Étiquette : Calvo

 

Wonderful par D. Calvo

Fiche de Wonderful

Titre : Wonderful
Auteur : D. Calvo
Date de parution : 2001
Editeur : Bragelonne

Première page de Wonderful

« L’enregistrement paraît vieilli, craquelé.
« Maintenant, nous avons plus de recul. J’ai désormais à l’esprit l’image vague et merveilleuse d’une vie se répandant lentement depuis ce grain de poussière du système solaire jusqu’à l’immensité inerte de l’espace sidéral tout entier. Mais cela n’est qu’un rêve lointain. Il se peut que la destruction des Martiens ne soit qu’un court répit. C’est peut-être à eux, et non à nous, que l’avenir appartient. Comme il m’est étrange d’être assis maintenant dans ma paisible étude de Princeton, écrivant le dernier chapitre de ce récit commencé dans une ferme déserte de Grovers Mill. Comme il m’est étrange de voir indistinctement, depuis la fenêtre, la flèche bleue de l’université dans l’avril brumeux. Comme il m’est étrange de regarder les enfants jouer dans la rue. Comme il m’est étrange de voir des jeunes gens batifolant sur la pelouse, où l’herbe nouvelle du printemps apaise les dernières cicatrices noires de la terre meurtrie. Étrange de voir des curieux entrer dans le musée où les vestiges d’une machine martienne sont présentés au public. Étrange de se rappeler le moment où je l’ai vue pour la première fois, brillante et bien définie, froide et silencieuse, à l’aube de ce dernier grand jour. »

Extrait de : D. Calvo. « Wonderful. »

Toxoplasma par D. Calvo

Fiche de Toxoplasma

Titre : Toxoplasma
Auteur : D. Calvo
Date de parution : 2017
Editeur : La volte

Première page de Toxoplasma

« Plus forêt non. Désastre.

Une terre éventrée de racines, ruines d’arbres noyées dans la boue. Cette dévastation de troncs tresse un labyrinthe sans issue. Éteintes les rhapsodies d’oiseaux.

Au loin tonne un grondement sourd. Mousse et feuilles accueillent les larmes du ciel comme une consolation.

Une silhouette danse au fond du bois brisé – ses mains tracent dans la désolation la figure d’une folle d’une

Nikki ouvre les yeux. Signal d’alarme au fond du ventre, pipi ou bien terreur. Un drap tout fin colle son corps couvert de sueur. Dehors : nuit partout. »

Extrait de : D. Calvo. « Toxoplasma. »

Sous la colline par D. Calvo

Fiche de Sous la colline

Titre : Sous la colline
Auteur : D. Calvo
Date de parution : 2015
Editeur : La volte

Première page de Sous la colline

« Au bord du boulevard Michelet, entre un Hyper Casino et Saint Maclou, l’Unité d’Habitation Le Corbusier somnole sous les étoiles. On l’appelle Le Corbu, le Phalanstère, l’Usine de sucre, la Cité radieuse, la Maison du Fada, l’Éléphant.

D’autres noms circulent, des noms secrets murmurant l’ampleur d’un projet urbain visionnaire, inachevé. Des blocs enterrés surgissent du gravier, ruines envahies de mousse, des stèles aux fonctions inaccessibles, sculptées de motifs indéchiffrables. Sur le toit, on devine les formes géométriques de superstructures architecturales aux fonctions mystérieuses.

Le Corbu est un rébus.

Posée de traviole sur ses pilotis, l’œuvre trône au centre d’un parc aux platanes antédiluviens. D’autres signes y prolifèrent : un parking aux voitures anonymes, le rideau en fer taggué d’un bar-tabac, de mauvaises herbes. »

Extrait de : D. Calvo. « Sous la Colline. »

Melmoth furieux par D. Calvo

Fiche de Melmoth furieux

Titre : Melmoth furieux
Auteur : D. Calvo
Date de parution : 2021
Editeur : La volte

Première page de Melmoth furieux

« Eurodisney ouvre ses portes le 11 avril 1992 à 10 heures du matin. Une journée de fanfares – du sinistre à perte de vue. Les hôtels dégueulent de VIP de journalistes d’agents de voyages. Tout le monde a son poncho jaune. Tout le monde se pèle le cul.
 
Des canalisations sautent en fin de matinée. Elles inondent de putride le conte de fées ; des bugs mécaniques sur plusieurs attractions, des opérateurs en bottes d’égoutier – on parle de parents blessés – de rats en grappe. Des enfants pleurent : un Dingo dingue leur a mis des gifles à la sortie de Peter Pan. Le grand chien a disparu, laissant derrière lui des bouts de son costume, des chaussures trop grandes. Une oreille.
 
Deux bombes détruisent plusieurs pylônes d’électricité en fin d’après-midi. On blâme ces mystérieux anarchistes qui deux ans plus tôt avaient saccagé le centre d’accueil provisoire bâti près du site pendant la construction. Ces mêmes activistes qui avaient lancé des œufs sur le PDG Michael Eisner quand il était venu à Paris célébrer l’entrée du parc en Bourse. Leur message était clair : Barre-toi, Souris Noire. »

Extrait de : D. Calvo. « Melmoth furieux. »

La nuit des labyrinthes par D. Calvo

Fiche de La nuit des labyrinthes

Titre : La nuit des labyrinthes (Tome 2 sur 2 – Lacejambe)
Auteur : D. Calvo
Date de parution : 2004
Editeur : J’ai lu

Première page de La nuit des labyrinthes

« Le son d’un ballon crevé, décompressant. Des clameurs étouffées, l’écho d’un passé retrouvé, la vieille piste derrière l’arbre. Tendre les mains pour tâter l’obscurité, molle sous mes doigts. Habituer mes yeux à ses secrets. Retrouver le chemin dans ce dédale. Combien de temps ai-je attendu cette jouissance, seul dans les ténèbres ?
Ciller dans les fougères.

 
— Bertrand ! Où étiez-vous passé, bougre de botaniste ?
Bertrand Lacejambe serra la main de son vieil ami Baran, venu l’accueillir sur le perron en haut des marches.
— Une fleur ne connaît pas le chic, Edmond.
Edmond Baran, lutteur à la Barasse, souleva le botaniste pour une accolade à l’espagnole. Il serra si fort, leurs os, communiant, craquèrent à tue-tête. Baran avait souvent perdu l’amitié d’hommes remarquables pour sa passion des étreintes, »

Extrait de : D. Calvo. « La nuit des labyrinthes – Lacejambe. »

Délius par D. Calvo

Fiche de Délius

Titre : Délius (Tome 1 sur 2 – Lacejambe)
Auteur : D. Calvo
Date de parution : 1997
Editeur : Mnémos

Première page de Délius

« Depuis le début, il s’était persuadé que la première chose qu’ils verraient serait ses yeux. De grands yeux verts, rieurs et coquins. Deux grands yeux tournés vers le ciel.

— Ces yeux… Sainte Marie Mère de Dieu.
— Je vous en prie, Perkins, ne jurez pas.
— Qui peut avoir fait ça ?
— Avez-vous vu ces yeux ?
— Ne me dites pas qu’un homme est capable de…
— Calmez-vous, les enfants. C’est peut-être juste une histoire de cœur. Ne crions pas à Jack l’Éventreur.
— C’est le médecin qui va s’amuser.
— Oh, et cette odeur…
— Ça ne sent pas si mauvais.
— Jésus-Christ, aidez-nous, pardonnez-nous nos péchés. »

Extrait de : D. Calvo. « Délius, une chanson d’été – Lacejambe. »

Elliot du néant par D. Calvo

Fiche de Elliot du néant

Titre : Elliot du néant
Auteur : D. Calvo
Date de parution : 2012
Editeur : La volte

Première page de Elliot du néant

« Au début, il y a tout. Le plein, indifférencié, mêlé de lui, soupe trop riche, trop épaisse, bouillon turbulent. Enceint d’infini, ce ventre non délimité : tout y est possible sans contraintes, donc sans forme. Un œil extérieur pourrait y discerner un monde en mouvement, qui se mange puis se régurgite ; mais, hors limites, point d’intérieur, ni d’extérieur : simplement, le bâillement long des possibles, les non-espaces molaires qui détendent et poussent la membrane de ce qui n’est pas. Rien n’est en devenir, tout est déjà là, dans cette boule sans circonférence, dans ce carré sans sinus, qui n’éternue pas. Il n’y a rien dehors, rien qui puisse être défini car dehors n’est pas une notion. Seuls les mots peuvent dégager un semblant d’organisation dans cet ensemble sans début ni fin. Sans mot, tout peut s’y lire, les paradoxes résolus dans un même mouvement, pas même respiration, puisque croissance et décroissance n’existent pas. »

Extrait de : D. Calvo. « Elliot du néant. »

David Calvo

Présentation de David Calvo :

David Calvo est un auteur français né en 1973 à Toulouse. Il est l’auteur de romans, de nouvelles, de récits de voyage et d’essais. Il est également journaliste et chroniqueur.

David Calvo a commencé à écrire dès son plus jeune âge. Il a publié son premier roman, Au bal des actifs : Demain le travail, en 2015. Ce roman, qui se déroule dans un monde futuriste où le travail a été automatisé, a été salué par la critique pour son humour et sa vision critique du monde du travail.

En 2017, David Calvo a publié Sous la colline, un roman fantastique qui raconte l’histoire d’un jeune homme qui découvre un monde étrange et merveilleux sous sa ville. Ce roman a été un succès auprès du public et a été récompensé par le Prix Imaginales des Lycéens.

David Calvo a également publié plusieurs recueils de nouvelles, dont Les Fables de la poubelle (2016), Toxoplasma (2018) et Faites demi-tour dès que possible (2020). Ces nouvelles sont souvent caractérisées par leur humour noir et leur exploration de thèmes sombres.

David Calvo est également un journaliste et chroniqueur. Il a collaboré à de nombreux magazines et journaux, notamment Les Inrockuptibles, Le Monde et Le Point. Il a également écrit plusieurs essais, dont Panorama illustré de la fantasy & du merveilleux (2019).

David Calvo est un auteur aux multiples talents, qui s’exprime dans des genres variés. Il est reconnu pour son humour, sa vision critique du monde et son imagination fertile.

Quelques œuvres majeures

Au bal des actifs : Demain le travail (2015)
Sous la colline (2017)
Les Fables de la poubelle (2016)
Toxoplasma (2018)
Faites demi-tour dès que possible (2020)

Prix et distinctions

Prix Imaginales des Lycéens pour Sous la colline (2017)

Citation

« L’écriture est une manière de s’échapper du monde, mais aussi de le comprendre. »

Livres de David Calvo :

Lacejambe :

Atomic bomb (2002)
Elliot du néant (2012)
Melmoth furieux (2021)
Sous la colline (2015)
Toxoplasma (2017)
Wonderful (2001)

Pour en savoir plus sur David Calvo :

La page Wikipédia de D. Calvo
La page Noosfere de D. Calvo
La page isfdb de D. Calvo

Atomic Bomb par F. Colin et D. Calvo

Fiche de Atomic Bomb

Titre : Atomic Bomb
Auteur : F. Colin et D. Calvo
Date de parution : 2002
Editeur : Bélial

Sommaire de Atomic Bomb

« Le soleil frappe l’herbe sèche et je suis là, le visage sous les feuilles, un calepin sur les genoux. Kelvo fait le poirier à quelques mètres : un arbre de plus à Kensington Gardens, et c’est réellement de circonstance, étant donné l’état de joyeux délabrement mental dans lequel nous nous complaisons depuis quelques jours. Le truc, c’est que nous semons des morceaux de cervelle un peu partout dans Londres. Maintenant, bientôt, dans quelques mois, il y aura la guerre. Des obus vont exploser, nous irons voir ailleurs si le ciel est bleu – il s’avérera bien sûr que non. Mais pour l’instant : des drogues. Des kilos, des litres, alcool, opiums, dérivés, absinthe glauque, cocaïne, morphine, chanvre indien, sarments de chique, laudanum, mouchoirs de soie imbibés d’éther, de sirop, léchés, reniflés, absorbés, brûlés, injectés. Nous n’avons pas trente ans. »

Extrait de : F. Colin et D. Calvo. « Atomic Bomb. »