Étiquette : Joë Maubry et Joan Wayle

 

La onzième dimension par Max-André Rayjean

Fiche de La onzième dimension

Titre : La onzième dimension (Tome 13 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1978
Editeur : Fleuve noir

Première page de La onzième dimension

« On l’appelait le village au bout du monde.

Parce qu’il était l’un des plus hauts d’Europe et qu’avec ses deux mille mètres d’altitude, il dominait aisément la vallée. Il n’était pas pour autant perdu, isolé, pendant le long hiver. La route restait ouverte malgré la neige.

Mais l’été, c’était une petite perle dans son écrin d’alpages. Le vert tendre de l’herbe rejoignait le bleu du ciel, un ciel d’une pureté exceptionnelle. Les touristes le savaient bien et ils affluaient dès le retour de la belle saison.

Avec sa poignée d’habitants, ruraux et artisans, Molan faisait des envieux. La pollution n’existait pas. Les gens vivaient tranquilles, paisibles. Ici, dans ce département haut-alpin riche en beauté, seule la télévision apportait des images de l’incroyable effervescence des villes. En bas, vers Briançon, Gap ou Grenoble, ils s’entassaient, ils bougeaient, ils menaient une existence de cinglés. Ils respiraient un air encrassé. Et ils appelaient cela la civilisation !

C’était une merveilleuse matinée de juin. L’orage de la veille avait lavé l’azur. Dans la vallée, la rivière charriait une eau sale. Sur les montagnes, la dernière neige fondait et laissait la place aux pentes herbeuses. Les transhumants ne tarderaient plus. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « La Onzième dimension – Joë Maubry et Joan Wayle. »

Les irréels par Max-André Rayjean

Fiche de Les irréels

Titre : Les irréels (Tome 12 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les irréels

« Une vague de froid s’abattait sur tout le nord des États-Unis. Des tempêtes de neige assaillaient New York. La glace paralysait le Saint-Laurent et Washington elle-même grelottait.

Mais l’hiver se cassait les dents en arrivant plus au sud. Épargnée, la Floride était une petite oasis gorgée de soleil. Depuis des jours, sans relâche, un insolent ciel bleu narguait les brumes et les frimas du Nord. Un air cristallin permettait une visibilité exceptionnelle. L’océan n’avait jamais été aussi tranquille et le grand beau temps s’était installé dans la région des
Bahamas.

Aussi, à l’aéroport de Miami, les gars de la tour de contrôle ne se faisaient pas de mauvais sang. Le trafic aérien s’écoulait avec fluidité et sans incident. On pouvait même dire que l’ambiance était joyeuse. Au grand jamais, personne ne pensait à la fantastique aventure qui s’annonçait. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Les irréels – Joë Maubry et Joan Wayle. »

Les feux de Siris par Max-André Rayjean

Fiche de Les feux de Siris

Titre : Les feux de Siris (Tome 11 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les feux de Siris

« Les deux hommes traversent la route. Ils se faufilent entre les arbres noirs et la lune projette leurs silhouettes sur le mur.

Louis s’arrête, une flamme d’inquiétude dans le regard. Il lève la main. Là-bas, sur le mur, l’ombre imite son geste.

Il souffle à voix basse.

— Marco, on ne devrait pas, cette nuit.

— Pourquoi ?

— La lune éclaire comme en plein jour.

Marco hoche la tête et scrute les environs déserts. Il n’a pas de scrupules, paraît bien décidé.

— Alors, tu te dégonfles ?

— Bah !

— C’est pas le moment. Personne ne nous connaît dans le secteur.

— Si on nous aperçoit ?

— Mais enfin, qui veux-tu qui nous aperçoive ?

Louis a un doute, une sorte de prémonition. D’habitude, il ne se fait pas tirer l’oreille. Son royaume à lui, c’est la nuit.

Il adore se glisser dans les ténèbres complices et il se dit, pour excuser son acte, que, après tout, le mal qu’il fait n’est pas bien grand. Il existe des bandes organisées qui volent les banques ou les encaisseurs. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Les Feux de Siris – Joë Maubry et Joan Wayle. »

Les statues vivantes par Max-André Rayjean

Fiche de Les statues vivantes

Titre : Les statues vivantes (Tome 10 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les statues vivantes

« Par la large baie franchement ouverte entre un air tiède, doux, chargé d’une odeur saline. Bâtie sur les hauteurs de Cannes, la villa domine le golfe de la Napoule.

10 heures du soir sonnent à un carillon. Les lumières de la côte brillent comme une couronne de diamants et, dans le ciel épuré de ses nuages, les étoiles piquettent la nuit. Une brise venue du large murmure dans les palmiers, chuchote dans les plantes grasses. Quelque part sur la plage, une vague déroule précipitamment son spasme mouillé, creuse le sable et se retire avec mépris en laissant une dentelle d’écume éphémère.

10 heures…

Le calme, le silence. Les bruits nocifs de la ville ne montent pas jusque-là. Les fleurs du printemps embaument Ce serait une soirée comme les autres pour Joseph Rode.

L’artiste travaille très tard, selon son habitude. Il préfère cent fois la complicité, la tranquillité des ténèbres à la luminosité du jour. Il aime la nuit qui rôde autour de sa maison et masque le décor. Il se concentre davantage sur son œuvre. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Les Statues vivantes – Joë Maubry et Joan Wayle. »

Base « Djéos » par Max-André Rayjean

Fiche de Base « Djéos »

Titre : Base « Djéos » (Tome 9 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir

Première page de Base « Djéos »

« La mince silhouette de Mary Greet se faufile sous le porche du building de cent cinquante étages, résidence privée des hauts fonctionnaires.

Déjà engourdie de chaleur, Los Angeles émerge de la brume matinale. Vers le désert du Nevada, l’atmosphère se purifie, bleuit à l’infini et l’horizon bordé par les Rocheuses s’ourle d’une aveuglante lumière. Le sol aride se craquèle sous l’implacable soleil. Transition étonnante. Les collines boisées d’Hollywood mettent dans cet enfer une note de fraîcheur et de verdure.

L’océan assaille, viole la terre, confectionne des dentelles autour des plages. Des colliers d’écume naissent et se noient au gré des vagues.

Mary Greet commence sa journée de travail. Elle ignore encore qu’elle aborde une journée pas comme les autres. Dramatique. Premier maillon d’une aventure inouïe.

Elle s’avance vers la cage de l’ascenseur antigravitationnelle. Comme tous les matins, elle répète les mêmes gestes. Ça devient de l’automatisme. Elle se conduirait les yeux fermés dans le building, pourtant immense. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Base « Djéos » – Joë Maubry et Joan Wayle. »

S.O.S Cerveaux par Max-André Rayjean

Fiche de S.O.S Cerveaux

Titre : S.O.S Cerveaux (Tome 8 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de S.O.S Cerveaux

« Londres. Minuit moins dix. Le brouillard ensevelit la cité, comble les moindres interstices, modèle un décor nouveau, hallucinant, fantomatique. Il contamine les bords de la Tamise, les squares. Il étouffe les longs réverbères, trouble la lumière artificielle. L’asphalte luit d’humidité.

Les Anglais, imperturbables selon leur coutume, se fichent du smog comme de leurs premières culottes. Au contraire, ils s’inquiéteraient s’il n’y en avait pas. Pensez donc ! Une nuit d’octobre sans brouillard ! L’habitude les laisse indifférents. Ils vaquent à leurs occupations et la plupart dorment à poings fermés. Ils ignorent que quelque chose d’extraordinaire va bouleverser leur existence.

L’homme, col de son loden relevé, attend patiemment dans la purée de pois. Il attend depuis une heure, en grillant des cigarettes. Nerveux, inquiet. Il marche de long en large, refait cent fois le même trajet. Un visage pâle, aux yeux mobiles. Dans sa poche, il tâte la crosse du vieux Colt. Un vieux Colt capable de percer une poitrine ou de trouer les tripes. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « S.O.S. Cerveaux – Joë Maubry et Joan Wayle. »

Le Zor-Ko de fer par Max-André Rayjean

Fiche de Le Zor-Ko de fer

Titre : Le Zor-Ko de fer (Tome 7 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le Zor-Ko de fer

« Ils ne se doutent de rien, tous. Dans la nuit diaphane, enlisés sur leurs sièges moelleux, ils dorment béatement en attendant le moment précis où le stratojet se posera à New York.
Tous. C’est-à-dire, grosso modo, une centaine de passagers et six membres d’équipage. Donc une petite colonie qui, actuellement, vole dans les airs à quatre-vingts kilomètres d’altitude, défiant le froid et la pesanteur.
Los Angeles-New York, d’un trait, sans escale, en un peu moins d’une heure. Ils dorment parce que l’hôtesse a répandu dans les cabines un léger anesthésique inoffensif, fleurant même bon la lavande importée du sud de la France.
Ils sont inconscients. Il vaut mieux ainsi. Paraît que sous l’effet d’un soporifique, l’homme résiste davantage aux voyages à très haute altitude. Pour des non chevronnés, cela supprime l’anxiété, source de troubles divers. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Le Zor-Ko de fer – Joë Maubry et Joan Wayle. »

Contact « Z » par Max-André Rayjean

Fiche de Contact « Z »

Titre : Contact « Z » (Tome 6 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de Contact « Z »

« L’hélibulle volète comme un gros papillon au-dessus de Washington. Dan consulte sa montre. Neuf heures du matin. Depuis leur départ du Q.G., dans la banlieue-sud, rien n’a attiré spécialement leur attention.
Sous eux, à trois ou quatre cents mètres, la foule grouille, navigue, s’affaire. Ça ressemble à une fourmilière. Les automobiles à turbines rugissent, malgré les silencieux, sur les autoroutes suspendues qui traversent la capitale en tous sens. Les aérotrains glissent sur leur monorail. Bref, c’est le spectacle quotidien des hommes et de leur civilisation.
— Encore une matinée de routine, objecte Dan, logeant un chewing-gum dans sa bouche.
Il mastique consciencieusement, parce qu’il n’a pas autre chose à faire, qu’à attendre, ou à regarder.  »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Contact « Z » – Joë Maubry et Joan Wayle.  »

Plan S.03 par Max-André Rayjean

Fiche de Plan S.03

Titre : Plan S.03 (Tome 5 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir

Première page de Plan S.03

« L’engin, en forme d’énorme entonnoir, quitta sa base lunaire en virevoltant sur lui-même, comme une toupie. Un observateur, placé à quelques mètres, n’aurait perçu aucun son, aucun bruit. Le silence absolu. Une technique fascinante, au-dessus des possibilités humaines. Un système antigravitationnel.

Absorbé littéralement par l’espace, le véhicule inconnu se propulsa en direction de la Terre. Aussitôt, l’étrange équipage se mit en relation télévisée avec sa base de départ.

Détail curieux. Les étrangers, venus du cosmos, ne parlaient pas. Ils écrivaient sur des tableaux à l’aide d’une craie spéciale qui imprimait des lettres en relief. Puis ces panneaux, couverts de signes comparables à du chinois ou du japonais, étaient installés devant des caméras et les images retransmises dans l’espace, à des centaines, à des milliers de kilomètres de distance. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Plan S.03 – Joë Maubry et Joan Wayle. »

La fièvre rouge par Max-André Rayjean

Fiche de La fièvre rouge

Titre : La fièvre rouge (Tome 4 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir

Première page de La fièvre rouge

« Une brise glaciale ridait la surface du lac Titicaca perché à trois mille huit cent cinquante-quatre mètres d’altitude, à cheval sur la frontière du Pérou et de la Bolivie.

Les sommets enneigés se détachaient sur l’horizon clair. Plus loin, vers l’Est, le pic du Sorota s’élançait, majestueux, ciselé de glace, et dominait ses voisins grâce à ses six mille six cent dix-sept mètres. Emprisonné dans la farouche et sauvage Cordillère des Andes, le Titicaca apparaissait bien fragile malgré ses six mille neuf cents kilomètres carrés de superficie, soit huit fois celle du lac de Genève.

La balsa atteignit la rive. Jiména sauta lestement sur le sol et amarra son embarcation à un rocher. Il la retrouverait le lendemain.

La pêche avait été mauvaise et Jiména n’était pas précisément content. Il ramassa dans un filet son maigre butin de la matinée et il s’apprêtait à prendre la direction du village, quand une voix le fit sursauter.

— Tu parais dépité. Ça n’a guère mordu, ce matin !

Jiména se retourna. Alors il aperçut l’homme, jailli il ne savait d’où. Un homme pourtant semblable à tous les Indiens de la région. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « La Fièvre Rouge – Joë Maubry et Joan Wayle. »