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L’oeuf de Barbe-bleue par M. Atwood

Fiche de L’oeuf de Barbe-bleue

Titre : L’oeuf de Barbe-bleue
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 1983
Traduction : H. Filion
Editeur : Libre expression

Sommaire de L’oeuf de Barbe-bleue

  • Quelques épisodes importants dans la vie de ma mère
  • L’ouragan Hazel
  • Loulou ; ou la vie domestique du langage
  • Vilaine chatte
  • Betty
  • L’oeuf de Barbe-bleue
  • Le chant printanier des grenouilles
  • Les ibis rouges
  • Le jardin de sel
  • La mange-péchés
  • Le lever du soleil
  • Suite sous-terrienne

Première page de L’ouragan Hazel

« L’été de mes quatorze ans, nous vivions dans une cabane d’une seule pièce, sur une concession de terre en friche d’une cinquantaine d’hectares. Le chalet était entouré d’un bouquet de grands et vieux érables laissés là au moment du défrichage. La lumière y filtrait en faisceaux, comme sur les images de l’école du dimanche, il y avait longtemps de cela, quand des chevaliers à la recherche du Graal, heaumes relevés et yeux limpides, regardaient vers le ciel. C’est probablement pour ces arbres que mes parents avaient acheté la terre, car s’ils ne l’avaient pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait achetée et aurait vendu les arbres. C’était le genre de chose dont mes parents avaient pris l’habitude. »

Extrait de : M. Atwood. « L’œuf de Barbe-Bleue. »

Quotient Intellectuel à vendre par J. Boyd

Fiche de Quotient Intellectuel à vendre

Titre : Quotient Intellectuel à vendre
Auteur : J. Boyd
Date de parution : 1972
Traduction : J. Fillion
Editeur : Denoël

Première page de Quotient Intellectuel à vendre

« Lisa, la femme de Dorsey Clayton, était une éthylique invétérée qu’aucun traitement, des « Alcooliques Anonymes » au Zen, n’était parvenu à guérir. Dorsey qui, dans Pacific Palisades, arrivait devant chez lui, klaxonna pour s’annoncer et donner à sa femme le temps de se rincer la bouche et de rafraîchir son haleine.
Lisa avait également tâté de la psychiatrie, mais avec cet instinct infaillible qui pousse un dipsomane vers un autre, son choix s’était porté sur un jeune analyste barbu et dans le vent. Celui-ci se montrait, envers les alcooliques, d’une indulgence excessive qui ne répondait pas à l’éthique médicale. Cédant au charme et à la personnalité de Lisa, il fit d’elle l’âme d’un groupe de malades en traitement. Après avoir passé un coûteux weekend dans un luxueux hôtel dont la piscine intérieure leur avait été réservée, les membres de ce groupe, Lisa à leur tête, étaient revenus enchantés, épanouis et fin saouls. »

Extrait de : J. Boyd. « Quotient intellectuel a vendre. »

Le gène maudit par J. Boyd

Fiche de Le gène maudit

Titre : Le gène maudit
Auteur : J. Boyd
Date de parution : 1973
Traduction : J. Fillion
Editeur : Denoël

Première page de Le gène maudit

« Par une claire matinée du mois de janvier, le docteur John Heywood descendit dans son bureau, situé dans la section de Génétique expérimentale, au vingtième étage de la tour qui abritait le California Institute of Technology, couramment appelé le Cal Tech. Après avoir échangé quelques mots avec sa secrétaire, il passa dans son appartement privé. Comme il allait enlever son pardessus, son regard tomba sur le courrier posé sur son bureau et fut attiré par une enveloppe à l’en-tête du bureau E du département des Affaires étrangères des États-Unis. Sans prendre le temps de retirer son manteau, Heywood s’assit à sa table et prit son ouvre-lettres dont le manche d’ivoire était une reproduction du David de Michel-Ange.
Deux fiches holographiques d’ordinateurs tombèrent de l’enveloppe, toutes deux de couleur chamois, mais l’une bordée de noir. L’enveloppe contenait également une lettre tapée à la machine par un amateur et rédigée dans un style familier qui contrastait étrangement avec l’attention passionnée que lui porta Heywood. »

Extrait de : J. Boyd. « Le gène maudit. »

La planète fleur par J. Boyd

Fiche de La planète fleur

Titre : La planète fleur
Auteur : J. Boyd
Date de parution : 1969
Traduction : J. Fillion
Editeur : Denoël

Première page de La planète fleur

« Au cours des 16 et 17 mai, la patiente a subi un traumatisme alors qu’elle participait à l’Expédition scientifique C (pour Charlie) sur la planète indifféremment appelée Flore, la planète Fleur, ou la planète des Fleurs. Cependant une analyse sous narcose profonde a révélé que des événements ayant contribué à l’hospitalisation de la patiente s’étaient produits en janvier au moment où, revenant de Flore la première Section, la Section A (pour Amélie), s’était posée sur l’aire d’atterrissage réservée, à Fresno, à la Marine…

Blonde, mince et souple, Fréda Caron debout sur la passerelle de la tour de contrôle scrutait l’étendue bleue au-dessus de la San Joaquin Valley, pointant les jumelles du commandant Minor sur le secteur qu’il lui indiquait. C’est ainsi qu’elle saisit le premier rayon de soleil qui vint frapper le Botany, ce vaisseau spatial, au moment même où il pivotait sur lui-même pour amorcer sa descente vers la Terre, et où elle discerna la première traînée vaporeuse que le vaisseau laissait dans son sillage en pénétrant dans l’atmosphère. »

Extrait de : J. Boyd. « La planète fleur. »

L’envoyé d’Andromède par J. Boyd

Fiche de L’envoyé d’Andromède

Titre : L’envoyé d’Andromède
Auteur : J. Boyd
Date de parution : 1974
Traduction : J. Fillion
Editeur : Denoël

Première page de L’envoyé d’Andromède

« Pendant des millénaires et des millénaires, terme qu’emploient les hommes pour mesurer le temps, l’espèce avait assisté à la lente agonie de la lumière, au déclin du Soleil de sa planète, et en raison du second Principe de la Thermodynamique, alors immuable, la race était menacée d’entropie.

Mais cette espèce n’allait pas plonger sans lutter dans une nuit sans fin. Il y avait eu un temps où garçons et filles aux membres déliés s’ébattaient dès l’aube sur cette planète (mais cela se passait il y a très, très longtemps) et l’usage des membres nécessitait des calories. Le souvenir que cette espèce gardait de ces temps heureux l’incita à découvrir un moyen de capter l’énergie. Au long des nuits obscures et de la pâle lueur du jour de cette planète mourante, elle œuvra pour prévenir sa propre extinction et abroger ce fameux second Principe.

Elle y parvint. »

Extrait de : J. Boyd. « L’envoyé d’Andromède. »

Dernier vaisseau pour l’enfer par J. Boyd

Fiche de Dernier vaisseau pour l’enfer

Titre : Dernier vaisseau pour l’enfer
Auteur : J. Boyd
Date de parution : 1968
Traduction : J. Fillion
Editeur : Denoël

Première page de Dernier vaisseau pour l’enfer

« Il est rarement donné à l’homme de connaître le jour et l’heure où le sort intervient dans sa destinée, mais parce qu’il avait consulté sa montre juste avant de remarquer la fille aux belles hanches, Haldane IV put en fixer le jour, l’heure et même la minute. À Point Sur, en Californie, le 5 septembre, à deux heures deux minutes, il prit le mauvais tournant et s’engagea sur la voie menant à Enfer.
Ironie du sort, il suivait les directives de son camarade de chambre, et s’il avait appris une chose, depuis deux ans qu’il étudiait à Berkeley, c’est que les étudiants en cybertique théologique ne distinguent pas leur droite de leur gauche. Il avait pris sa voiture pour aller examiner sur place un prototype de laser à propulsion. Or Malcolm avait bien précisé que le Muséum des sciences naturelles se trouvait sur la droite de la route, juste en face du musée des Beaux-Arts. Il prit sur sa droite et aboutit dans le parking du musée, juste en face du muséum. »

Extrait de : J. Boyd. « Dernier vaisseau pour l’enfer. »

La couronne de cuivre par I. Levin

Fiche de La couronne de cuivre

Titre : La couronne de cuivre
Auteur : Ira Levin
Date de parution : 1953
Traduction : J. Fillion
Editeur : J’ai lu

Première page de La couronne de cuivre

« Dire que tout marchait comme sur des roulettes et que cette idiote allait tout gâcher ! Un flot de haine l’envahit, son visage se crispa violemment. Il bénit l’obscurité qui les entourait.
Elle pleurait doucement, pressant sa joue contre le torse du garçon. Il sentait, sur sa peau nue, son souffle chaud, ses larmes tièdes. Il lutta contre l’envie de la repousser.
Il se détendit, l’entoura de son bras, lui caressa le dos. Il le trouva chaud sous sa main glacée. Tout son corps à lui était mouillé d’une sueur froide et ses jambes tremblaient comme à chaque fois qu’un événement imprévisible le prenait par surprise. Il attendit que cessât ce tremblement, puis, remontant la couverture, murmura doucement :
— Pleurer n’arrangera rien.
Docilement, elle essaya de s’arrêter, reprenant son souffle en de longs soupirs tremblés, s’essuyant les yeux à la bordure usée de la couverture. »

Extrait de : I. Levin. « La couronne de cuivre. »

Meurtres en filigrane par F. Brown

Fiche de Meurtres en filigrane

Titre : Meurtres en filigrane
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1954
Traduction : J. Fillion
Editeur : Gallimard

Première page de Meurtres en filigrane

« Elle s’appelait Joyce Dugan et, en cet après-midi de février, elle était bien loin de se douter qu’avant la fermeture elle allait accomplir un geste qui déclencherait une série de meurtres.
C’était une jolie fille aux rondeurs bien placées : le teint clair, des cheveux blonds qui retombaient en vagues soyeuses sur sa nuque, un petit nez légèrement retroussé avec un semis de taches de rousseur à peine visibles, une bouche appétissante qui donnait envie d’y mordre.
Debout devant un comptoir, de ses mains adroites, vives comme des souris blanches, elle pliait une pile de prospectus.
Elle portait une robe de toile à manches courtes qui, malgré une journée de travail bien remplie, était encore fraîche et blanche. Elle était seule dans cette petite imprimerie du boulevard Santa Monica. M. Conn, son patron, était parti depuis environ un quart d’heure, un peu plus tôt que d’habitude. »

Extrait de : F. Brown. « Meurtres en filigrane. »

Je chante le corps électrique par R. Bradbury

Fiche de Je chante le corps électrique

Titre : Je chante le corps électrique
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1969
Traduction : J. Fillion
Editeur : Denoël

Sommaire de Je chante le corps électrique

  • Retour au Kilimandjaro
  • Les farouches incendiaires
  • L’enfant de demain
  • Femmes
  • La prophétesse de basse-cour
  • La seconde mort d’Abraham Lincoln
  • Oui, nous nous rassemblerons au bord du fleuve
  • Du printemps dans l’air ? …
  • Barton appelle Barton
  • L’interdit
  • Je chante le corps électrique
  • Le jour de la grande exhumation
  • Tous les amis de Nicolas Nickleby sont mes amis
  • Le costaud
  • L’homme à la chemise bariolée
  • Henry IX
  • A la recherche de la cité perdue
  • Christus Apollo

Première page de Retour au Kilimandjaro

« J’arrivai, à l’aube, au volant du camion. J’avais conduit toute la nuit ; en effet, incapable de fermer l’œil au motel, je m’étais dit qu’autant valait poursuivre ma route. Je parvins aux chaînes montagneuses et aux collines de Ketchum et de Sun Valley à l’instant même où le soleil se levait et me félicitai d’avoir roulé sans m’arrêter.
Je pénétrai dans la ville sans lever les yeux sur la colline. Je craignais, en la regardant, de commettre une erreur. Il était de toute importance de ne pas regarder la tombe. Du moins c’est ce que je ressentais. Et il me fallait me fier à mon intuition.
Je garai le camion devant un vieux saloon, fis un tour de ville, parlai à quelques personnes et humai l’air doux et pur. Je tombai sur un jeune chasseur, mais ce n’était pas le bon ; je le compris après m’être entretenu avec lui pendant quelques minutes. Je m’entretins ensuite avec un très vieil homme, mais lui non plus n’était pas le bon. Je rencontrai ensuite un chasseur dans la cinquantaine, et celui-là, c’était le bon. Il comprit, il perçut ce qu’était ma quête. »

Extrait de : R. Bradbury. « Je chante le corps électrique. »

Celui qui attend par R. Bradbury

Fiche de Celui qui attend

Titre : Celui qui attend et autres nouvelles
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1995
Traduction : J.-P. Harrisson, C. Andronikof, A. Dorémieux, H. Robillot, J. Fillion, R. Négrou
Editeur : Librio

Sommaire de Celui qui attend

  • Celui qui attend
  • La fusée
  • La pierre tombale
  • Août 2002, rencontre nocture
  • Le jour de la grande exhumation
  • Icare Montgolfier Wright
  • Le petit assassin
  • Un coup de tonnerre

Première page de Celui qui attend

« Je vis dans un puits. Je vis comme une fumée dans un puits, comme un souffle dans une gorge de pierre. Je ne bouge pas. Je ne fais rien, qu’attendre. Au-dessus de ma tête j’aperçois les froides étoiles de la nuit et les étoiles du matin – et je vois le soleil. Parfois je chante de vieux chants de ce monde au temps de sa jeunesse. Comment dire ce que je suis, quand je l’ignore ? J’attends, c’est tout. Je suis brume, clair de lune, et souvenir. Je suis triste et je suis vieux. Parfois je tombe vers le fond comme des gouttes de pluie. Alors des toiles d’araignée tressaillent à la surface de l’eau. J’attends dans le silence glacé ; un jour viendra où je n’attendrai plus.
En ce moment c’est le matin. J’entends un roulement de tonnerre. Je sens de loin l’odeur du feu. J’entends un craquement de métal. J’attends, j’écoute. »

Extrait de : R. Bradbury. « Celui qui attend. »