Étiquette : Goullet

 

ZeroS par P. Watts

Fiche de ZeroS

Titre : ZeroS
Auteur : Peter Watts
Date de parution : 2018
Traduction : G. Goullet
Editeur : Bélial

Première page de ZeroS

« Asante part en hurlant. L’enfer est une chambre de réverbération pleine de cris, d’eau de mer et de chocs métalliques. Des ombres monstrueuses passent sur les cloisons, de la lumière verte ondule et s’entrecroise sur la moindre surface. Telles des créatures qui surgissent d’un lagon brillant, les Sāhilites émergent du puits central en ouvrant le feu : le milieu du corps de Rashida explose en une brume sombre, sa moitié supérieure tombe sur le pont. Kito est toujours en train de se traîner vers le fusil à harpon sur le séchoir… comme si un vieil outil de pêche pouvait repousser ces monstres avec leurs flingues, leur air comprimé et leurs petites cartouches qui s’enfoncent loin dans votre chair avant de vous montrer l’effet sur vos intestins de la libération de cinq cents atmosphères.

Asante a moins que ça. Il n’a que ses poings.

Il s’en sert. Se jette sur la Sāhilite la plus proche au moment où elle braque son arme sur Kito, frappe frénétiquement alors que le pont gémit, se dérobe et s’incline. »

Extrait de : P. Watts. « ZeroS. »

Eriophora par P. Watts

Fiche de Eriophora

Titre : Eriophora
Auteur : Peter Watts
Date de parution : 2018
Traduction : G. Goullet
Editeur : Bélial

Première page de Eriophora

« Au début de notre voyage, je m’amusais à chacun de mes dégels à calculer la distance qu’on avait parcourue jusque-là, puis je regardais à quelle époque ça correspondrait si l’Eriophora était une machine à voyager dans le temps, si nous remontions l’histoire au lieu de nous enfoncer dans le cosmos. Oh, regarde : le temps d’atteindre notre premier chantier et nous voilà revenus à la Révolution industrielle. Deux chantiers nous ont emmenés à l’âge d’or de l’Islam, sept à la dynastie Shang.

J’essayais sans doute ainsi de conserver une sorte de lien, de mesurer cette entreprise vraiment immortelle sur une échelle perceptible viscéralement par la viande. Sauf que ça n’a pas marché. Bien au contraire : vouloir ne serait-ce qu’essayer de circonscrire la Diaspora dans les pitoyables limites de l’histoire terrestre a fini par m’apparaître complètement absurde et orgueilleux. »

Extrait de : P. Watts. « Eriophora. »

Au-delà du gouffre par P. Watts

Fiche de Au-delà du gouffre

Titre : Au-delà du gouffre
Auteur : Peter Watts
Date de parution : 2015
Traduction : G. Goullet
Editeur : Bélial

Sommaire de Au-delà du gouffre

  • Les choses
  • Le Malak
  • Ambassadeur
  • Nimbus
  • Le second avènement de Jasmine Fitzegerald
  • L’île
  • Eclat
  • Géantes
  • Un mot pour les païens
  • Chair faite parole
  • Les yeux de Dieu
  • Hillcrest contre Velikovski
  • Ephémère
  • Le colonel
  • Une niche
  • Maison

Première page de Les choses

« Là, je suis Blair. Je m’échappe par l’arrière tandis que le monde entre par l’avant.

Là, je suis Copper. Je me lève d’entre les morts.

Là, je suis Childs. Je garde l’entrée principale.

Les noms n’ont pas d’importance. Ce sont des symboles, rien de plus ; toutes les biomasses sont interchangeables. Ce qui importe, c’est qu’elles sont tout ce qui subsiste de moi. Le monde a brûlé tout le reste.

Je me vois par la fenêtre qui avance à grandes enjambées dans la tempête, étant Blair. MacReady m’a dit de brûler Blair s’il revient tout seul, mais MacReady pense toujours que je suis l’un de lui : non, je parais Blair et je suis à la porte. Là, je suis Childs, et je me fais entrer. Je partage une brève communion, des vrilles se tordent à partir de mes visages et s’entremêlent : je suis BlairChilds échangeant des nouvelles du monde. »

Extrait de : P. Watts. « Au-delà du gouffre. »

Echopraxie par P. Watts

Fiche de Echopraxie

Titre : Echopraxie (Tome 2 sur 2 – Vision aveugle)
Auteur : Peter Watts
Date de parution : 2014
Traduction : G. Goullet
Editeur : Fleuve noir

Première page de Echopraxie

« Une pièce blanche, vierge d’ombre et de topographie. Aucun angle : c’est une condition indispensable. Aucun coin ni aucune intrusion mobilière, aucun éclairage directionnel, aucune géométrie de lumière et d’ombre dont l’intersection, vue d’un endroit quelconque de la pièce, pourrait évoquer le Signe de Croix. Les parois, ou plutôt la paroi consistait en une seule surface incurvée légèrement bioluminescente, une enceinte sphéroïde aplanie à contrecœur à la base par égard pour la convention bipède. C’était un utérus géant de trois mètres de diamètre, avec même quelque chose qui pleurnichait en chien de fusil par terre.

Un utérus dont tout le sang était à l’extérieur.

Elle s’appelait Sachita Bhar et tout ce sang était aussi dans sa tête. »

Extrait de : P. Watts. « Échopraxie – Vision aveugle. »

Vision aveugle par P. Watts

Fiche de Vision aveugle

Titre : Vision aveugle (Tome 1 sur 2 – Vision aveugle)
Auteur : Peter Watts
Date de parution : 2006
Traduction : G. Goullet
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vision aveugle

« Imaginez que vous êtes Siri Keeton.
Vous vous réveillez dans une résurrection atrocement douloureuse, cherchant votre souffle après une apnée du sommeil record de cent quarante jours. Vous sentez votre sang, épaissi par la dobutamine et la leu-enképhaline, se frayer un chemin dans des artères racornies par des mois d’inactivité. Le corps enfle en incréments douloureux : les vaisseaux sanguins se dilatent, la chair se détache de la chair, les côtes craquent dans vos oreilles à cause d’une soudaine et inhabituelle flexion. Vos articulations se sont grippées à force de ne pas servir. Vous êtes un homme-bâton, figé en une perverse rigor vitae.
Vous hurleriez, si vous aviez assez de souffle. »

Extrait de : P. Watts. « Vision aveugle – Vision aveugle. »

Béhémoth par P. Watts

Fiche de Béhémoth

Titre : Béhémoth (Tome 3 sur 3 – Rifteurs)
Auteur : Peter Watts
Date de parution : 2003
Traduction : G. Goullet
Editeur : Fleuve noir

Première page de Béhémoth

« Quand on a perdu ses yeux, avait entendu dire Achille Desjardins, on les récupère dans ses rêves.
Cela n’arrivait pas qu’aux aveugles : n’importe qui de diminué par la vie se rêvait complet. Les quadruples amputés couraient et jouaient au football, les sourds entendaient des symphonies, les cœurs brisés aimaient à nouveau. L’esprit avait sa propre inertie ; il avait tellement pris l’habitude d’un certain rôle au cours de toutes ces années qu’il rechignait à abandonner l’ancien paradigme.
Il finissait par le faire, bien entendu. Les visions radieuses disparaissaient, la musique cessait, le flux sensoriel imaginaire se réduisait à quelque chose de plus adapté à des orbites vides et des cochlées dévastées. Mais cela prenait des années, des décennies… au cours desquelles l’esprit se torturait nuit après nuit avec le souvenir de ce qu’il avait perdu. »

Extrait de : P. Watts. « Béhémoth – Rifteurs. »

Rifteurs par P. Watts

Fiche de Rifteurs

Titre : Rifteurs (Tome 2 sur 3 – Rifteurs)
Auteur : Peter Watts
Date de parution : 2001
Traduction : G. Goullet
Editeur : Fleuve noir

Première page de Rifteurs

« Le lendemain du jour où Patricia Rowan sauva le monde, une partie de sa conscience se retourna contre elle à cause d’un dénommé Elias Murphy.
Elle n’avait pas vraiment besoin d’un retour de bâton supplémentaire. Ses lentilles tactiques ne cessaient déjà de lui montrer morts et dégâts, en nombres bien trop vagues pour qu’on puisse parler d’estimations. Cela faisait seulement seize heures : les ordres de grandeur eux-mêmes n’étaient guère que de simples suppositions. Les machines continuaient malgré tout à essayer de préciser les pertes, tant de millions de vies, tant de milliards de dollars, comme si quantifier l’apocalypse la rendait anodine.
Ça pourrait marcher, d’ailleurs ! se dit-elle. 
Les monstres les plus effrayants se débrouillaient toujours pour disparaître juste avant qu’on allume la lumière. »

Extrait de : P. Watts. « Rifteurs – Rifteurs. »

Starfish par P. Watts

Fiche de Starfish

Titre : Starfish (Tome 1 sur 3 – Rifteurs)
Auteur : Peter Watts
Date de parution : 1999
Traduction : G. Goullet
Editeur : Fleuve noir

Première page de Starfish

« L’abysse devrait vous clouer le bec.

Le soleil n’a pas touché ces eaux depuis un million d’années. Les atmosphères s’y accumulent par centaines, les fosses pourraient avaler douze Everest sans le moindre rot. On dit que la vie elle-même a commencé au fond des océans. Possible. Sa naissance n’a pas dû être facile, à voir ce qu’il en reste… des créatures monstrueuses, aux formes cauchemardesques façonnées par la pression, l’absence de lumière et les famines chroniques.

Même à cet endroit, l’intérieur de la coque, l’abysse vous pèse dessus comme la voûte d’une cathédrale. Ce n’est pas un endroit où on braille conneries et futilités. Si tant est qu’on parle, on le fait sans élever la voix. Mais ces touristes-là semblent tout bonnement n’en avoir rien à foutre. »

Extrait de : P. Watts. « Starfish – Rifteurs. »

Voisins d’ailleurs par C. D. Simak

Fiche de Voisins d’ailleurs

Titre : Voisins d’ailleurs
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 2009
Traduction : P.-P. Durastanti, P. J. Izabelle, O. Girard, M. Lederer, G. Goullet
Editeur : Bélial

Sommaire de Voisins d’ailleurs

  • La maternelle
  • Le bidule
  • Le voisin
  • Un Van Gogh de l’ère spatiale
  • La fin des maux
  • Le cylindre dans le bosquet de bouleaux
  • La photographie de Marathon
  • La grotte des cerfs qui dansent
  • Le puits siffleur

Première page de La maternelle

« IL PARTIT SE promener au petit matin, avant le lever du soleil. Il dépassa la vieille étable à l’abandon qui tombait en ruines, traversa le ruisseau et gravit le pré en pente où on s’enfonçait jusqu’à la cheville dans l’herbe et les fleurs d’été. Le monde était humide de rosée et la fraîcheur de la nuit s’attardait dans l’air.
Il sortait ainsi à l’aube parce qu’il n’avait peut-être plus guère de matins en réserve ; à tout moment, la souffrance risquait bien de le terrasser. Mais il était prêt – cela faisait longtemps qu’il se préparait.
Il allait d’un pas tranquille. Chaque balade pouvait être la dernière et il entendait en profiter, sans rien perdre des roses des prés aux joues striées de larmes de rosée ni des matines des oiseaux dans les buissons qui bordaient les fossés. »

Extrait de : C. D. Simak. « Voisins d’ailleurs. »

La trilogie divine par P. K. Dick

Fiche de La trilogie divine

Titre : La trilogie divine
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 2002
Traduction : R. Louit, A. Dorémieux, G. Goullet
Editeur : Denoël

Sommaire de La trilogie divine

  • SIVA
  • L’invasion divine
  • La transmigration de Timothy Archer

Première page de SIVA

« La dépression nerveuse de Horselover Fat commença le jour où Gloria lui téléphona pour savoir s’il avait du Nembutal. Il lui demanda pourquoi elle en voulait et elle répon- dit qu’elle avait l’intention de se tuer. Elle appelait tous les gens qu’elle connaissait. Elle avait déjà trouvé cinquante comprimés, mais il lui en fallait encore trente ou quarante, par mesure de précaution.
Horselover Fat conclut aussitôt que c’était sa manière à elle d’appeler au secours. Fat vivait depuis des années dans l’illusion qu’il pouvait aider les gens. Son psychiatre lui avait dit un jour qu’il irait mieux en arrêtant deux choses : la dope (il en prenait toujours) et essayer d’aider les gens (il continuait à essayer).
Or il n’avait pas de Nembutal. Ni aucun somnifère. Il ne prenait jamais de somnifère, mais des amphés. »

Extrait de : P. K. Dick. « La Trilogie divine. »