Étiquette : Arson
2312 par K. S. Robinson
Fiche de 2312
Titre : 2312
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 2012
Traduction : T. Arson
Editeur : Actes sud
Première page de 2312
« Le soleil est toujours sur le point de se lever. La lenteur de rotation de Mercure vous permet d’arpenter sa surface rocailleuse assez rapidement pour garder une avance sur l’aube, ce que nombre de gens font. Pour beaucoup, c’est un mode de vie. Ils vont à grands pas vers l’ouest, pour devancer toujours le prodige du jour. Certains se hâtent d’un lieu à un autre, pour examiner les fissures où ils ont précédemment procédé à l’inoculation de métallophytes bio-aspirantes, et ils grattent au plus vite les résidus accumulés d’or, de tungstène ou d’uranium. Mais dans leur grande majorité ils ne sont dehors que pour apercevoir le soleil.
La face ancienne de Mercure est tellement accidentée et irrégulière que le terminateur de la planète, la zone où l’aube apparaît, est un vaste clair-obscur de noir et de blanc – les creux sombres piqués ici et là par de hautes aiguilles d’un blanc brillant qui s’élèvent de plus en plus, jusqu’à ce que tout le paysage soit aussi lumineux que de la glace en fusion, et que la longue journée ait commencé. »
Extrait de : K. S. Robinson. « 2312. »
Le peuple d’argile par D. Brin
Fiche de Le peuple d’argile
Titre : Le peuple d’argile
Auteur : D. Brin
Date de parution : 2002
Traduction : T. Arson
Editeur : Presses de la cité
Première page de Le peuple d’argile
« Il est difficile de rester cordial quand vous vous battez pour préserver votre vie, même si cette vie ne représente pas grand-chose.
Même quand vous n’êtes qu’une masse de glaise.
Un projectile de nature indéterminée – une pierre, je suppose – percuta le mur de briques à quelques centimètres et me constella le visage d’éclats. Il n’y avait aucun abri derrière lequel me jeter, sinon une poubelle débordante. Je saisis le couvercle et le brandis vers l’ennemi.
Juste à temps. Un autre tir percuta mon bouclier improvisé et mordit dans le plastique dur au lieu de toucher ma poitrine.
L’ennemi venait de me retrouver.
Un instant plus tôt la ruelle m’avait semblé un excellent lieu où me cacher le temps de reprendre mon souffle. Mais à présent l’obscurité glacée qui y régnait me trahissait. Même un ditto dégage un peu de chaleur corporelle. Bêta et sa bande ne s’aventurent pas armés dans cette partie de la ville, ils n’oseraient pas, mais leurs lance-pierres sont équipés de lunettes de visée infrarouge. »
Extrait de : D. Brin. « le peuple d’argile. »
Caïn l’obscur par T. Lee
Fiche de Caïn l’obscur
Titre : Caïn l’obscur (Tome 3 sur 3 – L’opéra de sang)
Auteur : T. Lee
Date de parution : 1994
Traduction : T. Arson
Editeur : Pocket
Première page de Caïn l’obscur
« L’enfant sur la tombe.
Un monticule de pierre surmonté de cette silhouette fine à la poitrine plate. Elle était vêtue de façon classique. Pourtant son visage sans expression évoquait pour lui les statues de l’île de Pâques sur les photos, sans qu’il sache pourquoi. Il n’y avait ni nom ni date.
La sépulture se trouvait à la limite de la piste d’aviation, près des barbelés. Au-delà, balayée par un vent sec et froid, la plaine déroulait son arasement extraterrestre jusqu’aux collines lointaines.
Parfois un pilote venait déposer une fleur aux pieds pétrifiés de l’enfant. Certains l’avaient baptisée Santa Blanca. Leurs missions là-bas n’étaient sans doute pas enregistrées, et très certainement illégales… Même ainsi, il ne comprenait pas pourquoi ils éprouvaient le besoin d’apaiser l’enfant de pierre. Lui n’avait jamais laissé une fleur sur la tombe. »
Extrait de : T. Lee. « L’opéra de sang – Caïn l’obscur. »
Le festin des ténèbres par T. Lee
Fiche de Le festin des ténèbres
Titre : Le festin des ténèbres (Tome 2 sur 3 – L’opéra de sang)
Auteur : T. Lee
Date de parution : 1993
Traducteur : T. Arson
Editeur : Pocket
Première page de Le festin des ténèbres
« La fille, sous la pluie.
Il l’observait depuis déjà une vingtaine de minutes.
Timothy avait eu le projet de laver sa voiture, mais l’averse l’en avait dissuadé. Depuis la fenêtre de la pièce que sa mère appelait le living-room et que son père s’obstinait à nommer le salon, il contemplait l’eau qui inondait la rue. Il ne se demanda pas si le relais de campagne où ses parents passaient le week-end était lui aussi sous la pluie. Il ne pensait à eux que pour se réjouir de leur absence.
Sa Mini Metro luisait, bleue comme du papier aluminium. Et de l’autre côté de la rue, entre les cascades vertes des arbres dégouttant, se tenait la fille.
Elle paraissait grande, mais, à la réflexion, il pensa que c’était sa sveltesse qui créait cette impression. Dans son imper serré à la taille, elle avait une silhouette de rêve. Ses longs cheveux d’un noir profond étaient collés sur son corps, à ses vêtements. Le »
Extrait de : T. Lee. « L’opéra de sang – Le festin des ténèbres. ».
La danse des ombres par T. Lee
Fiche de La danse des ombres
Titre : La danse des ombres (Tome 1 sur 3 – L’opéra de sang)
Auteur : T. Lee
Date de parution : 1992
Traduction : T. Arson
Editeur : Pocket
Première page de La danse des ombres
« La femme marchait dans le brouillard.
Elle avançait au cœur d’une prison mouvante, dont les murs de vapeur jaunâtre l’oppressaient. Par intervalles, la silhouette d’un réverbère disparaissait dans les hauteurs tel un arbre trop maigre, ou l’angle d’un mur fendait le fog. Très loin au-dessus d’elle, des fenêtres éclairées jetaient un pâle halo, guettant. Sa mémoire seule la guidait.
Le brouillard sécrétait un parfum de lourde mélancolie qui ouatait toute chose. Il y planait l’impression diffuse d’un poursuivant, l’impression irrationnelle mais omniprésente d’un prédateur aux aguets.
La femme marchait, mince silhouette serrée dans un manteau sombre. Son épaisse chevelure d’un noir profond descendait dans son dos telle une masse de feuilles sur un buisson. Le visage était fin, pâle, les yeux clairs. D’une main elle tenait son col remonté. Ses ongles étaient assez longs, non peints.
Elle tourna dans Lizard Street, longea la haute bâtisse à la façade adornée de lions et pénétra dans la librairie.
— Oh, Rachaela. Encore en retard.
— Oui, dit-elle.
— De vingt minutes… »
Extrait de : T. Lee. « L’opéra de sang – La danse des ombres. »