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Trois contes très racontables par M. Atwood

Fiche de Trois contes très racontables

Titre : Trois contes très racontables
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 2017
Traduction : M. Albaret-Maatsch
Editeur : Seghers

Sommaire de Trois contes très racontables

  • Ramsay le rustre et les radis rugissants
  • Bob le bileux et Dorinda la déprimée
  • Vanda la vagabonde et la vertigineuse Laverie de la veuve Vallop

Première page de Ramsay le rustre et les radis rugissants

« Ramsay le rustre résidait dans une résidence rectangulaire en ruine dotée d’un toit-terrasse, d’une resserre à racines et d’une porte à tambour. Un rempart roulait sur la rampe droite de cette retraite ravagée.
Résidant avec Ramsay le rustre, un réel rouquin, il y avait ses proches révoltants. Ron, Rollo et Ruby. Rondelets mais robustes, ces derniers se régalaient de rhum ou se relaxaient dans leurs rocking-chairs, en se repassant sans relâche des ribambelles de rock’n’roll rétro. C’était relativement rigoureux.
Pendant que Ron regardait les résultats des courses, Ruby et Rollo rissolaient régulièrement les repas. Ils faisaient revenir du riz, des raisins secs, des rutabagas et du rhinocéros. Ils rabattaient des reptiles avec un rouleau à pâtisserie. »

Extrait de : M. Atwood. « Trois contes très racontables. »

Questions brûlantes par M. Atwood

Fiche de Questions brûlantes

Titre : Questions brûlantes
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 2022
Traduction : M. Albaret-Maatsch, O. Demange, V. Leÿs, R. Morin, I. D. Philippe
Editeur : Robert Laffont

Première page de Questions brûlantes

« Questions brûlantes est mon troisième recueil d’essais et autres textes de circonstance. Le premier, Second Words, s’ouvrait en 1960, date à laquelle j’ai commencé à publier des critiques littéraires, pour s’achever en 1982. Le deuxième, Moving Targets, regroupait des textes écrits entre 1983 et le milieu de l’année 2004. Questions brûlantes va du milieu de 2004 au milieu de 2021. Soit vingt ans, à raison d’un volume par an, à peu de chose près.
Ces périodes ont toutes été mouvementées, chacune à sa manière. Les textes de circonstance sont écrits pour des circonstances particulières et se rattachent donc étroitement au temps et au lieu qui les ont vus naître – les miens, en tout cas. Ils sont également liés à l’âge que j’avais lorsque je les ai écrits, et à la vie que je menais alors. (Avais-je un emploi ? Étais-je étudiante ? Avais-je besoin de l’argent qu’ils me rapportaient ? Étais-je déjà une autrice assez en vue pour pouvoir me consacrer à ce qui m’intéressait ? Était-ce un service que je rendais à quelqu’un qui m’avait demandé de l’aide ?) »

Extrait de : M. Atwood. « Questions brûlantes. »

Poèmes tardifs par M. Atwood

Fiche de Poèmes tardifs

Titre : Poèmes tardifs
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 2020
Traduction : C. Evain, B. Doucey
Editeur : Robert Laffont

Première page de Poèmes tardifs

« Voici des poèmes tardifs.
La plupart des poèmes arrivent tard,
bien sûr : trop tard,
comme une lettre envoyée par un marin
qui arrive après qu’il s’est noyé.
 
Trop tard pour être utiles, de telles lettres,
et il en va de même pour les poèmes tardifs.
Ils arrivent comme apportés par l’eau.
 
Quoi qu’il en soit, c’est déjà fait :
la bataille, le jour ensoleillé et joyeux, la chute dans la luxure
au clair de lune, les mots d’adieu. Le poème
s’échoue sur le rivage comme une épave.
 
… »

Extrait de : M. Atwood. « Poèmes Tardifs. »

Oeil de chat par M. Atwood

Fiche de Oeil de chat

Titre : Oeil de chat
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 1988
Traduction : H. Filion
Editeur : Robert Laffont

Première page de Oeil de chat

« Le temps n’est pas une ligne, mais une dimension ; comme les dimensions de l’espace. Si l’on peut modifier l’espace, on peut aussi modifier le temps. Et si l’on en savait suffisamment, on pourrait aller plus vite que la lumière, remonter dans le temps, et exister à deux endroits à la fois.
C’est mon frère Stephen qui m’a appris cela, à l’époque où il enfilait son chandail rouge foncé effiloché pour étudier et se tenait sur la tête afin que le sang irrigue mieux son cerveau et le nourrisse. Je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire, alors, mais peut-être ne l’expliquait-il pas très bien. Il prenait déjà ses distances par rapport à l’imprécision des mots. »

Extrait de : M. Atwood. « Oeil-de-chat. »

Neuf contes par M. Atwood

Fiche de Neuf contes

Titre : Neuf contes
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 2014
Traduction : P. Dusoulier
Editeur : Robert Laffont

Sommaire de Neuf contes

  • Alphinland
  • Revenante
  • La dame en noir
  • Lusus naturae
  • Le marié lyophilisé
  • Je rêve de Zenia aux dents rouges et brillantes
  • La main morte t’aime
  • Matelas de pierre
  • Les vieux au feu

Première page de Alphinland

« La pluie verglaçante tombe telles des poignées de riz scintillantes lancées sur des mariés invisibles. Partout où elle s’abat, elle se cristallise en une fine couche de glace granuleuse. À la lueur des réverbères, le spectacle est féerique, comme si la rue se parait d’argent, songe Constance. Mais c’est normal qu’elle le pense : elle est bien trop portée sur les enchantements. La beauté est une illusion, une mise en garde aussi, car la beauté a une face sombre, comme les papillons venimeux. Elle devrait penser aux dangers, aux risques, aux malheurs que cette tempête de glace va infliger à tant de gens. Qu’elle leur inflige déjà, d’après les bulletins d’information.
Sa télévision est un modèle à écran plat, haute définition, qu’Ewan avait acheté pour regarder les matchs de hockey et de football. »

Extrait de : M. Atwood. « Neuf contes. »

Mort en lisière par M. Atwood

Fiche de Mort en lisière

Titre : Mort en lisière
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 1991
Traduction : F. Dupuigrenet-Desroussilles
Editeur : Robert Laffont

Première page de Mort en lisière

« Les serveuses se dorent au soleil comme une troupe d’otaries écorchées, leurs corps rose et brun tout luisants d’huile solaire. Elles ont gardé leurs maillots de bain parce que c’est l’après-midi. Aux premières lueurs de l’aube, ou bien au crépuscule, il arrive qu’elles aillent se baigner toutes nues – rester accroupis en proie à mille démangeaisons, au milieu des buissons infestés de moustiques qui se trouvent en face du ponton qui leur est réservé, devient alors infiniment plus attrayant.
C’est Donny qui tient les jumelles. Elles ne sont pas à lui mais à Monty. Le père de Monty les lui a données pour observer les oiseaux, mais Monty ne s’intéresse pas aux oiseaux. Il a découvert qu’on pouvait tirer des jumelles un meilleur profit en les louant aux autres garçons, cinq minutes maximum, pour cinq cents le coup d’œil ou alors une barre de chocolat de la cantine, bien qu’il préfère l’argent. »

Extrait de : M. Atwood. « Mort en lisière. »

Marquée au corps par M. Atwood

Fiche de Marquée au corps

Titre : Marquée au corps
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 1981
Traduction : H. Filion
Editeur : Quinze

Première page de Marquée au corps

« C’est comme ça que je suis arrivée ici, dit Rennie.

C’était le lendemain du départ de Jake. Je revins à pied à la maison vers les dix-sept heures. J’étais allée au marché et je portais un cabas ainsi que mon sac à main. Il y avait moins à porter depuis le départ de Jake et c’était mieux ainsi parce que les muscles de mon épaule gauche me faisaient mal ; j’avais laissé tomber les exercices. Les arbres de la rue avaient changé de couleur, des feuilles jaunes et brunes tombaient sur le trottoir et je me disais : Bah ! tout n’est pas perdu, je suis encore en vie.

Mon voisin immédiat, un vieux Chinois dont j’ignorais le nom, nettoyait son parterre. Le mien avait été pavé de façon à y garer une voiture. »

Extrait de : M. Atwood. « Marquée au Corps. »

Le tueur aveugle par M. Atwood

Fiche de Le tueur aveugle

Titre : Le tueur aveugle
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 2000
Traduction : M. Albaret-Maatsch
Editeur : Robert Laffont

Première page de Le tueur aveugle

« Dix jours après la fin de la guerre, ma sœur Laura se jeta d’un pont au volant d’une voiture. Le pont était en réfection : elle continua tout droit, malgré le panneau Danger. La voiture décrivit une chute de trente mètres dans le ravin, s’écrasa sur la cime des arbres couverts de feuilles nouvelles et prit feu avant de poursuivre sa chute jusqu’au petit cours d’eau tout au fond. Des éléments du pont s’abattirent dessus. Hormis des débris calcinés, il ne resta pas grand-chose de ma sœur.

J’appris l’accident par un policier la voiture m’appartenait et la plaque d’immatriculation leur avait permis de remonter jusqu’à moi. Il s’exprimait sur un ton respectueux – il avait certainement reconnu le nom de Richard. »

Extrait de : M. Atwood. « Le Tueur Aveugle. »

Lady Oracle par M. Atwood

Fiche de Lady Oracle

Titre : Lady Oracle
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 1976
Traduction : M. Piccand
Editeur : Le livre de poche

Première page de Lady Oracle

« J’avais planifié soigneusement ma mort ; pas comme ma vie, dont les méandres défiaient mes faibles tentatives de contrôle. Ma vie avait tendance à s’éparpiller, à s’avachir, à dessiner autant de volutes et de festons qu’un cadre de miroir baroque, car je suivais la ligne de moindre résistance. Je voulais que ma mort, par contraste, soit nette et simple, sans exagération, même un peu sévère, comme une église de quakers ou la petite robe noire toute simple portée avec un seul rang de perles, si vantée par les magazines de mes quinze ans. Pas de trompettes, pas de porte-voix, pas de paillettes, pas d’inconsistances, cette fois. Le truc consistait à disparaître sans laisser d’autre trace derrière moi que l’ombre d’un cadavre, une ombre que tous prendraient pour une solide réalité. À première vue, je croyais avoir réussi. »

Extrait de : M. Atwood. « Lady Oracle. »

La voleuse d’hommes par M. Atwood

Fiche de La voleuse d’hommes

Titre : La voleuse d’hommes
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 1993
Traduction : A. Rabinovitch
Editeur : Le livre de poche

Première page de La voleuse d’hommes

« L’histoire de Zenia devrait commencer au moment où elle est apparue. Sans doute en un lieu éloigné dans le temps et l’espace, pense Tony ; un lieu meurtri et tout enchevêtré. Une gravure européenne, peinte à la main, couleur ocre avec un soleil poussiéreux et beaucoup de buissons au feuillage épais, aux vieilles racines tordues, derrière lesquels, à l’abri des broussailles d’où dépasse simplement une botte ou une main inerte, se déroulerait un événement ordinaire, mais horrifiant.
Du moins est-ce l’impression que Tony a gardée. Mais tant de choses ont été effacées, tant de plaies cicatrisées, tant d’images délibérément embrouillées, qu’elle n’est plus certaine de savoir lequel des récits de Zenia correspondait à la vérité sur sa vie. »

Extrait de : M. Atwood. « La voleuse d’homme. »