Étiquette : Fleuve noir

 

Des hommes, des hommes et encore des hommes par François Richard-Bessière

Fiche de Des hommes, des hommes et encore des hommes

Titre : Des hommes, des hommes et encore des hommes
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de Des hommes, des hommes et encore des hommes

« C’était une manœuvre insensée.

Le renversement des puissances pouvait provoquer l’explosion des générateurs encore miraculeusement intacts derrière leur blindage, mais c’était la seule tentative possible.

Rien ne pouvait empêcher un choc désormais inévitable. Une voix, dans les haut-parleurs, essaya de donner quelques ordres rapides, mais il était trop tard.

Un bruit épouvantable ébranla la structure du vaisseau cosmique et l’engin, après avoir lourdement rebondi, heurta de nouveau le sol avec violence.

Entraîné par l’élan, le monstre d’acier glissa encore pendant de longues secondes, puis se cabra une deuxième fois pour s’immobiliser en une ultime secousse.

David Marchal ne sut jamais combien dura son inconscience. Quelques secondes… plusieurs minutes… »

Extrait de : Richard-Bessière. « Des hommes, des hommes et encore des hommes. »

Déjà presque la fin par François Richard-Bessière

Fiche de Déjà presque la fin

Titre : Déjà presque la fin
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir

Première page de Déjà presque la fin

« Une lumière sale filtrait à travers un ciel gris. Perpétuellement gris. Et la ville elle-même était noyée dans une grisaille infinie laissant parfois apparaître les sommets arrondis de ses dômes d’observation lorsque le vent, plus violent que d’habitude, s’acharnait à disperser les nuées floconneuses qui stagnaient entre les hauts édifices.

Au printemps, toutefois (mais quelle valeur pouvait-on attacher à ce mot?), les nuées se diluaient à l’approche de midi, permettant ainsi au soleil de faire quelques brèves apparitions, et cela durait jusqu’à ce que les pluies d’août viennent à nouveau transformer la ville en un véritable bourbier.

Les nuages revenaient, le soleil se refondait dans la grisaille et c’était ainsi pendant de longs mois encore.

Rubi comptait les jours. Le printemps approchait. Bientôt le soleil réapparaîtrait et ce serait la Fête… la Fête de la Lumière et de la Renaissance. Il y aurait des danses, des mascarades, des jeux, des buvettes gratuites installées à tous les carrefours aux frais du gouvernement. »

Extrait de : Richard-Bessière. « Déjà presque la fin. »

Croisière dans le temps par François Richard-Bessière

Fiche de Croisière dans le temps

Titre : Croisière dans le temps
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1952
Editeur : Fleuve noir

Première page de Croisière dans le temps

« La pluie crépitait sans arrêt et ses mille petites lances semblaient rebondir sur le sol luisant. L’homme, après s’être abrité tant bien que mal sous une porte cochère, releva le col de son veston et sembla hésiter une fois encore sur la direction à prendre.

La nuit était tombée depuis déjà plus d’une heure, et la ruelle, où de très rares passants se hasardaient, ne pouvait que lui offrir une sécurité tout à fait relative.

Maintenant qu’il avait atteint Caracas, il devait à tout prix tenter de se rendre à Bogota, fixé comme but définitif de son voyage, ou plus exactement, de sa fuite précipitée.

Une angoisse sourde le tenaillait, lui nouait les entrailles au moindre bruit suspect, et le faisait haleter.

L’homme avait peur, d’une peur atroce et ridicule qui annihilait en lui tout réflexe.

Les regards qu’il jetait autour de lui faisaient penser à une bête traquée, et une envie folle de s’enfuir à toutes jambes s’emparait de lui chaque fois qu’un passant attardé et pressé passait tout près, sans même lui accorder la moindre attention. »

Extrait de : Richard-Bessière. « Croisière dans le temps. »

Concerto pour l’inconnu par François Richard-Bessière

Fiche de Concerto pour l’inconnu

Titre : Concerto pour l’inconnu (Opus 71)
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Concerto pour l’inconnu

« C’est la faute de Linda.
Non, bien sûr, elle n’est pour rien dans cette histoire, ni elle ni personne en ce monde.
C’est trop horrible…, trop épouvantable…
Je veux seulement parler de la décision que j’ai prise à la suite de notre rupture, décision qui m’a conduit dans cette grotte souterraine, pour un tête-à-tête d’une semaine avec moi-même.
Je m’appelle Arlen Scott et je suis biologiste. Mais la spéléologie fait aussi partie de mes vocations, et je puis dire que j’en connaissais toutes les joies bien avant d’avoir quitté Harvard avec mes poches bourrées de diplômes.
J’ai en effet effectué plusieurs descentes dans le Colorado, mais entre la spéléologie et moi, Linda était un obstacle, et j’ai dû y renoncer. »

Extrait de : Richard-Bessière. « Concerto pour l’inconnu. »

Chaos sur la génèse par François Richard-Bessière

Fiche de Chaos sur la génèse

Titre : Chaos sur la génèse
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir

Première page de Chaos sur la génèse

« Therry le Vengeur s’arrêta un instant dans le sentier sinueux qui bordait la Grande Falaise.

Il posa à ses pieds le « bortok » qu’il avait abattu au cours de la matinée et reprit son souffle.

Devant lui se profilait la Montagne Bleue dont la masse gigantesque paraissait soutenir le ciel. Tellement immense que le regard ne pouvait l’embrasser tout entière, avec ses pics et ses crêtes dentelées, ses plateaux arides sur lesquels la voûte céleste prenait directement appui.

Pour la misérable humanité qui vivait au pied du colosse, c’était une image de puissance, de force, d’équilibre et de respect.

La Montagne Bleue était la protection naturelle des Barbares, ou du moins de cette race de parias continuellement pourchassée par la Nouvelle Race. »

Extrait de : Richard-Bessière. « Chaos sur la Genèse. »

Ceux de demain par François Richard-Bessière

Fiche de Ceux de demain

Titre : Ceux de demain
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1959
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ceux de demain

« Cela se passait il y a… fort longtemps. Nul ne saurait en situer la date exacte, tellement tout cela est lointain.

Dans l’univers naissant, des forces vitales s’irradièrent de l’astre incandescent et jaillirent dans l’espace. Un flux continuel et palpitant d’une énergie mystérieuse, dévié par la polarisation, fonçant dans le vide, guidé par une force invincible, étrange, inconcevable, heurtant la surface de la Terre encore embrumée par une longue période de léthargie.

La Vie. La Vie avec ses nécessités organiques et ses aspirations divines. La Vie concentrée dans la première molécule, au fond d’une lagune, quelque part sur le globe, prête à emmagasiner l’énergie solaire vitale jusque dans ses moindres réticules. Vivre et assurer sa propre reproduction, sa préparation organique, son évolution matérielle et spirituelle bien au-delà de l’instinct et de l’inconscience originelle, exacerbant ses modulations mentales au point d’enfreindre les lois de la Création, analysant le monde extérieur, prête à affronter n’importe quelle situation, en dépit des abîmes inconcevables du Temps. Pauvre parcelle minérale à la structure amorphe, lancée dans cette Vie absurde et dénuée de sens dont elle venait de déclencher l’effroyable rouage. »

Extrait de : Richard-Bessière. « Ceux de demain. »

Cette lueur qui venait des ténèbres par François Richard-Bessière

Fiche de Cette lueur qui venait des ténèbres

Titre : Cette lueur qui venait des ténèbres
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1987
Editeur : Fleuve noir

Première page de Cette lueur qui venait des ténèbres

« Mardi 25 juillet 1967.

— Il y a encore une place à l’intérieur.

C’est sur cette phrase engageante du portier chamarré que les portes du « Time Club » s’ouvrent devant moi.

Un escalier de pierre s’enfonce vers une cave enfumée. Véritable trou d’ombre et de lumière, puant l’alcool et le tabac.

Des murmures confus… des silhouettes mouvantes… et une musique douce en stéréophonie débitée par quelques haut-parleurs invisibles.

En un mot, le décor habituel réservé à ce genre d’endroit. Et Dieu sait si je les connais !

Je ne sais pas pourquoi, mais, à ce moment-là, j’éprouve une furieuse envie de remonter, de regagner le terrain vague et de tout planter là, comme assailli par un sombre pressentiment. »

Extrait de : Richard-Bessière. « Cette Lueur qui venait des tenebres. »

Cadavres à tout faire par François Richard-Bessière

Fiche de Cadavres à tout faire

Titre : Cadavres à tout faire
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir

Première page de Cadavres à tout faire

« Où suis-je ? Hier encore j’étais… Mais était-ce vraiment hier? Ah! mon Dieu… que m’arrive-t-il ?

Gerda tremblait au plus profond de lui-même. Il avait peur. Il résista à la tentation de panique. De toute façon, cela ne servirait à rien puisqu’il ne pouvait bouger. Il décida d’essayer de mettre un peu d’ordre dans ses idées. Il y avait certainement une logique à tout cela.

Voyons… voyons, essayons de raisonner… Qu’avait-il bien pu se passer? Ah oui, la maison, la cave et l’armoire métallique… Et c’est au moment où… Oui, cette armoire, son père la lui avait interdite… Il se souvenait de son père…  »

Extrait de : Richard-Bessière. « Cadavre à tout faire.  »

Alerte en galaxie par François Richard-Bessière

Fiche de Alerte en galaxie

Titre : Alerte en galaxie
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir

Première page de Alerte en galaxie

« Lorsque le cybernéticien Jim Carter entra dans le réfectoire, ses compagnons étaient déjà rassemblés et chacun avait repris ses petites occupations du soir.

On lisait, on buvait, on fumait, on bavardait et on jouait aussi au poker. C’était comme ça chaque soir, dans la petite base spatiale de Xenon, petit astéroïde miniature perdu dans le vide aux suprêmes limites du système solaire.

Monde stérile, insignifiant, boulet capricieux qui fonçait aveuglément dans les profondeurs de l’espace, tel était Xenon, le seul refuge de la Mission Duncan pour les trois cent cinquante jours qui lui restaient encore avant de regagner la bonne vieille Terre patrie.

Carter, une fois de plus, regarda par la grande baie vitrée d’aciéroplastex qui bordait le réfectoire.

Il n’aperçut que des montagnes de glace dentelées, scintillantes sous la froide lumière blanche du soleil lointain. »

Extrait de : Richard-Bessière. « Alerte en galaxie. »

1973… et la suite par François Richard-Bessière

Fiche de 1973… et la suite

Titre : 1973… et la suite
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de 1973… et la suite

« Si vous ne croyez pas à mon histoire, alors il est préférable que vous refermiez ce livre à la première page.

Pourtant, je vous jure que je n’ai rien exagéré tout au long de cette histoire qui me poursuit encore au bout de cent ans.

En somme, pour moi, elle ne finira jamais car c’est une question de temps, d’espace et de lieu, et l’on ne renverse pas le temps comme une crème dans un plat.

Eh ! oui, le temps, c’est le temps… Et celui qui vous dira qu’on peut revenir dans le passé n’est qu’un petit plaisantin ou un rêveur du genre Wells. Je n’en veux nullement à Wells, sa « machine à remonter le temps » m’a beaucoup amusé dans ma jeunesse, mais la fiction romanesque ne semble avoir d’autre but que d’apporter de faux espoirs dans l’esprit d’un homme comme moi. »

Extrait de : Richard-Bessière. « 1973… Et la suite. »