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Lune de miel en enfer par F. Brown
Fiche de Lune de miel en enfer
Titre : Lune de miel en enfer
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1958
Traduction : J. Sendy
Editeur : Gallimard
Sommaire de Lune de miel en enfer
- Lune de miel en enfer
- Il ne faut pas pousser grand-mère
- Intraduisible
- Un homme de qualité
- Millenium
- Le dôme
- Du sang
- Galerie de glaces
- Expérience
- Le dernier martien
- En sentinelle
- Une souris
- Cela va de soi
- Vaudou
- « Arène »
- Entrée interdite
- La première machine à temps
- Et les dieux rirent
- L’arme
- Un mot de direction
- Bruissement d’ailes
- Imaginons
Première page de Lune de miel en enfer
« Le 16 septembre 1962, sur Terre tout se passait à peu près comme à l’accoutumée, sauf que cela allait un peu plus mal qu’à l’accoutumée. Après des alternances de chaud et de froid, la guerre froide entre les États-Unis et le Bloc Oriental (Russie, Chine et satellites) tendait vers le point de chaleur maximum, celui où la guerre – la guerre chaude – apparaissait non seulement inévitable mais parfaitement imminente.
La course à la Lune était à la base de tout. Les deux camps avaient déposé chacun quelques hommes sur la Lune, dont tous deux revendiquaient le territoire. Des deux côtés l’on s’était aperçu que les fusées envoyées de la Terre étaient insuffisantes pour assurer l’établissement d’une base fixe, et aussi que sans l’établissement d’une base permanente et puissante il n’était pas question d’établir la souveraineté de l’une ou l’autre nation (pour la commodité du récit, nous appellerons « nation » le Bloc Oriental, bien que telle ne soit pas vraiment la réalité). Les deux nations donc hâtaient la construction d’une station-relais dans l’espace, appelée à graviter autour de la Terre. »
Extrait de : F. Brown. « Lune de miel en enfer. »
La belle et la bête par F. Brown
Fiche de La belle et la bête
Titre : La belle et la bête
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1949
Traduction : C. Grégoire
Editeur : Gallimard
Première page de La belle et la bête
« On ne peut jamais prévoir à quelles extrémités se livrera un Irlandais saoul. On peut faire un pari, comme ça, au hasard. On peut même faire un tas de paris.
Et on peut les aligner par ordre de probabilité. Exemple – en commençant par les plus simples : Il ira s’envoyer un nouveau whisky, se bagarrer, faire un discours, sauter dans un train… Ou bien encore, il achètera de la peinture verte, abattra un arbre, dansera la danse du ventre, chantera le God Save The King, chipera une clarinette… On peut imaginer des hypothèses de plus en plus invraisemblables, jusqu’à ce que l’on arrive à la plus invraisemblable de toutes : il pourra prendre une résolution et s’y tenir.
Je sais que la chose semble incroyable : mais elle est cependant arrivée à un type de Chicago nommé Sweeney. Il a pris, un jour, une résolution, et il a dû patauger dans le sang et le café noir pour la tenir, mais il l’a tenue. Peut-être, de l’avis de certaines gens, ladite résolution n’était-elle pas excellente, mais ceci est une autre histoire. Sweeney a suivi cette résolution : le fait est là, et c’est le principal. »
Extrait de : F. Brown. « La belle et la bête. »
L’univers en folie par F. Brown
Fiche de L’univers en folie
Titre : L’univers en folie
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1949
Traduction : J. Rosenthal, T. Day
Editeur : Gallimard
Première page de L’univers en folie
« Et il y eut un grand éclair…
Le premier lancement de fusée vers la Lune eut lieu en 1954 et se solda par un échec. Sans doute à cause d’un défaut de conception, la fusée retomba sur la Terre, tuant une douzaine de personnes. Afin de rendre possible l’observation de son arrivée sur la Lune depuis la surface de la Terre, la fusée était munie, non pas d’une charge explosive mais d’un accumulateur Burton capable de fonctionner tout au long du voyage à travers l’espace, et d’y accumuler »
« un formidable potentiel électrique qui, au contact du sol lunaire, devait se décharger en produisant un éclair plusieurs milliers de fois plus brillant que celui de la foudre, d’une force destructrice plusieurs milliers de fois supérieure.
Par bonheur, la fusée retomba dans une zone faiblement peuplée des monts Catskill, dans la propriété d’un magnat de la presse. Celui-ci, sa femme, deux invités et huit domestiques furent tués par la décharge électrique qui anéantit totalement la maison et abattit les arbres dans un périmètre de quatre cents mètres. Onze corps seulement furent retrouvés. On supposa alors qu’un des deux invités, un journaliste, se trouvait si près du centre de la déflagration que son corps fut complètement désintégré. »
Extrait de : F. Brown. « L’univers en folie. »
Ca ne se refuse pas par F. Brown
Fiche de Ca ne se refuse pas
Titre : Ca ne se refuse pas
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1963
Traduction : J. Rosenthal
Editeur : Gallimard
Première page de Ca ne se refuse pas
« 17 heures
Il avait un nom, mais personne ne le connaissait. Tout le monde l’appelait le monstre, depuis son second meurtre, il y avait deux mois de cela. Au début, on l’avait désigné de diverses façons : “Le tueur qui viole ses victimes”, “le fou criminel”, etc. Pour simplifier, c’était devenu le Monstre, et la police, qui avait pourtant remué ciel et terre pour lui trouver un nom comme Peter Jones ou Robert Smith, et l’appréhender avant qu’il ne frappe encore, l’appelait comme ça aussi.
Et voilà que ce soir l’Envie le reprenait. L’envie de violer et de tuer une femme.
Tapi dans le couloir d’un immeuble, devant une porte, il fermait et ouvrait spasmodiquement les mains sous l’effet de la tension nerveuse. Des mains d’une force redoutable, des mains d’étrangleur qui avaient déjà tué une fois et qui, si tout se passait bien, allaient tuer encore. Il se força à garder les doigts immobiles. Bien sûr, ici, en ce moment, ça n’avait pas d’importance. Personne ne l’observait. Mais ça devenait un tic dont il devait se défaire. Un jour, il s’oublierait en public, et les gens se poseraient des questions. Des questions qui en amèneraient d’autres, en chaîne ; car dans cette ville maintenant tout le monde guettait son voisin, avec méfiance, à l’affût de petits indices comme celui-là. »
Extrait de : F. Brown. « Ça ne se refuse pas. »
Les fantômes de Saigon par J. M. Roberts
Fiche de Les fantômes de Saigon
Titre : Les fantômes de Saigon
Auteur : J. M. Roberts
Date de parution : 1995
Traduction : F. Lefebvre
Editeur : Gallimard
Première page de Les fantômes de Saigon
« La lettre était dans ma boîte ce matin-là, épaisse et consistante par rapport au reste du courrier. J’ai posé le paquet sur une table et j’ai mis dix bonnes secondes pour le trier, puis j’ai tout jeté à la poubelle, sauf la lettre.
Le papier de l’enveloppe était épais et crémeux, visiblement cher. Dans le coin supérieur gauche, « Queen Productions » était imprimé à l’encre rouge sombre, avec une adresse à Hollywood. À côté, il y avait le logo de la société : une couronne stylisée. En la regardant d’assez près, on s’apercevait que la couronne était découpée dans de la pellicule photo. L’ensemble puait la richesse et le succès, et c’était l’effet recherché. Pas mal pour un gars qui avait l’habitude de me taper l’argent de ses cigarettes. »
Extrait de : J. M. Roberts. « Les fantômes de Saigon. »
Sixième colonne par R. A. Heinlein
Fiche de Sixième colonne
Titre : Sixième colonne
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1949
Traduction : B. Endrèbe, C. Pigeon
Editeur : Gallimard
Première page de Sixième colonne
« Bon dieu, mais qu’est-ce qui se passe ici ? tonna Whitey Ardmore.
Les hommes ignorèrent sa question comme ils avaient ignoré son arrivée. Celui qui était installé devant la télévision dit :
— Taisez-vous ! On écoute.
Il monta le son. La voix du présentateur retentit : “…Washington a été complètement détruite avant que le gouvernement ait pu s’enfuir. Avec Manhattan en ruines, cela ne laisse aucun…”
Le poste émit un clic quand ils l’éteignirent.
— Voilà ! dit l’homme qui se tenait près de l’appareil. Les États-Unis sont liquidés. (Puis il ajouta 🙂 Quelqu’un a une cigarette ?
Comme personne ne lui répondait, il se fraya un passage entre les hommes assemblés devant la télévision, pour fouiller les poches d’une douzaine de corps effondrés près d’une table. Ce n’était pas très facile, car la rigidité cadavérique s’était déjà manifestée, mais il finit par trouver un paquet à moitié vide. Il prit une cigarette et l’alluma. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Sixième colonne. »
Révolte sur la Lune par R. A. Heinlein
Fiche de Révolte sur la Lune
Titre : Révolte sur la Lune
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1966
Traduction : J. de Tersac, N. Fischer
Editeur : Gallimard
Première page de Révolte sur la Lune
« J’ai lu dans la Lunaïa Pravda que le Conseil Municipal de Luna City a adopté en première lecture un décret prévoyant la vérification, l’octroi de patentes, l’inspection (et la taxation) des distributeurs automatiques de comestibles fonctionnant sur le territoire de la municipalité. J’ai noté aussi que, cette nuit, doit se tenir une réunion publique destinée à organiser les assises des « Fils de la Révolution ».
Mon vieux m’a appris deux choses : « Mêle-toi de tes oignons » et « Coupe toujours les cartes ». La politique ne m’a jamais tenté. Mais ce lundi 13 mai 2075 je suis allé dans la salle des ordinateurs du Complexe de l’Autorité Lunaire, rendre visite à Mike, l’ordinateur en chef, tandis que les autres machines bavardaient tout bas entre elles. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Révolte sur la lune. »
Marionnettes humaines par R. A. Heinlein
Fiche de Marionnettes humaines
Titre : Marionnettes humaines
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1951
Traduction : A. Glatigny
Editeur : Gallimard
Première page de Marionnettes humaines
« Étaient-ils vraiment doués d’intelligence ? D’une intelligence personnelle, tout au moins ? Je n’en sais rien. Je ne sais pas non plus si nous pourrons jamais arriver à le déterminer.
Ce que je puis dire c’est que, s’ils ne l’étaient pas, j’espère ne jamais voir le jour où nous devrons entrer en lutte contre des êtres similaires qui, eux, le seraient ! Je connais d’avance les perdants : moi, vous, bref, ceux que l’on appelle les humains.
En ce qui me concerne, l’aventure a commencé (trop tôt à mon gré !) le matin du 12 juillet 2007. Mon téléphone s’était mis à vibrer à m’en arracher la peau du crâne. Il faut dire que les téléphones dont on se sert à la Section ne sont pas d’un modèle standard : l’audiorelais est inséré chirurgicalement sous la peau derrière l’oreille gauche, les os jouant le rôle de conducteurs. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Marionnettes humaines. »
En route pour la gloire par R. A. Heinlein
Fiche de En route pour la gloire
Titre : En route pour la gloire
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1963
Traduction : J. de Tersac
Editeur : Gallimard
Première page de En route pour la gloire
« Je connais un endroit où il n’y a pas de brouillard, pas de problèmes de stationnement et pas de surpopulation… pas de guerre froide, pas de bombes à hydrogène et pas de publicité à la télévision… pas de conférence au sommet, pas d’aide aux pays étrangers, pas d’impôts indirects, et pas d’impôt sur le revenu. Il y règne le climat que prétendent avoir la Floride et la Californie (mais qu’aucune de ces deux régions ne possède vraiment), le pays est aimable, les habitants y sont amicaux et hospitaliers à l’égard des étrangers, les femmes y sont magnifiques et étonnamment soucieuses de plaire…
Je pourrais y retourner. Je pourrais…
Cela se passait pendant une de ces années d’élection, avec les campagnes habituelles (quoi que vous puissiez faire, moi, je suis capable de faire mieux), sur un bruit de fond de spoutniks lançant dans l’espace leurs bip-bip. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « En route pour la gloire. »
Double étoile par R. A. Heinlein
Fiche de Double étoile
Titre : Double étoile
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1956
Traduction : M. Chrestien
Editeur : Gallimard
Première page de Double étoile
« Si quelqu’un fait son entrée, vêtu comme un cul-terreux et qu’il se conduit comme si la maison lui appartenait, pas de doute, c’est un astronavigateur. Obligatoire ! Le métier fait croire qu’on est le maître de la création. Et quand un « navigateur » pose le pied sur le plancher des vaches, c’est comme s’il venait en visite chez des paysans. Pour ce qui est du manque d’élégance, l’homme qui passe le plus clair de son temps habillé d’un uniforme, qui est plus habitué aux profondeurs de l’espace qu’à celles de la civilisation, ne peut pas être bien mis. Il est la proie rêvée de ces prétendus tailleurs qui champignonnent autour des astroports, toujours en train de vous proposer des « tenues de sol ». »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Double étoile. »