Étiquette : Durastanti
Waldo par R. A. Heinlein
Fiche de Waldo
Titre : Waldo
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1942
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page de Waldo
« Le spectacle était présenté comme un ballet de claquettes — ce qui ne lui rendait guère justice.
Ses pieds créaient une tympanie complexe de tapotis clairs et nets. Un silence à couper le souffle tomba lors-qu’il sauta, haut, plus haut qu’un être humain n’aurait dû le pouvoir — et qu’il accomplit, en l’air, un entrechat douze fantastiquement improbable.
Il atterrit sur la pointe des pieds, immobile en apparence, mais produisant un fortissimo de claquettes fracassantes.
La poursuite s’éteignit, l’éclairage de scène se ralluma. Le public resta coi un long moment, avant de s’aviser qu’il était temps d’applaudir et de se déchaîner.
Campé devant les spectateurs, il laissa la vague d’émo-tion le balayer, avec l’impression de pouvoir s’appuyer contre elle — elle le réchauffa jusqu’à la moelle.
C’était merveilleux de danser — extraordinaire d’être fêté, aimé, désiré. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Waldo. »
L’enfant tombé des étoiles par R. A. Heinlein
Fiche de L’enfant tombé des étoiles
Titre : L’enfant tombé des étoiles
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1954
Traduction : R. Vivier, P.-P. Durastanti
Editeur : Le livre de poche
Première page de L’enfant tombé des étoiles
« Lummox s’ennuyait et il avait faim. Ce dernier état n’avait rien que de très normal ; les créatures de l’espèce de Lummox étaient toujours disponibles pour une collation, même à la suite d’un repas copieux. S’ennuyer était moins courant, et découlait du fait que son copain et complice, John Thomas Stuart, ne s’était pas montré de la journée, ayant préféré s’éclipser en compagnie de sa petite amie Betty.
Un simple après-midi est vite passé ; Lummox savait prendre sa solitude en patience. Mais les symptômes et leur signification lui étaient bien connus : John Thomas avait atteint l’âge où il consacrerait de plus en plus de temps à Betty – ou toute autre personne du même sexe – et de moins en moins à Lummox ; puis viendrait une longue période pendant laquelle il se ferait presque absent ; enfin surgirait un John Thomas tout nouveau qui, peu à peu, grandirait suffisamment pour devenir un compagnon de jeu appréciable. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « L’Enfant tombé des étoiles. »
Révolte en 2100 par R. A. Heinlein
Fiche de Révolte en 2100
Titre : Révolte en 2100 (Tome 3 sur 5 – Histoire du futur)
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1953
Traduction : F. Straschitz, P.-P. Durastanti
Editeur : Gallimard
Première page de Révolte en 2100
« Oiseau de passage
Je m’appelle Holly Jones et j’ai quinze ans. Je suis très intelligente, mais ça ne se remarque pas parce que j’ai l’air d’un ange mal cuit. Insipide.
Je suis née ici, à Luna City, ce qui semble surprendre ceux de la Terre. En réalité, je suis de la troisième génération ; mes grands-parents faisaient partie des pionniers qui ont fondé le Site n°1, où se trouve maintenant le Mémorial. J’habite chez mes parents, à l’Artémis, le nouvel immeuble en copropriété dans Pression Cinq, deux cent cinquante mètres sous la surface, près de l’Hôtel de ville. Mais je n’y suis pas souvent – trop occupée.
Le matin, j’assiste aux cours du collège supérieur technique. L’après-midi, j’étudie ou je vais voler avec Jeff Hardesty – mon associé. Ou bien, chaque fois qu’un astronef de tourisme arrive, je guide les rampants. Ce jour-là, le Gripsholm a aluni à midi, et je me suis allée tout droit de l’école à l’American Express. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Histoire du futur – Révolte en 2100. »
Eversion par A. Reynolds
Fiche de Eversion
Titre : Eversion
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2022
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page d’Eversion
« Un bruit de pas vint me sauver de mon cauchemar. Son approche dénotait l’urgence : des semelles dures battaient le vieux bois qui crissait. Je repris connaissance assis à mon écritoire, la joue pressée sur les pages de mon manuscrit, mon pince-nez posé devant moi, gauchi par le poids de mon front. Je le redressai, le juchai sur mon nez et m’aspergeai le visage avec l’eau d’une cruche en terre cuite couronnée d’un bouchon de liège.
Le pas cessa. On toqua à la porte, avant de l’entrebâiller aussitôt.
« Entrez, Mortlock », dis-je, pivotant sur mon siège pour faire accroire qu’on me tirait d’une activité innocente.
L’enseigne de vaisseau grand et voûté passa la tête et les épaules dans la cabine basse de plafond.
« Comment saviez-vous que c’était moi, docteur Coade ?
– Vous avez une démarche, Mortlock, dis-je d’une voix cordiale. Chacun a la sienne et je me suis rappelé la vôtre. Tôt ou tard, si nous ne faisons pas naufrage, je connaîtrai celle de tous les occupants de ce vaisseau. »
Extrait de : A. Reynolds. « Éversion. »
Madlands par K. W. Jeter
Fiche de Madlands
Titre : Madlands
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1991
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : J’ai lu
Première page de Madlands
« Quand Geldt s’est pointé en ville, il puait le sang et la merde. La merde, parce qu’il ne se lavait jamais les mains, où qu’elles aillent se fourrer. Le sang, si on le sentait, c’est qu’on en avait plein le nez par sa faute. Qu’il se lave ou pas n’avait alors plus aucune importance.
Il conduisait une Hudson Hornet 1953 flambant neuve. À moins que ce ne soit la voiture qui l’ait conduit. Elle exhibait des chromes lisses et polis qu’on aurait pu lécher comme des glaces et des ailes aussi rondes que les hanches d’une femme au cœur de pierre. Dans les milieux huppés, on appelait ça un petit bolide. J’étais avec lui quand il l’avait eue, mais par la suite il était arrivé des trucs durs et là, il roulait seul.
— Hé, les mecs, z’avez pas vu Trayne ? »
Extrait de : K. W. Jeter. « Madlands. »
Anti-glace par S. Baxter
Fiche d’Anti-glace
Titre : Anti-glace
Auteur : S. Baxter
Date de parution : 1993
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page d’Anti-glace
« LETTRE À UN PÈRE
7 juillet 1855
Devant Sébastopol
Mon Cher Père,
Je ne sais comment m’adresser à vous après la conduite inqualifiable qui me valut de quitter la maison. J’ai bien conscience qu’une année entière a passé sans un mot de ma part et je ne puis offrir que ma terrible honte comme excuse pour ce mutisme. Je vous l’assure : l’éventualité que Mère, Ned et vous m’ayez cru gisant dans quelque coin sordide d’Angleterre, seul, démuni, voire mourant, m’emplit d’une épouvantable culpabilité.
Ma foi, Monsieur, l’Amour et le Devoir ont conspiré avec les événements extraordinaires de ces derniers jours pour m’amener à rompre le silence. Père, je suis vivant, en bonne santé, et je sers l’Empire au sein du 90e d’infanterie légère dans la campagne de Crimée ! J’entame ce récit assis devant les ruines de Sébastopol, parmi les vestiges d’un élé- »
Extrait de : S. Baxter. « Anti-glace. »
Singularité par S. Baxter
Fiche de Singularité
Titre : Singularité (Tome 2 sur 10 – Cycle des Xeelees)
Auteur : S. Baxter
Date de parution : 1992
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page de Singularité
« Le sauteur quitta la Terre occupée tel un caillou jeté d’un bol bleu. L’étincelant petit vaisseau cylindrique roula lentement sur lui-même tandis qu’il grimpait à la verticale.
Jasoft Parz se rendait sur ordre auprès du gouverneur qax qui orbitait autour de la planète. Il parcourut les sillons que ses longues années au sein du corps diplomatique avaient creusés dans son esprit, en quête d’un motif plausible à sa convocation. Cela ne pouvait qu’avoir un rapport avec ce fichu trou de ver issu du passé : son arrivée avait eu sur les Qax l’effet d’un bâton enfoncé dans un nid de frelons.
Cependant, pourquoi le convoquer aujourd’hui ? Qu’est-ce qui avait changé ?
Son appréhension croissait à l’aune de la distance qui le séparait de son monde.
Seul dans l’engin automatique, il regardait le clair de Terre pénétrer par les petits hublots en rayons céruléens qui, au gré de la rotation du sau- »
Extrait de : S. Baxter. « Cycle des Xeelees – Singularité. »
Voisins d’ailleurs par C. D. Simak
Fiche de Voisins d’ailleurs
Titre : Voisins d’ailleurs
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 2009
Traduction : P.-P. Durastanti, P. J. Izabelle, O. Girard, M. Lederer, G. Goullet
Editeur : Bélial
Sommaire de Voisins d’ailleurs
- La maternelle
- Le bidule
- Le voisin
- Un Van Gogh de l’ère spatiale
- La fin des maux
- Le cylindre dans le bosquet de bouleaux
- La photographie de Marathon
- La grotte des cerfs qui dansent
- Le puits siffleur
Première page de La maternelle
« IL PARTIT SE promener au petit matin, avant le lever du soleil. Il dépassa la vieille étable à l’abandon qui tombait en ruines, traversa le ruisseau et gravit le pré en pente où on s’enfonçait jusqu’à la cheville dans l’herbe et les fleurs d’été. Le monde était humide de rosée et la fraîcheur de la nuit s’attardait dans l’air.
Il sortait ainsi à l’aube parce qu’il n’avait peut-être plus guère de matins en réserve ; à tout moment, la souffrance risquait bien de le terrasser. Mais il était prêt – cela faisait longtemps qu’il se préparait.
Il allait d’un pas tranquille. Chaque balade pouvait être la dernière et il entendait en profiter, sans rien perdre des roses des prés aux joues striées de larmes de rosée ni des matines des oiseaux dans les buissons qui bordaient les fossés. »
Extrait de : C. D. Simak. « Voisins d’ailleurs. »
Frères lointains par C. D. Simak
Fiche de Frères lointains
Titre : Frères lointains
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 2011
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Sommaire de Frères lointains
- Le frère
- La planète des reflets
- Mondes sans fin
- Tête de pont
- L’ogre
- A l’écoute
- Nouveau départ
- Dernier acte
- L’université galactique au coin du bois
Première page de Le frère
« Installé dans son fauteuil à bascule à bascule sur le patio dallé, il vit la voiture se garer devant l’entrée. Un inconnu en descendit, ouvrit le portail et remonta l’allée. Il s’agissait d’un homme d’un certain âge – moins avancé que celui de l’occupant du fauteuil, selon l’estimation de ce dernier, mais respectable. La brise ébouriffait ses cheveux blancs et il marchait d’un pas lent, traînant un peu les pieds.
L’arrivant s’immobilisa devant lui. « Edward Lambert ? » Lambert hocha la tête. « Je suis Theodore Anderson, reprit l’autre. Je viens de Madison. De l’université. »
Il lui indiqua le second rocking-chair. « Je vous en prie, prenez place. Vous voilà bien loin de chez vous. »
Anderson eut un petit rire. « Pas trop. Cent cinquante kilomètres à tout casser.
— Pour moi, c’est beaucoup. Le plus long trajet que j’aie jamais effectué est de trente kilomètres : jusqu’à l’astroport, sur l’autre rive du fleuve. »
Extrait de : C. D. Simak. « Frères lointains. »
Stark et les rois des étoiles par L. Brackett
Fiche de Stark et les rois des étoiles
Titre : Stark et les rois des étoiles
Auteur : L. Brackett
Date de parution : 2013
Traduction : M. Rosenthal, B. Hester, P.-P. Durastanti, O. Girard
Editeur : Bélial
Sommaire de Stark et les rois des étoiles
- Lorelei de la brume rouge avec R. Bradbury
- Magicienne de Vénus
- Stark et les rois des étoiles avec E. Hamilton
- L’étoile rousse
- Les chiens de Skaith
- Les pillards de Skaith
Première page de Lorelei de la brume rouge
« LES DÉTECTIVES de la Compagnie étaient malins. Très malins. Hugh Starke commençait à redouter de ne pas s’en tirer, cette fois.
Son corps mince et nerveux courbé sur les commandes, il tirait du Kallman toute la puissance possible. Le ciel brûlant de la nuit vénusienne passa derrière les hublots en draperies pourpres déchiquetées. Starke ne savait plus très bien où il était. Vénus restait une planète frontière et une énigme, sauf pour les Vénusiens, qui ne communiquaient aucune carte. Il savait qu’il frôlait dangereusement les monts des Nuages blancs – l’épine dorsale du monde atteignait la stratosphère et, piège magnétique, cachait Dieu seul savait quoi, si tant est qu’Il sache seulement quelque chose.
S’il ne franchissait pas cette chaîne de pics abrupts, c’en serait fini : il mourrait sous le feu de la Police spéciale des Mines Terro-Vénusiennes ou croupirait à perpétuité au fond d’une prison lunaire en qualité de récidiviste. »
Extrait de : L. Brackett. « Stark et les Rois des étoiles – l’intégrale. »