Étiquette : Denoël
Eclipses 2000 par L. Aldani

Fiche de Eclipses 2000
Titre : Eclipses 2000
Auteur : L. Aldani
Date de parution : 1979
Traduction : F. Rousseau
Editeur : Denoël
Sommaire de Eclipses 2000
- Eclipses 2000
- De l’autre côté du rivage
- L’ennemi invisible
- Double échec
Première page de Eclipses 2000
« Faites-le entrer, Albenitz. Faites-le entrer et qu’on en finisse, une fois pour toutes. »
D’abord, il serait peut-être bon que je commence par la description de l’atmosphère générale, que je dresse la liste de toute une série de petits détails particuliers, de choses, qui malgré leur caractère ambigu et fugace, n’ont pas, en elles-mêmes, beaucoup d’importance, et dans le même temps, il faudrait que j’arrive à rendre la sensation d’enfermement, née d’un univers hermétiquement clos, de quelque chose de glacial et de métallique où tout est fonction de lois aux finalités insondables.
À moins que ce ne soit carrément mieux de foncer tête baissée au cœur même de l’histoire. Voici ce que ça donnerait à peu près : »
Extrait de : Lino Aldani. « Éclipses 2000. »
Bonne nuit Sophia par L. Aldani

Fiche de Bonne nuit Sophia
Titre : Bonne nuit Sophia
Auteur : L. Aldani
Date de parution : 1964
Traduction : J.-C. Mangematin
Editeur : Denoël
Sommaire de Bonne nuit Sophia
- Canis sapiens
- Technocratie intégrale
- Le kraken
- Les ordres ne se discutent pas
- Une rousse authentique
- Les curieux
- L’ultime vérité
- La lune des vingt bras
- Korok
- Bonne nuit Sophia
Première page de Canis sapiens
« Cela a été une expérience terrible. Je ne sais comment cela a commencé, je sais seulement que, lorsque la chose me revint à l’esprit je crus que c’était un rêve, un de mes nombreux rêves, peut-être plus hallucinant que les autres du fait que je devais être complètement saoul. Mais il y a le témoignage de ma femme. Judith assure que je n’étais pas du tout ivre, et que cette nuit-là, je n’ai pas fermé l’œil, tout occupé à parler de mille choses tendres et à lui démontrer ma dévotion conjugale. Encore ce matin, elle a recommencé à me le jurer au téléphone.
Je ne sais plus que penser. Si je n’ai pas dormi, si je n’ai pas même fermé l’œil un instant, l’hypothèse que tout n’ait été qu’un songe s’en va en fumée. Et alors ? J’ai fait mille hypothèses : il y a toujours quelque chose qui ne cadre pas, qui demeure insoluble. Où, où donc ai-je passé la nuit de samedi ? Au lit, avec ma femme, ou caché parmi les ruines de la ville morte à écouter les discours révolutionnaires d’un caniche ? »
Extrait de : Lino Aldani. « Bonne nuit Sophia. »
Le maître des Paxwax par Phillip Mann

Fiche de Le maître des Paxwax
Titre : Le maître des Paxwax
Auteur : Phillip Mann (Tome 1 sur 2 – Paxwax)
Date de parution : 1986
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël
Première page de Le maître des Paxwax
« L’histoire commence sur la planète morte et presque invisible appelée Sanctum.
Sanctum a l’aspect d’un monde mort. Elle dégage une lueur rouge, sale et terne, dans la lumière de son soleil agonisant. Elle n’a ni aurores éclatantes ni crépuscules flamboyants, juste une rousseur rampante suivie, quelques heures plus tard, de ténèbres rampantes. Là où jadis roulaient des mers vertes, il n’y a plus que des plateaux arides et craquelés. Les larges deltas qui marquaient le passage sinueux de grands fleuves ont aujourd’hui pratiquement disparu, comme désagrégés. De hautes falaises qui s’effritent et des collines qui s’arrondissent, c’est tout ce qui reste des continents et des montagnes.
Il n’y a pas d’atmosphère sur Sanctum. Pas de mouvement. Pas de vie. »
Extrait de : Phillip Mann. « Le maître des Paxwax. »
L’oeil de la reine par Phillip Mann

Fiche de L’oeil de la reine
Titre : L’oeil de la reine
Auteur : Phillip Mann
Date de parution : 1982
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël
Première page de L’oeil de la reine
« Marius Thorndyke est mort.
Mais il me faut aussitôt faire preuve de la plus grande prudence. S’il y a une chose que nous avons apprise à l’Institut de Linguistique de Contact, c’est bien que la Terre n’est pas une référence qui nous permette d’appréhender la galaxie connue. Quand je dis « mort », je veux simplement dire mort selon les critères terriens. Il ne respire plus et son corps n’est plus.
En tout cas, si l’on doit en croire les pages de son journal, il semblerait que quelque chose de Marius Thorndyke survive au sein de la riche psychosphère de Pe-Ellia et que ce « quelque chose » affectera l’avenir de notre propre monde, de même que nos explorations interstellaires. Il m’est impossible de donner d’autres précisions. Nous devrons attendre avec patience qu’un nouveau vaisseau pe-ellian vienne à nous. »
Extrait de : Phillip Mann. « L’oeil de la reine. »
Humanité provisoire par W. M. Miller

Fiche de Humanité provisoire
Titre : Humanité provisoire
Auteur : W. M. Miller
Date de parution : 1962
Traduction : E. Longchamp
Editeur : Denoël
Sommaire de Humanité provisoire
- Humanité provisoire
- L’intrus
- Bénédiction en gris
Première page de Humanité provisoire
« Il savait que ça ne servirait à rien de rester après le petit déjeuner, mais il ne pouvait pas supporter l’idée de la laisser ainsi. Il enfila son manteau dans la cuisine, puis se tint, indécis, sur le pas de la porte, tournant son chapeau entre ses mains. Sa femme était encore assise à table. Ses doigts jouaient avec l’anse d’une tasse vide. Elle regardait fixement, par la fenêtre, les cages qui se trouvaient derrière la maison, et feignait de ne pas entendre toussotements et raclements de pieds. Il observa un moment sa mâchoire crispée, puis s’éclaircit la gorge.
— Anne ?
— Oui ?
— Je ne peux pas supporter de te voir comme ça.
— Alors, va-t-en.
— Je ne peux vraiment rien faire ?
— Je t’ai dit ce qu’il fallait faire.
Elle parlait d’une voix monotone, lourde de chagrin. Et ce chagrin, il ne pouvait ni l’accepter, ni y porter remède. Timidement, il traversa la pièce. »
Extrait de : Walter M. Miller. « Humanité provisoire. »
Hommes de la Lune par W. M. Miller

Fiche de Hommes de la Lune
Titre : Hommes de la Lune
Auteur : W. M. Miller
Date de parution : 1957
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël
Sommaire de Hommes de la Lune
- Le monde en feu par A. Budrys
- Hommes de la Lune par W. M. Miller
Première page de Hommes de la Lune
« Sur la Terre, c’était le mois d’août. Les informations faisaient état d’une vague de chaleur qui ravageait le Midwest, la plus grave depuis 2065. Mike Tremeni avait reçu une lettre de sa sœur, qui demeurait à Abilene, lui annonçant que les poulets périssaient et que l’on manquait d’eau pour le bétail. C’était la seule lettre qui était parvenue aux hommes de Novotny depuis la mise en chantier du projet Copernic. Tout le monde l’avait lue, tout le monde avait compati aux malheurs du Kansas et des poulets qui crevaient.
Sur la Lune, c’était aussi le mois d’août. Les météorites des Perséides pleuvaient avec une impitoyable impartialité. Et le poseur de lignes juché au sommet du squelette d’acier, à trente mètres du sol, cessa de tourner la manivelle de son treuil. Il se pencha, maintenu par sa ceinture de sécurité, pour suivre des yeux deux hommes de l’équipe de démolition qui acheminaient un corps en direction de la crevasse sept. »
Extrait de : Walter M. Miller. « Hommes de la lune. »
L’héritage de saint Leibowitz par W. M. Miller

Fiche de L’héritage de saint Leibowitz
Titre : L’héritage de saint Leibowitz (Tome 2 sur 2 – Leibowitz)
Auteur : W. M. Miller
Date de parution : 1977
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Denoël
Première page de L’héritage de saint Leibowitz
« ALORS QU’IL ATTENDAIT EN FRISSONNANT que le tribunal décide de son châtiment, frère Dent-Noire Saint-Georges, OAL, assis dans le lugubre couloir devant la salle de réunion, se rappela le jour où son oncle l’avait emmené voir la Femme-Mustang lors d’une cérémonie tribale des Nomades des Plaines, ainsi que la façon dont le diacre Poney-Brun (dit « Sang-mêlé »), à l’époque en mission diplomatique dans les Plaines, avait tenté d’exorciser les prêtres de la Femme-Mustang avec de l’eau bénite et de chasser son esprit de la loge du conseil. Pendant l’émeute qui avait suivi, les chamans (« hommes-médecine ») avaient tenté de s’en prendre au jeune diacre, qui n’était pas encore devenu cardinal, se faisant pour leur peine exécuter sans sommations par le sharf nomade fraîchement baptisé. »
Extrait de : Walter M. Miller. « L’héritage de saint Leibowitz. »
Un cantique pour Leibowitz par W. M. Miller

Fiche de Un cantique pour Leibowitz
Titre : Un cantique pour Leibowitz (Tome 1 sur 2 – Leibowitz)
Auteur : W. M. Miller
Date de parution : 1961
Traduction : C. Saunier
Editeur : Denoël
Première page de Un cantique pour Leibowitz
« Frère Francis Gérard de l’Utah n’aurait peut-être jamais découvert les documents sacrés sans le pèlerin qui apparut, les reins ceints de toile à sac, pendant le jeûne du Carême que le novice observait au milieu du désert.
Frère Francis n’avait encore jamais vu de pèlerin ceint de toile à sac mais il fut certain que celui-là était bien l’article bona fide dès qu’il fut remis de la peur paralysante causée par l’apparition à l’horizon d’un petit iota noir gigotant dans une tremblante brume de chaleur. Sans jambes, avec une tête minuscule, le iota se matérialisa hors des reflets miroitants sur la route défoncée. »
Extrait de : Walter M. Miller. « Un cantique pour Leibowitz. »
La grande quincaillerie par G. Soria

Fiche de La grande quincaillerie
Titre : La grande quincaillerie
Auteur : G. Soria
Date de parution : 1976
Editeur : Denoël
Première page de La grande quincaillerie
« L’Arbitre – grande carcasse nordique, longs bras aux mains voltigeant comme des papillons fous, visage aigu au crâne lisse comme une boule de billard, yeux bleu saphir distillant une intériorité née du monologue mathématique quotidien l’Arbitre, dis-je (quarante ans? il n’avouait jamais son âge et personne ne le connaissait au juste), regardait le tableau noir couvert d’une longue chaîne d’équations, ponctuées de signes évoquant (pour le profane) des idéogrammes chinois.
Réfléchissait-il au contenu de ces symboles ou tentait-il de chasser de son esprit quelque trivialité obsédante? La seule chose dont je puisse ici témoigner, c’est que, bondissant du fauteuil . – peau de bête tendue sur quatre tubes horizontaux eux-mêmes perpendiculaires à trois jambages aluinox- où il s’était emmuré dans son silence du matin, il s’empara tout à coup d’une éponge humide et lui faisant décrire trois demi-cercles successifs, effaça l’élégant ballet de craie blanche qu’un calculateur avait tracé sur l’ardoise. »
Extrait de : G. Soria. « La grande Quincaillerie. »