Étiquette : de Villiers de l’Isle-Adam
Histoires souveraines par A. de Villiers de L’Isle-Adam
Fiche de Histoires souveraines
Titre : Histoires souveraines
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution :
Editeur :
Sommaire de Histoires souveraines
- Véra
- Vox populi
- Duke of Portland
- Impatience de la foule
- L’intersigne
- Souvenirs occultes
- Akëdysséril
- L’amour suprême
- Le droit du passé
- Le Tzar et les grands-ducs
- L’aventure de Tsë-i-la
- Le tueur de cygnes
- La céleste aventure
- Le jeu des graces
- La maison du bonheur
- Les amants de Tolède
- La torture par l’espérance
- L’amour sublime
- Le meilleur amour
- Les filles de Milton
Première page de Véra
« L’Amour est plus fort que la Mort, a dit Salomon: oui, son mystérieux pouvoir est illimité.
C’était à la tombée d’un soir d’automne, en ces dernières années, à Paris. Vers le sombre faubourg Saint-Germain, des voitures, allumées déjà, roulaient, attardées, après l’heure du Bois. L’une d’elles s’arrêta devant le portail d’un vaste hôtel seigneurial, entouré de jardins séculaires; le cintre était surmonté de l’écusson de pierre, aux armes de l’antique famille des comtes d’Athol, savoir: d’azur, à l’étoile abîmée d’argent, avec la devise «Pallida Victrix», sous la couronne retroussée d’hermine au bonnet princier. Les lourds battants s’écartèrent. Un homme de trente à trente-cinq ans, en deuil, au visage mortellement pâle, descendit. Sur le perron, de taciturnes serviteurs élevaient des flambeaux. Sans les voir, il gravit les marches et entra. C’était le comte d’Athol. »
Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Histoires souveraines. »
Histoires insolites par A. de Villiers de L’Isle-Adam
Fiche de Histoires insolites
Titre : Histoires insolites
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution : 1888
Editeur : Gallimard
Sommaire de Histoires insolites
- La céleste aventure
- Un singulier chelem !
- Le jeu des grâces
- Le secret de la belle Ardiane
- L’héroïsme du docteur Hallidonhill
- Les phantasmes de M. Redoux
- Ce Mahoin !
- La maison du bonheur
- Les amants de Tolède
- Le sadisme anglais
- La légende moderne
- Le navigateur sauvage
- Aux chrétiens les lions !
- L’agrément inattendu
- Une entrevue à Solesmes
- Les délices d’une bonne oeuvre
- L’inquiéteur
- Conte de fin d’été
- L’Etna chez soi
Première page de La céleste aventure
« Maintenant que sœur Euphrasie, cette enfant divine, s’est enfuie dans la Lumière, pourquoi garder encore le mot terrestre du « miracle » dont elle fut l’éblouie ? Certes, la noble sainte3 – qui vient de s’endormir, à vingt-huit ans, supérieure d’un ordre de Petites-Sœurs des pauvres, fondé par elle, en Provence – n’eût pas été scandalisée d’apprendre le secret physique de sa soudaine vocation : la voyance de son humilité n’en eût pas été troublée un seul instant ; – toutefois, il sera mieux que je n’aie parlé qu’aujourd’hui.
À près d’un kilomètre d’Avignon s’élevait, en 1860, non loin d’atterrages verdoyants, en amont du Rhône, une bicoque isolée, d’aspect sordide ; ajourée, à son unique étage, d’une seule fenêtre à contrevents ferrés, elle s’accusait, bien en vue d’une protectrice caserne de gendarmerie – sise aux confins des faubourgs, sur la route. »
Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Histoires insolites. »
Elën par A. de Villiers de L’Isle-Adam
Fiche de Elën
Titre : Elën
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution : 1865
Editeur : BnF
Première page de Elën
« Au sortir de ce bal, nous suivîmes les grèves :
Vers notre toit d’exil, au hasard du chemin,
Nous allions ; une fleur se fanait dans sa main ;
C’était par un minuit d’étoiles et de rêves !…
Dans l’ombre, autour de nous, tombaient des flots foncés
Vers les lointains d’opale et d’or, sur l’Atlantique,
L’outremer épandait sa lumière mystique :
Les algues parfumaient les espaces glacés ;
Les vieux échos sonnaient dans la falaise entière,
Et les nappes de l’onde aux volutes sans frein
Ecumaient lourdement contre les rocs d’airain ;
Sur la dune brillaient les croix d’un cimetière. »
Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Elën. »
Contes cruels par A. de Villiers de L’Isle-Adam
Fiche de Contes cruels
Titre : Contes cruels
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution : 1893
Editeur :
Sommaire de Contes cruels
- Les demoiselles de Bienfilâtre
- Véra
- Vox populi
- Deux augures
- L’affichage céleste
- Antonie
- La machine à gloire
- Duke of Portland
- Virginie et Paul
- Le convive des dernières fêtes
- A s’y méprendre
- Impatience de la foule
- Le secret de l’ancienne musique
- Sentimentalisme
- Le plus beau dîner du monde
- Le désir d’être un homme
- Fleurs de ténèbres
- L’appareil pour l’analyse chimique du dernier soupir
- Les brigands
- La reine Ysabeau
- Sombre récit, conteur plus sombre
- L’intersigne
- L’inconnue
- Maryelle
- Le traitement du docteur Tristan
- Conte d’amour
- Souvenirs occultes
- L’Annonciateur
Première page de Les demoiselles de Bienfilâtre
« Pascal nous dit qu’au point de vue des faits, le Bien et le Mal sont une question de « latitude ». En effet, tel acte humain s’appelle crime, ici, bonne action, là-bas, et réciproquement. — Ainsi, en Europe,
l’on chérit, généralement, ses vieux parents ; — en certaines tribus de l’Amérique on leur persuade de monter sur un arbre ; puis on secoue cet arbre. S’ils tombent, le devoir sacré de tout bon fils est, comme autrefois chez les Messéniens, de les assommer sur-le-champ à grands coups de tomahawk, pour leur épargner les soucis de la décrépitude. S’ils trouvent la force de se cramponner à quelque branche, c’est qu’alors ils sont encore bons à la chasse ou à la pêche, et alors on sursoit à leur immolation. Autre exemple : chez les peuples du Nord, on aime à boire le vin, flot rayonnant où dort le cher soleil. »
Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Contes cruels. »
Chez les passants de A. de Villiers de L’Isle-Adam
Fiche de Chez les passants
Titre : Chez les passants
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution : 1890
Editeur : BnF
Sommaire de Chez les passants
- L’étonnant couple Moutonnet
- Une soirée chez Nina de Villard
- Notre Seigneur Jésus-Christ sur les planches
- Souvenir
- Hamlet
- Augusta Holmès
- Lettre sur un livre
- La suggestion devant la loi
- Le réalisme dans la peine de mort
- Le candidat
- Peintures décoratives du foyer de l’Opéra
- La tentation de Saint Antoine
- Le cas extraordinaire de M. Francisque Sarcey
- Le socle de la statue
- La couronne présidentielle
- Au gendre insigne
Première page de L’étonnant couple Moutonnet
« Ce qui cause la réelle félicité amoureuse, chez certains êtres, ce qui fait le secret de leur tendresse, ce qui explique l’union fidèle de certains couples, est, entre toutes choses, un mystère dont le comique terrifierait si l’étonnement permettait de l’analyser. Les bizarreries sensuelles de l’Homme sont une roue de paon, dont les yeux ne s’allument qu’au-dedans de l’âme, et, seul, chacun connaît son désir.
Par une radieuse matinée de mars 1793, le célèbre citoyen Fouquier-Tinville, en son cabinet de travail de la rue des Prouvaires, assis devant sa table, l’œil errant sur maints dossiers, venait de signer la liste d’une fournée de ci-devants dont la suppression devait avoir lieu le lendemain même, entre onze heures et midi. »
Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Chez les passants. »
Axël par A. de Villiers de L’Isle-Adam
Fiche de Axël
Titre : Axël
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution : 1890
Editeur : BnF
Première page de Axël
« Le chœur claustral dans la chapelle d’une vieille abbaye.
Au fond, grande fenêtre à vitrail. – À gauche, les quatre rangs des stalles. Elles s’élèvent insensiblement, en hémicycle, contre la haute grille circulaire fermée et voilée de draperies. Au fond, près de la grille, porte basse, aux degrés de pierre, communiquant au cloître.
À droite, faisant face aux stalles, les sept marches et le parvis du maître-autel invisible. – Le tapis se prolonge jusqu’au milieu du chœur, au bord des dalles tumulaires. Sur la deuxième marche, clochette et encensoirs d’or. Plus haut, corbeilles de fleurs. La lampe du sanctuaire éclaire seule l’édifice, entre les grands piliers, chargés d’ex-voto, qui supportent l’abside principale : là, s’élève, sur des ailes, la chaire de marbre blanc. »
Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Axël. »
Akëdysséril par A. de Villiers de L’Isle-Adam
Fiche de Akëdysséril
Titre : Akëdysséril
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution : 1885
Editeur : FB Editions
Première page de Akëdysséril
« La ville sainte apparaissait, violette, au fond des brumes d’or : c’était un soir des vieux âges : la mort de l’astre Souryâ, phénix du monde, arrachait des myriades de pierreries aux dômes de Bénarès.
Sur les hauteurs, à l’est occidental, de longues forêts de palmiers-palmyres mouvaient les bleuissements dorés de leurs ombrages sur les vallées du Habad : — à leurs versants opposés s’alternaient, dans les flammes du crépuscule, de mystiques palais séparés par des étendues de roses, aux corolles par milliers ondulantes sous l’étouffante brise. Là, dans ces jardins, s’élançaient des fontaines dont les jets retombaient en gouttes d’une neige couleur de feu. »
Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Akëdysséril. »
Auguste de Villiers de l’Isle-Adam
Présentation de Auguste de Villiers de l’Isle-Adam :
Auguste de Villiers de l’Isle-Adam, né en 1838 et décédé en 1889, est une figure marquante de la littérature française du XIXe siècle. Bien qu’il soit souvent associé au mouvement symboliste, son œuvre a également exercé une influence considérable sur le genre de la science-fiction, dont il est considéré comme l’un des premiers explorateurs.
Un esprit rebelle et avant-gardiste
Issu de la noblesse bretonne, Villiers de l’Isle-Adam mène une vie bohème à Paris, fréquentant les salons littéraires et se liant d’amitié avec les plus grands esprits de son époque, tels que Mallarmé et Baudelaire. Son œuvre, empreinte d’un romantisme exacerbé et d’un pessimisme profond, est souvent considérée comme difficile d’accès en raison de sa langue recherchée et de ses références culturelles nombreuses.
L’Ève future : une œuvre pionnière
C’est avec son roman L’Ève future (1886) que Villiers de l’Isle-Adam marque véritablement l’histoire de la science-fiction. Dans ce récit, il imagine la création d’une femme artificielle, une « andrïde », dotée d’une beauté et d’une intelligence surhumaines. Cette créature, fruit des dernières avancées scientifiques, soulève des questions fondamentales sur la nature de l’homme, l’amour, la science et la technologie.
L’Ève future est bien plus qu’une simple histoire de science-fiction. C’est une véritable réflexion sur le rapport de l’homme à la machine, sur le désir de perfection et sur les limites de la création. Villiers de l’Isle-Adam anticipe ainsi de nombreuses thématiques qui seront explorées par les écrivains de science-fiction des siècles suivants, comme la question de l’intelligence artificielle ou le transhumanisme.
Un héritage durable
Si l’œuvre de Villiers de l’Isle-Adam a été longtemps méconnue, elle a connu un regain d’intérêt au XXe siècle. Ses romans, ses nouvelles et ses pièces de théâtre sont aujourd’hui reconnus comme des œuvres majeures de la littérature française. L’auteur est considéré comme un précurseur non seulement de la science-fiction, mais aussi du symbolisme et du surréalisme.
En résumé, Auguste de Villiers de l’Isle-Adam est un écrivain complexe et fascinant, dont l’œuvre continue d’inspirer les écrivains et les penseurs. En inventant l’andrïde, il a ouvert la voie à une multitude de récits de science-fiction et a posé les bases d’une réflexion sur les enjeux éthiques et philosophiques liés au progrès scientifique.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les ouvrages suivants :
- Les Contes cruels : Un recueil de nouvelles où Villiers de l’Isle-Adam explore les thèmes de la cruauté, de la perversion et de la mort.
- Axël : Une pièce de théâtre symboliste qui met en scène un jeune homme en quête de sens dans un monde désenchanté.
Livres de Auguste de Villiers de l’Isle-Adam :
Akëdysséril (1885)
Axël (1890)
Chez les passants (1890)
Contes cruels (1893)
Elën (1865)
Histoires insolites (1888)
Histoires souveraines (????)
Isis (1862)
L’amour suprême (1886)
L’ève future (1886)
Le secret de l’échafaud (1883)
Morgane (1860)
Nouveaux contes cruels (1888)
Propos d’au-delà (1893)
Souvenir (????)
Tribulations Bonhomet (1887)
Vera (1874)
Pour en savoir plus sur Auguste de Villiers de l’Isle-Adam :
La page Wikipédia de A. de Villiers de l’Isle-Adam
La page Noosfere de A. de Villiers de l’Isle-Adam
La page isfdb de A. de Villiers de l’Isle-Adam