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Rêves et cauchemars par S. King
Fiche de Rêves et cauchemars
Titre : Rêves et cauchemars (l’intégrale)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1993
Traduction : J.-D. Brèque, H. Collon, W. O. Desmond
Editeur : Albin Michel
Sommaire de Rêves et cauchemars
- La cadillac de Dollan
- Le grand bazar : finale
- Laissez venir à moi les petits enfants
- Le rapace nocturne
- Popsy
- Ça vous pousse dessus
- Dentier claqueur
- Dédicaces
- Le doigt télescopique
- Pompes de basket
- Un groupe d’enfer
- Accouchement à domicile
- La saison des pluies
- Mon joly poney
- Désolé, bon numéro
- La tribu des dix plombes
- Crouch end
- La maison de Maple Street
- Le cinquième quart
- Le docteur résout l’énigme
- La dernière affaire d’Umney
- Le mendiant et le diamant
Première page de La cadillac de Dollan
« Pendant sept années j’ai attendu, j’ai surveillé. Dolan, je l’ai vu venir. Je l’ai observé lorsqu’il entrait dans les restaurants chics, en smoking, avec à chaque fois une femme différente au bras, et en sandwich entre ses deux gardes du corps. J’ai vu ses cheveux poivre et sel acquérir d’élégants reflets argentés pendant que les miens se contentaient bêtement de tomber et de me laisser chauve comme un œuf. Je l’ai épié à chaque fois qu’il quittait Las Vegas, pour ses pèlerinages réguliers sur la côte Ouest ; j’ai épié à chaque fois son retour. Deux ou trois fois, je l’ai vu, depuis une route de service, tandis qu’il passait sur la US 71, en route pour Los Angeles, dans sa Cadillac DeVille du même gris argenté que ses cheveux. »
Extrait de : S. King. « Rêves et cauchemars. »
Dans les hautes herbes par S. King et J. Hill
Fiche de Dans les hautes herbes
Titre : Dans les hautes herbes
Auteur : Stephen King et Joe Hill
Date de parution : 2012
Traduction : H. Collon
Editeur : Albin Michel
Première page de Dans les hautes herbes
« Il avait voulu un peu de silence plutôt que la radio, on peut donc dire que c’était sa faute. Elle avait voulu un peu d’air frais plutôt que la clim, donc on peut aussi dire que c’était la sienne. Mais sans la combinaison des deux, ils n’auraient jamais entendu le gamin ; alors c’était leur faute à tous les deux. D’ailleurs, ça leur convenait : de toute leur vie, ils n’avaient jamais rien fait l’un sans l’autre. Cal et Becky DeMuth, dix-neuf mois d’écart. Les deux font la paire, comme disaient leurs parents.
— Quand Becky décroche le téléphone, c’est Cal qui dit « Allô ? », prétendait M. DeMuth.
— Quand Cal a envie d’organiser une soirée, Becky a déjà dressé la liste des invités, aimait à dire Mme DeMuth.
Jamais un mot plus haut que l’autre entre eux. Même le jour où, en première année de fac, Becky avait débarqué chez Cal (contrairement à elle, qui avait une chambre en résidence universitaire, il avait pris un appartement en ville) en annonçant qu’elle était enceinte. Cal l’avait bien pris. Leurs parents, moins. »
Extrait de : S. King et J. Hill. « Dans les hautes herbes. »
Au-delà de nos rêves par R. Matheson
Fiche de Au-delà de nos rêves
Titre : Au-delà de nos rêves
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1978
Traduction : H. Collon
Editeur : Flammarion
Première page de Au-delà de nos rêves
« Le manuscrit que vous vous apprêtez à lire est entré en ma possession de la manière suivante.
Au soir du 17 février 1976, on a sonné à la porte et mon épouse est allée ouvrir. Quelques instants plus tard elle est revenue dans la chambre à coucher, où nous étions en train de regarder la télévision. Une femme demandait à me voir.
La porte d’entrée était restée ouverte. Une dame d’une cinquantaine d’années se tenait sur le seuil. Grande et bien mise, elle tenait une grosse enveloppe.
« Robert Nielsen ? »
J’ai acquiescé ; elle m’a tendu l’enveloppe. « Dans ce cas, ceci est pour vous. »
J’ai contemplé l’objet d’un air soupçonneux et demandé ce qu’il contenait.
« C’est de la part de votre frère. »
Extrait de : R. Matheson. « Au delà de nos rêves. »
La touche finale par R. Matheson
Fiche de La touche finale
Titre : La touche finale (Tome 5 sur 6 – Nouvelles)
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1989
Traduction : H. Collon, J. Chambon
Editeur : Flammarion
Sommaire de La touche finale
- Je suis là à attendre
- Erreur de tir
- Les inséparables
- Les visages de Julie
- Sans paroles
- Deus ex machina
- La fille de mes rêves
- La machine à jazz
- Onde de choc
- Les temps sont mous
- La multiplication des deniers
- Mon royaume pour un verre d’eau
- Thérèse
- Proie
- Le signe du lion
- Le jeu du boutton
- Ombres et silhouettes
- Uniquement sur rendez-vous
- La touche finale
- Jusqu’à ce que la mort nous sépare
- La presque disparue
- Talents cachés
- Duel
- La consultation de quatorze heures
- Du vent, sale mouche !
- Messages personnels
- Itinéraires de l’angoisse
Première page de Je suis là à attendre
« À peine avais-je sonné que Mary m’ouvrait la porte. Sans doute m’attendait-elle dans l’entrée.
Jamais je n’avais vu ma sœur dans un tel état. Le chagrin avait tellement creusé ses traits qu’elle en paraissait plus âgée. Elle, d’ordinaire si impeccable, n’était même pas coiffée. Ses cheveux châtains pendaient, tout emmêlés, sur ses épaules.
En l’embrassant j’ai senti combien ses joues étaient froides et sèches.
« Donne-moi tes affaires. »
Je lui ai tendu mon manteau et mon chapeau, qu’elle a rangés dans la penderie de l’entrée. J’ai remarqué que ses épaules, autrefois si droites, étaient voûtées. Je me suis senti submergé de colère en voyant ce qu’il avait fait d’elle. »
Extrait de : R. Matheson. « La Touche Finale – Nouvelles. »
Le pays de l’ombre par R. Matheson
Fiche de Le pays de l’ombre
Titre : Le pays de l’ombre (Tome 4 sur 6 – Nouvelles)
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1989
Traduction : H. Collon, J. Chambon
Editeur : Flammarion
Sommaire de Le pays de l’ombre
- L’indéracinable
- J’veux voir le Père Noël
- Les enfants de Noah
- L’homme des jours de fête
- Lemmings
- Jours disparus
- Le distributeur
- Au bord du précipice
- Une surprise de taille
- L’horreur rampante
- Date limite
- Mantage
- Les vampires n’existent pas
- Les grillons
- Le jour du jugement
- Premier anniversaire
- Le pays de l’ombre
- Cauchemar à six mille mètres
- Le langage des mains
- Etre seul de son espèce
Première page de L’indéracinable
« Les deux hommes s’avancèrent sur le quai de la gare en poussant devant eux un objet recouvert d’une housse qu’ils firent rouler jusqu’à une voiture située en milieu de convoi. Ruisselants de sueur, ils le hissèrent non sans mal à l’intérieur. Un roue se détacha et dégringola au bas des marches, où un voyageur qui s’apprêtait à monter derrière eux la ramassa avant de la tendre à l’homme vêtu d’un complet brun tout chiffonné.
« Merci », dit ce dernier en fourrant la roue dans la poche de sa veste.
Les deux hommes poussèrent leur fardeau dans le couloir central. Privé d’une roue, il était de guingois et l’homme au complet brun — qui répondait au nom de Kelly – devait l’étayer de l’épaule pour l’empêcher de basculer. Il haletait et se passait la langue sur la lèvre supérieure pour en chasser les gouttelettes de sueur qui ne cessaient de s’y former. »
Extrait de : R. Matheson. « Le pays de l’ombre – Nouvelles. »
La poupée à tout faire par R. Matheson
Fiche de La poupée à tout faire
Titre : La poupée à tout faire (Tome 3 sur 6 – Nouvelles)
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1989
Traduction : H. Collon, J. Chambon
Editeur : Flammarion
Sommaire de La poupée à tout faire
- Le zoo
- Le conquérant
- L’enfant trop curieux
- Cher journal
- Descendre
- La poupée à tout faire
- L’homme qui avait créé le monde
- L’examen
- Le voyageur
- Au soir du monde
- Danse macabre
- Funérailles
- Miss poussière d’étoiles
- Un cas d’école
- Cycle de survie
- Une tripotée de donzelles
- Le haut et gentil lieu
Première page de Le zoo
« Cela flotte dans les ténèbres. Une coquille métallique aux reflets pâles, silencieuse, maintenue en l’air par des faisceaux anti-gravité. Au-dessous, la planète, enveloppée dans son linceul de nuit, se détournant de la lune. Sur sa face plongée dans l’ombre, un animal, les yeux luisants de panique, contemple le globe légèrement phosphorescent au-dessus de lui. Un tressaillement musculaire. Le tambourinement feutré de pattes lancées à toute allure sur la terre dure. De nouveau le silence, seulement brisé par le murmure du vent. Les heures passent. Des heures noires qui virent au gris, puis au rose moiré. La lumière du soleil asperge le globe de métal. Celui-ci miroite d’un éclat surnaturel.
Il eut l’impression de plonger la main dans un four brûlant.
« Bon Dieu, ce qu’il peut faire chaud », dit-il en grimaçant, et il rentra aussitôt sa main pour la refermer en douceur sur le volant poisseux de sueur.
« C’est ton imagination. » Marian était affalée dans la touffeur du siège recouvert de plastique. Deux kilomètres plus tôt, elle avait posé ses pieds chaussés de sandales sur le rebord de la vitre. Ses yeux étaient clos et un souffle irrégulier s’échappait de ses lèvres sèches. »
Extrait de : R. Matheson. « La poupée à tout faire – Nouvelles. »
Intrusion par R. Matheson
Fiche de Intrusion
Titre : Intrusion (Tome 2 sur 6 – Nouvelles)
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1989
Traduction : H. Collon, J. Chambon
Editeur : Flammarion
Sommaire de Intrusion
- Escamotage
- Les captateurs
- Toilettes pour hommes seuls
- La boucle est bouclée
- Le dernier jour
- Lazare II
- Une armée de conspirateurs
- Tina a disparu
- Appel longue distance
- La maison du crime
- Intrusion
- Un mariage
- Paille humide
Première page de Escamotage
« Les pages qui suivent proviennent d’un cahier d’écolier trouvé il y a deux semaines dans une cafétéria de Brooklyn. Juste à côté, sur le comptoir, était posée une tasse de café à demi vide. D’après le propriétaire, la place est restée inoccupée trois heures durant avant qu’il ne remarque le cahier.
Samedi matin, de bonne heure.
Je ne devrais pas mettre cela par écrit. Si Mary tombait dessus ? Que se passerait-il ? Ce serait la fin, voilà tout, cinq années par la fenêtre.
Mais c’est plus fort que moi. Il y a trop longtemps que j’écris. Impossible de connaître la paix sans ça. Il faut que je couche les choses sur le papier pour me clarifier les idées. Mais il est si difficile de clarifier et si facile de compliquer.
Songer aux mois passés.
Comment ça a commencé ? Une dispute bien sûr. Il a bien dû y en avoir un millier depuis que nous sommes mariés. Et toujours pour le même motif, c’est ça l’horreur.
L’argent. »
Extrait de : R. Matheson. « Intrusion – Nouvelles. »
Derrière l’écran par R. Matheson
Fiche de Derrière l’écran
Titre : Derrière l’écran (Tome 1 sur 6 – Nouvelles)
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1989
Traduction : H. Collon, J. Chambon
Editeur : Flammarion
Sommaire de Derrière l’écran
- Né de l’homme et de la femme
- La troisième à partir du soleil
- Quand le veilleur s’endort
- La voix du sang
- L’habit fait l’homme
- La robe de soie blanche
- Retour à zéro
- La chose
- Derrière l’écran
- La guerre des sorcières
- Avis à la population
- Frère de la machine
- B …
- Mamour, quand tu es près de moi
- La maison enragée
- Une résidence de haut vol
- Un jour, une petite annonce
- Enfer sur mesure
- Nef de mort
Première page de Né de l’homme et de la femme
« X — Aujourd’hui maman m’a appelé monstre. Espèce de monstre elle a dit. J’ai vu la colère dans ses yeux. Je me demande qu’est-ce que c’est un monstre.
Aujourd’hui de l’eau est tombée de là-haut. Elle est tombée partout j’ai vu. Je voyais la terre derrière la petite fenêtre. La terre elle buvait l’eau comme une bouche qui a soif. Elle a trop bu et elle a vomi et elle a coulé marron. J’ai pas aimé ça.
Maman est jolie je sais. Dans mon coin pour dormir avec des murs froids autour j’ai un machin en papier qui était derrière là où il y a le feu. Ça dit dessus vedettes de l’écran. Il y a des images avec des têtes comme à maman et à papa. Papa dit qu’elles sont jolies. Une fois il l’a dit.
Et maman aussi il a dit. Elle est très jolie et moi pas mal. Regarde-toi il a dit et il avait pas sa bonne figure. J’ai touché son bras et j’ai dit ça va comme ça papa. Il a sursauté et s’est écarté et je pouvais plus l’atteindre. »
Extrait de : R. Matheson. « Derrière l’écran – Nouvelles. »
Le gnome par M. Coney
Fiche de Le gnome
Titre : Le gnome (Tome 4 sur 5 – Le chant de la Terre)
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 1988
Traduction : H. Collon
Editeur : Robert Laffont
Première page de Le gnome
« La forêt était silencieuse. Le soleil couchant dardait ses rayons obliques sur la cime des arbres. Un loup apparut tout au bout de l’étang.
Il inspecta les alentours et éternua brusquement, comme un chien, en secouant la tête. D’autres vinrent le rejoindre ; ils escaladèrent les rochers et s’assemblèrent au bord de l’eau. L’un d’eux leva les yeux au ciel et se mit à hurler à la mort.
Un autre regarda Nyneve droit dans les yeux. Celui-là était vieux, son museau était gris. Il contourna l’étang en sautillant sur ses pattes raides et vint s’arrêter juste sous l’arbre où elle s’était réfugiée. Tandis que le loup la regardait d’en bas en appariant souvenirs et images, Nyneve se tint aussi tranquille que possible. Puis elle dut battre des paupières, et le regard du loup s’enflamma. Il se jeta sur le tronc, grondant et grattant. Les autres arrivèrent au trot. »
Extrait de : M. Coney. « Le gnome – Le chant de la Terre. »
Le bûcher des immortels par J. Carroll
Fiche de Le bûcher des immortels
Titre : Le bûcher des immortels
Auteur : J. Carroll
Date de parution : 1999
Traduction : H. Collon
Editeur : Flammarion
Première page de Le bûcher des immortels
« En fin de compte, on n’a jamais qu’une seule histoire à raconter. Pourtant, alors qu’on l’a vécue, cette histoire, on n’a ni le courage, ni l’art de la coucher par écrit.
Si j’ai vécu jusqu’ici, si je suis enfin à même d’évoquer ma vie, ce n’est pas pour en donner une version mensongère. À quoi bon, d’ailleurs ? Je n’ai plus personne à épater. Toutes les personnes qui m’ont aimée ou haïe ont disparu, ou bien il ne leur reste que la force de respirer. Sauf une.
Les souvenirs, c’est tout ce qui me reste. Je suis une vieille dame à la tête pleine de réminiscences fragiles comme des coquilles d’œuf. Ce qui ne les empêche pas de demeurer véhémentes, exigeantes. « Souviens-toi de moi ! » clament-elles. Quand ce n’est pas : « Rappelle-toi le chien qui parlait. » Et moi : « Je veux la vérité, souvenirs ! Vous êtes sûrs de ce que vous avancez ? Ou bien récrivez-vous l’histoire pour me réconforter ? »
Il est facile de présenter son meilleur profil au miroir de l’histoire. Seulement l’histoire, elle, elle s’en moque. Je l’ai appris à mes dépens. »
Extrait de : J. Carroll. « Le bûcher des Immortels. »