Étiquette : Bulmer
Verte destinée par Kenneth Bulmer

Fiche de Verte destinée
Titre : Verte destinée
Auteur : Kenneth Bulmer
Date de parution : 1957
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir
Première page de Verte destinée
« L’eau était profonde, froide et noire. Prises dans l’étau d’une pression écrasante, les molécules bougeaient à peine au-dessus du limon pélagique dont la profondeur confond l’imagination, dont la masse, au sein d’une immense obscurité, masque un monde mystérieux de nuit éternelle.
L’eau pèse sur le limon du fond océanique et pousse contre le mur pâle de l’escarpement qui s’élève en colonnes de roc fissurées. Des cascades de boue drapent comme des rideaux les crevasses rocheuses et suintent en éventails onduleux. On ne voit ici aucune couleur. Seules règnent d’éternelles ténèbres.
Fendus et dentelés, les flancs du talus s’élèvent en une chaîne ininterrompue, sans cassure, et forment la plus longue paroi continue du monde. Vingt mille pieds de roche nue et de boue, sans lumière, sans végétation, s’élancent du fond océanique vers la surface avec une inclinaison presque verticale pour soutenir et étayer le plateau continental. Des ténèbres épaisses, et cependant des lumières. Des lumières partout. Des points brillants colorés se ruent, s’arrêtent net un temps infinitésimal, puis s’envolent, disparaissent, s’ébattent et resplendissent dans le triomphe sauvage, stupide, de la faim rassasiée. »
Extrait de : K. Bulmer. « Verte Destinée. »
Les hommes du jugement dernier par Kenneth Bulmer
Fiche de Les hommes du jugement dernier
Titre : Les hommes du jugement dernier
Auteur : Kenneth Bulmer
Date de parution : 1965
Traduction : P. Billon
Editeur :
Première page de Les hommes du jugement dernier
« Dans quarante-trois secondes et demie, James McLellan Partridge serait mort une fois encore, une fois de plus assassiné. Pour le moment, Partridge avançait sans se presser à travers la foule des promeneurs attardés, au long du boulevard brillamment illuminé, ses yeux blasés enregistrant au passage la profusion de pacotille étalée derrière les vitrines sous un éclairage cru propre à séduire les touristes, ses oreilles percevant le martèlement pneumatique amorti qui provenait des pistes de circulation, au-dessus de lui, éprouvant sous ses pieds la texture à la fois élastique et ferme de la chaussée qu’il foulait, tandis que parvenaient à ses narines les senteurs subtilement revigorantes de la cité et que sur sa langue fondait une pastille sédative à saveur de menthol. Comme la plupart des gens, James Partridge considérait toutes ces acquisitions de la civilisation moderne comme allant de soi.
Mais, parmi tous ces citadins se hâtant dans les dédales de leurs catacombes aux multiples étages dans un furieux tohu-bohu ruisselant de lumière, il était le seul – lui, James McLellan Partridge – qui eût rendez-vous avec la mort dans moins d’une minute. »
Extrait de : K. Bulmer. « Les hommes du jugement dernier. »
La cité folle par Kenneth Bulmer

Fiche de La cité folle
Titre : La cité folle
Auteur : Kenneth Bulmer
Date de parution : 1971
Traduction : M. Rosenthal
Editeur : Le Masque
Première page de La cité folle
« Le sommeil refusait obstinément de venir. Une malignité subtile du lit empêchait toute tranquillité, mettait en boule draps et couvertures. Sur le côté droit, il se sentit ligoté. Sur le côté gauche, il entendit, affolants, les battements assourdissants de son cœur. Impossible de trouver le repos.
Il s’assit, tendu et résigné. Le lit à deux places le raillait de son immensité vide. Si seulement il était marié, maintenant. Des reins tendres contre lesquels se blottir, un corps docile pour faire du lit un havre matrimonial… et il aurait peut-être pu dormir.
Lumineuse, sottement joyeuse, la pendulette indiquait trois heures du matin. Il tritura sauvagement son oreiller, s’allongea, chercha le calme. En vain. Combien d’autres hommes attendaient-ils, eux aussi, le sommeil, l’oubli, énervés, inquiets sans raison précise, prisonniers de leur solitude… ?
Inutile. Il renonçait. Mais il ferait encore un essai avant de recourir à un somnifère. Indécis, épuisé, il se leva. Le sommeil l’avait fui et cependant il n’était pas totalement éveillé. Il fit la lumière lui-même, sans attendre qu’elle se fasse automatiquement. La bouche sèche, mauvaise, il avança vers la cuisine d’un pas mal assuré. »
Extrait de : K. Bulmer. « La cité folle. »
Irunium par Kenneth Bulmer

Fiche de Irunium
Titre : Irunium
Auteur : Kenneth Bulmer
Date de parution : 1967
Traduction : F. Serph
Editeur : Le Masque
Première page de Irunium
« Toute sa vie, il avait eu vaguement conscience qu’autour de lui les choses avaient tendance à disparaître sans raison apparente. Le jour de son baptême, lui avait-on raconté avec de gros rires, l’eau s’était volatilisée des fonts baptismaux. « À cause d’une vague de chaleur, mon vieux ! » avait été l’explication officielle ; mais c’était tout de même curieux.
À l’école, ses professeurs – des silhouettes sans visage maintenant – ne comprenaient pas pourquoi c’était toujours Preston dont les livres, les crayons et les règles étaient inévitablement portés disparus et pourquoi les classes dont il faisait partie semblaient perpétuellement à court de matériel pédagogique. Mais, comme il passait la moitié de son temps aux États-Unis et l’autre en Grande-Bretagne, sa scolarité fut plutôt empirique que guidée par une ferme régularité académique.
Aujourd’hui, adulte pourvu d’une situation stable, en route pour le London Airport, il se souvenait qu’il ne s’était jamais interrogé là-dessus. Il ne se posait pas de questions car son avenir était tout tracé : il serait pilote, comme son père. »
Extrait de : K. Bulmer. « Irunium. »
Kenneth Bulmer

Présentation de Kenneth Bulmer :
Kenneth Bulmer, de son nom complet Henry Kenneth Bulmer, était un écrivain britannique prolifique, né le 14 janvier 1921 à Londres et décédé le 16 décembre 2005 à Tunbridge Wells, dans le Kent. Il est principalement connu pour ses œuvres de science-fiction et de fantasy.
Voici quelques points marquants de sa vie et de sa carrière :
Une production abondante :
- Bulmer a été un auteur extrêmement prolifique, publiant plus de 160 romans et d’innombrables nouvelles.
- Il a utilisé de nombreux pseudonymes, tels que Alan Burt Akers, Dray Prescot, et bien d’autres, pour diversifier sa production.
Science-fiction et fantasy :
- Il a écrit dans divers genres, mais il est surtout reconnu pour ses contributions à la science-fiction et à la fantasy.
- Sa série la plus célèbre est probablement celle de « Dray Prescot », une saga de fantasy planétaire qui a connu un grand succès.
Diversité des genres :
En plus de la science-fiction et de la fantasy, il a également écrit des westerns et d’autres genres populaires.
Vie personnelle :
- Il s’est marié avec Pamela Buckmaster le 7 mars 1953.
- Ils ont eu trois enfants, un garçon et deux filles.
- Le couple a divorcé en 1981.
- Il a passé les dernières années de sa vie à Tunbridge Wells, où il est décédé.
En résumé, Kenneth Bulmer était un écrivain talentueux et prolifique, dont l’œuvre a diverti et captivé de nombreux lecteurs à travers le monde.
Livres de Kenneth Bulmer :
Irunium (1967)
La cité folle (1971)
Les hommes du jugement dernier (1965)
Verte destinée (1957)
Pour en savoir plus sur Kenneth Bulmer :
La page Wikipédia sur K. Bulmer
La page Noosfere sur K. Bulmer
La page isfdb de K. Bulmer