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Les testaments par M. Atwood

Fiche de Les testaments

Titre : Les testaments (Tome 2 sur 2 – La servante écarlate)
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 2019
Traduction : M. Albaret-Maatsch
Editeur : Robert Laffont

Première page de Les testaments

« Seuls les morts ont droit à une statue, mais on m’en a élevé une de mon vivant. Me voici pétrifiée avant l’heure.

Cette statue constituait un modeste témoignage de reconnaissance pour mes multiples contributions, pour reprendre la citation qu’a lue Tante Vidala à haute voix. Cette tâche que nos supérieurs lui avaient confiée était loin de lui plaire. J’ai remercié Tante Vidala avec toute l’humilité que j’ai pu mobiliser, puis j’ai tiré sur la corde et dégagé le drap qui me dissimulait ; il est tombé à terre en tourbillonnant, et je me suis dressée devant tous. Ici, à Ardua Hall, nous ne pratiquons pas les acclamations, mais j’ai eu droit à quelques applaudissements discrets. J’ai incliné la tête en guise de salut.

Ma statue est plus grande que nature, c’est souvent le cas chez les statues, et me représente plus jeune, plus mince et en meilleure forme que je ne le suis depuis quelque temps. Je me tiens droite, les épaules rejetées en arrière, et mes lèvres affichent un sourire assuré mais bienveillant. »

Extrait de : M. Atwood. « Les Testaments – La servante écarlate. »

La servante écarlate par M. Atwood

Fiche de La servante écarlate

Titre : La servante écarlate (Tome 1 sur 2 – La servante écarlate)
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 1985
Traduction : S. Rué
Editeur : Robert Laffont

Première page de La servante écarlate

« Nous dormions dans ce qui fut autrefois le gymnase. Le sol était en bois verni, avec des lignes et des cercles tracés à la peinture, pour les jeux qui s’y jouaient naguère ; les cerceaux des paniers de basket-ball étaient encore en place, mais les filets avaient disparu. Un balcon courait autour de la pièce, pour recevoir le public, et je croyais sentir, ténue comme une image persistante, une odeur âcre de sueur transpercée par les effluves sucrés de chewing-gum et de parfum que dégageaient les jeunes spectatrices, que les photographies me montraient en jupes de feutrine, plus tard en minijupes, ensuite en pantalons, puis parées d’une unique boucle d’oreille, les cheveux en épi, striés de vert. »

Extrait de : M. Atwood. « La servante écarlate – La servante écarlate. »