Étiquette : Fleuve noir

 

L’homme venu des étoiles par Peter Randa

Fiche de L’homme venu des étoiles

Titre : L’homme venu des étoiles (Tome 1 sur 2 – Elgem)
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1978
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’homme venu des étoiles

« L’esprit est toujours plus rapide. Je suis lucide avant de pouvoir utiliser si peu que ce soit mon corps. Une lucidité aiguë, tellement aiguë que je commence par me demander si je me réveille normalement au terme d’un long voyage ou si mes poursuivants ont déclenché le processus de réanimation eux-mêmes.

Tout cela à cause d’une terrible impression d’instantanéité… Je n’ai pas eu le temps de rêver… Du moins, je le crois… La sensation d’une piqûre et en même temps celle de ma poitrine se soulevant pour une première respiration.

Mon cœur se remet à battre et mon soulagement est immense… Si ce sont les hommes d’Adrun qui m’ont rattrapé, je suis heureux de revivre malgré tout… Heureux de revivre même promis au supplice suprême… Etrange instinct de la conservation. »

Extrait de : P. Randa. « L’Homme venu des Étoiles – Elgem. »

Objectif Tamax par Peter Randa

Fiche de Objectif Tamax

Titre : Objectif Tamax (Tome 2 sur 2 – Commando)
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir

Première page de Objectif Tamax

« — Vous vous appelez bien Marnay… Didier Marnay ?

L’inconnu qui vient de m’aborder me dévisage avec une curiosité bienveillante, mais ça ne m’empêche pas de rester sur la réserve.

— Oui.

Assez grand, ce type. A peu près ma taille. La quarantaine. Visage anguleux, cheveux coupés en brosse courte. Nez en bec d’aigle, lèvres minces.

De toute façon, il a quelque chose d’antipathique qui me déplaît.

— Que voulez-vous ?

— Mme Marnay…, votre mère, n’a-t-elle pas travaillé comme infirmière, il y a dix-huit ans, dans la clinique du docteur Morel, à Nemours ?

Mon cœur se met à battre un tout petit peu plus vite… Nemours !… Le docteur Morel… Tout cela se rapporte au mystère qui a entouré ma naissance.

— Je n’en sais rien… En tout cas, ma mère n’était pas infirmière lorsque je suis né.

— Avant son mariage ?

— Ce n’est pas à moi que vous devriez vous adresser, mais à elle.

— J’aimerais la rencontrer… Cependant, je n’ai pas voulu me présenter chez elle sans vous avoir d’abord parlé. »

Extrait de : P. Randa. « Objectif Tamax – Commando. »

Commando du non-retour par Peter Randa

Fiche de Commando du non-retour

Titre : Commando du non-retour (Tome 1 sur 2 – Commando)
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir

Première page de Commando du non-retour

« Pas grande la place dont je dispose pour me garer, mais je sens qu’elle est suffisante. Un risque à prendre. Je manœuvre en marche arrière. Mes gestes sont précis et sûrs. La voiture s’encastre exactement dans l’espace libre, au ras du trottoir.

Bon ! Je coupe le contact. Immédiatement, la salle d’entraînement s’éclaire. Je ne suis plus à Paris, avenue Victor-Hugo, mais dans le grand hall d’instruction du Thorn, au volant de ce que les Terriens appellent une Mercedes.

Un coup d’œil à mon compteur de précision. Pas une seule faute. Je viens pourtant de parcourir plus de deux cents kilomètres sur toute sorte de routes et dans la ville.

— Bravo, Elgor.

Je me retourne. Grad, le chef d’entraînement, a assisté à toute l’expérience. Il s’approche de moi.

— Tout est parfait dans votre comportement. Désormais, je suis certain que vous n’éprouverez aucune impression de dépaysement. »

Extrait de : P. Randa. « Commando du non retour – Commando. »

Les frelons d’or par Peter Randa

Fiche de Les frelons d’or

Titre : Les frelons d’or (Tome 3 sur 3 – Arciano)
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les frelons d’or

« Le Rihan saturnien vole bas, au ras de la forêt. Avec sa forme de soucoupe, il ressemble à un galet lancé adroitement au-dessus d’une eau calme sur laquelle il rebondit. Un immense galet, car le Rihan a la grandeur de tout un pâté de maisons.
Ariézi se tient dans la chambre de pilotage. A côté de lui, Kerill la Saturnienne. Kerill avec quatre bras, son visage altier aux lignes pures.
Tous deux observent le paysage sur les petits écrans que le Corse a fait installer.
— Une vie primitive, dit la Saturnienne.
— Oui et non.
Le Corse fronce les sourcils :
— Je dirais plutôt une vie précaire… Pas de grandes villes, mais des villages avec des maisons de pierre d’un alignement parfait.
— Je n’ai remarqué aucun véhicule. »

Extrait de : P. Randa. « Arciano – Les frelons d’or. »

Baroud par Peter Randa

Fiche de Baroud

Titre : Baroud (Tome 2 sur 3 – Arciano)
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir

Première page de Baroud

« Le général Landrieux, debout devant une baie ouverte sur la jungle vénusienne qui paraît couverte d’un brouillard épais a un hochement de tête surpris. Il se retourne sur le colonel Bertier qui se tient à côté de lui :
— Et c’est ainsi tous les matins ?
— Oui, mon général. D’abord l’averse diluvienne dont vous avez été témoin, puis cette rapide évaporation qui reforme immédiatement la couche de nuages.
— Singulier phénomène… Un peu gênant ?
— On s’y habitue très rapidement… Dans une heure, ce sera fini.
— Et pas de soleil ?
— Si. Il se forme toujours des trous dans la couche de nuages… des passages, devrait-on dire… des passages immobiles, car il n’y a pas de vent aux hautes altitudes. »

Extrait de : P. Randa. « Arciano – Baroud. »

Survie par Peter Randa

Fiche de Survie

Titre : Survie (Tome 1 sur 3 – Arciano)
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir

Première page de Survie

« Trois hommes se tiennent debout devant le bureau du colonel Bertier. Deux ont les bras ramenés devant eux et les poignets reliés par des menottes. Le troisième est un inspecteur de police. Type classique. Visage anguleux et brutal, menton accusé, regard glacial et un peu supérieur. Il se tient un peu raide, comme au garde-à-vous, pendant que ses prisonniers affectent l’indifférence.
Bertier les dévisage un instant tous les trois comme s’il les jaugeait, puis il a un geste bref de la main :
— Vous pouvez les détacher, inspecteur Mauloy.
— Mais, mon colonel…
— Faites ce que je vous dis.
La voix est sèche, impérieuse. »

Extrait de : P. Randa. « Arciano – Survie. »

L’eau épaisse par Philip Levene et Joseph Lawrence Morrissey

Fiche de L’eau épaisse

Titre : L’eau épaisse
Auteur : Philip Levene et Joseph Lawrence Morrissey
Date de parution : 1962
Traduction : B. R. Bruss
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’eau épaisse

« Andrew Gauge était un savant, mais un savant d’une sorte assez particulière. Il ne travaillait ni dans un centre de recherches, ni dans une Université, ni dans une entreprise industrielle. Disons, pour le moment, qu’il était célibataire, qu’il avait trente-cinq ans et possédait, naturellement, le diplôme de docteur ès sciences.

Cet après-midi-là, il pilotait sa voiture dans la campagne, aux environs de Londres. Il faisait un temps magnifique. Il était à peine quatre heures, et comme il était en avance pour son rendez-vous, il s’arrêta au bord d’un champ pour fumer une cigarette.

Il avait passé la matinée au Home Office, et les indications que lui avait données Barrington, le secrétaire privé du ministre, étaient consignées sur une note qu’il avait mise dans sa serviette avec deux ou trois autres documents se rapportant à la même affaire. Il relut la note en question. Il fit une petite grimace : avant qu’il en ait terminé avec ce problème, les quelques feuilles qu’il tenait a la main se seraient certainement transformées en un volumineux dossier. »

Extrait de : P. Levene et J. L. Morrissey. « L’Eau Épaisse. »

Un passe-temps par Kurt Steiner

Fiche de Un passe-temps

Titre : Un passe-temps
Auteur : Kurt Steiner
Date de parution : 1979
Editeur : Fleuve noir

Première page de Un passe-temps

« Il était trois heures du matin. Simon entra le premier, et déposa avec précautions le cadeau sur la cheminée du bureau. Violette s’arrêta pour regarder l’objet.
— Je ne m’y ferai jamais, dit-elle.
Simon contempla, lui aussi, ce que venait de lui donner son ami Carteret, à l’issue d’une soirée passablement arrosée.
— C’est tout de même un artiste, déclara-t-il.
— On le dit…, hasarda Violette.
— Un truc comme celui-là, remarqua Simon, il fallait y penser.
— Non, dit Violette.
— Terroriste ! lui lança Simon.
Violette ne répondit pas. Elle tourna le dos à l’œuvre d’art. S’approchant d’un meuble bas, elle en tira une bouteille de Chivas à moitié pleine.
— Je sais que tu vas prendre le dernier, dit-elle.
Simon la regarda en souriant. »

Extrait de : K. Steiner. « Un Passe-Temps. »

Syncope blanche par Kurt Steiner

Fiche de Syncope blanche

Titre : Syncope blanche
Auteur : Kurt Steiner
Date de parution : 1958
Editeur : Fleuve noir

Première page de Syncope blanche

« L’immeuble avait belle apparence. Nul doute que Paul y trouvât quelque bonne affaire à réaliser. Il appuya sur la sonnette qui commandait l’ouverture automatique de la porte d’entrée, laquelle s’entrebâilla avec un claquement. Paul acheva de la pousser et s’introduisit dans le hall, sa serviette à la main.

Une pancarte accrochée au-dessus des boîtes aux lettres des locataires attira son attention :

L’accès de l’immeuble est interdit à MM. les représentants et assureurs.

— Interdit ! grommela Clarmont en jetant un regard vers la loge du concierge dont les rideaux masquaient le judas.

Il avança sans bruit, sa serviette à la main.

— Interdit ! se répéta-t-il après avoir dépassé l’endroit dangereux. « Emplacement interdit aux nomades… »

Il ricana amèrement :

— Ou bien encore « Interdit aux vagabonds » !

Sa pensée s’orienta vaguement vers les petits écriteaux plantés au bord des pelouses, dans les jardins publics. Il mêla ensemble toutes ces interdictions et arriva, sans l’avoir cherché, à une image composite où il se voyait, lui, Paul Clarmont, grand, brun, yeux bleus, trente-deux ans – vêtu d’un costume marin à culotte courte, tirant par la bride un cheval attelé à une roulotte – et campant sur une pelouse située dans un immense vestibule d’immeuble. »

Extrait de : K. Steiner. « Syncope blanche. »

Sueurs par Kurt Steiner

Fiche de Sueurs

Titre : Sueurs
Auteur : Kurt Steiner
Date de parution : 1957
Editeur : Fleuve noir

Première page de Sueurs

« Nous étions en novembre. Le vent de la nuit plaquait aux vitres des paquets de pluie qui ressemblaient à des lambeaux d’écume arrachés à une mer lointaine.

L’hospitalité de mon ami Claude Desjardins était véritablement extraordinaire.

Il habitait, dans la vallée de Chevreuse, une maison déjà ancienne, où il rentrait solitaire, chaque soir, jouir d’un repos bien mérité.

Claude traitait d’importantes affaires à la Bourse. Je n’ai jamais été très au fait des questions financières, mais d’après ce que je connaissais de ses activités, je me l’imaginais assez bien dans les décors tumultueux du temple de la Fortune, brandissant des coupons de valeur, des actions, que sais-je… au milieu de cette meute d’hommes d’affaires si souvent représentés sur les gravures féroces du XIXe siècle.

Chez lui, tout respirait le confort, le silence, la douceur de vivre. Ce fut, pendant de longues années, une joie sans cesse renouvelée que de venir passer ici une soirée en célibataires résolus. Mon métier de journaliste, métier exigeant et frénétique, bousculait, hélas, le plus souvent nos rendez-vous ; nous n’en appréciions que davantage le plaisir de nous retrouver, livrés à nos chères vieilles manies. »

Extrait de : K. Steiner. « Sueurs. »