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Elfes et assassins par L. Davoust et S. Miller

Fiche de Elfes et assassins

Titre : Elfes et assassins
Auteur : Lionel Davoust et Sylvie Miller
Date de parution : 2013
Editeur : Mnémos

Sommaire de Elfes et assassins

  • La dernière affaire de Sagamor par P. Bordage
  • La seconde mort de Lucius Van Casper par R. Albert
  • La légende d’à peu près Punahilkka par N. Le Gendre
  • Le sourire de Louise par A. Duguël
  • Le sentiment du fer par J.-P. Jaworksi
  • Du rififi entre les oreilles par A. Fakhouri
  • La nature de l’exécuteur par R. Tanner
  • Libera me par F. Clavel
  • Eschatologie du vampire par J.-A. Débats
  • Elverwhere par X. Mauméjean
  • Sans douleur par F. Colin
  • J’irai à la clairière par D. Bry
  • Grise neige par J. Heliot

Première page de La dernière affaire de Sagamor

« TUER SES SEMBLABLES NE L’INTÉRESSAIT PLUS.
Il avait plongé tant de fois son épée ou sa dague dans des chairs humaines qu’il en éprouvait presque de la nausée. Il acceptait encore quelques meurtres pour regonfler sa bourse qui se vidait à une vitesse effarante, mais les sommes parfois coquettes remises par ses commanditaires ne suffisaient pas à lui redonner le plaisir, le goût du sang. Il ne ressentait plus d’excitation à traquer ses proies dans les ruelles sombres, à se glisser comme une ombre dans les logements, à déjouer les rondes des gardes du corps et des molosses, à trancher les gorges d’un coup précis, à croiser le regard épouvanté de ceux qui se réveillaient seulement pour prendre conscience qu’ils étaient en train de mourir, à se fondre dans l’obscurité une fois son forfait accompli. »

Extrait de : Lionel Davoust et Sylvie Miller. « Elfes et Assassins. »

Bardes et sirènes par L. Davoust et S. Miller

Fiche de Bardes et sirènes

Titre : Bardes et sirènes
Auteur : Lionel Davoust et Sylvie Miller
Date de parution : 2014
Editeur : Mnémos

Sommaire de Bardes et sirènes

  • La boîte à musique par C. Rozenfeld
  • Plaie étoilée par S. Bailly
  • Tant que nous demeurons ensemble par Y. de Saint-Rat
  • La tête de singe par E. Faye
  • Au bar de sirènes par F. Petitjean
  • La mise en pièces par M. Mazaurette
  • Tant qu’il y aura des sirènes par R. Goddyn
  • Le chant des autres par M. Fazi
  • Le chant du solstice par P. Bordage
  • Ci-gît mon coeur par A. Fakhouri
  • Le guetteur de nuages par T. Geha

Première page de La boîte à musique

« LA PLUIE QUI BATTAIT AVEC VIOLENCE CONTRE LES FENÊTRES et sur les tuiles du toit isolait la salle de l’auberge du reste du monde. La buée blanche posée sur les carreaux dessinait comme un rideau devant les ténèbres de la nuit.
Le feu craquait dans l’immense cheminée. Ses flammèches incandescentes lançaient des éclats dorés sur les visages des personnes assises au premier rang. Des enfants, pour la plupart, installés devant pour profiter au mieux du spectacle. Les autres soirs, ils seraient déjà au lit, bien au chaud sous leurs épais duvets de plume. Mais quand Oldaric venait chanter, le temps suspendait son vol. On oubliait l’heure et l’hiver. Tous les regards restaient rivés sur l’homme dont l’ombre projetée sur le mur de pierres dansait au gré du tremblement des flammes, et suivaient le mouvement gracile de ses doigts sur la mandoline. »

Extrait de : Lionel Davoust et Sylvie Miller. « Bardes et Sirènes. »

Une goutte de chaos dans l’amer par L. Davoust

Fiche de Une goutte de chaos dans l’amer

Titre : Une goutte de chaos dans l’amer
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2015
Editeur : ActuSF

Sommaire de Une goutte de chaos dans l’amer

  • Derrière les barreaux
  • Gris sourire
  • Le sang du large

Première page de Derrière les barreaux

« Tu ne sais pas ce que c’est d’avoir le monde qui te parle.
Tu ne connais pas ce besoin de compter, d’observer. Tu ignores pourquoi ces enfants refusent le changement, pourquoi ils tempêtent à la moindre altération de leur environnement, n’est-ce pas ? Tu ne comprends pas. Rares sont ceux qui le peuvent. Mais nul ne peut réellement appréhender ce que l’on éprouve, sauf à passer par là.
Quand j’avais six ans, dans les années quatre-vingt, les thérapies d’échange et de développement, l’approche sensorimotrice n’existaient pas. Mon seul avenir, c’était l’internement et les médicaments. La mise à l’écart dans un monde violent, où l’on m’aurait forcé à la normalité, où l’on aurait violé mon esprit pour le faire entrer dans un moule qu’il refusait. »

Extrait de : Lionel Davoust. « Une goutte de chaos dans l’amer. »

Tuning Jack par L. Davoust

Fiche de Tuning Jack

Titre : Tuning Jack
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2004
Editeur :

Première page de Tuning Jack

« Putain, ils ont grave raison ces cons-là. C’est pas que je veuille acheter chez eux, hein. Le catalogue Trois Suisses c’est pour les blaireaux. Mais y a toujours des idées à choper. Et puis j’ai rien d’autre à foutre.

« T’as pas cours, Jacques ? »

Ma mère. Elle passe dans le salon avec sa vieille robe qu’elle met pour le ménage, celle où les fleurs sont presque aussi grises que les murs du salon. J’aime pas quand elle m’appelle Jacques. C’est quelconque.

« Mmm », je fais.

Elle me gonfle.

« Mets pas tes pieds sur la table. »

Je les enlève en soupirant. Ouais, peut-être que j’ai cours cet aprèm’, je sais plus, mais de toute façon Michael – pas oublier de prononcer à l’américaine, « Maïkeul » – y sera pas non plus. Il est allé chez Tyger, voir pour nos pièces. »

Extrait de : Lionel Davoust. « Tuning Jack. »

Reines et Dragons par L. Davoust et S. Miller

Fiche de Reines et Dragons

Titre : Reines et Dragons
Auteur : Lionel Davoust et Sylvie Miller
Date de parution : 2012
Editeur : Mnémos

Sommaire de Reines et Dragons

  • Le dit du Drégonjon et de son Elfrie par C. Robillard
  • Chuchoteurs du dragon par T. Geha
  • Ophëa par A. Tomas
  • Au cœur du Dragon par A. Fakhouri
  • La grande déesse de fer de la miséricorde par J. Niogret
  • Morflam par P. Bordage
  • Azr’Khila par C. Bousquet
  • Où vont les Reines par V. Gessler
  • Le monstre de Westerham par É. Wietzel
  • Under a Lilac Tree par M. Gaborit
  • Cet œil brillant qui la fixait par N. Dau
  • Les sœurs de la Tarasque par M. Fazi

Première page de Chuchoteurs du dragon

« À la force des bras, Hiodes rencogna une caisse en bois pleine de fèves contre le mur du cellier. Elle assura son pied sur le couvercle et y grimpa. Sa robe rouge, aux couleurs de l’Esflamme du Dragon, accrocha une écharde dans la cloison ; elle ressentit la légère griffure lui mordre la peau mais n’y prêta que peu d’attention.
Son seul objectif était d’atteindre la petite fenêtre, là-haut, et de guetter le point d’horizon qui s’arrêtait en bas de la montagne. De là viendraient les Chuchoteurs.
Le nez collé aux barreaux en fer, elle ne vit qu’une vingtaine d’hommes, torses nus, tirant un petit bateau sanglé à une longue charrette. Une carriole pleine d’outils et de cordes suivait, tractée par un cheval fatigué. Les esclaves solmwens descendaient le navire à peine achevé vers le port de l’estuaire où il mouillerait bientôt. »

Extrait de : Lionel Davoust et Sylvie Miller. « Reines et dragons. »

Récital pour les hautes sphères par L. Davoust

Fiche de Récital pour les hautes sphères

Titre : Récital pour les hautes sphères
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2004
Editeur :

Première page de Récital pour les hautes sphères

« C’est lorsqu’il se crève les tympans que Barnabé Colmy entend pour la première fois la musique des sphères.

Dans un premier temps, il est déçu. Ce n’est pas ce qu’il espérait.

Depuis sa prime jeunesse, Barnabé Colmy vit un enfer. Verlaine ne se doutait pas de combien il est fatiguant d’entendre en permanence « de la musique avant toute chose », surtout lorsque l’on réside en banlieue parisienne et que tout bruit, que tout son devient une musique à part entière.

C’est d’ailleurs un tour de force que Barnabé Colmy ait tenu quarante ans avant de se décider à commettre un geste qui semblerait relever de la démence, mais qui en réalité, n’est qu’une question de survie. »

Extrait de : Lionel Davoust. « Récital pour les hautes sphères. »

Quatre voies de la main gauche par L. Davoust

Fiche de Quatre voies de la main gauche

Titre : Quatre voies de la main gauche
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2015
Editeur : ActuSF

Sommaire de Quatre voies de la main gauche

  • Nuit de visitation
  • La voie du serpent
  • La Terre comme témoin
  • Regarde vers l’ouest

Première page de Nuit de visitation

« Il n’y a de spectacle à la fois plus doux et amer que de voir ses proches rassemblés autour de soi en de telles circonstances. Plus amère encore est cette expression brave et neutre qu’ils affectent ; les sourires qui se veulent détendus, les rires qui s’efforcent d’être légers, mais feutrés néanmoins pour ne pas troubler la quiétude de l’établissement. À côté de moi, les machines respirent discrètement pour suppléer ce qui peut l’être. Les hôpitaux sont comme des églises : des lieux de recueillement, lequel compose parfois un prélude au silence éternel. Nous y sommes rappelés à notre fragilité même dans les plus bénignes des afflictions ; le spectre du malheur y flotte, porté par la crainte qu’une maladresse, ou tout simplement la malchance, emporte à jamais ceux qu’on aime.
C’est probablement par malchance que le mal est entré en moi. Le mal du siècle, à ce que l’on dit. Dans les brochures d’information, les rapports médicaux, on parle facteurs de risque, habitudes morbides, terrains favorables »

Extrait de : Lionel Davoust. « Quatre voies de la main gauche. »

Port d’âmes par L. Davoust

Fiche de Port d’âmes

Titre : Port d’âmes
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2015
Editeur : Critic

Première page de Port d’âmes

« La double porte aux battants blanc et bleu de la chambre prenait des allures de mur infranchissable. Derrière elle, l’orage enflait, Rhuys en avait conscience. Dans le halo terne de la lampe, il s’efforçait de se concentrer sur sa lecture – un petit pamphlet recommandé par son père, qui attaquait avec beaucoup de verve la nomination des ministres du roi. Mais à chaque fois qu’il baissait les yeux, il ne pouvait se départir de la sensation que la porte l’observait comme un juge froid, attendant que sa méfiance s’endorme pour s’ouvrir à la volée sur une terrible sentence.
Il tenta de se raisonner, de faire taire ces craintes stupides, indignes de son éducation – après tout, il avait quatorze ans ; il était un jeune homme ! Néanmoins, il sentait bien qu’il se passait quelque chose de grave dans la maison Kaledán. Bien sûr, on prenait soin de lui cacher la vérité, mais il la devinait aux regards fuyants de son père, aux éclats de voix qui résonnaient, tard dans la nuit, entre lui et son oncle »

Extrait de : Lionel Davoust. « Port d’âmes. »

Personne ne l’a vraiment dit par L. Davoust

Fiche de Personne ne l’a vraiment dit

Titre : Personne ne l’a vraiment dit
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2007
Editeur :

Première page de Personne ne l’a vraiment dit

« Il n’est dit nulle part ce qu’il advint de la marionnette après qu’elle fut transformée en petit garçon. On s’en doute ou bien on l’imagine ; peut-être calque-t-on sur elle des images ou des idéaux. On suppose que l’enfant alla à l’école, c’était l’un de ses rêves ; on le verrait quittant la maison, le cartable sur le dos, entre angoisse et excitation, le jour de la rentrée. Qu’il noua quelques amitiés, ou qu’il fut tenu à l’écart par ceux qui n’acceptaient pas sa condition d’ancien pantin ; que son institutrice le prit sous son aile, le temps qu’il s’adaptât ; qu’il travaillât attentivement à ses devoirs sur la table de la cuisine, sous l’œil émerveillé de son père artisan. Voilà bientôt que les années passent ; de l’école, il entre au collège ; il découvre le basket, qu’il peine à pratiquer à cause d’une ancienne raideur dans les membres ; il se heurte à la compétition régnant chez les adolescents semblables à de jeunes loups courant follement dans les ténèbres. »

Extrait de : Lionel Davoust. « Personne ne l’a vraiment dit. »

Les questions dangereuses par L. Davoust

Fiche de Les questions dangereuses

Titre : Les questions dangereuses
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2011
Editeur : ActuSF

Sommaire de Les questions dangereuses

  • Le mystérieux carreau du littérateur
  • Pour l’honneur d’une dame
  • M. de la Meulière seul contre tous
  • La confrontation des mots
  • Noblesse d’esprit et noblesse de corps
  • La chose immémoriale qui rôde par-delà le seuil indicible

Première page de Le mystérieux carreau du littérateur

« Si le mois de novembre n’évoque point en général la plus chaleureuse des saisons, celui de cette année 1637 était si maussade qu’un Anglais se serait senti chez lui dans le parc royal du château de Déversailles. Qu’on en juge plutôt : la pluie s’abattait ce jour-là en un rideau poisseux qui donnait aux nuages pesants l’air d’être descendus sur la terre, le froid avait cette qualité morbide qui pénètre au cœur des os pour geler les âmes les mieux endurcies, et c’était par la gorge d’un phtisique que semblaient émises les mornes complaintes des corbeaux. Enfin, comme pour parachever cette composition toute britannique, c’était sur une procession funéraire que veillaient ce jour-là les branches dénudées des arbres noirs. La nature, en son infinie sagesse, paraissait avoir déjà entrevu ce que les hommes ignoraient et dont, bien entendu, ils restaient sourds aux signes. »

Extrait de : Lionel Davoust. « Les questions dangereuses. »