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C’est arrivé mais on n’en a rien su par J.-P. Andrevon

Fiche de C’est arrivé mais on n’en a rien su

Titre : C’est arrivé mais on n’en a rien su
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1984
Editeur : Denoël

Sommaire de C’est arrivé mais on n’en a rien su

  • Qu’est-ce qu’il faisait, le jeune docteur Frankenstein, en mai 81 ? et en mai 68 ?
  • Nativité
  • Ils sont rev
  • Ce sacré putain de déluge vu de cette sacrée putain d’arche
  • Notes pour une chronologie succincte de l’histoire de la conquête de l’espace
  • Le géant du froid
  • Le bassin aux triphoniae
  • Le dernier film
  • Les présents
  • L’arche de Marcel Dupond
  • L’anniversaire du Reich de Mille ans

Première page de Qu’est-ce qu’il faisait, le jeune docteur Frankenstein, en mai 81 ? et en mai 68 ?

« Il ne faisait rien.
Il observait les résultats de ses expériences, et une moue de déception plissait le modelé de ses belles lèvres aristocratiques.
À supposer que ses lèvres eussent un modelé aristocratique… Car le détail ne change rien à l’affaire, c’est juste une touche littéraire qui peut aider à préciser un portrait, qui sert à incarner un personnage qui n’a pas d’existence réelle.
Qui est le jeune Dr Frankenstein ? Admettons qu’il soit l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils du Dr Victor Frankenstein l’Ancien, celui qui mourut en plein océan Arctique, le 11 septembre 17.. Admettons. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance non plus. Depuis la fin du XVIIIe siècle, les choses ont bien changé pour les »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « C’est arrivé mais on n’en a rien su. »

Aujourd’hui, demain et après par J.-P. Andrevon

Fiche de Aujourd’hui, demain et après

Titre : Aujourd’hui, demain et après
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1970
Editeur : Denoël

Sommaire de Aujourd’hui, demain et après

  • Transfert
  • Vue sur l’apocalypse
  • Le temps du grand sommeil
  • Jérold et le chat
  • Bandes interdites
  • Un combattant modèle
  • La réserve
  • L’homme qui fut douze
  • Sans aucune originalité
  • Retour à l’oeuf

Première page de Transfert

« Le demi-jour au front bas des soirées longues d’octobre pèse sur l’étendue des Causses.

Marcel Mathiod, des Mathiod de Séverac, est une ombre grise sur le gris du champ ; binette en main, il arrache du sol tenace quelques pommes de terre, dernières de la saison. Avec des coups secs et précis, la pointe d’acier éventre le flanc ridé de ce vieil animal familier qu’est la terre du haut plateau des Causses ; puis les mains de Mathiod, brunes et plissées, fouillent la terre, la peau de la terre superficiellement écorchée ; on dirait deux insectes parasites à la recherche d’un suc comestible.

Un petit sac est déjà rempli. Mathiod se redresse, une main sur la hanche. C’est maintenant un arbre, un arbuste noueux, droit comme un litre sur la table rase du champ. Mathiod est maussade, son cerveau épais referme un peu plus sa coque, ses yeux vont se perdre au fond de l’horizon qui s’est laissé couler dans la grisaille du soir. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Aujourd’hui, demain et après. »

Gare centrale par J.-P. Andrevon et P. Cousin

Fiche de Gare centrale

Titre : Gare centrale (Tome 3 sur 3 – Recueils)
Auteur : J.-P. Andrevon et P. Cousin
Date de parution : 1986
Editeur : Denoël

Sommaire de Gare centrale

  • Tu iras quand même !
  • Le mystère des treize consignes
  • Train de guerre
  • Un jeune con dans le train de l’Histoire
  • Les trains de la vie
  • Le naufrage de l’Alpennic
  • Le train des extraterrestres
  • En route pour la chaleur !

Première page de Tu iras quand même !

« C’est à cinq heures de l’après-midi que Cyril Brandemburger se glissa silencieusement hors de chez lui.

Cinq heures de l’après-midi, ou un peu plus. Car il venait d’écouter les nouvelles à la radio, d’une oreille distraite, les yeux fixés sur la surface bleue du ciel de juillet qui rentrait par la fenêtre ouverte. Un ciel à la fois limpide, sans grain, sans aspérité, sans bavure, et bouillonnant aussi, boursouflé de toute la chaleur qu’il couvait. Un ciel de juillet, céruléum foncé, qui promettait l’étouffoir cobalt des jours d’août à venir, avec les vacances à préparer, à subir, à regretter.

Seulement il n’y aurait pas de vacances pour Cyril Brandemburger. Il se tenait dans sa pièce à tout faire donnant sur la rue des Échangeurs, une salle vaste et peu meublée qui servait de salon, de lieu d’écoute pour la hi-fi, la chaîne et la télévision, de bureau pour les petits travaux d’écriture de la maison, plus rarement de salle à manger, quand venaient des parents ou des amis. »

Extrait de : J.-P. Andrevon et P. Cousin. « Recueils – Gare centrale. »

Hôpital nord par J.-P. Andrevon et P. Cousin

Fiche de Hôpital nord

Titre : Hôpital nord (Tome 2 sur 3 – Recueils)
Auteur : J.-P. Andrevon et P. Cousin
Date de parution : 1983
Editeur : Denoël

Sommaire de Hôpital nord

  • Mais où est donc Debronkaert ?
  • Maladie d’amour
  • Le noyé du casier 71
  • Il faut opérer !
  • La mise en abîme de Gabriel Chadenas
  • L’homme qui fut soigné par un extraterrestre
  • J’peux pas tout faire !
  • Nuit de garde
  • Une erreur de livraison
  • Nacht und nebel
  • L’opéré oublié

Première page de Mais où est donc Debronkaert ?

« Pas plus ce matin-là que les autres matins, Debronkaert n’a pris le boulevard bordé de tilleuls et de pavillons de meulière qui monte vers l’hôpital Nord.

L’aurait-il fait, Debronkaert traverserait les stratifications industrielles d’une ville que la dernière révolution technologique a fait s’effondrer sur elle-même. Terraforming et Psychoentropie sont regroupés en banlieue sud, de sorte que la banlieue nord est aujourd’hui déserte. Les routes et les rues retournent à l’état de garenne et les fières usines de jadis ne sont plus que violons pour le vent.

Debronkaert – à supposer qu’il ait pris le boulevard bordé de tilleuls et de pavillons de meulière – aurait alors tout le temps de longer la sinistre litanie des ateliers éventrés, des manufactures en ruine et des quais d’embarquement dont le ciment se délite et laisse apparaître l’ossature rouillée des fers à béton. »

Extrait de : J.-P. Andrevon et P. Cousin. « Recueils – Hôpital Nord. »

L’immeuble d’en face par J.-P. Andrevon et P. Cousin

Fiche de L’immeuble d’en face

Titre : L’immeuble d’en face (Tome 1 sur 3 – Recueils)
Auteur : J.-P. Andrevon et P. Cousin
Date de parution : 1982
Editeur : Denoël

Sommaire de L’immeuble d’en face

  • Cette lumière qui vient des ténèbres
  • L’homme fragmenté
  • L’homme à qui les extraterrestres prirent tout
  • Les murs ont des jambes
  • Georges voulait aller au troisième
  • A la guerre comme à la guerre
  • Table ouverte
  • Qu’est-ce qui bouche l’évier ?
  • La jeune morte du cinquième
  • L’Australien

Première page de Cette lumière qui vient des ténèbres

« La première chose, c’est la conscience de respirer. Les côtes qui s’écartent comme un vieux ressort à boudin distendu, et les deux sacs, les deux éponges, qui gonflent, s’emplissant d’une eau épaisse à Tanière-goût de Javel. Puis le ressort se contracte en grinçant, comprimant les éponges mitées qui expulsent la Javel par les grossiers tuyaux aboutissant au double siphon des narines, obstruées par des touffes raidies de poils de balai. Inspiration, expiration. Une fois mise en train, cette opération douloureuse ne semble pas vouloir s’arrêter. Non, elle ne s’arrêtera pas : les outres poreuses s’emplissent du liquide pisseux, les arceaux de métal rouillé s’écartent en gémissant, et le mouvement inverse suit immédiatement, compression, expulsion.
La deuxième chose, c’est l’écoute des battements de cœur. »

Extrait de : J.-P. Andrevon et P. Cousin. « Recueils – L’immeuble d’en face. »

Cap sur Gandahar par J.-P. Andrevon

Fiche de Cap sur Gandahar

Titre : Cap sur Gandahar (Tome 4 sur 6 – Gandahar)
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1999
Editeur : Denoël

Première page de Cap sur Gandahar

« Où l’on fait la connaissance d’Algaret de ses trois redoutables tantes,habitant le Wrath, plateau arideoù apparaît un jour le parfrenier Ortog

Algar était un jeune homme svelte et blond, à la longue tignasse emmêlée par les vents incessants, au corps plutôt sale mais au visage ouvert et agréable. Ce visage, doté d’yeux gris-vert d’une grande vivacité et qu’une fossette partageait au menton, était empreint d’une expression où se lisaient la ruse, l’ironie et, plus souterrainement, une réflexion attentive portée sur toute chose. Car telles étaient les caractéristiques principales du tempérament d’Algar, auxquelles il est possible d’ajouter une grande habileté manuelle, une intelligence toujours en éveil, une impatience plus ou moins bien domptée ainsi qu’un goût prononcé pour les mystères du monde et le sexe opposé – partie non négligeable de l’univers à découvrir. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Gandahar – Cap sur Gandahar. »

Les hommes-machines contre Gandahar par J.-P. Andrevon

Fiche de Les hommes-machines contre Gandahar

Titre : Les hommes-machines contre Gandahar (Tome 1 sur 6 – Gandahar)
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1969
Editeur : Denoël

Première page de Les hommes-machines contre Gandahar

« PREMIÈRE JOURNÉE
 
Myrne Ambisextra, souveraine du royaume de Gandahar, envoya chercher Sylvin Lanvère au milieu de l’après-midi. La journée était douce, à vrai dire ni plus ni moins belle que les 743 autres journées qui partageaient l’année à Gandahar : le royaume, ancré sur la face australe de Tridan, vaste planète à l’axe vertical et à la translation lente, ne connaissait pour toute saison que la tiédeur d’un éternel automne.

Automne plus que printemps, sans doute. Mais Gandahar était un vieux royaume où la vie semblait un peu endormie, l’activité réduite à son strict minimum. À côté des mondes scientifiques de Pons et d’Arcanciel, où grondaient jours et nuits les machines d’acier, à côté de Stribulle, univers guerrier, Gandahar aurait pu même paraître décadent. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Gandahar – Les hommes-machines contre Gandahar. »

Sheol par J.-P. Fontana

Fiche de Sheol

Titre : Sheol
Auteur : J.-P. Fontana
Date de parution : 1976
Editeur : Denoël

Première page de Sheol

« C’était une sorte de bulle de rosée gorgée de soleil. Elle donnait l’impression de flotter dans le vide ; en fait, elle voguait légèrement au-dessus de la plaine, portée, semblait-il, par le vent frais du petit matin. Les uns pensaient à elle comme à un phare, une bouée, un symbole ou un refuge. Pour d’autres, c’était le dieu. Et tous avaient raison si l’on s’en tenait aux multiples fonctions qui faisaient d’elle le pasteur et le nautonier du troupeau, troupeau d’hommes dont elle était l’âme, le cœur et peut-être aussi le cerveau.

Elle avançait sans précipitation, inondant la terre, encore ourlée d’ombre, de jeux de lumière colorée. Le peuple suivait. En tête les plus anciens, les plus lents, les plus fragiles et les femmes. Le chef fermait la marche, le bâton de gnèle dans la main droite. Des enfants gambadaient et couraient après les vonzes familiers qui encerclaient avec intelligence le maigre troupeau de cornus. »

Extrait de : J.-P. Fontana. « Sheol. »

Armageddon rag par G. R. R. Martin

Fiche de Armageddon rag

Titre : Armageddon rag
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1983
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Denoël

Première page de Armageddon rag

« Ce n’était pas une journée que Sandy Blair aurait pu marquer d’une pierre blanche. Son agent avait réglé l’addition, d’accord, mais cela ne compensait pas le refus essuyé au moment de solliciter un report de la date de remise de son manuscrit. Le métro avait fait son plein de beaufs et prenait son temps, une éternité, pour le ramener à Brooklyn. La marche sur trois pâtés de maisons jusqu’au bâtiment de brique rouge qu’il appelait son foyer lui paraissait bien plus longue que d’habitude, et l’air bien plus froid. Le temps d’arriver à destination, une irrésistible envie de bière le tenaillait. Il alla en prendre une dans le frigo, la décapsula et monta avec lassitude jusqu’à son bureau du quatrième étage pour se retrouver en face de la ramette de feuilles vierges qu’il était censé métamorphoser en roman. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Armageddon Rag. »

Poison bleu par Gardner R. Dozois et George Alec Effinger

Fiche de Poison bleu

Titre : Poison bleu
Auteur : Gardner R. Dozois et George Alec Effinger
Date de parution : 1975
Traduction : T. Bauduret
Editeur : Denoël

Première page de Poison bleu

« Karl Jaeger était un homme mort.
Il en avait une conscience aiguë. Et pour les Aensalords qui le poursuivaient dans un concert de rires et de beuglements inhumains, il s’agissait d’une certitude aussi inéluctable que le lever du soleil. Une certitude que partageaient les êtres lugubres qui attendaient silencieusement son cadavre dans la campagne verdoyante entourant Schwäbisch Gmünd – ces hommes et ces femmes ayant toujours su ce qui allait se passer, acceptant l’issue de tout cela avec une résignation née d’une longue et douloureuse expérience.
Les Dktars – les molosses aensas – savaient mieux que quiconque que la proie qu’ils traquaient implacablement au cœur des fougères et des buissons n’avait aucune chance.
Seul le corps de Karl Jaeger semblait nier l’évidence. »

Extrait de : G. R. Dozois et G. A. Effinger. « Poison bleu. »