Étiquette : Denoël
Loin du pays natal par W. Tevis
Fiche de Loin du pays natal
Titre : Loin du pays natal
Auteur : W. Tevis
Date de parution : 1981
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël
Sommaire de Loin du pays natal
- Près du pays natal
- Loyer bloqué
- La visite d’une mère
- Papa
- L’apothéose de Myra
- Manque de chance
- Echo
- Séjour dans les limbes
- Loin du pays natal
- A l’autre bout du fil
- Le grand bond
- La brique en or
- Le cric du crac
- Le disciple du maître
Première page du Loyer bloqué
« — Fantastique ! s’exclama Édith. C’était l’expérience la plus vraie de mon existence !
Elle jeta les bras autour de lui, pressa sa joue contre son torse nu et l’attira à elle. Elle pleurait.
Il pleurait également.
— Pour moi aussi, ma chérie, fit-il en l’enlaçant à son tour.
Ils étaient étendus sur le lit en mezzanine du petit studio qu’elle habitait dans l’East Side. Ils venaient de jouir ensemble et, encore en sueur, ils se sentaient heureux et détendus. La journée avait été parfaite.
Déjà, ce soir-là, la séance de thérapie les avait préparés à l’orgasme. Après dîner, ils étaient allés comme chaque mercredi chez Harry et tout avait marché à merveille. Il avait enfin exprimé toute la colère qu’il éprouvait à l’égard de ses parents incapables et elle avait craché sa haine pour sa mère sadique et son père veule. »
Extrait de : W. Tevis. « Loin du pays natal. »
Le soleil pas à pas par W. Tevis
Fiche de Le soleil pas à pas
Titre : Le soleil pas à pas
Auteur : W. Tevis
Date de parution : 1982
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël
Première page de Le soleil pas à pas
« Lorsqu’ils m’eurent assommé, je régressai d’un coup jusqu’à mon adolescence sur Terre, pour y demeurer dans une espèce de rêve éveillé deux mois durant. Épisodiquement, je redevenais conscient du bourdonnement des moteurs du vaisseau, des tubes souples qui m’alimentaient, des machines qui exerçaient mon corps et de la douce voix de mon entraîneur mais, le plus clair du temps que prit le voyage, je le passai revenu dans la maison de mon père, dans l’Ohio, avec l’odeur de sa fumée de cigare et de ses livres, et cette crainte respectueuse que j’éprouvais, étant enfant, devant les certificats et les diplômes accrochés au mur derrière son bureau. Un mur tapissé d’un papier à fleurs bleu pâle ; il me semblait que je les distinguais mieux maintenant, depuis la passerelle de commandement de mon vaisseau interstellaire, qu’à l’époque. Des myosotis. Il y avait une tache brunâtre près du plafond, au-dessus d’un diplôme encadré portant la mention docteur de l’université honoraire. »
Extrait de : W. Tevis. « Le soleil pas à pas. »
L’homme tombé du ciel par W. Tevis
Fiche de L’homme tombé du ciel
Titre : L’homme tombé du ciel
Auteur : W. Tevis
Date de parution : 1963
Traduction : N. Tisserand
Editeur : Denoël
Première page de L’homme tombé du ciel
« Après trois kilomètres de marche, il arriva à une ville. À l’entrée, un panneau indiquait : HANEYVILLE, 1 400 habitants. C’était parfait, une bonne moyenne. Il était encore tôt – il avait choisi la matinée pour faire ces trois kilomètres à pied, car il faisait plus frais, et les rues étaient encore désertes. Il en traversa quelques-unes dans le petit jour blafard, dérouté par tant de nouveauté, tendu et légèrement effrayé. Il essaya de ne pas penser à ce qu’il allait faire. Il y avait déjà suffisamment réfléchi.
Dans le quartier commerçant de la petite agglomération, il trouva ce qu’il cherchait, une minuscule boutique appelée La Boîte à Bijoux. Non loin de là, il avisa un banc de bois vert. Il alla s’y asseoir, le corps tout endolori par la longue marche qu’il venait d’accomplir. »
Extrait de : W. Tevis. « L’homme tombé du ciel. »
L’âge des lumières par I.R. MacLeod
Fiche de L’âge des lumières
Titre : L’âge des lumières
Auteur : I. R. MacLeod
Date de parution : 2003
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Denoël
Première page de L’âge des lumières
« Je vais toujours la voir.
Je vais la voir dans les quartiers les plus misérables de Londres. Là-bas, au-delà des nouveaux ponts métalliques qui permettent aux tramways de concurrencer les transbordeurs, là où la Tamise écarte ses doigts liquides dans le limon fétide des marées. Je vais la voir en un lieu qui ne figure sur aucune carte mais qui se situe au-delà des taudis surpeuplés des Easterlies. Infesté de mouches et de taons-dragons, empuanti l’été par les relents de l’humanité et grisé par les fumées d’usine et le givre tout au long de l’hiver, ce quartier n’a même pas de quoi séduire les propriétaires des industries les plus pestilentielles.
C’est là, au-delà des derniers galetas et des décharges publiques de Londres, que je retrouve mon anamorphe.
Je vais la voir quand j’emprunte les rues qui m’éloignent de ma belle demeure de Northcentral. »
Extrait de : I. R. MacLeod. « L’âge des lumières. »
Visa pour l’outre-temps par B. Villaret
Fiche de Visa pour l’outre-temps
Titre : Visa pour l’outre-temps
Auteur : B. Villaret
Date de parution : 1976
Editeur : Denoël
Première page de Visa pour l’outre-temps
« Au moment où Sinclair, portant ses deux fusils sous-marins, s’apprêtait à embarquer sur le dinghy, il entendit un sifflotement modulé du côté de la route. Dans les îles du Pacifique, c’est ainsi que s’annonce un visiteur. Mais déjà Andorra lui disait de la berge :
— Il y a quelqu’un pour toi. C’est probablement le peintre qui vient encore te taper…
La silhouette chétive de Serge Akalouf se profila derrière la haie de faux caféiers qui entourait la propriété. Aussitôt les trois chiens de la race « caca-palmée » – spécialité de l’île Bora-Bora – aboyèrent à l’unisson, puis s’arrêtèrent ensemble, reconnaissant l’intrus dont ils vinrent flairer les jambes nues d’un air dégoûté. Petit, le poil noir débordant de partout, les jambes torses, Akalouf avançait en louvoyant et donnait toujours la fausse impression de boiter. »
Extrait de : B. Villaret. « Visa pour l’outre-temps. »
Le chant de la coquille Kalasaï par B. Villaret
Fiche de Le chant de la coquille Kalasaï
Titre : Le chant de la coquille Kalasaï
Auteur : B. Villaret
Date de parution : 1973
Editeur : Denoël
Première page de Le chant de la coquille Kalasaï
« Melville dormait profondément lorsque l’hypnosonge lui adressa le message habituel de sept heures. Rêvant qu’il se réveillait, il sauta sur ses pieds. Frais et dispos, il ne pouvait le dire, car il se sentait encore un peu embrumé par la soirée de la veille avec Karen.
Les yeux à demi clos, il se dirigea vers le vivandier. Sur le cadran breakfast, il forma à tâtons l’indicatif d’un sandwich au jambalgue et d’une tasse de santhé. Mais il se trouvait déjà assez éveillé pour remarquer l’absence du petit ronronnement annonciateur habituel. Rien ne sortit du tube, et il comprit que, ce matin-là, il se passait chez lui quelque chose d’anormal.
« L’Ipéku, pensa-t-il. Non, ce n’est pas possible ! »
Il essaya, sans succès, d’éclairer le mur en plastique luminescent. Dans la pénombre, il gagna la porte d’entrée. Elle ne s’ouvrit pas. »
Extrait de : B. Villaret. « Le Chant De La Coquille Kalasaï. »
Retour à la terre 3 par J.-P. Andrevon
Fiche de Retour à la terre 3
Titre : Retour à la terre 3
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1977
Editeur : Denoël
Sommaire de Retour à la terre 3
- La guerre du pou par R. Blondel
- Entre-propos bio-bibliographiques par J.-P. Andrevon
- Un si bel I.M.P. par D. Phi
- Deux personnages dans un paysage vide par A. Dorémieux
- Petits moments exquis de résistance dans les garrigues par R. Durand
- Entre parenthèses par C. Renard
- Les foetus ne passeront pas par B. Blanc
- Le futur t’attends ! par J.-P. Andrevon
- Un amour de vacances (avec le clair de lune, les violons, tout le bordel en somme) par P. Pelot
- Terre, si douce Terre… par C.-F. Cheinisse
Première page de La guerre du pou
« Trois poux erraient près d’une piscine. Voulaient peut-être se baigner ? Quelques étoiles lâchèrent des coups de feu furtifs. Le val ne laissait entendre que des bruits si discrets qu’ils ne se répercutaient pas à plus de trente centimètres. La lune parut, l’air très ancien.
— On attend, ou quoi ? dit Ambroise.
Une odeur de thym régnait, assez impérieuse.
— Il paraît, dit Jérôme, que les hiboux sont très affectueux.
Une rivière, en contrebas, avait une petite toux.
— On dit que des mines, dit Stanislas, truffent le terrain.
Quelques arbres montraient une certaine arrogance. Une boucle de ceinturon luisait.
— Des mines ? dit Thomas. Ce serait donc une guerre ?
Peut-être y avait-il, plus au nord dans la nuit, des prairies, des auberges, des fêtes chômées. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Retour à la Terre 3. »
Retour à la terre 2 par J.-P. Andrevon
Fiche de Retour à la terre 2
Titre : Retour à la terre 2
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1976
Editeur : Denoël
Sommaire de Retour à la terre 2
- Un jour torride par M. Jeury
- Timeo Danaos par J. de Fast
- En attendant la marée par J. Houssin
- Seconde chance par J.-P. Andrevon
- Les Dragos par G. W. Barlow
- Suicide d’une pop star par D. Douay
- Retour à la Terre, définitif par P. Goy
- Tivi et les autres par B. Mathon
- Hier peut arriver par D. Drode
- Un problème de salaire pour Buffalo Bill par P. Duvic
Première page de Un jour torride
« Bruno s’arrêta sur le pas de la porte. Agnès et Martine se tenaient l’une près de l’autre, au milieu de la cuisine, droites, figées, comme hostiles.
Une seconde plus tôt, Agnès observait le ciel par la fenêtre entrebâillée. Elle s’était détournée à l’entrée de Bruno. Mais lui avait surpris son mouvement. Il savait qu’elle guettait la montée de l’orage : depuis la cour du Mas-Aliénas, on entendait de faibles roulements de tonnerre du côté du sud.
Une sécheresse implacable régnait cet été-là sur les plateaux du Centre, du Quercy, du Périgord. Les paysans étaient à bout d’attente, à bout d’espoir… Mais peut-être la jeune Agnès ne voulait-elle pas passer pour une paysanne comme les autres aux yeux de Bruno, le Parisien, et peut-être essayait-elle de cacher son anxiété à ce visiteur qui l’émouvait un peu trop. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Retour à la Terre 2. »
Retour à la terre 1 par J.-P. Andrevon
Fiche de Retour à la terre 1
Titre : Retour à la terre 1
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1975
Editeur : Denoël
Sommaire de Retour à la terre 1
- Le petit chien blanc qui rôdait seul dans les rues de la ville déserte par D. Walther
- Où se peigne la pluie aux courbes des ombrelles par P. Marlson
- Tant on s’ennuie en Utopie par F. Carsac
- Adamève par P. Curval
- Le vallon par J.-P. Andrevon
Première page de Le petit chien blanc qui rôdait seul dans les rues de la ville déserte
« — Il n’y a pas de doute, Monsieur, il s’agit bien de Terra. Contrôle positif. Enregistrons les appels et les réponses s’il y a lieu.
— Bien. Passez sur vol orbital en fin de période.
— À vos ordres, Monsieur.
Sous le ventre du Mégasol la boule bleue et verte empanachée de traînées gazeuses que jadis on appelait la Terre ; 40 000 kilomètres et des poussières à l’équateur, aplatissement très réduit aux pôles. Population (?) : 7 000 000 000 d’individus mâles, femelles et hermaphrodites.
Le Mégasol 9 vaisseau surluminique de prospection venait de passer plus de 200 superpériodes dans l’espace interstellaire en mission de simple recherche, assortie de contrôles de routine. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Retour à la Terre 1. »
Repères dans l’infini par J.-P. Andrevon
Fiche de Repères dans l’infini
Titre : Repères dans l’infini
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1975
Editeur : Denoël
Sommaire de Repères dans l’infini
- Le visage
- L’enclave à éclipses
- Deux visites à ces dames
- Les aquatiques (carnets)
- Le miroir de Persée
- Escale
- Scant
- Lutte pour une petite planète
- Les portes de fer
- Brumes
Première page de Le visage
« Sur Vénus…
Sur Vénus ?
Sur Vénus, vraiment sur Vénus, lorsqu’on est au niveau du sol, lorsqu’on a les pieds dans le sable de Vénus, il ne fait pas aussi chaud qu’on le croyait au temps où on en était à expédier dans son atmosphère des sondes automatiques qui se déréglaient avant d’avoir pu descendre assez bas pour tester les conditions climatiques du niveau zéro. 400 degrés ? 400 degrés centigrades, oui, mais seulement dans les couches moyennes, là où l’air est le plus dense, là où la chaleur du soleil s’emmagasine dans cette espèce de serre sans toit de 300 kilomètres d’épaisseur. Plus bas, au ras du sol, sur une épaisseur de 3 ou 400 mètres…
Dans le tunnel de Forsythe ? »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Repères dans l’infini. »