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Les animaux de justice par Albert Higon

Fiche de Les animaux de justice
Titre : Les animaux de justice
Auteur : Albert Higon
Date de parution : 1976
Editeur : J’ai lu
Première page de Les animaux de justice
« On eût dit qu’une grande lame brillante découpait l’espace en tranches horizontales, entre ciel et terre, une fois toutes les cinq ou six secondes. Alain Gorda scrutait l’horizon, les yeux plissés et les sourcils froncés, car la luminosité du couchant était encore très forte. Il se retourna vers Igor et Agnès qui se tenaient un peu en retrait, au sommet de la butte rocheuse choisie d’un commun accord comme poste d’observation.
— Eh bien, quoi ? dit-il. C’est un orage qui monte.
Igor Vincent promena sa main musclée sur sa nuque rouge, épaisse, ruisselante de sueur.
— Je n’ai jamais vu d’éclairs de cette sorte. Cette lueur est plus large et plus pâle qu’un éclair.
— Alors, c’est un effet d’optique dû à la chaleur, dit Alain.
Agnès leva la main, fit voler ses longs cheveux blonds sur son épaule nue.
— Tu dis n’importe quoi ! La chaleur est tombée depuis longtemps. D’ailleurs, la journée a été à peine tiède… Regarde ! »
Extrait de : A. Higon. « Les Animaux De Justice. »
Paradoxe perdu par F. Brown

Fiche de Paradoxe perdu
Titre : Paradoxe perdu
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1973
Traduction : J. Sendy
Editeur : J’ai lu
Sommaire de Paradoxe perdu
- Paradoxe perdu
- Spectacle de marionnettes
- Le dernier train
- Il ne s’est rien passé
- Obéissance
- Monsieur dix pour cent
- Aélurophobe
- Sirius et pas-coutume
- Deux poids, deux mesures
- Schéma de principe
- Politesse
- Les ondulats
- Dieu
- Marguerites
Première page de Paradoxe perdu
« La grosse mouche bleue avait réussi à s’infiltrer à travers la moustiquaire, et bourdonnait en cercles monotones au plafond de la classe. Le Pr Dolohan bourdonnait aussi, déroulant sur l’estrade les cercles monotones de la Logique. Au dernier rang, Shorty McCabe passait de l’un à l’autre de ces spectacles, et finit par opter pour la mouche bleue, nettement plus douée.
— Le négatif absolu, dit le professeur, n’est pas à proprement parler absolument négatif. C’est là une contradiction, mais purement apparente : inverser l’ordre des facteurs confère en effet à chacun une connotation différente. En conséquence…
Shorty McCabe soupira sans bruit, suivit des yeux le vol de la mouche bleue, déplora de ne pas savoir voler ainsi en rond, de ne pas savoir produire ce bourdonnement à réchauffer un cœur transi. Si on considère le rapport poids/décibels, le »
Extrait de : F. Brown. « Paradoxe perdu. »
La nuit du Jabberwock par F. Brown

Fiche de La nuit du Jabberwock
Titre : La nuit du Jabberwock
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1951
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : J’ai lu
Première page de La nuit du Jabberwock
« Dans mon rêve, j’étais debout au milieu d’Oak Street, par une nuit noire. Les réverbères étaient éteints ; seul un clair de lune pâle scintillait sur l’énorme épée que je faisais tournoyer au-dessus de ma tête tandis que le Jabberwock rampait vers moi. Il se traînait sur le pavé, agitant ses ailes et bandant ses muscles pour l’assaut final ; ses serres griffaient la pierre en crépitant comme le clavier d’une linotype. Alors, à ma stupéfaction, il parla :
— Doc ! Eh ! Doc ! Réveillez-vous.
Une main – pas celle d’un Jabberwock – me secouait par l’épaule.
Et c’était le crépuscule au lieu de la nuit noire et j’étais assis dans le fauteuil à pivot devant mon vieux bureau, levant les yeux vers Pete, qui me regardait en riant. »
Extrait de : F. Brown. « La nuit du Jabberwock. »
La planète oubliée par Murray Leinster

Fiche de La planète oubliée
Titre : La planète oubliée
Auteur : Murray Leinster
Date de parution : 1954
Traduction : M. Averlant
Editeur : J’ai lu
Première page de La planète oubliée
« Le navire de prospection spatiale Téthys fut le premier astronef à se poser sur la planète sans nom. C’était une planète admirable à bien des égards. Elle possédait des océans nombreux que le soleil tout proche chauffait si généreusement qu’un perpétuel écran de nuages les cachait à la vue – comme il cachait la plus grande partie du sol. Il y avait des montagnes et des continents, des îles et des hauts plateaux. Il y avait le jour et la nuit, le vent et la pluie. La température moyenne se situait dans les limites auxquelles les êtres humains pouvaient aisément s’adapter. Le climat était plutôt tropical, mais pas désagréable.
Seulement il n’existait aucune vie sur la planète sans nom.
Aucun animal ne rôdait sur ses continents. Aucune végétation ne poussait sur ses roches. Aucune bactérie, même, ne luttait avec ses pierres pour les transformer en poussière. »
Extrait de : M. Leinster. « La planète oubliée. »
La ruche terrestre par S. Perry

Fiche de La ruche terrestre
Titre : La ruche terrestre (Aliens)
Auteur : S. Perry
Date de parution : 1992
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu
Première page de La ruche terrestre
« En dépit de son épaisse combinaison, Billie sentait la morsure du froid. Certes, elles avaient sorti du tracteur derrière lequel elles s’abritaient un radiateur portable qu’elles avaient poussé au maximum – leur feu de camp, comme elles disaient –, mais c’était nettement insuffisant. De toute façon, qu’auraient-elles pu faire de plus ? Il n’y avait pas de bois sur cette planète. Et, même s’il y en avait eu, elles ne l’auraient certainement pas brûlé, car sur Ferro le bois valait plus cher que le platine.
Le vent glacé hurlait comme une bête malade en matraquant les flancs du tracteur ; des mugissements qui se muaient en sifflements quand il s’engouffrait dans les traces étroites et profondes laissées par les chenilles. »
Extrait de : S. Perry. « Aliens – La ruche terrestre. »
Vendredi par R. A. Heinlein

Fiche de Vendredi
Titre : Vendredi
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1982
Traduction : L. Maillet
Editeur : J’ai lu
Première page de Vendredi
« Dès que j’ai eu quitté la capsule de la Vrille du Kenya, il a été sur mes talons. Il m’a suivie quand j’ai franchi la porte qui conduisait aux services de Douane, Immigration et Santé. Quand la porte s’est contractée derrière lui, je l’ai tué.
Je n’ai jamais beaucoup aimé la Vrille. En fait, je la détestais bien avant le désastre du croque-ciel de Quito. Cette espèce de câble qui monte vers le ciel sans que rien le retienne a quelque chose de beaucoup trop magique pour moi. Mais il n’existe qu’un seul autre moyen d’atteindre Ell-Cinq, et il prend du temps et coûte beaucoup plus cher. Il ne convenait pas plus à mes instructions qu’à mon budget.
J’étais donc sur les nerfs en quittant la navette d’Ell-Cinq à la Station Fixe pour embarquer dans la capsule de la Vrille. Merde, ce n’était pas une raison pour tuer un homme. Je voulais seulement le semer pendant quelques heures. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Vendredi. »
Une porte sur l’été par R. A. Heinlein

Fiche de Une porte sur l’été
Titre : Une porte sur l’été
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1957
Traduction : R. Vivier
Editeur : J’ai lu
Première page de Une porte sur l’été
« Par un des hivers qui précéda de peu la guerre de Six Semaines, j’habitais avec mon chat de gouttière, Petronius le Sage, une vieille ferme dans le Connecticut. Je doute qu’elle s’y trouve encore ; elle était située en bordure de la zone qui fut soufflée, et Manhattan n’échappa à la destruction que de justesse. Ces vieilles baraques flambent comme du papier de soie. Serait-elle encore debout, elle ne constituerait plus qu’un logis peu attirant, en raison du voisinage actuel. Pourtant, à l’époque, nous l’aimions bien, Pete et moi. Le manque total de confort nous permettait de bénéficier d’un loyer modeste. Ce qui avait été une salle à manger donnait au nord ; je jouissais donc d’un éclairage adéquat lorsque je travaillais sur ma planche à dessin.
Toute médaille a son revers. Cette maison avait un défaut : ses onze portes de sortie.
Douze, en comptant la chatière de Pete. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Une porte sur l’été. »
Starship troopers par R. A. Heinlein

Fiche de Starship troopers
Titre : Starship troopers
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1957
Traduction : P. Imbert
Editeur : J’ai lu
Première page de Starship troopers
« J’ai toujours la tremblote avant de sauter. J’ai eu droit aux injections, bien sûr, à la préparation hypnotique. En toute logique, je n’ai aucune raison d’avoir peur. Le psy du vaisseau a analysé mes ondes cérébrales, m’a posé des questions idiotes pendant mon sommeil, m’a assuré que ça n’a rien à voir avec la peur, que ça n’a aucune importance – un peu comme les frissons d’un cheval de course, juste avant le départ.
Moi, je n’en sais trop rien. Je ne suis pas vraiment un cheval de course. Mais rien à faire, j’ai bêtement la trouille. Chaque fois.
À H moins trente minutes, on était tous entassés dans la salle de saut du Rodger Young. Notre chef de section a procédé à l’inspection. D’habitude, c’était le lieutenant Rasczak qui s’en chargeait, mais il y était passé au dernier saut. Le sergent-chef Jelal le remplaçait. Jelly était un Finno-Turc d’Iskander, dans le système de Proxima – un petit homme basané aux allures d’employé, mais je l’avais vu choper deux soldats fous de rage, des types si grands qu’il avait dû tendre les bras pour les empoigner. Il leur avait cogné la tête comme des noix de coco, avant de reculer d’un pas. Les deux gars s’étaient effondrés. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Starship troopers. »
Podkayne fille de Mars par R. A. Heinlein

Fiche de Podkayne fille de Mars
Titre : Podkayne fille de Mars
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1963
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu
Première page de Podkayne fille de Mars
« J’ai toujours eu envie d’aller sur la Terre. Pas pour y vivre, naturellement – juste pour voir. Tout le monde sait que Terra est un endroit merveilleux pour faire du tourisme mais pas pour y vivre. Elle ne convient pas vraiment à l’habitat humain.
Pour ma part, je ne suis nullement convaincue que la race humaine soit originaire de la Terre. Parce que, n’est-ce pas ? quel crédit peut-on accorder à une preuve constituée par quelques kilos de vieux ossements et aux opinions d’anthropologues dont les thèses sont généralement contradictoires lorsque ce que l’on est censé avaler n’a aucun rapport avec le bon sens le plus élémentaire ?
Il suffit de réfléchir ! Il est évident que l’accélération à la surface de Terra est trop forte pour l’organisme humain. Il est de notoriété publique que cela détermine des affections telles que les pieds plats, des hernies et des troubles cardiaques. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Podkayne fille de Mars. »
Le chat passe-muraille par R. A. Heinlein

Fiche de Le chat passe-muraille
Titre : Le chat passe-muraille
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1985
Traduction : J.-P. Martin
Editeur : J’ai lu
Première page de Le chat passe-muraille
« — Vous devez tuer un homme : voilà ce que nous voulons.
L’étranger jetait des regards inquiets autour de nous. À mon sens, un restaurant bondé ne convient guère à ce genre de conversation, d’autant moins que le bruit intense ne laisse place qu’à une intimité limitée.
— Je ne suis pas un assassin, dis-je en secouant la tête. Tuer est plutôt un passe-temps, pour moi. Avez-vous dîné ?
— Je ne suis pas ici pour dîner. Je voudrais seulement…
— Je vous en prie, j’insiste.
Il venait m’importuner au beau milieu d’une soirée que je passais en compagnie d’une femme délicieuse ; je lui rendais la monnaie de sa pièce. Il n’est pas bon d’encourager les mauvaises manières ; il faut même les réprimer, avec courtoisie mais fermeté. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Le chat passe-muraille. »