Étiquette : Andrevon
Cela se produira bientôt par J.-P. Andrevon
Fiche de Cela se produira bientôt
Titre : Cela se produira bientôt
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1971
Editeur : Denoël
Sommaire de Cela se produira bientôt
- Ce qui vient du dehors
- Impossible amour
- Heureusement Ulla
- Observation des Quadragnes
- A moi les étoiles !
- Le caillou de Mars
- Ce qui vient du dedans
- Dans les mines de Mars
- Halte à Broux
- Un Christ par hasard
- Les fourmis
- … il revient au galop
Première page de Impossible amour
« Véguan, ce salaud de Véguan, ce vichyste, avait été séduit par je ne sais trop quoi, quel goût déformé pour une épopée douteuse, et s’était engagé dans les Waffen SS. Début 41, on l’expédia en Finlande avec le grade d’öberleutnant, pour faire l’instruction aux jeunes recrues qui devaient supporter le poids de la deuxième campagne finno-soviétique. Fin roublard, il sut se débrouiller pour rester à l’arrière jusqu’à la fin, et ce furent ma foi trois années assez peinardes qu’il passa là-bas, qu’il résuma ensuite, suivant le souvenir le plus vivace que lui avait laissé le pays, par les mots « Qu’est-ce que je m’en suis tapé ! Ah Bon Dieu, qu’est-ce que je m’en suis tapé ! » Faciles coucheuses ou pas, les Finlandaises ouvrirent à Véguan un paradis qu’on imagine souvent nordique, et en ce qui le concerna, la réalité des faits épousa largement la légende : mais Véguan était français, portait la moustache, il était occupant et allié, les hommes étaient rares – toutes choses qui lui facilitèrent bien évidemment »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Cela se produira bientôt. »
Ce qui vient de la nuit par J.-P. Andrevon
Fiche de Ce qui vient de la nuit
Titre : Ce qui vient de la nuit
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1984
Editeur : Néo
Sommaire de Ce qui vient de la nuit
- La veuve
- Les épées
- Le léopard
- La maison d’Emilie
- Apparition des monstres
- Les crocs de l’enfance
- Et le sommeil ne reviendra plus
- Nocturne
- Ce qui vient de la nuit
- Le coupable
Première page de La veuve
« J’avais rencontré Léonora à Paris. La tristesse et la sévérité qui émanaient d’elle furent-elles pour quelque chose dans les tendres sentiments qui s’emparèrent de moi ? Je n’en peux douter. Elle résista à mes avances mais ne se déroba point à ma cour, me prévenant toutefois que ce serait le mariage ou rien car, disait-elle, son éducation s’était faite dans un milieu des plus stricts. J’acceptai, en dépit de toutes mes résolutions passées : Léonora m’avait, comme on dit, ensorcelé. Elle m’avoua par la suite qu’elle était veuve, mais cela n’entama pas ma décision. Comme elle tenait à sacrifier aux coutumes de son village, nous dûmes nous y rendre. Sitôt après la cérémonie, célébrée civilement, en coup de vent et dans la plus rigoureuse discrétion à la mairie de son arrondissement, nous sautâmes dans un taxi, du taxi dans un train, et du train dans un autocar, mais nous n’atteignîmes Némencade, après un »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Ce qui vient de la nuit. »
Ce qu’il y avait derrière l’horizon par J.-P. Andrevon
Fiche de Ce qu’il y avait derrière l’horizon
Titre : Ce qu’il y avait derrière l’horizon
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1988
Editeur : Fleuve noir
Première page de Ce qu’il y avait derrière l’horizon
« Quelque chose réveilla Jo. Mais il ne sut pas quoi. Un bruit peut-être, ou un frôlement d’insecte, ou la chute d’une feuille sur sa joue… Un contact furtif sur sa peau, une vibration dans ses tympans, une intrusion minime dans son sommeil qu’il avait déjà oubliée en reprenant conscience. Et ça n’avait aucune importance. En fait, il n’avait même pas cru s’être endormi. Mais le silence du soir, la douceur de l’air, la quiétude de cette journée d’été avaient dû avoir raison de ses sens.
Il se racla la gorge, ses paupières papillonnèrent, gorgées de lumière bleue. Une touffe d’herbe un peu plus pointue, un peu plus coupante que les autres, irritait ses côtes à travers sa chemise. Il se redressa sur les coudes, passa son avant-bras droit derrière ses reins pour se gratter. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Ce qu’il y avait derrière l’horizon. »
Cauchemars de sang par J.-P. Andrevon
Fiche de Cauchemars de sang
Titre : Cauchemars de sang
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir
Première page de Cauchemars de sang
« Une main le secouait par l’épaule. Une voix criait à ses oreilles. Elle criait? Elle hurlait, plutôt.
— Est-ce que tu vas te lever? Tu sais l’heure qu’il est? Lève-toi, fainéant, lève-toi !
La voix lui perçait les tympans, elle lui broyait le crâne, elle lui poignardait la tête et, plus que la tête, tout le corps. Il essaya de s’y soustraire en rabattant son oreiller sur sa figure. Mais la voix était toujours là, aiguë, perçante, lacérante. La voix, et aussi cette main qui le secouait, le secouait, le sec…
— Lève-toi, fumier f Lève-toi, je te dis î II est six heures et demie ! Tu vas encore être en retard ! Lève-toi ! C’est pas possible, un gosse pareil… Mais il va me rendre folie… folle !
La main, la voix, la voix, la main. Il essaya de toutes ses forces de leur échapper, de s’enfoncer à nouveau dans les plis du sommeil. Mais c’était un combat perdu d’avance.
— Lève-toi, cochon de gosse ! Tu vas finir par être renvoyé ! Et qui c’est qui rapportera des sous à la maison, hein ? Lève-toi, merdeux ! »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Cauchemars de Sang. »
Cauchemars d’acier par J.-P. Andrevon
Fiche de Cauchemars d’acier
Titre : Cauchemars d’acier
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1993
Editeur : Fleuve noir
Première page de Cauchemars d’acier
« Le début de l’histoire, ce fut pour Fred Carré cette soirée chez Henri et Marina Vachet. Une soirée entre copains, de celles qu’on arrose bien parce qu’on est là pour ça et qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à faire. Entre copains ? En réalité, sur le nombre des présents, Fred ne connaissait véritablement qu’une demi-douzaine de personnes, dont deux collègues de travail, François Gros et Brigitte Laurent, plus une nana avec qui il avait eu une brève liaison deux ans auparavant. Bien avant Karin.
En fait, s’il était là, par ce samedi soir frais et pluvieux d’octobre, dans cette maison cossue située à une vingtaine de kilomètres de la ville, au milieu des collines, il le devait à Karin. C’est elle qui était amie, avec les Vachet. Une amie apparemment proche, et sans doute de longue date. Il n’y avait qu’à voir la façon dont elle se comportait avec l’architecte entre deux âges et sa voyante épouse pour s’en persuader : messes »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Cauchemars d’acier. »
Cauchemar … cauchemars ! par J.-P. Andrevon
Fiche de Cauchemar … cauchemars !
Titre : Cauchemar … cauchemars !
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1982
Editeur : J’ai lu
Première page de Cauchemar … cauchemars !
« — Est-ce que c’est prêt ?
— Tout est en ordre, monsieur Baron… Je crois que nous pouvons démarrer.
M. Baron hoche la tête, sourit, fait glisser ses lunettes sur l’arête de son nez – un mouvement machinal qui doit lui être coutumier.
— Eh bien, allons-y !
M. Baron serre son poing droit dans sa paume gauche, se penche légèrement en avant. Derrière les verres de ses lunettes, ses yeux brillent d’impatience, de contentement, d’attention.
Le premier assistant abaisse un contacteur, le deuxième assistant pianote trois secondes sur un clavier.
Un bourdonnement naît, si ténu qu’il en est presque imperceptible. Les respirations se sont faites plus mesurées, on entend un raclement de gorge vite étouffé.
Un contacteur abaissé, quelques touches d’un clavier frappées par deux index.
Deux gestes…
Mais pour Jean-Marie Perrier, tout commence. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Cauchemar, cauchemars !. »
C’est arrivé mais on n’en a rien su par J.-P. Andrevon
Fiche de C’est arrivé mais on n’en a rien su
Titre : C’est arrivé mais on n’en a rien su
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1984
Editeur : Denoël
Sommaire de C’est arrivé mais on n’en a rien su
- Qu’est-ce qu’il faisait, le jeune docteur Frankenstein, en mai 81 ? et en mai 68 ?
- Nativité
- Ils sont rev
- Ce sacré putain de déluge vu de cette sacrée putain d’arche
- Notes pour une chronologie succincte de l’histoire de la conquête de l’espace
- Le géant du froid
- Le bassin aux triphoniae
- Le dernier film
- Les présents
- L’arche de Marcel Dupond
- L’anniversaire du Reich de Mille ans
Première page de Qu’est-ce qu’il faisait, le jeune docteur Frankenstein, en mai 81 ? et en mai 68 ?
« Il ne faisait rien.
Il observait les résultats de ses expériences, et une moue de déception plissait le modelé de ses belles lèvres aristocratiques.
À supposer que ses lèvres eussent un modelé aristocratique… Car le détail ne change rien à l’affaire, c’est juste une touche littéraire qui peut aider à préciser un portrait, qui sert à incarner un personnage qui n’a pas d’existence réelle.
Qui est le jeune Dr Frankenstein ? Admettons qu’il soit l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils du Dr Victor Frankenstein l’Ancien, celui qui mourut en plein océan Arctique, le 11 septembre 17.. Admettons. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance non plus. Depuis la fin du XVIIIe siècle, les choses ont bien changé pour les »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « C’est arrivé mais on n’en a rien su. »
Buveurs de vie par J.-P. Andrevon
Fiche de Buveurs de vie
Titre : Buveurs de vie
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1998
Editeur : Le navire en pleine ville
Première page de Buveurs de vie
« Kofi ! Hé, Kofi, tu m’attends ? » Fabien dut répéter le prénom deux ou trois fois avant que Kofi ne daigne glisser un coup d’œil oblique par-dessus son épaule. Mais ce ne fut pas pour autant qu’il rétrécit le compas de ses enjambées. Fabien dut presque courir pour rejoindre son camarade. Et, quand il l’eut rejoint, il n’avait plus un gramme de souffle. Aussi dut-il chercher ce qu’il lui fallait d’air au fond des poumons pour arriver à sortir une phrase.
« Dis donc, tu t’entraînes pour le cross ?
— Quel cross ? »
Kofi N’Dzana, son grand corps chaloupé par sa démarche élastique, venait de lui jeter un second regard de haut. Pour ça, il n’avait pas besoin d’échasses : Kofi mesurait bien vingt centimètres de plus que lui. Fabien secoua la tête. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Buveur de vie. »
Aujourd’hui, demain et après par J.-P. Andrevon
Fiche de Aujourd’hui, demain et après
Titre : Aujourd’hui, demain et après
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1970
Editeur : Denoël
Sommaire de Aujourd’hui, demain et après
- Transfert
- Vue sur l’apocalypse
- Le temps du grand sommeil
- Jérold et le chat
- Bandes interdites
- Un combattant modèle
- La réserve
- L’homme qui fut douze
- Sans aucune originalité
- Retour à l’oeuf
Première page de Transfert
« Le demi-jour au front bas des soirées longues d’octobre pèse sur l’étendue des Causses.
Marcel Mathiod, des Mathiod de Séverac, est une ombre grise sur le gris du champ ; binette en main, il arrache du sol tenace quelques pommes de terre, dernières de la saison. Avec des coups secs et précis, la pointe d’acier éventre le flanc ridé de ce vieil animal familier qu’est la terre du haut plateau des Causses ; puis les mains de Mathiod, brunes et plissées, fouillent la terre, la peau de la terre superficiellement écorchée ; on dirait deux insectes parasites à la recherche d’un suc comestible.
Un petit sac est déjà rempli. Mathiod se redresse, une main sur la hanche. C’est maintenant un arbre, un arbuste noueux, droit comme un litre sur la table rase du champ. Mathiod est maussade, son cerveau épais referme un peu plus sa coque, ses yeux vont se perdre au fond de l’horizon qui s’est laissé couler dans la grisaille du soir. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Aujourd’hui, demain et après. »
Aubes trompeuses par J.-P. Andrevon
Fiche de Aubes trompeuses
Titre : Aubes trompeuses
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2014
Editeur : La clef d’argent
Sommaire de Aubes trompeuses
- Némésis
- Il se sent bien
- Le jardin extraordinaire
- Boulot … boulot !
- Solidarité
- Dernier appel pour le vol Transatlantic 2026
- Je ne mourrai jamais
- Les ailes ne poussent qu’une fois
- Aube trompeuse
Première page de Némésis
« TROISIÈME JOUR.
Je vais descendre.
Pas de raison que je reste chez moi. Pas de raison que j’attende encore. Attendre quoi ? Aucune raison que je reste ici à me morfondre. Aucune. Je veux profiter, profiter encore, jusqu’au dernier…
Profiter jusqu’au bout.
J’ai encore quelques réglages à faire, cliquer ici, et là, et là, shunter ce genre de message m’indiquant Vous entrez dans une zone…
Mais oui, mais oui, je sais, j’entre dans une zone. J’entre dans LA zone.
Un dernier truc à cliquer… Ça y est. ACCÈS. D’un seul coup, mon épiderme se couvre de chair de poule, de frissons, de sueur. Ici et là, derrière ma nuque, sous mon diaphragme, vers mes reins, des épingles invisibles me piquent. Et mon cœur semble taper de manière anormalement forte dans ma poitrine. Je m’efforce de respirer calmement. De faire le vide. Je suis sorti sur le palier. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Aubes trompeuses. »