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Gorilles en péril par J.-P. Andrevon
Fiche de Gorilles en péril
Titre : Gorilles en péril (Tome 5 sur 11 – Planète verte)
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1998
Editeur : Hachette
Première page de Gorilles en péril
« Le maréchal des logis Maréchal et le gendarme Ducrouay virent arriver de loin le camion suspect.
Il était deux heures de l’après-midi. Les deux hommes étaient à cheval sur leur moto à l’arrêt, en bordure de la nationale, sous l’ombre d’un chêne majestueux ayant échappé à plusieurs générations de tronçonneuses. Ils avaient le dos au tournant, devant eux la route s’étirait vers l’ouest, droite et luisante comme un double décimètre de plastique sous le soleil de juin.
« Tu le vois, celui-là ? interrogea Maréchal.
— Hon-hon… », répondit Ducrouay, avec un petit coup d’œil de côté en direction de son supérieur.
Même s’il en avait eu envie, Gilles Ducrouay, nouveau à la brigade de Monteyrac, n’aurait jamais osé une plaisanterie sur le patronyme du maréchal des logis, un vieux de la vieille, qui avait deux fois son âge et était destiné à ne jamais changer de »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Planète verte – Gorilles en péril. »
Demain le monde par J.-P. Andrevon
Fiche de Demain le monde
Titre : Demain le monde
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2013
Editeur : Bélial
Sommaire de Demain le monde
- La réserve
- Un nouveau livre de la jungle des villes
- Un petit saut dans le passé
- L’arme
- L’homme qui fut douze
- La bête des étoiles et l’empathe
- Manuscrit d’un roman de SF trouvé dans une poubelle
- Le château du dragon
- Régression
- L’anniversaire du Reich de mille ans
- La porte au fond du parc entre le cèdre et les chênes
- Rien qu’un peu de cendre, et une ombre portée sur un mur
- … il revient au galop
- Salut, Wolinski !
- Tout à la main !
- Halte à Broux
- Comme un rêve qui revient
- Sur la banquette arrière
- Comme une étoile solitaire et fugitive
- En route pour la chaleur !
- Epilogue peut-être
- Le monde enfin
Première page de La réserve
« Un oiseau aux ailes noires s’éleva silencieusement dans la caverne, gagna de son vol lourd le lointain point argenté qui s’ouvrait sur les Terres-sous-le-Ciel. Kitti Pritti nota ce fait comme un mauvais présage ; elle resserra plus fort ses bras sur le petit Phils. Celui-ci se cramponnait des deux mains à son sein gauche qu’il mordillait avec fureur, et sans grand résultat. Le lait de Kitti Pritti se faisait rare, et Phils devenait grand. Il devait avoir une dizaine de lunes maintenant, et il faudrait bientôt lui trouver autre chose à manger, mais quoi ? Ce n’était que le deuxième enfant qui était sorti du ventre de Kitti Pritti, et le premier était devenu raide peu après sa deuxième lunaison. Aussi n’avait-elle pas eu de problème alimentaire à résoudre avec lui. Mais maintenant, bien que ses seins fussent gros et fermes encore, ils ne contenaient presque plus de lait ; d’autre part, il n’y avait pas encore de dents à l’intérieur de la »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Demain le monde. »
De vagues et de brume par J.-P. Andrevon
Fiche de De vagues et de brume
Titre : De vagues et de brume
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2004
Editeur : Editions du rocher
Première page de De vagues et de brume
« Les vagues battent les rochers, animées d’une rage patiente. Des crêtes dentées, semblables à des mains crochues, couleur mousse. Des crachats glaireux, œufs battus en neige sale. Une draperie mouvante, que le vent sifflant brasse et agite, bousculant, pulvérisant, reformant les socs liquides aux luisances de métal.
Et ce bruit… un bruit de linges détrempés que des bras noueux abattent sans cesse sur une planche savonneuse, sans cesse, sans cesse, mus par l’automatisme destructeur des géants aveugles. Les cent milliards de doigts de l’océan battent la charge sur l’irrégulière barrière minérale que tapissent des lichens sourdement fluorescents. Comme s’ils voulaient le disloquer, rendre au seul élément liquide cet élément parmi d’autres du puzzle disloqué de l’archipel qui se cramponne. Grignoté tempête après tempête, semant des »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « De vagues et de brume. »
Dans les décors truqués par J.-P. Andrevon
Fiche de Dans les décors truqués
Titre : Dans les décors truqués
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1979
Editeur : Denoël
Sommaire de Dans les décors truqués
- Dans un verre d’eau
- Les retombées
- Le jeu de la guerre
- Régression
- Le temps du météore
Première page de Dans un verre d’eau
« Il se noierait dans un verre d’eau !
Allons, mon petit bonhomme, il faut te lever… C’est l’heure de l’école !
À travers les couvertures, une main secoue un morceau de chair, son épaule peut-être. Louis se replie entre les draps, se met en boule, sa chaleur intérieure se confond avec celle du lit. Il ne veut pas y aller. Une petite voix dit : Je ne veux pas y aller ! Il est trop tôt, il a trop sommeil, l’école l’ennuie, dehors il fera froid, il le sait, dehors la main large ouverte du vent se déploiera sur sa figure, dehors les mille pattes de la pluie se promèneront sur son blouson imperméabilisé avec un horrible bruit crépitant.
Je ne veux pas y aller… La petite voix ne sort pas de sa bouche, elle reste enclose dans son cerveau de brume. Il n’est qu’une boule de chaleur menacée, un petit animal sans nom hibernant dans un doux terrier soyeux. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Dans les décors truqués. »
Coup de sang par J.-P. Andrevon
Fiche de Coup de sang
Titre : Coup de sang
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1992
Editeur : Fleuve noir
Première page de Coup de sang
« Je fais un pas, un deuxième. Elle recule. Je fais un troisième pas. Mes bras sont tendus vers elle. Elle recule encore. Il fait sombre, je ne vois pas son visage. Mais il me semble qu’elle a ouvert grand la bouche. Je fais un nouveau pas vers elle. Oui, sa bouche est grande ouverte, un trou bien net, un O très noir, ou peut-être rouge sombre, au bas de l’indistinct ovale gris du visage.
Elle a cessé de reculer. Elle a cessé parce qu’elle ne peut pas reculer davantage : elle a atteint le mur. Son dos s’appuie contre le mur, elle replie les bras, pose ses paumes contre le mur comme si elle voulait le repousser, l’enfoncer. Je m’approche d’un pas encore. Alors seulement le O muet de sa bouche s’emplit de bruit. Alors seulement elle se met à crier.
Elle crie, et son cri pointu s’enfonce dans mes oreilles, dans mes tympans, dans ma tête. Ce cri me fait mal. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Coup de sang. »
Compagnons en terre étrangère 2 par J.-P. Andrevon
Fiche de Compagnons en terre étrangère 2
Titre : Compagnons en terre étrangère 2
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1980
Editeur : Denoël
Sommaire de Compagnons en terre étrangère 2
- Un grand amour avec B. Blanc
- Pax Christi avec D. Walther
- La mort des autres avec G. W. Barlow
- Qui m’appelle ? avec D. Douay
- Au bout du rêves avec A. Dorémieux
- La saga des Bibendum avec P. Cousin
Première page de Un grand amour
« Ses mains passent le long du corps de l’homme immobile et nu, longeant les méridiens qui rayonnent depuis le pubis, s’étoilent et se ramifient sur l’abdomen et la poitrine, se resserrent en traversant le cou, enveloppent le visage comme une caresse, se referment comme des doigts joints sur les lobes jumeaux de l’encéphale.
Ses mains fines et lisses, doigts joints, se creusent en une légère concavité lorsqu’elles parviennent au-dessus du crâne rasé, lorsque les doigts, qui frôlent la peau sans la toucher, cherchent la résonance particulière des méridiens cérébraux.
Le flux des ondes delta devient sensible, une calme pulsation qui vient battre contre l’extrémité sensible des doigts. Les ondes delta sont porteuses de rêves »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Compagnons en terre étrangère – Tome 2. »
Compagnons en terre étrangère 1 par J.-P. Andrevon
Fiche de Compagnons en terre étrangère 1
Titre : Compagnons en terre étrangère 1
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1979
Editeur : Denoël
Sommaire de Compagnons en terre étrangère 1
- Le pays des hommes au visage mort avec R. Durand
- Ne me réveillez pas ! avec C. Renard
- Un p’tit tour à la Terre avec P. Duvic
- Prima et les excentriques avec P. Christin
- A la mémoire des en-je avec M. Jeury
- Dossier TM 3 avec F. Brugère
Première page de Le pays des hommes au visage mort
« Lorsque Dylan arriva devant le village, il apportait la chaleur avec lui. La grosse chaleur de l’été, desséchée, plombée, muette. Il vit les chats, d’abord, mais n’y prêta pas attention. Il prépara ses instruments et, pour justifier le surnom qu’il avait gagné durant ces quelques années de vagabondage musical, il pénétra dans la rue principale où le goudron commençait à fondre, en hurlant à tue-tête, au rythme de sa guitare, de ses grelots et de son tambourin, jetant parfois deux ou trois notes dans son harmonica, une bien vieille chanson du maître, qui racontait à peu près l’histoire d’une pierre qui roule.
Le vacarme réveilla les gens qui faisaient la sieste, et on lui jeta des invectives, puis le contenu des pots de chambre, quelques pierres, et pour finir un coup de fusil chargé avec du gros sel. Il n’insista guère et revint en courant à l’entrée du village, là où il y avait les chats. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Compagnons en terre étrangère – Tome 1. »
Comme une odeur de mort par J.-P. Andrevon
Fiche de Comme une odeur de mort
Titre : Comme une odeur de mort
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir
Première page de Comme une odeur de mort
« Tout commença pour Freddy Amalric un vendredi d’octobre. Et plus exactement le vendredi 23 octobre, vers cinq heures du soir. Une bonne heure, une heure fertile. Celle où on peut rencontrer un client et traiter une affaire juteuse en buvant un petit scotch ou deux, par exemple… Ou, autre exemple, celle où deux amants peuvent se rencontrer pour un cinq à sept. Un cinq à sept adultérin, naturellement, car autrement pourquoi limiter ce genre de rencontre à deux petites heures ?
Tout commença, oui. Pour lui, Fred Amalric, plus communément surnommé Freddy : ce qui a un petit côté affectueux, gentillet. Portrait de Freddy Amalric ? 1 mètre 80, ou peut-être seulement 78, 80 kilos, ou peut-être 82 ou 83, une belle gueule carrée et toujours bronzée, une crinière drue bien que déjà grisonnante. Un air à la Bernard Tapie, en somme. Âge : 43 ans, la pleine forme. Profession… les affaires. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Comme une odeur de mort. »
Cinq aiguilles dans une botte d’humains par J.-P. Andrevon
Fiche de Cinq aiguilles dans une botte d’humains
Titre : Cinq aiguilles dans une botte d’humains
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1998
Editeur : Baleine
Première page de Cinq aiguilles dans une botte d’humains
« Le planeur de l’Union repéra l’objet étranger à son deux cent quatre-vingt-dix-septième jour de vol, heure standard 15.38.11.
À ce jour et à cette heure, c’est Assia qui se trouvait dans le berceau. Mais ç’aurait pu être n’importe qui d’autre. Quelle importance ? Le planeur se dirigeait tout seul, il avait ses gros yeux pour voir, son long nez incrusté de papilles pour renifler, son cerveau bulbeux aux neurones de silicium et aux axones de cristal-11 pour analyser ce qu’il voyait et reniflait.
À savoir le lent torrent du ciel, charriant en silence son limon de poussières mortes, de rochers stériles, de montagnes tronquées… Dans l’espace, il n’arrive jamais rien, pas vrai ?
Assia est tellement pénétrée de cette évidence que, son mètre cinquante-six lové dans le creux du berceau, elle se laisse voguer dans l’euphorie légère que procure la fumée d’une herbe tout aussi légère quand, avec une agressivité abrupte, les systèmes de l’Œil du ciel se mettent en branle. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Cinq anguilles dans une botte d’humains. »
Chasse à mort par J.-P. Andrevon
Fiche de Chasse à mort
Titre : Chasse à mort
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1996
Editeur : Fleuve noir
Première page de Chasse à mort
« Les 4 x 4 débarquèrent la troupe juste avant la tombée de la nuit, dans un vallon boueux que flanquait la pente abrupte d’une colline hérissée de conifères.
Les hommes sautèrent des véhicules dans le bruit huileux de leurs semelles crantées touchant le sol gorgé d’eau. Ils étaient une douzaine, presque tous vêtus du traditionnel treillis vert olive ou camouflé, couvert par un ciré ou un anorak. Certains étaient coiffés d’une casquette style commando, d’autres d’une chapka enfoncée au ras des sourcils.
Il faisait froid. Un froid glaçant, qui pénétrait jusqu’à l’os. Pourtant, le mois d’octobre n’en était qu’à sa première quinzaine. Mais il avait plu presque continuellement depuis près d’une semaine et, à cette altitude, un peu plus de mille mètres, le sommet des collines était drapé en permanence d’une lourde pelisse de brume grasse »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Chasse à mort. »