Étiquette : Butler
Imago par O. E. Butler
Fiche de Imago
Titre : Imago (Tome 3 sur 3 – Xenogenesis)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1989
Traduction : J. Shapiro
Editeur : Au diable vauvert
Première page de Imago
« J’entamai ma première métamorphose si discrètement que personne ne la remarqua. Les métamorphoses ne sont pas supposées commencer ainsi. La plupart des gens passent d’abord par de petits changements physiques évidents – la perte de doigts et d’orteils, par exemple, ou la poussée de nouveaux doigts et orteils à l’aspect différent.
J’aurais aimé que ma propre expérience soit aussi normale, aussi sûre.
Pendant plusieurs jours, je changeai sans attirer l’attention. Habituellement, les premières étapes durent des jours sans occasionner de sommeil profond, mais dans mon cas, si. Mes premiers changements furent sensoriels. Goûts, odeurs, toutes les sensations devinrent soudain complexes, déroutantes et pourtant étonnamment séduisantes.Je dus tout réapprendre. »
Extrait de : O. E. Butler. « Xenogenesis – Imago. »
L’initiation par O. E. Butler
Fiche de L’initiation
Titre : L’initiation (Tome 2 sur 3 – Xenogenesis)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1988
Traduction : J. Shapiro
Editeur : Au diable vauvert
Première page de L’initiation
« Il se souvenait d’une grande partie de son séjour dans le ventre.
C’était là qu’il avait commencé à prendre conscience des sons et des goûts. Ceux-ci ne signifiaient rien pour lui, mais il s’en souvenait. Quand ils se répétaient, il le remarquait.
Quand quelque chose l’avait touché, il avait su qu’il s’agissait d’une nouvelle chose – d’une nouvelle expérience. Le contact l’avait d’abord surpris, puis réconforté. Il avait pénétré sa chair sans lui faire de mal et l’avait calmé. Quand le contact avait cessé, il s’était senti démuni, seul pour la première fois. Quand il avait reparu, il avait été content – encore une nouvelle sensation. Après avoir subi plusieurs de ces retraits et réapparitions, il avait appris l’anticipation.
Il n’avait découvert la douleur qu’au moment de naître. »
Extrait de : O. E. Butler. « Xenogenesis – L’initiation. »
L’aube par O. E. Butler
Fiche de L’aube
Titre : L’aube (Tome 1 sur 3 – Xenogenesis)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1987
Traduction : J. Shapiro
Editeur : Au diable vauvert
Première page de L’aube
« En vie !
Toujours en vie.
En vie… encore une fois.
L’Éveil fut difficile, comme d’habitude. La déception ultime. Inspirer suffisamment d’air pour chasser les sensations cauchemardesques d’asphyxie représentait une véritable épreuve. Lilith Iyapo resta étendue, haletante, tremblante après un effort aussi colossal. Son cœur battait trop vite, trop fort. Elle se roula en boule, comme un fœtus, impuissante. Le sang se remit à circuler dans ses bras et ses jambes par minuscules bourrasques d’une douleur exquise.
Une fois que son corps se fut calmé et eut accepté la réanimation, elle regarda autour d’elle. La pièce semblait mal éclairée ; or, elle ne s’était encore jamais Éveillée dans la pénombre. Elle se reprit. La pièce ne semblait pas mal éclairée, elle était mal éclairée. Lors d’un précédent Éveil, elle avait décrété que tout ce qui se passait, tout ce qu’elle percevait constituait la réalité. Elle s’était déjà demandé – combien de fois ? – si elle n’était pas folle ou droguée, malade ou blessée. Rien de tout cela n’avait d’importance. »
Extrait de : O. E. Butler. « Xenogenesis – L’Aube. »
Humains plus qu’humains par O. E. Butler
Fiche d’Humains plus qu’humains
Titre : Humains plus qu’humains (Tome 5 sur 5 – Patternist)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1984
Traduction : O. Ricklin
Editeur : Presses de la cité
Première page d’Humains plus qu’humains
« LE PASSÉ
Le vaisseau avait été détruit cinq jours plus tôt. Il avait oublié comment, mais il savait qu’il était rentré chez lui au lieu de rejoindre, comme prévu, la station de lancement ou la base de secours sur Luna. Il savait qu’il était désormais seul, et qu’en ce moment il faisait nuit. Il ne savait plus rien d’autre.
Il avançait comme un automate. À peine s’il avait conscience du sable, du roc, des montagnes. Seules les plantes attiraient son attention, exclusivement concentrée sur celles susceptibles d’être comestibles. Il n’était plus soutenu que par sa faim et sa soif. S’il ne trouvait pas d’eau très bientôt, il allait mourir.
Il était resté caché pendant les cinq journées et les deux premières nuits. C’était la troisième nuit qu’il errait à l’aveuglette, hanté par le besoin de nourriture, d’eau et de présence humaine. À mains nues ou à coups de pierres, il avait tué des lièvres, »
Extrait de : O. E. Butler. « Patternist – Humains, plus qu’humains. »
La survivante par O. E. Butler
Fiche de La survivante
Titre : La survivante (Tome 3 sur 5 – Patternist)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1978
Traduction : B. Martin
Editeur : Opta
Première page de La survivante
« ALANNA
J’ÉTAIS trop ignorante pour juger de la valeur de mon père adoptif quand nous avons fait connaissance sur la Terre. J’avais alors environ quinze ans et ses Missionnaires m’avaient surprise en train de voler dans leur champ de maïs. Ils me tirèrent dessus et m’auraient tuée, mais il les en empêcha. Puis il m’emporta dans sa maison, fit venir un médecin pour panser ma blessure et annonça alors que lui et sa femme m’adoptaient. Tout simplement. J’entendis le médecin qui essayait de l’en dissuader, tandis qu’ils me croyaient sans connaissance.
« Vous commettez peut-être une erreur, Jules. Ce n’est pas l’innocente jeune fille qu’elle paraît. Et »
Extrait de : O. E. Butler. « Patternist – La survivante. »
Le motif par O. E. Butler
Fiche de Le motif
Titre : Le motif (Tome 2 sur 5 – Patternist)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1977
Traduction : B. Martin
Editeur : Opta
Première page de Le motif
« DORO
DANS la cité sud-californienne de Forsyth, la veuve de Doro était devenue prostituée. Doro l’avait laissée seule durant dix-huit mois. Trop longtemps. Ne fût-ce que pour la fille qu’elle lui avait donnée, il aurait dû rendre visite plus souvent à la mère. Maintenant, il était presque trop tard.
Doro la surveillait sans lui faire savoir qu’il était en ville. Il voyait les hommes qui passaient chez elle, dans son nouvel appartement, situé dans la partie mal fréquentée de la cité. Il constatait que, lorsqu’elle n’était pas chez elle, elle passait la majeure partie de son temps dans les bars du quartier.
À un moment donné, au cours de son absence de dix-huit mois, elle avait quitté la maison qu’il lui avait offerte… une maison riche dans une zone convenable. Et bien qu’il eût pris des dispositions dans une banque de Forsyth pour qu’elle touchât de généreuses mensualités, elle avait quand même »
Extrait de : O. E. Butler. « Patternist – Le motif. »
Le maître du réseau par O. E. Butler
Fiche de Le maître du réseau
Titre : Le maître du réseau (Tome 1 sur 5 – Patternist)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1976
Traduction : O. Sabathé-Ricklin
Editeur : Presses de la cité
Première page de Le maître du réseau
« Etendu sur l’immense lit, Rayal se laissait bercer par le paisible flot du Réseau. Il se sentait parfaitement détendu. Presque serein. Depuis près d’un an les Clayarks n’avaient lancé aucune attaque sérieuse contre l’un ou l’autre des territoires du réseau et le Grand Maître avait vécu suffisamment d’années belliqueuses pour apprécier pleinement ce luxe. Jansee, la Première Dame, qui partageait ce soir la couche de Rayal, vint brutalement troubler ce moment parfait.
– Demain, déclara-t-elle, j’aimerais bien envoyer un muet pour voir ce que deviennent nos fils.
« Ses enfants, toujours ses enfants ! ». Rayal laissa échapper un bâillement d’ennui. A son goût, la Première Dame finissait par ressembler un peu trop elle-même à un muet, avec ses sempiternelles inquiétudes au sujet de sa progéniture. Fort heureusement, l’école des deux garçons, âgés respectivement de deux et douze ans, se trouvait à quelque »
Extrait de : O. E. Butler. « Patternist – Le Maître du Réseau. »
La parabole des talents par O. E. Butler
Fiche de La parabole des talents
Titre : La parabole des talents (Tome 2 sur 2 – Paraboles)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1998
Traduction : I. Tate
Editeur : Au diable vauvert
Première page de La parabole des talents
« Ils feront d’elle une divinité.
Voilà qui devrait lui plaire, si elle pouvait l’apprendre. En dépit de toutes ses protestations ou dénégations, elle a toujours éprouvé le besoin d’être entourée de fidèles attentifs, de vrais disciples, capables de boire ses paroles comme du petit-lait. De même lui était-il agréable de manipuler les événements sur une grande échelle. Il en est ainsi de tous les dieux.
Lauren Oya Olamina Bankole, tel était son nom d’état civil. “Olamina”, l’appelaient simplement ses admirateurs, ou ses ennemis.
Elle était ma mère biologique.
Elle est morte, à présent.
J’aurais voulu pouvoir l’aimer, me convaincre qu’elle n’était pas responsable des circonstances qui nous ont séparées. C’était mon vœu le plus cher. Au lieu de cela, je l’ai haïe, redoutée, réclamée de toutes mes forces. Sans jamais lui accorder ma confiance, toutefois, sans jamais comprendre comment elle pouvait être telle que je la voyais, si résolue alors qu’elle se fourvoyait, disponible pour le monde entier quand elle ne l’était jamais pour moi. Aujourd’hui encore, je ne comprends pas. Elle est »
Extrait de : O. E. Butler. « Paraboles – La Parabole des talents. »
La parabole du semeur par O. E. Butler
Fiche de La parabole du semeur
Titre : La parabole du semeur (Tome 1 sur 2 – Paraboles)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1993
Traduction : P. Rouard
Editeur : Au diable vauvert
Première page de La parabole du semeur
« Samedi 20 juillet 2024
Ce rêve, toujours le même, est revenu la nuit dernière. J’aurais dû m’y attendre. Il me vient quand je me débats, suspendue à mon crochet personnel, et m’efforce de faire comme s’il ne se passait rien d’inhabituel. Il me vient quand je m’efforce d’être la fille de mon père.
C’est notre anniversaire, aujourd’hui – cinquante-cinq ans pour lui, quinze pour moi. Demain, j’essaierai de lui faire plaisir, à lui, à la communauté et à Dieu. La nuit dernière, donc, j’ai refait ce rêve qui n’est qu’un mensonge. Il me faut le raconter parce que ce mensonge-là me trouble trop profondément.
J’apprends à voler, à léviter. Personne ne m’apprend, j’apprends toute seule, petit à petit, leçon de rêve après leçon de rêve. Une image pas très subtile, mais persistante. Je n’en suis pas à ma première leçon et j’ai fait des progrès. J’ai davantage confiance en moi mais j’ai encore peur. Je ne parviens pas à bien contrôler ma direction. »
Extrait de : O. E. Butler. « Paraboles – La parabole du semeur. »
Octavia E. Butler
Présentation d’Octavia E. Butler :
Octavia Butler était une écrivaine américaine de science-fiction née en 1947 à Pasadena, en Californie. Elle est connue pour son exploration des thèmes de la race, du genre, de la politique et de la religion dans ses œuvres de science-fiction.
Butler a commencé sa carrière d’écrivaine dans les années 1970 et a rapidement acquis une renommée pour ses romans tels que « Liens de sang » (1979) et « La parabole du semeur » (1993), qui ont remporté de nombreux prix littéraires. Elle est devenue la première écrivaine de science-fiction noire à gagner un prix Hugo en 1984 pour son roman « Bloodchild and Other Stories » (non traduit).
Butler a également été un modèle et une inspiration pour les écrivains et les lecteurs de science-fiction noirs. Elle a abordé des thèmes tels que l’esclavage, la discrimination raciale et la justice sociale dans ses œuvres, et a mis en avant des personnages noirs et des personnages féminins forts.
En dehors de son travail d’écriture, Butler était également connue pour sa générosité et son engagement à aider les écrivains en herbe. Elle a créé une bourse d’études pour les écrivains noirs et a donné des cours d’écriture créative pour aider les jeunes talents.
Butler est décédée en 2006 à l’âge de 58 ans. Son héritage en tant qu’une des écrivaines de science-fiction les plus importantes et les plus novatrices de son époque est indéniable. Son travail continue d’inspirer de nombreux écrivains et lecteurs de science-fiction aujourd’hui.
Livres d’Octavia E. Butler :
Paraboles :
- La parabole du semeur (1993)
- La parabole des talents (1998)
Patternist :
- Le maître du réseau (1976)
- Le motif (1977)
- La survivante (1978)
- non traduit
- Humains plus qu’humains (1984)
Xenogenesis :
- L’aube (1987)
- L’initiation (1988)
- Imago (1989)
Pour en savoir plus sur Octavia E. Butler :
La page Wikipédia sur O. E. Butler
La page Noosfere sur O. E. Butler
La page isfdb de O. E. Butler