Étiquette : Denoël
L’immeuble d’en face par J.-P. Andrevon et P. Cousin

Fiche de L’immeuble d’en face
Titre : L’immeuble d’en face (Tome 1 sur 3 – Recueils)
Auteur : J.-P. Andrevon et P. Cousin
Date de parution : 1982
Editeur : Denoël
Sommaire de L’immeuble d’en face
- Cette lumière qui vient des ténèbres
- L’homme fragmenté
- L’homme à qui les extraterrestres prirent tout
- Les murs ont des jambes
- Georges voulait aller au troisième
- A la guerre comme à la guerre
- Table ouverte
- Qu’est-ce qui bouche l’évier ?
- La jeune morte du cinquième
- L’Australien
Première page de Cette lumière qui vient des ténèbres
« La première chose, c’est la conscience de respirer. Les côtes qui s’écartent comme un vieux ressort à boudin distendu, et les deux sacs, les deux éponges, qui gonflent, s’emplissant d’une eau épaisse à Tanière-goût de Javel. Puis le ressort se contracte en grinçant, comprimant les éponges mitées qui expulsent la Javel par les grossiers tuyaux aboutissant au double siphon des narines, obstruées par des touffes raidies de poils de balai. Inspiration, expiration. Une fois mise en train, cette opération douloureuse ne semble pas vouloir s’arrêter. Non, elle ne s’arrêtera pas : les outres poreuses s’emplissent du liquide pisseux, les arceaux de métal rouillé s’écartent en gémissant, et le mouvement inverse suit immédiatement, compression, expulsion.
La deuxième chose, c’est l’écoute des battements de cœur. »
Extrait de : J.-P. Andrevon et P. Cousin. « Recueils – L’immeuble d’en face. »
Cap sur Gandahar par J.-P. Andrevon

Fiche de Cap sur Gandahar
Titre : Cap sur Gandahar (Tome 4 sur 6 – Gandahar)
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1999
Editeur : Denoël
Première page de Cap sur Gandahar
« Où l’on fait la connaissance d’Algaret de ses trois redoutables tantes,habitant le Wrath, plateau arideoù apparaît un jour le parfrenier Ortog
Algar était un jeune homme svelte et blond, à la longue tignasse emmêlée par les vents incessants, au corps plutôt sale mais au visage ouvert et agréable. Ce visage, doté d’yeux gris-vert d’une grande vivacité et qu’une fossette partageait au menton, était empreint d’une expression où se lisaient la ruse, l’ironie et, plus souterrainement, une réflexion attentive portée sur toute chose. Car telles étaient les caractéristiques principales du tempérament d’Algar, auxquelles il est possible d’ajouter une grande habileté manuelle, une intelligence toujours en éveil, une impatience plus ou moins bien domptée ainsi qu’un goût prononcé pour les mystères du monde et le sexe opposé – partie non négligeable de l’univers à découvrir. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Gandahar – Cap sur Gandahar. »
Les hommes-machines contre Gandahar par J.-P. Andrevon

Fiche de Les hommes-machines contre Gandahar
Titre : Les hommes-machines contre Gandahar (Tome 1 sur 6 – Gandahar)
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1969
Editeur : Denoël
Première page de Les hommes-machines contre Gandahar
« PREMIÈRE JOURNÉE
Myrne Ambisextra, souveraine du royaume de Gandahar, envoya chercher Sylvin Lanvère au milieu de l’après-midi. La journée était douce, à vrai dire ni plus ni moins belle que les 743 autres journées qui partageaient l’année à Gandahar : le royaume, ancré sur la face australe de Tridan, vaste planète à l’axe vertical et à la translation lente, ne connaissait pour toute saison que la tiédeur d’un éternel automne.
Automne plus que printemps, sans doute. Mais Gandahar était un vieux royaume où la vie semblait un peu endormie, l’activité réduite à son strict minimum. À côté des mondes scientifiques de Pons et d’Arcanciel, où grondaient jours et nuits les machines d’acier, à côté de Stribulle, univers guerrier, Gandahar aurait pu même paraître décadent. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Gandahar – Les hommes-machines contre Gandahar. »
Sheol par J.-P. Fontana

Fiche de Sheol
Titre : Sheol
Auteur : J.-P. Fontana
Date de parution : 1976
Editeur : Denoël
Première page de Sheol
« C’était une sorte de bulle de rosée gorgée de soleil. Elle donnait l’impression de flotter dans le vide ; en fait, elle voguait légèrement au-dessus de la plaine, portée, semblait-il, par le vent frais du petit matin. Les uns pensaient à elle comme à un phare, une bouée, un symbole ou un refuge. Pour d’autres, c’était le dieu. Et tous avaient raison si l’on s’en tenait aux multiples fonctions qui faisaient d’elle le pasteur et le nautonier du troupeau, troupeau d’hommes dont elle était l’âme, le cœur et peut-être aussi le cerveau.
Elle avançait sans précipitation, inondant la terre, encore ourlée d’ombre, de jeux de lumière colorée. Le peuple suivait. En tête les plus anciens, les plus lents, les plus fragiles et les femmes. Le chef fermait la marche, le bâton de gnèle dans la main droite. Des enfants gambadaient et couraient après les vonzes familiers qui encerclaient avec intelligence le maigre troupeau de cornus. »
Extrait de : J.-P. Fontana. « Sheol. »
Armageddon rag par G. R. R. Martin

Fiche de Armageddon rag
Titre : Armageddon rag
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1983
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Denoël
Première page de Armageddon rag
« Ce n’était pas une journée que Sandy Blair aurait pu marquer d’une pierre blanche. Son agent avait réglé l’addition, d’accord, mais cela ne compensait pas le refus essuyé au moment de solliciter un report de la date de remise de son manuscrit. Le métro avait fait son plein de beaufs et prenait son temps, une éternité, pour le ramener à Brooklyn. La marche sur trois pâtés de maisons jusqu’au bâtiment de brique rouge qu’il appelait son foyer lui paraissait bien plus longue que d’habitude, et l’air bien plus froid. Le temps d’arriver à destination, une irrésistible envie de bière le tenaillait. Il alla en prendre une dans le frigo, la décapsula et monta avec lassitude jusqu’à son bureau du quatrième étage pour se retrouver en face de la ramette de feuilles vierges qu’il était censé métamorphoser en roman. »
Extrait de : G. R. R. Martin. « Armageddon Rag. »
Poison bleu par Gardner R. Dozois et George Alec Effinger

Fiche de Poison bleu
Titre : Poison bleu
Auteur : Gardner R. Dozois et George Alec Effinger
Date de parution : 1975
Traduction : T. Bauduret
Editeur : Denoël
Première page de Poison bleu
« Karl Jaeger était un homme mort.
Il en avait une conscience aiguë. Et pour les Aensalords qui le poursuivaient dans un concert de rires et de beuglements inhumains, il s’agissait d’une certitude aussi inéluctable que le lever du soleil. Une certitude que partageaient les êtres lugubres qui attendaient silencieusement son cadavre dans la campagne verdoyante entourant Schwäbisch Gmünd – ces hommes et ces femmes ayant toujours su ce qui allait se passer, acceptant l’issue de tout cela avec une résignation née d’une longue et douloureuse expérience.
Les Dktars – les molosses aensas – savaient mieux que quiconque que la proie qu’ils traquaient implacablement au cœur des fougères et des buissons n’avait aucune chance.
Seul le corps de Karl Jaeger semblait nier l’évidence. »
Extrait de : G. R. Dozois et G. A. Effinger. « Poison bleu. »
L’étrangère par G. R. Dozois

Fiche de L’étrangère
Titre : L’étrangère
Auteur : G. R. Dozois
Date de parution : 1978
Traduction : J. Guiod
Editeur : Denoël
Sommaire de L’étrangère
« Joseph Farber rencontra pour la première fois Liraun Jé Genawen pendant la cérémonie de l’Alàntene, la Pâque du solstice d’hiver, l’Ouverture-des-Portes-de-Mn, qui se déroulait annuellement dans l’ancienne ville d’Aei, sur le rivage nord de Shasine, sur le monde de Lisle. «Lisle» était le nom terrien, bien entendu, donné en l’honneur du sénateur Lisle Harris, le premier humain à visiter cette planète, et entré en usage parmi les Terriens expatriés d’Aei parce qu’ils avouaient avoir beaucoup de mal à prononcer le nom indigène, Weinunach, «Foyer fertile ».
Farber se trouvait sur Weinunach — ou «Lisle» — depuis un peu plus d’une semaine et il ne s’était rendu qu’en de rares occasions en dehors de l’Enclave, ce quartier — ou ghetto, comme l’on voudra — exclusivement réservé aux Terriens. Ce soir, l’ennui et l’abattement s’étaient conjugués pour l’obliger enfin à se bouger un peu : il s’était mêlé à un groupe d’expatriés qui se rendaient à l’Alàntene, en partie parce que Brody lui avait assuré que «les Cian donnaient toujours un bon spectacle » et en partie parce qu’il redoutait de se perdre irrémédiablement sans guide. »
Extrait de : G. R. Dozois. « L’Etrangère. »
Migrations par A. Blackwood

Fiche de Migrations
Titre : Migrations
Auteur : A. Blackwood
Date de parution : 1967
Traduction : J. Parsons
Editeur : Denoël
Sommaire de Migrations
- Sortilèges et métamorphoses
- Max Hensig
- L’indiscret
- Confession
- Migrations
Première page de Sortilèges et métamorphoses
« Il semble que certaines personnes parfaitement quelconques, ne présentant aucune prédisposition à l’aventure puissent, une fois ou deux, au cours de leur paisible existence, connaître une expérience étrange à vous couper la respiration, à vous faire détourner les yeux ! John Silence, le médecin-psychiatre, était plus particulièrement à l’affût, pour les ajouter à sa collection, des cas de cette nature, car ils intéressaient en lui des sentiments profondément humains, ils éveillaient sa sympathie, mettaient sa patiente perspicacité au défi. Il parvenait ainsi à découvrir l’existence de problèmes étrangement complexes et d’un puissant intérêt pour une meilleure connaissance de l’homme.
Il aimait remonter aux sources cachées des cas qui semblaient précisément trop curieux et trop fantastiques pour être croyables. C’était chez lui une véritable passion de débrouiller la contexture intime des phénomènes les plus déroutants et de soulager en même temps la souffrance de ses semblables. Ce qu’il découvrait était souvent extrêmement étrange. »
Extrait de : A. Blackwood. « Migrations. »
Le wendigo par A. Blackwood

Fiche de Le wendigo
Titre : Le wendigo
Auteur : A. Blackwood
Date de parution : 1972
Traduction : J. Parsons
Editeur : Denoël
Sommaire de Le wendigo
- Le wendigo
- Celui que les arbres aimaient …
- La danse de mort
- Complice par omission
- Passage pour un autre monde
Première page de Le wendigo
« Cette année-là, bien des chasseurs arrivèrent au terme de leur expédition sans avoir pu relever seulement une fois des traces fraîches. Les élans étaient en effet anormalement craintifs. Tous ces nemrods durent regagner le sein de leur famille avec les excuses les meilleures, suggérées par les circonstances ou soufflées par leur imagination. Tout comme les camarades, le docteur Cathcart revint sans le moindre trophée ; mais il rapportait en revanche le souvenir d’une expérience qui valait mieux à ses yeux que toutes les têtes d’élan. À cette époque, le docteur Cathcart, d’Aberdeen, s’intéressait, en dehors des cervidés, à d’autres questions : les bizarreries de l’esprit humain, par exemple. Pourtant l’histoire qu’on va lire ne figure pas dans son livre sur l’Hallucination collective : il considérait qu’il avait été trop intimement mêlé à l’affaire pour pouvoir formuler un jugement compétent. C’est du moins ce qu’il confia à l’un de ses confrères. »
Extrait de : A. Blackwood. « Le Wendigo. »
Le camp du chien par A. Blackwood

Fiche de Le camp du chien
Titre : Le camp du chien
Auteur : A. Blackwood
Date de parution : 1975
Traduction : J. Parsons
Editeur : Denoël
Sommaire de Le camp du chien
- La folie de Jones
- Le camp du chien
- La vallée perdue
Première page de La folie de Jones
« L’aventure va au-devant de l’aventureux, les événements mystérieux surgissent devant ceux qui, par don d’émerveillement ou par imagination, en guettent l’arrivée ; mais la plupart des gens passent devant des portes entrebâillées en les croyant closes et ne prennent pas garde aux vagues frémissements du grand rideau des apparences qui dissimule le monde des causes premières.
Il faut aux hommes une sensibilité exacerbée par des souffrances intimes exceptionnelles ou due à une tendance naturelle héritée d’un lointain passé pour leur faire prendre, bon gré mal gré, conscience d’un monde plus vaste qui se trouve là, à leur portée, et leur apprendre qu’à tout instant une combinaison fortuite d’états d’âme et de forces peut les inciter à franchir cette frontière mouvante.
Toutefois, certains hommes sont nés avec, au fond de leur cœur, cette terrible certitude et n’ont besoin d’aucun apprentissage. Jones appartenait sans aucun doute à cette élite. »
Extrait de : A. Blackwood. « Le camp du chien. »