Étiquette : King
L’année du loup-garou par S. King
Fiche de L’année du loup-garou
Titre : L’année du loup-garou
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1983
Traduction : F. Lasquin
Editeur : Albin Michel
Première page de L’année du loup-garou
« Quelque part, tout là-haut, la lune brille, ronde et pleine. Mais de Tarker’s Mills on ne voit plus rien du ciel obstrué par la neige d’un blizzard de janvier. Des bourrasques furieuses s’engouffrent dans l’avenue centrale déserte ; il y a beau temps que les chasseneige oranges de la municipalité ont abandonné la partie.
Arnie Westrum, cheminot aux Chemins de fer du Maine, a été surpris par la tourmente à quinze kilomètres de la ville. La petite draisine à essence dont il use pour aller et venir le long des voies est restée coincée entre deux congères, et il s’est réfugié dans une baraque en planches où les ouvriers du rail entreposent outils et signaux. A présent, il attend une embellie en faisant patience sur patience avec un vieux paquet de cartes graisseuses. Dehors, le hurlement du vent monte soudain dans les aigus. Arnie lève la tête, alarmé, puis il abaisse à nouveau son regard sur les cartes étalées devant lui. Tout compte fait, ce n’était que le vent… »
Extrait de : S. King. « L’Année du loup-garou. »
Juste avant le crépuscule par S. King
Fiche de Juste avant le crépuscule
Titre : Juste avant le crépuscule
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2008
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Albin Michel
Sommaire de Juste avant le crépuscule
- Willa
- La fille pain d’épice
- Le rêve d’Harvey
- Aire de repos
- Vélo d’appart
- Laissés pour compte
- Fête de diplôme
- N.
- Un chat d’enfer
- Le New York Times à un prix spécial
- Muet
- Ayana
- Un très petit coin
Première page de Willa
« Un beau jour de 1972, rentrant à la maison après le travail, je trouvai ma femme assise à la table de la cuisine devant un sécateur. Elle souriait, ce qui me laissa supposer que les ennuis qui m’attendaient n’étaient pas trop graves ; par ailleurs, elle me demanda mon portefeuille. Ce qui me plaisait moins.
Je le lui tendis tout de même. Elle en sortit ma carte de crédit Texaco – à l’époque, les jeunes mariés en recevaient une sans même l’avoir demandée – et entreprit de la couper en trois morceaux. Comme je protestais, lui faisant remarquer que la carte était bien pratique, et que nous arrivions même à boucler nos fins de mois (avec des fois quelques sous en plus), elle secoua la tête et me déclara que les intérêts représentaient plus que ce que pouvait supporter notre budget dont l’équilibre était précaire. »
Extrait de : S. King. « Juste avant le crépuscule. »
Joyland par S. King
Fiche de Joyland
Titre : Joyland
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2013
Traduction : N. Gassie
Editeur : Albin Michel
Première page de Joyland
« J’avais une voiture, mais au cours de cet automne 1973, je suis allé à Joyland à pied presque tous les jours depuis le petit gîte de bord de mer de Mrs. Shoplaw où je logeais à Heaven’s Bay. Ça me semblait la meilleure chose à faire. La seule, à vrai dire. Début septembre, la plage de Heaven’s Bay est quasiment déserte. Et ça m’allait. Car cet automne-là fut le plus beau de ma vie, même quarante ans plus tard je peux le dire. Et je n’ai jamais été aussi malheureux de ma vie, ça aussi je peux le dire. Les gens trouvent que les premières amours sont tendres. Et jamais plus tendres que lorsque ce premier lien se brise… Il y a bien un millier de chansons pop et country à l’appui : des histoires d’imbéciles qui ont eu le cœur brisé. Le fait est que ce premier cœur brisé est toujours le plus douloureux, le plus long à guérir, et celui qui laisse la cicatrice la plus visible. Tendre, vous croyez ? »
Extrait de : S. King. « Joyland. »
Jessie par S. King
Fiche de Jessie
Titre : Jessie
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1992
Traduction : I. et M. Perrin
Editeur : Le livre de poche
Première page de Jessie
« Jessie entendait la porte de derrière battre doucement au gré de la brise d’octobre qui soufflait autour de la maison. Le chambranle jouait toujours un peu en automne, et il fallait tirer la porte d’un coup sec pour la fermer à fond. Cette fois-ci, ils avaient oublié. Elle faillit dire à Gerald d’y aller avant qu’ils ne soient trop occupés, sinon ce claquement la rendrait folle. Puis elle songea que ce serait stupide, vu les circonstances. Cela gâcherait l’ambiance.
Quelle ambiance ?
Bonne question. Quand Gerald fit tourner le canon creux de la clef dans la deuxième serrure et qu’elle entendit le petit déclic au-dessus de son oreille gauche, elle comprit que, pour elle en tout cas, l’ambiance ne valait pas la peine d’être préservée. C’est pourquoi elle avait remarqué que la porte était mal fermée, d’ailleurs. Ces petits jeux d’asservissement sexuel ne l’avaient pas excitée longtemps. »
Extrait de : S. King. « Jessie. »
Insomnie par S. King
Fiche de Insomnie
Titre : Insomnie (Intégrale)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1994
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche
Première page de Insomnie
« Personne – et surtout pas le Dr Litchfield – ne vint déclarer tout de go à Ralph Roberts que sa femme allait mourir ; mais vint un moment où il le comprit sans qu’il fût nécessaire de le lui dire. La période entre mars et juin resta comme un épisode plein de tapage et de cris dans sa tête – entretiens avec les médecins, départs brusqués pour l’hôpital, tard le soir, avec Carolyn, ou pour d’autres établissements, dans les États voisins, afin qu’elle y subisse des examens spéciaux (Ralph passant une bonne partie de ces voyages à remercier le ciel d’avoir souscrit une couverture médicale complète (Blue Cross), recherches personnelles dans la bibliothèque publique de Derry, tout d’abord à l’affût d’explications que les spécialistes auraient pu négliger, puis finalement par simple besoin de ne pas renoncer et de se raccrocher à la moindre lueur d’espoir. »
Extrait de : S. King. « Insomnies. »
Histoire de Lisey par S. King
Fiche de Histoire de Lisey
Titre : Histoire de Lisey
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2006
Traduction : N. Gassie
Editeur : Albin Michel
Première page de Histoire de Lisey
« Autant dire que les épouses des écrivains célèbres sont invisibles au regard public et nul ne le savait mieux que Lisey Landon. Son mari avait remporté le prix Pulitzer et le Prix National du Livre, mais Lisey n’avait donné qu’une seule interview dans sa vie, et ce pour le célèbre magazine féminin où paraît la rubrique « Oui, je suis mariée avec lui ! » Lisey passait en gros la moitié de ses cinq cents mots à expliquer que son diminutif rimait avec « See-See » (autrement dit, prononcez « Lissi »). Presque toute l’autre moitié concernait sa recette de cuisson lente du rôti de bœuf. Amanda, l’une des sœurs de Lisey, disait que la photo illustrant l’interview la faisait paraître grosse. »
Extrait de : S. King. « Histoire de Lisey. »
Elévation par S. King
Fiche de Elévation
Titre : Elévation
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2018
Traduction : M. Pagel
Editeur : Le livre de poche
Première page de Elévation
« Quand Scott Carey frappa à sa porte, Bob Ellis (que tout Highland Acres appelait encore docteur Bob, bien qu’il fût à la retraite depuis cinq ans) le fit entrer dans l’appartement. « Ah, te voilà, Scott. Dix heures tapantes. Que puis-je pour toi ? »
Le visiteur était imposant : un mètre quatre-vingt-dix sans chaussures, et un peu de ventre. « Je ne sais pas trop. Sans doute rien, seulement… J’ai un problème. J’espère qu’il n’est pas gros, mais il pourrait l’être.
— Et tu ne veux pas en parler à ton médecin traitant ? » Ellis avait soixante-quatorze ans, le cheveu gris de plus en plus rare, ainsi qu’une légère claudication qui le ralentissait à peine sur le court de tennis – là où les deux hommes s’étaient connus et étaient devenus amis. Peut-être pas amis intimes mais sans conteste amis. »
Extrait de : S. King. « Élévation. »
Ecriture par S. King
Fiche de Ecriture
Titre : Ecriture
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2000
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche
Première page de Ecriture
« Au début des années quatre-vingt-dix (en 1992, peut-être, mais on a du mal à se souvenir des dates, quand on passe du bon temps), je me suis joint à un groupe de rock and roll essentiellement composé d’écrivains. Les Rock Bottom Remainders étaient une création de Kathi Kamen Goldmark, agent publicitaire et musicienne de San Francisco. Le groupe comprenait Dave Barry (première guitare), Ridley Pearson (guitare basse), Barbara Kingsolver (claviers) et Robert Fulghum (mandoline), moi-même tenant la deuxième guitare. À quoi s’ajoutait un trio de « choristes filles » dans le style Dixie Cup, en général constitué de Kathi, Tad Bartimus et Amy Tan. »
Extrait de : S. King. « Écriture. Mémoires d’un métier. »
Duma Key par S. King
Fiche de Duma Key
Titre : Duma Key
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2008
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Albin Michel
Première page de Duma Key
« Je m’appelle Edgar Freemantle. Mon entreprise comptait parmi les plus importantes dans le domaine des travaux publics. Au Minnesota, dans mon autre vie. C’est Wireman qui m’a appris ce truc de mon autre vie. Je vous parlerai de Wireman mais, pour l’instant, réglons la question du Minnesota.
N’ergotons pas : par ma réussite, j’étais l’incarnation du rêve américain. Après avoir grimpé tous les échelons de la boîte dans laquelle j’avais fait mes débuts, faute d’un barreau plus élevé, j’avais créé ma propre entreprise. Le patron que j’avais quitté s’était moqué de moi, me prédisant la faillite en moins d’un an. Je crois que c’est ce que disent tous les patrons quand un de leurs jeunes cadres dynamiques prend son indépendance et part comme une fusée. »
Extrait de : S. King. « Duma Key. »
Dreamcatcher par S. King
Fiche de Dreamcatcher
Titre : Dreamcatcher
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2001
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche
Première page de Dreamcatcher
« C’était devenu leur devise, mais Jonesy n’aurait pu dire qui l’avait lancée le premier, sa vie en eût-elle dépendu. Crédit est mort, ça, c’était de lui. Baise-moi l’oignon et une demi-douzaine d’autres obscénités encore plus pittoresques étaient l’œuvre de Beaver. Henry était celui qui leur avait appris à dire Ce qui s’en va finit toujours par revenir, le genre de conneries zen qu’il adorait, même gosse. Mais AJMM ? d’où était sorti AJMM ? De quelle cervelle surchauffée l’expression avait-elle jailli ?
Peu importait. Ce qui comptait, c’est qu’ils en avaient cru la première moitié quand ils n’étaient qu’un quatuor, l’intégralité quand ils étaient en quintette, et la seconde moitié quand ils s’étaient à nouveau retrouvés en quatuor. »
Extrait de : S. King. « Dreamcatcher. »