Étiquette : Bragelonne
Chaman par K. S. Robinson
Fiche de Chaman
Titre : Chaman
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 2013
Traduction : S. Baert
Editeur : Bragelonne
Première page de Chaman
« Nous autres avions un mauvais chaman. »
C’était ce que répétait Piquant chaque fois que lui-même faisait quelque chose de mal. Dès qu’on le contredisait, il remontait ses longues tresses grises pour montrer les petites excroissances rouges autour du trou de ses oreilles. Son chaman avait planté des aiguilles en os dans la chair des oreilles de ses élèves, puis les avait arrachées de biais afin de les aider à se souvenir de certaines choses. Lorsqu’il souhaitait obtenir le même résultat, Piquant assenait à Huard une forte tape sur l’oreille, avant de lui montrer la sienne en inclinant la tête d’un air qui signifiait : « Tu trouves que ça fait mal ? »
Il tenait à présent Huard par le bras et le traînait sur le sentier qui longeait la crête jusqu’au rocher de Mika, sur le surplomb entre les vallées Supérieure et Inférieure. En cette fin d’après-midi, les nuages bas s’amoncelaient au-dessus de leurs têtes, formant un toit grisâtre au-dessus des sommets les plus élevés et de la lande. En dessous, sur un sentier de crête, un petit cortège d’hommes suivait Piquant, devenu leur chaman à son tour. C’était le moment de l’errance de Huard. »
Extrait de : K. S. Robinson. « Chaman. »
Aurora par K. S. Robinson
Fiche de Aurora
Titre : Aurora
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 2015
Traduction : F. Dolisi
Editeur : Bragelonne
Première page de Aurora
« Freya et son père partent faire de la voile. Ils vivent depuis peu dans un immeuble d’appartements qui domine l’un des quais de la baie, à l’extrémité ouest de Long Pond. Les gens peuvent disposer quand ils veulent des petits bateaux à voile amarrés le long du quai. Ici, le vent du large souffle presque tous les après-midi.
— Ce doit être pour ça qu’on appelle cette ville le Fetch, dit Badim tandis qu’ils se dirigent vers l’un des bateaux. L’après-midi, sur le lac, nous prenons toujours le vent de plein fouet.
Après avoir signalé leur départ, ils doivent donc pousser l’embarcation du quai directement sous le vent. Badim saute dedans au dernier moment, puis tire la voile si fort que le bateau s’incline. Il le dirige ainsi vers la petite corniche marquant l’incurvation de la berge. Comme on le lui a enseigné, Freya tient la barre très fermement. Dans leur bateau penché, ils foncent droit vers le grand mur du lac. »
Extrait de : K. S. Robinson. « Aurora. »
Les origines par B. Lumley
Fiche de Les origines
Titre : Les origines (Tome 3 sur 3 – Nécroscope)
Auteur : B. Lumley
Date de parution : 1989
Traduction : F. Truchaud
Editeur : Bragelonne
Première page de Les origines
« SIMONOV
L’agent était allongé à plat ventre sur un pan de neige au milieu d’un amas de gros rochers blancs, sur la crête est de ce qui avait été jadis le défilé de Perchorsk dans le Khrebet de l’Oural central. Il scrutait avec des jumelles de vision nocturne une surface courbe gris argenté qui recouvrait le fond du ravin sur près de un hectare. À la lumière de la lune, on aurait pu facilement prendre cette surface pour de la glace, mais Mikhaïl Simonov savait que ce n’était pas un glacier ni une rivière gelée ; c’était une masse de métal d’environ cent vingt mètres de long et un peu moins de soixante mètres de large. Le long de ses bords irréguliers, à l’endroit où son dôme légèrement incurvé rejoignait les parois de la gorge, ainsi qu’à ses extrémités, où l’arc de métal s’encastrait dans des murs massifs ou des digues, l’objet faisait « seulement » quinze centimètres d’épaisseur, mais la masse façonnée en son centre était épaisse de soixante centimètres. »
Extrait de : B. Lumley. « Les origines – Nécroscope. »
Wamphyri ! par B. Lumley
Fiche de Wamphyri !
Titre : Wamphyri ! (Tome 2 sur 3 – Nécroscope)
Auteur : B. Lumley
Date de parution : 1988
Traduction : D. Osborne
Editeur : Bragelonne
Première page de Wamphyri !
« Le dernier lundi de janvier 1977, château Bronnitsy, à l’écart de la route de Serpoukhov, près de Moscou, 14 h 40 heure locale.
Dans la salle qui abritait provisoirement le contrôle des recherches, un téléphone sonnait sans relâche.
Le château Bronnitsy se dressait au milieu d’une clairière au sol de tourbe cernée d’une épaisse forêt alors enneigée. L’édifice était un manoir décrépit de styles architecturaux variés, flanqué de plusieurs ailes de construction récente en brique, certaines appuyées sur d’anciennes fondations de pierre, d’autres composées de parpaings de mauvaise qualité camouflés d’enduit vert et gris. Ce qui était autrefois une cour en U entre les bâtiments où travaillaient les polyglottes était maintenant couvert d’un toit peint de façon à ce qu’il se fonde dans l’environnement. Deux tourelles au toit en forme de bulbe s’élevaient, dominant tout le paysage, bien ancrées dans les soubassements massifs des murs à pignons, leurs fenêtres condamnées ressemblant à des yeux bandés. »
Extrait de : B. Lumley. « Wamphyri ! – Nécroscope. »
Nécroscope par B. Lumley
Fiche de Nécroscope
Titre : Nécroscope (Tome 1 sur 3 – Nécroscope)
Auteur : B. Lumley
Date de parution : 1986
Traduction : F. Truchaud
Editeur : Bragelonne
Première page de Nécroscope
« L’hôtel était vaste, plutôt réputé, fastueux sinon ouvertement flamboyant, situé à deux pas de Whitehall, et… pas tout à fait ce qu’il semblait être. Le dernier étage était entièrement réservé à une société de promoteurs internationaux, et c’était tout ce que savait le gérant de l’hôtel. Les occupants de cette zone supérieure inconnue avaient leur propre ascenseur à l’arrière du bâtiment, également un escalier privé à l’arrière, complètement séparé de l’hôtel lui-même, et même leur propre issue de secours. En réalité, ils – « ils » étant le seul nom qu’on puisse raisonnablement leur donner en de telles circonstances – étaient les « propriétaires » du dernier étage et, de ce fait, échappaient totalement à la sphère de contrôle et de fonctionnement de l’hôtel. Excepté que, vu de l’extérieur, peu de gens auraient soupçonné que le bâtiment dans son intégralité était autre chose que ce qu’il était censé être, ce qui était exactement l’image – ou l’absence d’image – qu’« ils » désiraient donner. »
Extrait de : B. Lumley. « Nécroscope – Nécroscope. »
Lettres mortes par S. Hutson
Fiche de Lettres mortes
Titre : Lettres mortes
Auteur : S. Hutson
Traduction : T. Bauduret
Date de parution : 2006
Editeur : Bragelonne
Première page de Lettres mortes
« La voiture évita de peu le bus. Il s’en fallut de quelques centimètres.
Les pneus crissèrent sur le béton alors que la Renault le contournait. Le chauffeur du bus klaxonna rageusement, ajoutant à la cacophonie ambiante.
Le lieutenant de police David Birch se cramponna au volant et mit le pied au plancher. Tel un viseur laser, son regard ne dévia pas un seul instant de la Nissan argentée qu’il poursuivait. Celle-ci accéléra aussi, et érafla au passage le flanc d’une Mini en se frayant un chemin dans la circulation sur Jamaica Road.
Les deux voitures s’engagèrent en trombe dans un sens interdit, déclenchant un nouveau concert de klaxons. Birch tenta de coller au fuyard. Son visage était luisant de sueur, et sa chemise collait à son dos.
— Mais où il va, ce con ? marmonna Birch, conscient qu’ils approchaient d’un autre feu tricolore.
La Nissan ne ralentit même pas. Grillant le feu rouge, elle franchit le carrefour à toute allure.
Birch la suivit sans l’ombre d’une hésitation.
À côté de lui, sur le siège du passager, le sergent Stephen Johnson consulta sa montre.
— Ça fait une demi-heure qu’on poursuit cet enfoiré, remarqua-t-il. »
Extrait de : S. Hutson. « Lettres mortes. »
Sans refuge par R. Laymon
Fiche de Sans refuge
Titre : Sans refuge
Auteur : R. Laymon
Traduction : S. Bonnet
Date de parution : 2001
Editeur : Bragelonne
Première page de Sans refuge
« Le bruit du verre brisé réveilla Rhonda Bain en sursaut. Elle se raidit dans son lit, les yeux rivés aux ténèbres du plafond. Elle se dit que non, ce n’était pas un cambrioleur. Un cadre ou un miroir avait dû se décrocher d’un mur.
Elle n’y crut pas une seconde.
Quelqu’un venait de briser une fenêtre. Elle avait entendu du verre tomber sur le sol, il s’agissait donc de la fenêtre de la cuisine ; toutes les autres pièces étaient moquettées.
Rhonda s’imagina en train de se sauver à toutes jambes de la chambre vers la porte d’entrée. Mais, lorsqu’elle passerait en trombe devant la cuisine, une silhouette sombre sortirait en titubant et se saisirait d’elle.
Je ne peux pas rester là sans bouger ! »
Extrait de : R. Laymon. « Sans refuge. »
Le jeu par R. Laymon
Fiche de Le jeu
Titre : Le jeu
Auteur : R. Laymon
Traduction : A. Demaegd
Date de parution : 2007
Editeur : Bragelonne
Première page de Le jeu
« Jane Kerry remarqua l’enveloppe en passant derrière le comptoir des prêts. Sa première pensée fut qu’elle n’avait rien à faire sur la chaise. Elle ne l’y avait pas mise. Était-elle tombée du comptoir ? Elle se demanda si quelqu’un avait pu la perdre, et si elle contenait quoi que ce soit d’important.
Elle l’ignora le temps de passer en revue la demi-douzaine de romans policiers que la vieille Agnes Dixon voulait emprunter. Institutrice à la retraite, Agnes était de ses clients réguliers, et la première personne à avoir vraiment fait sentir à Jane qu’elle était la bienvenue à son nouveau poste de directrice de la bibliothèque publique de Donnerville.
Pendant qu’elles bavardaient à voix basse, quelques usagers se rapprochaient du comptoir. »
Extrait de : R. Laymon. « Le Jeu. »
Les chroniques des Féals par M. Gaborit
Fiche de Les chroniques des Féals
Titre : Les chroniques des Féals
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 2006
Editeur : Bragelonne
Sommaire de Les chroniques des Féals
- Coeur de Phénix
- Le fiel
- Le roi des Cendres
Première page de Les chroniques des Féals
« Les dernières lueurs du jour incendiaient la ligne d’horizon. L’enfant observait avec mélancolie le spectacle du brasier mourant. Déjà, une brise légère et froide coulait le long de la plaine, entraînant des lambeaux de brume puisés à la rivière proche. Réprimant un frisson, le jeune garçon, penché à la lucarne de la roulotte, pouvait presque entendre le cours d’eau en contrebas…
— Il commence à faire froid, souffla une voix douce.
L’enfant ne se retourna pas, devinant que le regard tendre de sa mère s’était levé des pages de son livre pour se poser sur lui. Enveloppée dans une couverture de laine, elle lisait à l’éclat vacillant d’une bougie, scrutant l’usure de la cire comme le compte à rebours de la nuit. Assise dans un fauteuil de cuir brun qu’elle tenait d’un vieil échevin, elle lui signalait, fidèle, l’instant où il fallait se mettre au lit. Mais son fils préférait continuer à observer le crépuscule. »
Extrait de : M. Gaborit. « Les Chroniques des Féals – l’intégrale. »
Le roi des cendres par M. Gaborit
Fiche de Le roi des cendres
Titre : Le roi des cendres (Tome 3 sur 3 – Les chroniques des féals)
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 2002
Editeur : Bragelonne
Première page de Le roi des cendres
« Le silence régnait sur la frontière qui séparait les Provinces-Licornes de l’Empire de Grif’. La rumeur sourde des caravanes marchandes s’était tue. Des routes qui se faufilaient entre les deux pays, il ne restait que des rubans noircis, des sentiers au parfum de cendre. L’empreinte de la Charogne avait marqué les dunes sacrées de longues balafres. Elles couraient comme des plaies à la surface du sable dont la teinte, louée jadis pour son éclat, était devenue terne et grisâtre. Aucune tribu n’avait pu empêcher l’hydre des Sombres Sentes de s’étendre au cœur des dunes antiques. Les digues invisibles que la magie licornéenne élevait à la faveur de la nuit tombaient les unes après les autres.
Deux Licornéens acceptaient encore de voir le soleil se coucher sur cette frontière funeste. Le plus âgé s’appelait Ezrah. »
Extrait de : M. Gaborit. « Le Roi des Cendres – Les chroniques des féals. »