, une construction habile de l’intelligence artificielle, comme son unique compagnon, son ours en peluche.
Cette histoire avait beaucoup touché Stanley Kubrick qui s’était montré désireux d’en faire un film. Après quelques discussions, je lui ai vendu les droits cinématographiques. J’ai travaillé quelque temps avec lui sur un scénario possible.
De manière peu surprenante, je l’ai trouvé génial mais exigeant. Après tout, son indépendance était chèrement gagnée. Stanley exigeait de lui-même autant que des autres.
J’ai vu un exemple de cette indépendance quand l’état-major de Warner Brothers a souhaité rencontrer Kubrick. Sous prétexte qu’il détestait les voyages en avion, Kubrick a obligé les directeurs, du  »

Extrait de : B. W. Aldiss. « SuperToys. »

Super état par B. W. Aldiss

Fiche de Super état

Titre : Super état, l’Union européenne dans quarante ans
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 2002
Traduction : D. Lemoine
Editeur : Métailié

Première page de Super état

« Des nuages noirs se massaient au-dessus des montagnes, au nord. Des éclairs y brillaient. Mais dans la vallée, en cette journée de joie, le soleil était comme de la crème dans un bol.
Les invités arrivaient depuis le début de la matinée. Le moyen de transport le plus répandu consistait à venir de la ville voisine à bord d’un bateau à vapeur de plaisance. On avait, pour l’occasion, construit un imposant débarcadère provisoire. Les passagers des bateaux à vapeur passaient, pour accéder au débarcadère, sous une arche ornée de fleurs. Un orchestre les accueillait, jouait des airs entraînants tels que Some enchanted evening et Cow-cow boogie.
Les invités moins favorisés gagnaient le groupe de pavillons neufs dans des autocars de luxe, qui empruntaient des routes construites spécialement – des routes qui étaient infiniment supérieures au vieux chemin de halage qu’elles recouvraient.
Quelques invités arrivèrent en automobile. Des avions déposèrent d’autres privilégiés, atterrirent sur la piste neuve, brillamment éclairée par des projecteurs et des guirlandes d’ampoules. Mais la façon la plus chic d’arriver consistait à le faire à bord de son hélicoptère personnel. »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Super Etat. »

Ruines par B. W. Aldiss

Fiche de Ruines

Titre : Ruines
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1987
Traduction : M.-F. Cachin
Editeur : Belfond

Première page de Ruines

« Cet après-midi-là, ils se rendirent à Times Square pour voir Ali McGraw dans Love Story qu’Ashley considérait comme le grand film du moment. Puis ils allèrent prendre le thé à l’hôtel Algonquin où se produisait un musicien de jazz qui intéressait Ashley et tombèrent sur quelques vieux amis dont l’un avait connu Hugh Billing du temps où il jouait de la musique. Ils firent tous ensemble la tournée des bars, dînèrent dans le seul restaurant mexicain qu’ils connaissaient et écoutèrent du jazz aux confins de Harlem. Ils regagnèrent tard leur appartement.
Un télégramme annonçant la mort de sa mère attendait Hugh.
— Veux-tu que je t’accompagne ? proposa Ashley. Je ne suis jamais allée en Grande-Bretagne. Nous pourrions visiter Londres et faire un tour à Land’s End. »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Ruines. »

Nouveaux venus, vieilles connaissance par B. W. Aldiss

Fiche de Nouveaux venus, vieilles connaissances

Titre : Nouveaux venus, vieilles connaissances
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1979
Traduction : R. Delouya
Editeur : Denoël

Sommaire de Nouveaux venus, vieilles connaissances

  • Nouveaux venus, vieilles connaissances
  • Les petits galets de Tu Fu
  • Trois voies
  • Amen, terminé
  • Petite diffikulté
  • Douces vicissitudes
  • Non isotropique
  • Rayon de lune
  • L’espace et son reflet
  • Et le silence fut
  • Indifférence
  • L’impossible spectacle de marionnettes

Première page de Nouveaux venus, vieilles connaissances

« C’était une planète calme. Le calme avait régné siècle après siècle. Jusqu’à l’arrivée du vaisseau de Terre.
 
Des êtres ressemblant extérieurement aux humains vivaient sur la planète calme. Leurs hameaux, villages, villes, couvrirent lentement les parties habitables du globe. Tout en se disséminant, lentement, lentement – ils délogèrent l’espèce animale qui occupait le terrain. Mais ce n’étaient pas des animaux féroces : ils vivaient souvent près des habitations humanoïdes dans les haies et les taillis. Ils n’attaquaient pas les humanoïdes pas plus que ceux-ci ne les attaquaient.
Le soleil de la planète calme était ancien bien avant que la première amibe se fût éveillée dans ses océans. Il occupait un cinquième du ciel à midi, mais sa chaleur orange était légère. L’évolution était une lente affaire. La souffrance de la vie, ses joies, étaient amorties. Même la lutte pour l’existence, curieusement.
Les terres recouvraient plus de la moitié de la planète. Les océans étaient petits et peu profonds. Une grande partie des terres n’était pas habitable et  »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Nouveaux venus vieilles connaissances. »

Mars blanche par B. W. Aldiss

Fiche de Mars blanche

Titre : Mars blanche ou La libération de l’esprit, utopie du 21e siècle
Auteur : B. W. Aldiss et R. Penrose
Date de parution : 1999
Traduction : D. Lemoine
Editeur : Métailié

Première page de Mars blanche

« Mémoire de Moreton Dennett, secrétaire de Léo Anstruther, relatif aux événements du 23 juin 2041
 

Ce jour-là, Léo Anstruther a décidé de gagner le jetport à pied, parce qu’il aimait se montrer imprévisible. Je l’ai accompagné, portant sa serviette. Deux gardes du corps nous suivaient à faible distance.
Nous avons pris par les petites rues étroites. Anstruther marchait les mains croisées dans le dos, apparemment plongé dans ses pensées. C’était une partie de son île où il se rendait rarement ; il lui trouvait peu de charme. C’était le quartier pauvre. On avait subdivisé les maisons étroites en de nombreux logements, si bien que leurs occupants débordaient, exerçaient leur activité dans la rue. Vulcanisateurs, fabricants de jouets, cordonniers,  »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Mars Blanche ou La Liberation De L’Esprit. »

Le monde vert par B. W. Aldiss

Fiche de Le monde vert

Titre : Le monde vert
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1962
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu

Première page de Le monde vert

« Obéissant à une loi inéluctable, toutes choses croissaient, se développaient dans le désordre et l’étrangeté. La chaleur, la lumière, l’humidité étaient constantes. Elles l’étaient depuis… personne ne savait depuis combien de temps. « Depuis quand… ? » « Pourquoi… ? » C’étaient là des questions que nul n’avait plus l’idée de poser. Réfléchir n’avait plus de sens. Dans ce monde, un seul problème se posait : croître. C’était le règne du végétal. C’était un monde qui ressemblait à une serre.
Quelques enfants sortirent pour jouer dans l’ombre verte. Ils coururent le long de la branche, s’interpellant à mi-voix. Ils étaient attentifs à ne pas se laisser surprendre par l’ennemi. Un fouet- »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Le monde vert. »

Le livre d’or par B. W. Aldiss

Fiche de Le livre d’or

Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1982
Traduction : M. Jakubowski
Editeur : Pocket

Sommaire de Le livre d’or

  • Judas dansait
  • Homme sur le pont
  • Homme en son temps
  • Trajectoires immobiles
  • Le théorème du firmament
  • Si loin de Prague
  • Sobres bruits du matin dans une contrée marginale
  • Un vaisseau cher et délicat
  • Un dollar ça vaut combien ?
  • Voyage au coeur du rêve
  • Une optique chinoise

Première page de Judas dansait

« Ce n’était pas un jugement équitable.
Vous comprendrez que je n’étais pas disposé à écouter convenablement, mais ce n’était pas un jugement équitable. On sentait une hâte furtive et méfiante. Juge, avocat et jury s’appliquaient tous à être aussi brefs et explicites que possible. Je ne disais mot, mais je savais pourquoi : ils voulaient tous regagner les danses.
Le juge, donc, eut vite fait de se lever pour prononcer la sentence.
— Alexandre Abel Ybo, la cour vous déclare coupable d’avoir tué Parowen Scryban pour la seconde fois.
J’eus peine à ne pas éclater de rire.
Le juge poursuivit :
— En conséquence vous êtes condamné, pour la seconde fois, à la peine de mort par strangulation, et la sentence sera exécutoire d’ici à la fin de la semaine prochaine. »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Le livre d’or de Brian Aldiss. »

La tour des damnés par B. W. Aldiss

Fiche de La tour des damnés

Titre : La tour des damnés
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1972
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le passager clandestin

Première page de La tour des damnés

« Quel est donc ce poème, demanda Thomas Dixit, où il est question de “cavernes aux profondeurs à jamais insondables par l’homme” ? » Mais sa voix résonna dans l’enfilade des cavernes et la question resta sans réponse. Quelques pas plus loin, perdu dans ses propres pensées, Peter Crawley le suivait sans mot dire.
Cela faisait plus d’un an que Dixit avait effectué ici son séjour forcé. Il s’était octroyé quelques jours de congé, à la réserve où il travaillait, pour venir accomplir ce dernier pèlerinage avant la démolition totale. Il régnait encore une certaine activité dans ce qui restait des immenses structures de béton. Des techniciens, hindous pour la plupart, munis parfois de projecteurs individuels, transportaient des instruments. Des câ­bles traînaient un peu partout. Mais l’impression générale de désolation provenait surtout de l’usure prolongée visible sur toutes les surfaces. Partout des flots de population étaient passés, comme un torrent dans une caverne souterraine ; et partout, comme un torrent, leur vie s’était enfuie, oubliée, loin des regards du monde. »

Extrait de : B. W. Aldiss. « La tour des damnés. »

La mamelle de Némésis par B. W. Aldiss

Fiche de La mamelle de Némésis

Titre : La mamelle de Némésis
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 2000
Traduction : G. Leibrich
Editeur : Métailié

Première page de La mamelle de Némésis

«  Quelle barbe ! » me suis-je dit à moi-même, de ma façon démodée. « Quelle sacrée barbe ! »
Je me tenais là, sur un bout de montagne dont j’ignorais le nom, en plein soleil, coiffé d’un chapeau acheté au village. J’étais bien en vacances, non ? Retraité – ou presque – à demi-mort, portant beau, seul, modérément heureux. Sans aucun souci, pourriez-vous dire. En fait, je savourais l’isolement de cet endroit au milieu d’une oliveraie déserte, après trois kilomètres d’un sentier qui partait d’une route sans destination très précise.
Devant moi se dressait une construction en pierre sans caractère particulier, ressemblant assez à une étable, et dont la façade se relevait pour former un triangle au-dessus du toit, ce qui marquait sa fonction de lieu sacré. Ce mur surélevé était percé d’une ouverture où était suspendue une petite cloche »

Extrait de : B. W. Aldiss. « La Mamelle De Némésis. »