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Ubik par P. K. Dick

Fiche d’Ubik

Titre : Ubik
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1969
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : J’ai lu

Première page d’Ubik

« À 3 h 30 du matin la nuit du 5 juin 1992, le principal télépathe du système solaire disparut de la carte dans les bureaux de Runciter Associates à New York. Aussitôt les vidphones se mirent à sonner. La firme Runciter avait perdu la trace de trop de Psis de Hollis au cours des deux derniers mois ; cette disparition supplémentaire faisait déborder la coupe.
— Mr Runciter ? Désolé de vous déranger. (Le technicien qui était de service de nuit dans la chambre des cartes toussota nerveusement en voyant ta grosse tête massive de Glen Runciter envahir l’écran du vidphone.) Un de nos neutralisateurs nous a alertés. Attendez que je regarde. (Il fouilla dans l’amas des bandes sorties du transmetteur.) C’est une femme, miss Dorn ; comme vous le savez, elle l’avait suivi jusqu’à Green River, dans l’Utah, où…
Runciter grogna d’une voix ensommeillée :
— Qui donc ? Si vous croyez que je me souviens en permanence des neutralisateurs qui pistent tel ou tel télep ou précog. »

Extrait de : P. K. Dick. « Ubik. »

Total recall par P. K. Dick

Fiche de Total recall

Titre : Total recall
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1991
Traduction : H. Collon
Editeur : Gallimard

Sommaire de Total recall

  • Rapport minoritaire
  • Un jeu guerrier
  • Ce que disent les morts
  • Ah, être un Gélate …
  • Souvenirs à vendre
  • La foi de nos pères
  • La fourmi électrique
  • Nouveau modèle
  • L’imposteur

Première page de Rapport minoritaire

« Lorsque Anderton vit le jeune homme, sa première pensée fut : Je deviens chauve. Chauve, gros et vieux. Mais il ne le dit pas à haute voix. Au lieu de cela, il repoussa son fauteuil, se mit sur pied et fit résolument le tour de son bureau, le bras tendu avec une certaine raideur. Souriant avec une affabilité forcée, il serra la main du jeune homme.
« Witwer ? s’enquit-il en parvenant à introduire un semblant d’aménité dans sa voix.
– C’est cela, répondit l’autre. Mais pour vous, bien entendu, ce sera Ed. Du moins si vous partagez mon peu de goût pour le formalisme superflu. » À son air sûr de lui, on voyait bien que le jeune homme blond considérait la question comme réglée. Ils s’appelleraient donc par leurs prénoms ; entre eux, la coopération serait amicale dès le début. »

Extrait de : P. K. Dick. « Total Recall. »

Sur le territoire de Milton Lumky par P. K. Dick

Fiche de Sur le territoire de Milton Lumky

Titre : Sur le territoire de Milton Lumky
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1985
Traduction : I. Delord-Philippe, S. Guillot
Editeur : J’ai lu

Première page de Sur le territoire de Milton Lumky

« Au coucher du soleil, un air âcre en provenance du lac vint souffler dans les rues désertes de Montario, dans l’Idaho. Des nuées de mouches jaunes aux ailes effilées l’accompagnaient, s’écrasant contre les pare-brise des autos en circulation. Les conducteurs s’efforçaient de les chasser à coups d’essuie-glaces. Tandis que les réverbères commençaient à illuminer Hill Street, les magasins fermèrent un à un jusqu’à ce qu’il ne reste plus que les drugstores d’ouverts, un à chaque bout de l’agglomération. Le cinéma Louxor, lui, n’ouvrait ses portes qu’à 18 h 30. Les nombreux cafés ne faisaient pas partie de la ville à proprement parler ; ouverts ou fermés, ils appartenaient à la nationale 95 qui empruntait Hill Street.
Le train de nuit de l’Union Pacific, qui reliait Portland à Boise, fit son apparition dans un concert de sifflements et de bruits de ferraille, glissant sur la plus septentrionale des quatorze voies ferrées parallèles. »

Extrait de : P. K. Dick. « Sur le territoire de Milton Lumky. »

Substance mort par P. K. Dick

Fiche de Substance mort

Titre : Substance mort
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1977
Traduction : R. Louit
Editeur : Gallimard

Première page de Substance mort

« C’était un type qui passait ses journées à se secouer les poux des cheveux. Le toubib lui dit qu’il n’avait pas de poux dans les cheveux. Après être resté huit heures sous la douche, debout sous l’eau chaude à souffrir le martyre, heure après heure, à cause de ses poux, il sortait et se séchait, et il trouvait encore des poux dans ses cheveux ; en fait, il en trouvait partout. Un mois plus tard, il en avait dans les poumons.
Comme il n’avait rien d’autre à faire, rien pour s’occuper l’esprit, il se lança dans une estimation théorique du cycle de vie de ses parasites et, armé de l’Encyclopaedia Britannica, il chercha à déterminer précisément à quelle race ils appartenaient. La maison en était pleine, à présent. Il se documenta sur de nombreuses espèces et, après avoir repéré quelques-unes des bestioles au-dehors, il parvint à la conclusion qu’il s’agissait d’aphides : les pucerons vrais. Quand il se fut mis cette idée en tête, il ne voulut jamais en démordre, quoi qu’on pût lui dire… par exemple : « Les aphides ne s’en prennent pas à l’homme. »

Extrait de : P. K. Dick. « Substance Mort. »

Simulacres par P. K. Dick

Fiche de Simulacres

Titre : Simulacres
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1964
Traduction : M. Thaon, C. Gueret
Editeur : J’ai lu

Première page de Simulacres

« Cette note de service de l’Entreprise musicale électronique effrayait Nat Flieger. Il n’y avait pourtant pas de quoi. Elle annonçait, il est vrai, un événement considérable : le fameux pianiste soviétique Richard Kongrosian, un psychokinétiste qui jouait Brahms et Schumann sans toucher le clavier, avait été repéré à sa résidence d’été de Jenner, en Californie. Avec un peu de chance, Kongrosian serait disponible pour une série de séances d’enregistrement. Cependant…
Peut-être, songea Flieger, étaient-ce les forêts sombres et humides de l’extrême nord de la Côte californienne qui lui répugnaient ? Il aimait bien les terres méridionales sèches, proches de Tijuana, là où l’E.M.E. avait ses bureaux principaux. Mais, s’il fallait en croire la note, Kongrosian ne sortirait pas de sa résidence d’été ; il était entré dans une période de semi-retraite, poussé par quelque drame familial inconnu, que l’on supposait concerner sa femme ou son fils. Tout se serait produit des années auparavant, prétendait la note. »

Extrait de : P. K. Dick. « Simulacres. »

Si ce monde vous déplaît … par P. K. Dick

Fiche de Si ce monde vous déplaît …

Titre : Si ce monde vous déplaît …
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1995
Traduction : C. Wall-Romana
Editeur : L’éclat

Sommaire de Si ce monde vous déplaît …

  • Androïde contre humain
  • Hommes, androïdes et machines
  • Si vous trouvez ce monde mauvais
  • Comment construire un univers

Première page de Androïde contre humain

« LA PENSÉE dite primitive a tendance à animer le milieu qui l’entoure. Depuis des années, la psychologie moderne nous incite à retrancher de telles projections anthropomorphiques de ce qui n’est en fait qu’une réalité inanimée et de réintégrer par introjection, c’est-à-dire de renvoyer dans nos têtes, cette qualité de vivant que, par ignorance, nous accordons aux choses inertes autour de nous. On considère cette introjection comme la marque de la maturité réelle de l’individu, et la marque authentique de la civilisation, la distinguant d’une simple culture sociale, comme par exemple dans une tribu. On dit qu’un Africain voit son milieu naturel comme palpitant d’intentions et de vie : mais, en fait, cette vie est en lui-même et, une fois que de telles projections infantiles sont éliminées, il réalise que le monde est mort et que la vie ne réside qu’en lui- »

Extrait de : P. K. Dick. « Si ce monde vous déplaît.. »

Portrait de l’artiste en jeune fou par P. K. Dick

Fiche de Portrait de l’artiste en jeune fou

Titre : Portrait de l’artiste en jeune fou
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1975
Traduction : J. Hérisson
Editeur : 10/18

Première page de Portrait de l’artiste en jeune fou

« Je suis composé d’eau. Personne ne peut s’en apercevoir, parce qu’elle est contenue à l’intérieur. Mes amis sont composés d’eau eux aussi. Tous autant qu’ils sont. Notre problème, c’est que nous devons non seulement circuler sans être absorbés par le sol, mais également gagner notre vie.
En fait, nous avons un problème plus grave encore. Nous ne nous sentons chez nous nulle part. Pourquoi donc ?
Réponse : la Seconde Guerre mondiale.
La Seconde Guerre mondiale a commencé le 7 décembre 1941. J’avais à cette époque seize ans et faisais mes études au lycée de Séville. Dès que j’entendis la nouvelle à la radio, je me rendis compte que j’allais être dans le coup, que notre président tenait là maintenant l’occasion d’écraser les Japs et  »

Extrait de : P. K. Dick. « Portrait de l’artiste en jeune fou. »

Paycheck par P. K. Dick

Fiche de Paycheck

Titre : Paycheck
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 2004
Traduction : H. Collon
Editeur : Gallimard

Sommaire de Paycheck

  • La clause de salaire
  • Nanny
  • Le monde de Jon
  • Petit déjeuner au crépuscule
  • Une petite ville
  • Le père truqué
  • Là où il y a de l’hygiène …
  • Autofab
  • Au temps de Poupée Pat
  • Le suppléant
  • Un p’tit quelque chose pour nous, les temponautes !
  • Les pré-personnes

Première page de La clause de salaire

« Tout à coup, voilà qu’on était en mouvement. Tout autour, les réacteurs bourdonnaient uniformément. Il se trouvait à bord d’un petit croiseur privé qui reliait sans hâte les deux villes en filant dans le ciel de l’après-midi.
« Aïe ! » fit-il. Il se redressa dans son siège et se frotta le crâne. À ses côtés, Earl Rethrick fixait sur lui un regard vif et pénétrant.
« Alors, on reprend ses esprits ?
— Où sommes-nous ? » Jennings secoua la tête comme pour se débarrasser d’une migraine sourde. « Mais je devrais peut-être poser la question autrement. » Il savait déjà qu’on n’était pas à la fin de l’automne, mais au printemps. Sous le croiseur, les champs verdoyaient. »

Extrait de : P. K. Dick. « Paycheck. »

Pacific Park par P. K. Dick

Fiche de Pacific Park

Titre : Pacific Park
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1987
Traduction : J.-P. Aoustin
Editeur : 10/18

Première page de Pacific Park

« La voiture, qui roulait à vive allure, dépassa des vaches rassemblées sur la droite, au-delà de l’accotement de la route nationale. D’autres formes brunes, qui se fondaient dans l’ombre d’une grange, étaient étendues un peu plus loin. On distinguait vaguement, sur un côté de la grange, une vieille enseigne Coca-Cola.
Joseph Schilling, assis sur la banquette arrière, sortit sa montre en or de son gousset. Il en ouvrit le couvercle d’un ongle expert et lut l’heure. Il était deux heures quarante de l’après-midi – le torride après-midi californien du milieu de l’été.
— C’est encore loin ? demanda-t-il avec quelque impatience ; il était las du mouvement de la voiture et de ces prairies qui défilaient sans cesse à l’extérieur.
Penché sur le volant, Max grogna sans tourner la tête :
— Dix minutes, peut-être un quart d’heure.
— Tu sais de quoi je parle ? »

Extrait de : P. K. Dick. « Pacific Park. »

O nation sans pudeur par P. K. Dick

Fiche d’O nation sans pudeur

Titre : O nation sans pudeur
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1994
Traduction : H. Collon
Editeur : J’ai lu

Première page d’O nation sans pudeur

« C’était le début de l’été et la journée s’achevait. L’après-midi avait été doux, mais le soleil se couchait, et maintenant le froid s’installait. Carl Fitter descendit les marches du perron, laissant derrière lui la résidence des hommes ; il portait une valise pesante et un petit paquet ficelé.
Il marqua une pause au pied de l’escalier en bois brut, dont la laque grise était tout écaillée par le temps. Ces marches avaient été peintes bien longtemps avant qu’il ne vienne travailler pour la Compagnie. Il se retourna vers la porte d’entrée du bâtiment. Elle coulissait lentement. Elle finit par se refermer avec un claquement sonore. Carl posa sa valise et s’assura que son portefeuille, bien en sécurité dans sa poche boutonnée, ne risquait pas de tomber.
— C’est la dernière fois que je descends cet escalier, fit-il tout bas. La dernière fois. Quel bonheur de revoir les États-Unis après tout ce temps !
Derrière les fenêtres, on avait tiré les stores. Les rideaux n’étaient déjà plus là. Sans doute emballés dans un carton quelque part. Il n’était pas le dernier à partir ; il fallait encore tout verrouiller. »

Extrait de : P. K. Dick. « Ô nation sans pudeur. »