Étiquette : Aldiss
Terrassement par B. W. Aldiss
Fiche de Terrassement
Titre : Terrassement
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1965
Traduction : F. Maillet
Editeur : Le Masque
Première page de Terrassement
« Le mort dérivait doucement sous la brise. Il marchait avec raideur sur ses pattes de derrière, pareil à une chèvre savante, comme il l’avait fait de son vivant. Avec bienséance, et plus éloigné de toute idéologie, toute nationalité, toute fatigue, toute inspiration, qu’il ne l’avait jamais été dans sa vie. Quelques mouches de belle taille l’accompagnaient, bien qu’il fût loin de la terre, se mouvant rapidement sur la surface lisse de l’Atlantique Sud. La frange à pompons de son pantalon de soie blanche – il avait été riche, quand la richesse comptait – se mouillant parfois d’écume.
Il arrivait d’Afrique, et se dirigeait droit vers moi.
Avec les morts, je suis en bons termes. Bien qu’il n’y ait plus de place pour eux en terre selon l’ancienne coutume, dans ma tête, j’en conserve plusieurs, je veux dire, dans ma mémoire. Mercator est là, et le vieux Thunderpeck, et Jess, qui continue de vivre hors de mon crâne, en brave légendaire, et bien sûr mon très cher March Jordill. Dans ce livre, je vais les ensevelir une seconde fois. »
Extrait de : B. W. Aldiss. « Terrassement. »
Ruines par B. W. Aldiss
Fiche de Ruines
Titre : Ruines
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1987
Traduction : M.-F. Cachin
Editeur : Belfond
Première page de Ruines
« Cet après-midi-là, ils se rendirent à Times Square pour voir Ali McGraw dans Love Story qu’Ashley considérait comme le grand film du moment. Puis ils allèrent prendre le thé à l’hôtel Algonquin où se produisait un musicien de jazz qui intéressait Ashley et tombèrent sur quelques vieux amis dont l’un avait connu Hugh Billing du temps où il jouait de la musique. Ils firent tous ensemble la tournée des bars, dînèrent dans le seul restaurant mexicain qu’ils connaissaient et écoutèrent du jazz aux confins de Harlem. Ils regagnèrent tard leur appartement.
Un télégramme annonçant la mort de sa mère attendait Hugh.
— Veux-tu que je t’accompagne ? proposa Ashley. Je ne suis jamais allée en Grande-Bretagne. Nous pourrions visiter Londres et faire un tour à Land’s End. »
Extrait de : B. W. Aldiss. « Ruines. »
Nouveaux venus, vieilles connaissance par B. W. Aldiss
Fiche de Nouveaux venus, vieilles connaissances
Titre : Nouveaux venus, vieilles connaissances
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1979
Traduction : R. Delouya
Editeur : Denoël
Sommaire de Nouveaux venus, vieilles connaissances
- Nouveaux venus, vieilles connaissances
- Les petits galets de Tu Fu
- Trois voies
- Amen, terminé
- Petite diffikulté
- Douces vicissitudes
- Non isotropique
- Rayon de lune
- L’espace et son reflet
- Et le silence fut
- Indifférence
- L’impossible spectacle de marionnettes
Première page de Nouveaux venus, vieilles connaissances
« C’était une planète calme. Le calme avait régné siècle après siècle. Jusqu’à l’arrivée du vaisseau de Terre.
Des êtres ressemblant extérieurement aux humains vivaient sur la planète calme. Leurs hameaux, villages, villes, couvrirent lentement les parties habitables du globe. Tout en se disséminant, lentement, lentement – ils délogèrent l’espèce animale qui occupait le terrain. Mais ce n’étaient pas des animaux féroces : ils vivaient souvent près des habitations humanoïdes dans les haies et les taillis. Ils n’attaquaient pas les humanoïdes pas plus que ceux-ci ne les attaquaient.
Le soleil de la planète calme était ancien bien avant que la première amibe se fût éveillée dans ses océans. Il occupait un cinquième du ciel à midi, mais sa chaleur orange était légère. L’évolution était une lente affaire. La souffrance de la vie, ses joies, étaient amorties. Même la lutte pour l’existence, curieusement.
Les terres recouvraient plus de la moitié de la planète. Les océans étaient petits et peu profonds. Une grande partie des terres n’était pas habitable et »
Extrait de : B. W. Aldiss. « Nouveaux venus vieilles connaissances. »
Le monde vert par B. W. Aldiss
Fiche de Le monde vert
Titre : Le monde vert
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1962
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu
Première page de Le monde vert
« Obéissant à une loi inéluctable, toutes choses croissaient, se développaient dans le désordre et l’étrangeté. La chaleur, la lumière, l’humidité étaient constantes. Elles l’étaient depuis… personne ne savait depuis combien de temps. « Depuis quand… ? » « Pourquoi… ? » C’étaient là des questions que nul n’avait plus l’idée de poser. Réfléchir n’avait plus de sens. Dans ce monde, un seul problème se posait : croître. C’était le règne du végétal. C’était un monde qui ressemblait à une serre.
Quelques enfants sortirent pour jouer dans l’ombre verte. Ils coururent le long de la branche, s’interpellant à mi-voix. Ils étaient attentifs à ne pas se laisser surprendre par l’ennemi. Un fouet- »
Extrait de : B. W. Aldiss. « Le monde vert. »
Le livre d’or par B. W. Aldiss
Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1982
Traduction : M. Jakubowski
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- Judas dansait
- Homme sur le pont
- Homme en son temps
- Trajectoires immobiles
- Le théorème du firmament
- Si loin de Prague
- Sobres bruits du matin dans une contrée marginale
- Un vaisseau cher et délicat
- Un dollar ça vaut combien ?
- Voyage au coeur du rêve
- Une optique chinoise
Première page de Judas dansait
« Ce n’était pas un jugement équitable.
Vous comprendrez que je n’étais pas disposé à écouter convenablement, mais ce n’était pas un jugement équitable. On sentait une hâte furtive et méfiante. Juge, avocat et jury s’appliquaient tous à être aussi brefs et explicites que possible. Je ne disais mot, mais je savais pourquoi : ils voulaient tous regagner les danses.
Le juge, donc, eut vite fait de se lever pour prononcer la sentence.
— Alexandre Abel Ybo, la cour vous déclare coupable d’avoir tué Parowen Scryban pour la seconde fois.
J’eus peine à ne pas éclater de rire.
Le juge poursuivit :
— En conséquence vous êtes condamné, pour la seconde fois, à la peine de mort par strangulation, et la sentence sera exécutoire d’ici à la fin de la semaine prochaine. »
Extrait de : B. W. Aldiss. « Le livre d’or de Brian Aldiss. »
La tour des damnés par B. W. Aldiss
Fiche de La tour des damnés
Titre : La tour des damnés
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1972
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le passager clandestin
Première page de La tour des damnés
« Quel est donc ce poème, demanda Thomas Dixit, où il est question de “cavernes aux profondeurs à jamais insondables par l’homme” ? » Mais sa voix résonna dans l’enfilade des cavernes et la question resta sans réponse. Quelques pas plus loin, perdu dans ses propres pensées, Peter Crawley le suivait sans mot dire.
Cela faisait plus d’un an que Dixit avait effectué ici son séjour forcé. Il s’était octroyé quelques jours de congé, à la réserve où il travaillait, pour venir accomplir ce dernier pèlerinage avant la démolition totale. Il régnait encore une certaine activité dans ce qui restait des immenses structures de béton. Des techniciens, hindous pour la plupart, munis parfois de projecteurs individuels, transportaient des instruments. Des câbles traînaient un peu partout. Mais l’impression générale de désolation provenait surtout de l’usure prolongée visible sur toutes les surfaces. Partout des flots de population étaient passés, comme un torrent dans une caverne souterraine ; et partout, comme un torrent, leur vie s’était enfuie, oubliée, loin des regards du monde. »
Extrait de : B. W. Aldiss. « La tour des damnés. »