Étiquette : Fradier

 

La trilogie du béton par J. G. Ballard

Fiche de La trilogie du béton

Titre : La trilogie du béton – intégrale
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 2015
Traduction : R. Louit, G. Fradier
Editeur : Gallimard

Sommaire de La trilogie du béton

  • Crash !
  • L’île de béton
  • I. G. H.

Première page de Crash !

« Vaughan est mort hier dans son dernier accident. Le temps que dura notre amitié, il avait répété sa mort en de multiples collisions, mais celle-là fut la seule vraie. Lancée vers la limousine de l’actrice, sa voiture a franchi le garde-corps du toboggan de l’aéroport de Londres et plongé à travers le toit d’un car rempli de voyageurs. Les corps broyés en grappes des touristes, comme une hémorragie du soleil, étaient toujours plaqués sur les sièges de vinyle lorsque je me suis frayé un chemin parmi les techniciens de la police, une heure plus tard. Cramponnée au bras de son chauffeur, l’actrice Elizabeth Taylor, avec qui Vaughan avait depuis tant de mois rêvé de mourir, se tenait à l’écart sous les feux tournants de l’ambulance. Quand je me suis penché au-dessus de Vaughan, elle a porté une main gantée à sa gorge.
Voyait-elle, dans la position du corps, la formule de mort que Vaughan avait conçue pour elle ? Les dernières semaines de sa vie, Vaughan ne pensait qu’à la mort de l’actrice, à ce sacre des blessures qu’il avait mis en scène avec la dévotion d’un chef du protocole. »

Extrait de : J. G. Ballard. « La trilogie de béton : Crash, L’île de béton, I.G.H. »

L’île de béton par J. G. Ballard

Fiche de L’île de béton

Titre : L’île de béton (Tome 2 sur 3 – Béton)
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1973
Traduction : G. Fradier
Editeur : Le livre de poche

Première page de L’île de béton

« Le 22 avril 1973, peu après trois heures de l’après-midi un architecte nommé Robert Maitland, âgé de trente-cinq ans, roulait vers la sortie de l’échangeur de l’ouest, à la périphérie de Londres. À six cents mètres du raccordement au nouveau tronçon de l’autoroute M4, alors que la Jaguar avait dépassé la vitesse limitée à 110 kilomètres-heure, le pneu de la roue avant droite éclata. Maitland crut que l’explosion, répercutée par le parapet de ciment, se produisait dans son crâne. Il eut encore quelques secondes pour s’agripper au volant, étourdi du coup qu’il avait reçu en cognant de la tête contre le chrome de la portière. La voiture zigzaguait sur toute la largeur des voies désertes, ses mains couraient sur le volant, secouées comme des bras de pantin. Le pneu en loques dessinait des diagonales noires sur les bandes de guidage qui suivaient la longue courbe du talus de l’autoroute. »

Extrait de : J. G. Ballard. « L’Île de béton – Béton. »