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Opération espace par M. Leinster

Fiche de Opération espace

Titre : Opération espace
Auteur : M. Leinster
Date de parution : 1958
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir

Première page de Opération espace

« Dans l’hélicab qui bourdonnait doucement dans la nuit, par-dessus la cité, Jed Cochrane essaya de considérer les événements avec cynisme. Le cab volait à deux mille pieds. Les édifices illuminés semblaient s’élancer des cañons, qui étaient les rues, pour monter vers lui. Il y avait partout de la lumière et des gens. Cochrane, de mauvaise humeur, se répéta qu’il n’était supérieur à personne. Il avait seulement tenté d’écarter de lui cette idée. Il regarda en dessous de lui les arbres et les bosquets des toits. Un bal se donnait au faîte d’un des plus gigantesques édifices. Tous les toits étaient maintenant réservés aux distractions. C’étaient les seuls en espaces utilisables. Lorsqu’on regardait d’en haut une ville de ce genre, les pensées prenaient un tour désabusé. Quatorze millions d’individus dans cette ville. Dix millions dans celle-là. Huit dans cette autre. Dix par là et douze ailleurs… De grandes cités. »

Extrait de : M. Leinster. « Opération espace. »

Les voleurs de cerveaux par M. Leinster

Fiche de Les voleurs de cerveaux

Titre : Les voleurs de cerveaux
Auteur : M. Leinster
Date de parution : 1956
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les voleurs de cerveaux

« Le vaisseau de l’espace venait d’atterrir en silence, doucement, dans l’épaisseur de la forêt…

Il s’était posé au milieu des arbres géants dont les lourdes branches s’étaient écartées puis s’étaient refermées au-dessus de lui. À présent, on ne pouvait plus l’apercevoir d’en haut ; mais des taches de lumière lunaire qui passaient à travers les feuillages éclairaient faiblement les flancs de la carlingue de métal.

L’engin n’était pas grand, du moins pour un appareil intersidéral. Et la vie qui régnait dans sa coque immobile ne ressemblait pas du tout à celle des créatures humaines. Il ne s’agissait pour ainsi dire que de… pensées ! Pensées voraces, avides et furieuses. Pensées de haine et de cruauté. Pensées amères, féroces, inaudibles et pourtant violentes…

Soudain, une pensée froide, dure et autoritaire, s’impose, domine toutes les autres et résume les faits : au dehors, l’air qui entoure le vaisseau est bon et la température supportable. »

Extrait de : M. Leinster. « Les Voleurs de cerveaux. »

L’autre côté du monde par M. Leinster

Fiche de L’autre côté du monde

Titre : L’autre côté du monde
Auteur : M. Leinster
Date de parution : 1955
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’autre côté du monde

« Steve Waldron se disait tristement que, s’il avait été un détective, on lui aurait demandé de changer son fusil d’épaule. Et pourtant, les détectives officiels n’avaient pas mieux réussi que lui. Il convient de préciser que ces gens-là n’avaient pas à affronter Lucy et reconnaître qu’ils n’avaient trouvé aucun indice pouvant donner une idée de ce qui était arrivé à son père. On ne pouvait qu’émettre l’hypothèse, assez invraisemblable, qu’il s’était volatilisé.

Il avait disparu depuis quatre jours. D’après Fran Dutt, qui se trouvait à ce moment dans le laboratoire personnel du père de Lucy, celui-ci aurait répondu à un appel téléphonique. Il aurait alors mis son chapeau et, après avoir déclaré à Fran qu’il revenait tout de suite, il serait parti, disparaissant complètement de ce monde. Il n’avait aucun motif de s’enfuir. Il n’avait pas de fréquentations secrètes. Rien n’expliquait l’appel téléphonique. Et l’on pouvait même affirmer au premier abord que personne n’avait de raison pour désirer l’écarter de son chemin. »

Extrait de : M. Leinster. « L’autre côté du monde. »

Rien qu’un surhomme par O. Stapledon

Fiche de Rien qu’un surhomme

Titre : Rien qu’un surhomme
Auteur : O. Stapledon
Date de parution : 1935
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Denoël

Première page de Rien qu’un surhomme

« EN GUISE DE PROLOGUE
Quand je fis part à John de mon intention d’écrire sa biographie, il se mit à rire : « Pauvre cher homme ! dit-il. C’était inévitable. » Le terme de « cher homme », sur les lèvres de John, équivalait souvent à imbécile.
« Bah ! protestai-je, un chat peut regarder un roi. » Il répliqua : « Oui, mais peut-il réellement « voir » le roi ? Peux-tu, minou, me voir réellement ? »
Étrange enfant que celui qui parlait ainsi à un adulte !
John avait raison. Je le connaissais depuis qu’il était bébé et bien qu’étant, en un sens, intime avec lui, je ne savais presque rien du John intérieur, du John réel. Aujourd’hui encore, je sais peu de chose en dehors des événements étonnants de sa carrière. Je sais qu’il ne marcha qu’à six ans. Avant d’avoir atteint dix ans, il avait commis plusieurs cambriolages et tué un agent. À dix-huit ans, alors qu’il avait encore l’air d’un grand enfant, il fonda son absurde Colonie des mers du Sud. »

Extrait de : O. Stapledon. « Rien qu’un surhomme. »

Le grand livre de Mars de L. Brackett

Fiche de Le grand livre de Mars

Titre : Le grand livre de Mars
Auteur : L. Brackett
Date de parution : 2008
Traduction : P. Aubignan, A. Audiberti, M. Deutsch, J. Laustenne, P.-P. Durastanti, O. Girard
Editeur : Bélial

Sommaire de Le grand livre de Mars

  • L’épée de Rhiannon
  • Le secret de Sinharat
  • Le peuple du talisman
  • Les terriens arrivent

Première page de L’épée de Rhiannon

« La porte de l’infini

Matt Carse, à sa sortie de chez Madame Kan, s’aperçut tout de suite qu’on le suivait. Le rire des petites femmes brunes avait beau résonner encore à ses oreilles, le doux et chaud brouillard de la fumée de thil monté encore devant ses yeux, rien de tout cela n’étouffait le tapotis de sandales qu’il percevait derrière lui, dans la froide nuit martienne.
Il dégaina tranquillement son pistolet protonique et, plutôt que de tenter d’échapper à son suiveur, il traversa Jekkara sans ralentir ni presser le pas.
La vieille ville, pensa-t-il. Ce sera un meilleur endroit. Par ici, il y a trop de monde.
Jekkara ne dormait pas, malgré l’heure tardive.  »

Extrait de : L. Brackett. « Le grand livre de Mars – l’intégrale. »

L’épée de Rhiannon par L. Brackett

Fiche de L’épée de Rhiannon

Titre : L’épée de Rhiannon (Tome 1 sur 4 – Le livre de Mars)
Auteur : L. Brackett
Date de parution : 1953
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Marabout

Première page de L’épée de Rhiannon

« Un poste vers l’infini

Matt Carse, lorsqu’il sortit de chez Mme Kan, s’aperçut tout de suite que quelqu’un le suivait. Le rire des petites femmes brunes avait beau lui résonner encore aux oreilles et le doux et chaud brouillard de la fumée du thil monter devant ses yeux, tout cela n’amortissait pas le claquement léger des sandales qu’il entendait derrière lui, dans la froide nuit martienne.
Carse détacha tranquillement de sa gaine son revolver protonique, sans tenter d’échapper à celui qui le suivait. Il traversa Jekkara sans ralentir ni presser le pas.
« La vieille ville, pensa-t-il. Ce sera le meilleur endroit. Par ici, il y a trop de monde. »
Jekkara n’était pas endormie, malgré l’heure tardive. Les villes du Bas Canal ne dormaient jamais, car les lois ne les atteignaient pas et le temps ne comptait pas pour elles. À Jekkara, comme à Valkis et Barrakesh, la nuit n’était qu’un jour moins éclatant. »

Extrait de : L. Brackett. « Le livre de Mars – L’épée de Rhiannon. »

Retour à demain par L. R. Hubbard

Fiche de Retour à demain

Titre : Retour à demain
Auteur : L. R. Hubbard
Date de parution : 1957
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir

Première page de Retour à demain

« L’espace est profond, l’homme faible, et le Temps est un impitoyable ennemi.
En des temps anciens et oubliés, l’homme, tout d’abord, découvrit la barrière. Il savait, avant d’avoir entrepris les voyages sidéraux, que la barrière était là. C’était une équation, formule fondamentale de la masse et du Temps, sans laquelle l’Homme n’aurait pu progresser au-delà du feu des premiers âges. Mais il put s’élever et utiliser la fission. Ses ingénieurs devinrent puissants et ses espoirs immenses. Cependant, les termes de sa libération furent aussi les termes de sa prison.
Lorsque la masse tend vers l’infini, le temps se rapproche de zéro.
Les premiers qui formulèrent les équations furent Lorentz et Fitzgerald. Puis, un philosophe théoricien, Albert Einstein, en montra l’application. Lorentz, Fitzgerald et Einstein donnèrent à l’Homme le Système Solaire, mais ils lui refusèrent en quelque sorte les étoiles. »

Extrait de : L. R. Hubbard. « Retour à demain. »

Les transformés par J. Wyndham

Fiche de Les transformés

Titre : Les transformés (Les chrysalides – différente traduction)
Auteur : J. Wyndham
Date de parution : 1955
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les transformés

« Quand j’étais petit, je rêvais parfois d’une cité, et c’était étrange car cela commença avant même que je sache ce qu’est une cité. Une ville, nichée dans la courbe d’une large baie bleue, se présentait à mon esprit.
Les immeubles étaient tout à fait différents de ceux que je connaissais. Le trafic, dans les rues, était étrange. Les voitures roulaient sans chevaux. Parfois, il y avait des objets dans le ciel, des objets brillants qui avaient la forme de poissons et qui n’étaient certainement pas des oiseaux.
C’était un endroit superbe, fascinant et, un jour, alors que j’étais encore trop jeune pour être prudent, je demandai à ma sœur aînée, Marie, où pouvait se trouver cette délicieuse cité.
Elle secoua la tête et me dit que cet endroit n’existait point. Pas actuellement. Mais peut-être, suggéra-t-elle, avais-je rêvé d’époques d’un passé depuis longtemps écoulé. Les rêves étaient des choses bizarres et on ne pouvait les expliquer. Il se pouvait donc que ce que je voyais fût une partie du  »

Extrait de : J. Wyndham. « Les transformés. »

1984 par G. Orwell

Fiche de 1984

Titre : 1984
Auteur : G. Orwell
Date de parution : 1950
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Le livre de poche

Première page de 1984

« C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures. Winston Smith, le menton rentré dans le cou, s’efforçait d’éviter le vent mauvais. Il passa rapidement la porte vitrée du bloc des « Maisons de la Victoire », pas assez rapidement cependant pour empêcher que s’engouffre en même temps que lui un tourbillon de poussière et de sable.
Le hall sentait le chou cuit et le vieux tapis. À l’une de ses extrémités, une affiche de couleur, trop vaste pour ce déploiement intérieur, était clouée au mur. Elle représentait simplement un énorme visage, large de plus d’un mètre : le visage d’un homme d’environ quarante-cinq ans, à l’épaisse moustache noire, aux traits accentués et beaux.
Winston se dirigea vers l’escalier. Il était inutile d’essayer de prendre l’ascenseur. Même aux meilleures époques, il fonctionnait rarement. Actuellement, d’ailleurs, le courant électrique était coupé dans la journée. C’était une des mesures d’économie prises en vue de la Semaine de la Haine. »

Extrait de : G. Orwell. « 1984. »