Étiquette : Annales du Disque-monde

 

Le faucheur par T. Pratchett

Fiche de Le faucheur

Titre : Le faucheur (Tome 11 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1991
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Le faucheur

« LA DANSE MORRIS est commune à tous les mondes habités du multivers.

On la danse sous des cieux d’azur pour célébrer le réveil de la terre et sous des étoiles stériles parce que c’est le printemps et qu’avec un peu de chance le dioxyde de carbone se dégèlera une fois encore. Ce besoin impérieux anime aussi bien des créatures abyssales qui n’ont jamais vu le soleil que des citadins dont le seul contact avec les cycles de la nature remonte au jour où leur Volvo a écrasé un mouton.

Elle est dansée innocemment par de jeunes mathématiciens à la barbe hirsute au son d’un accordéon qui maîtrise mal Le Locataire de madame Widgery, et impitoyablement par des groupes tels que les Danseurs Morris Ninja de La Nouvelle-Ankh, capables des pires horreurs avec un simple mouchoir et une clochette.

Et on ne la danse jamais correctement.

Sauf sur le Disque-monde, monde plat porté à dos de quatre éléphants qui naviguent à travers l’espace sur la carapace de la Grande A’Tuin, la tortue stellaire. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Le faucheur. »

Les zinzins d’Olive Oued par T. Pratchett

Fiche de Les zinzins d’Olive Oued

Titre : Les zinzins d’Olive Oued (Tome 10 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1990
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Les zinzins d’Olive Oued

« Voyez…

Voici l’espace. On l’appelle parfois l’ultime frontière.

(Sauf, bien entendu, qu’il ne peut exister d’ultime frontière, car il n’y aurait rien derrière à délimiter, on devrait donc parler de pénultième frontière…)

Et sur fond de lavis stellaire flotte une nébuleuse, immense et noire, où une géante rouge luit comme la folie des dieux.

Puis la lueur se précise comme le reflet d’un œil monstrueux qu’éclipse régulièrement le battement d’une paupière, les ténèbres dévoilent une nageoire, et la Grande A’Tuin, la tortue stellaire, fend le vide de l’espace.

Sur son dos, quatre éléphants géants. Sur leurs épaules, bordé d’eau, étincelant sous son minuscule soleil en orbite, en rotation majestueuse autour des montagnes de son Moyeu glacé, repose le Disque-monde, à la fois monde et miroir des mondes. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Les zinzins d’Olive-Oued. »

Eric par T. Pratchett

Fiche de Eric

Titre : Eric (Tome 9 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1990
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Eric

« Grosses et noires sont les abeilles de la Mort, grave et lugubre leur bourdonnement ; elles entreposent leur miel dans des rayons de cire aussi blancs que des cierges d’autel. Le miel est lui-même noir comme la nuit, consistant comme le péché, sucré comme la mélasse. Nul n’ignore que le blanc se décline en huit coloris. Mais, pour ceux qui savent les voir, il existe aussi huit nuances de noir, et les ruches de la Mort se dressent sur l’herbe noire, dans le verger noir, sous les antiques rameaux aux fleurs noires d’arbres qui finiront par donner des pommes… disons… sûrement pas rouges. L’herbe était maintenant rase. La faux responsable s’appuyait contre le tronc noueux d’un poirier. Pour l’instant, la Mort inspectait ses ruches, soulevait doucement les rayons de ses doigts squelettiques. Quelques abeilles bourdonnaient autour de lui1. Comme tous les apiculteurs, la Mort portait un voile de protection. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Eric. »

Au guet par T. Pratchett

Fiche de Au guet

Titre : Au guet (Tome 8 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1989
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Au guet

« La retraite des dragons.

Ils sont couchés…

Ils ne sont pas morts, ni endormis. Ni en attente, parce que l’attente suppose une espérance. L’expression que nous cherchons dans leur cas, c’est peut-être…

… en sommeil.

Et bien que l’espace qu’ils occupent ne ressemble pas à l’espace habituel, ils s’y tiennent serrés les uns contre les autres. Pas un centimètre cube que ne remplisse une griffe, une serre, une écaille, un bout de queue, si bien qu’on a l’impression de ces dessins astucieux où l’œil finit par s’apercevoir que l’intervalle séparant chaque dragon est en réalité un autre dragon.

Ils pourraient faire penser à une boîte de sardines, à condition d’imaginer les sardines gigantesques, squameuses, fières et arrogantes.

Et, quelque part, existe sûrement l’ouvre-boîte. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Au guet. »

Pyramides par T. Pratchett

Fiche de Pyramides

Titre : Pyramides (Tome 7 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1989
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante

Première page de Pyramides

« DES ÉTOILES, rien que des étoiles qui parsèment les ténèbres comme si le Créateur avait mis son pare-brise en miettes et ne s’était pas donné la peine de s’arrêter pour balayer les débris.

Voici l’abîme qui sépare les univers, les profondeurs glaciales de l’espace peuplées seulement d’une ou deux molécules errantes, de quelques comètes égarées et…

… Mais un cercle d’obscurité se déplace légèrement, l’œil rétablit la perspective : ce qu’on prenait pour l’immensité impressionnante du trucmachin interstellaire se révèle un monde dans la nuit et ses étoiles les lumières de ce qu’on appellera charitablement la civilisation.

Car ce monde qui déboule paresseusement n’est autre que le Disque-monde – plat, circulaire, il franchit l’espace sur le dos de quatre éléphants eux-mêmes juchés sur la carapace de la Grande A’Tuin, la seule tortue à figurer sur le diagramme Hertzsprung-Russel, une tortue de quinze mille kilomètres de long »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Pyramides »

Trois soeurcières par T. Pratchett

Fiche de Trois soeurcières

Titre : Trois soeurcières (Tome 6 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1988
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante

Première page de Trois soeurcières

« LE VENT hurlait. La foudre lardait le pays comme un assassin maladroit. Le tonnerre roulait en va-et-vient sur les collines sombres cinglées par la pluie. La nuit était aussi noire que l’intimité d’un chat. Une de ces nuits, peut-être, où les dieux manipulent les hommes comme des pions sur l’échiquier du destin. Au cœur des éléments déchaînés, parmi les bouquets d’ajoncs dégoulinants, luisait un feu, telle la folie dans l’œil d’une fouine. Il éclairait trois silhouettes voûtées. Tandis que bouillonnait le chaudron, une
voix effrayante criailla :

« Quand nous revoyons-nous, toutes les trois ? » Une pause suivit.

Enfin une autre voix, beaucoup plus naturelle, répondit : « Ben, moi, j’peux mardi prochain. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Trois sœurcières. »

Sourcellerie par T. Pratchett

Fiche de Sourcellerie

Titre : Sourcellerie (Tome 5 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1988
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante

Première page de Sourcellerie

« Il était une fois un homme qui avait huit fils. Par ailleurs, il ne représentait rien de plus qu’une virgule sur la page de l’Histoire. Triste constat ; c’est hélas tout ce qu’on trouve à dire sur certains individus.

Mais le huitième fils grandit, se maria et engendra huit fils ; et parce qu’il n’existe qu’une seule profession idoine pour un huitième fils de huitième fils, son cadet devint mage. Il devint aussi sage et puissant – puissant, en tout cas –, porta un chapeau pointu et on en serait resté là…

Resté là…

Mais en dépit de la Tradition de la Magie et certainement contre toute raison – excepté les raisons du cœur qui sont enflammées, embrouillées et, disons-le, déraisonnables –, il déserta les écoles de magie, tomba amoureux et se maria, pas nécessairement dans cet ordre-là.

Et il eut sept fils, chacun d’eux au moins aussi puissant dès le berceau que n’importe quel mage au monde. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Sourcellerie. »

Mortimer par T. Pratchett

Fiche de Mortimer

Titre : Mortimer (Tome 4 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1987
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante

Première page de Mortimer

« Voici la salle brillamment éclairée aux bougies où l’on entrepose les compte-vies : des étagères et des étagères de sabliers trapus, un par personne vivante, qui transvasent leur sable fin du futur dans le passé. Les sifflements conjugués des cascades de grains de sable emplissent la salle d’un rugissement marin.

Voici le propriétaire qui la traverse d’un pas raide, l’air préoccupé. Il a pour nom la Mort.

Mais pas n’importe quelle Mort. Il s’agit de Celle dont la sphère d’opérations englobe, eh bien, non pas une sphère, justement, mais le Disque-monde, lequel est plat et se déplace à dos de quatre éléphants géants – eux-mêmes juchés sur la carapace de la gigantesque tortue stellaire la Grande A’Tuin –, bordé d’une chute d’eau qui se déverse éternellement dans l’espace.

Les savants ont calculé que les chances d’exister d’un phénomène aussi manifestement absurde sont de une sur un million.

Mais les magiciens, eux, ont calculé que les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Mortimer. »

La huitième fille par T. Pratchett

Fiche de La huitième fille

Titre : La huitième fille (Tome 3 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1994
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante

Première page de La huitième fille

« La présente histoire parle de magie : où va-t-elle ? et, principalement, d’où vient-elle et pourquoi ? Mais elle ne prétend pas pour autant répondre à tout ou partie de ces questions.

Peut-être permettra-t-elle, cependant, d’expliquer pourquoi Gandalf ne s’est jamais marié et pourquoi Merlin était un homme. Parce que la présente histoire parle aussi de sexe, mais probablement pas dans le sens athlétique, acrobatique, comptez-les-jambes-et-divisez-par-deux du terme, à moins que les personnages n’échappent totalement au contrôle de l’auteur. Ils en seraient parfaitement capables.

En tout cas la présente histoire parle surtout d’un monde. Le voici qui arrive. Ouvrez bien les yeux, les effets spéciaux sont hors de prix.

Une note grave retentit. Un accord, plutôt, profond, vibrant, qui présage une entrée en fanfare de la section des cuivres en l’honneur du cosmos, car la scène a pour cadre l’immensité noire de l’espace où quelques étoiles scintillent telles les pellicules sur les épaules de Dieu. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – La huitième fille. »

Le huitième sortilège par T. Pratchett

Fiche de Le huitième sortilège

Titre : Le huitième sortilège (Tome 2 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1986
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante

Première page de Le huitième sortilège

« Le soleil se leva lentement, comme s’il doutait de l’utilité de cet effort.

Un nouveau jour naquit sur le Disque, mais très graduellement, et voici pourquoi :

Lorsque la lumière entre en contact avec un puissant champ de magie, elle perd toute notion d’urgence. Elle réduit carrément sa vitesse. Et sur le Disque-monde la magie était fâcheusement puissante, autant dire que la douce lumière jaune de l’aube se répandait sur le paysage endormi telle la caresse d’un amant attentionné ou, selon certains, comme de la mélasse. Elle marquait une pause pour emplir les vallées. Elle s’amoncelait au pied des chaînes de montagnes. Quand elle atteignait Cori Celesti, l’aiguille de pierre grise et de glace verte haute de vingt kilomètres qui formait le moyeu du Disque, résidence des dieux, elle s’accumulait jusqu’à finir par déferler en un gigantesque tsunami paresseux, dans un silence de velours, sur les terres enténébrées au-delà.

Un spectacle qu’on ne voyait sur aucun autre monde. Évidemment, aucun autre monde ne se faisait véhiculer dans l’infini étoilé à dos de quatre éléphants géants, eux-mêmes juchés sur la carapace d’une tortue plus gigantesque encore. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Le Huitième Sortilège. »