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Gloriana 1 par M. J. Moorcock

Fiche de Gloriana 1

Titre : Gloriana ou la reine inassouvie 1
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1978
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante

Première page de Gloriana 1

« LE palais est aussi grand qu’une ville moyenne, car au cours des siècles les communs, les pavillons, les hôtelleries, les manoirs des seigneurs et dames d’honneur ont été reliés par des ambulatoires, ambulatoires recouverts les uns après les autres d’un toit ; ainsi çà et là trouve-t-on des corridors à l’intérieur d’autres corridors, tels des conduits dans un tunnel, des maisons dans des salles, ces salles dans des châteaux, ces châteaux dans des cavernes artificielles, le tout à nouveau coiffé de toits de tuiles d’or, de platine, d’argent, de marbre et de nacre ; si bien que le palais s’embrase de mille couleurs à la lumière du soleil tandis qu’il chatoie sous la lune. La masse ondoyante des murs et des toits semble portée par des flots majestueux d’où émergent tours et minarets, pareils aux mâts et aux coques de navires en perdition. »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Gloriana 1. »

Le chaland d’or par M. J. Moorcock

Fiche de Le chaland d’or

Titre : Le chaland d’or
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1979
Traduction : I. Pavoni
Editeur : L’Atalante

Première page de Le chaland d’or

« TOUT EN HAUT DE LA VILLE se dressait une cathédrale ; ses galeries obscures et oubliées retentissaient des plaintes d’enfants aveugles. Dans le manoir en contrebas, deux amoureux insouciants esquissèrent quelques pas de danse, des marionnettes en guise de partenaires, et finalement se réconcilièrent. Des hommes plastronnaient dans les rues, d’auberge en auberge ; ils buvaient à la bouteille et déposaient en garantie, une à une, les pièces de leurs habits dans les rayons appropriés des mastroquets. Lorsque vint l’aube, on entendait toujours les plaintes des enfants et les amoureux dansaient encore, mais les hommes étaient rentrés chez eux. Jephraim Tallow s’éveilla et se passa les doigts dans la bouche : pour la première fois depuis des mois, il n’y avait pas de sang. 
Il se dirigea, tout nu, vers le miroir pour y examiner la singularité de son anatomie – d’autant plus remarquable à présent que son nombril n’y était plus. Le saignement avait disparu, son nombril aussi. Tallow médita sur cette découverte puis, le sourcil froncé, retourna se coucher. »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Le chaland d’or. »

Les rives du crépuscule par M. J. Moorcock

Fiche de Les rives du crépuscule

Titre : Les rives du crépuscule
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1966
Traduction : A. Mousnier-Lompré
Editeur : L’Atalante

Première page de Les rives du crépuscule

« QUAND elle apprit à son père qu’elle était enceinte, il réagit ainsi : « Il va falloir se débarrasser du fœtus. » Mais presque aussitôt, une idée fascina son esprit morbide et introverti : laisser la grossesse aller à son terme ; alors, il mit le bras autour des douces épaules de sa fille et lui murmura : « Néanmoins, il est mal d’ôter la vie, étant donné surtout sa rareté dans notre région du monde. Voyons si l’enfant parvient à vivre après la naissance. Que la nature décide… »
 
Ils habitaient une tour baroque dans la région crépusculaire. Vieille de plusieurs siècles, toute de fibre de verre et d’acier, cette tour, œuvre d’un architecte néonaturaliste, présentait des lignes asy »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Les rives du crépuscule. »

Voici l’homme par M. J. Moorcock

Fiche de Voici l’homme

Titre : Voici l’homme (Tome 1 sur 2 – Karl Glogauer)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1968
Traduction : M. Renaud, P. Versins
Editeur : L’Atalante

Première page de Voici l’homme

« La machine temporelle est une sphère pleine d’un fluide laiteux dans lequel flotte le voyageur, enveloppé d’une combinaison caoutchoutée, respirant à l’aide d’un masque relié à un tuyau menant à la paroi de l’appareil.
La sphère se fêle à l’atterrissage, et le fluide se répand, absorbé par la poussière. La sphère se met à rouler, cahotant sur les rochers et le sol dénudés.

Oh, Jésus ! Oh, Dieu !
Oh, Jésus ! Oh, Dieu !
Oh, Jésus ! Oh, Dieu !
Oh, Jésus ! Oh, Dieu !
Oh, Jésus ! Oh, Dieu !
Christ ! Que m’arrive-t-il ?
Je suis foutu. Je suis perdu.
Cette saloperie ne marche pas.
Oh, Jésus ! Oh, Dieu ! Quand donc ce foutoir cessera-t-il de cahoter ?

Karl Glogauer se recroqueville cependant que descend le niveau du liquide, et il coule jusqu’au plastique protecteur qui double l’intérieur de la machine. »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Karl Glogauer – Voici l’homme. »

La fille de la voleuse de rêves par M. J. Moorcock

Fiche de La fille de la voleuse de rêves

Titre : La fille de la voleuse de rêves (Tome 4 sur 4 – Von Bek)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 2001
Traduction : M. Pagel
Editeur : L’Atalante

Première page de La fille de la voleuse de rêves

« LES RÊVES VOLÉS

JE M’APPELLE Ulric, Graf von Bek, et je suis le dernier représentant de ma lignée terrestre. Enfant de santé délicate, frappé d’albinisme, ce mal héréditaire, je naquis et grandis à Bek, en Saxe, au tout début du siècle. Je fus éduqué pour gouverner notre province avec sagesse et justice, pour préserver le statu quo, dans la meilleure tradition de l’Église luthérienne.
Ma mère mourut en me mettant au monde. Mon père périt dans un terrible incendie au cours duquel notre tour ancestrale fut en partie détruite. Mes frères, tous bien plus âgés que moi, faisaient carrière dans la diplomatie militaire à l’étranger : l’héritage, songeait-on, reposerait donc sur mes épaules. On ne s’attendait pas à ce que je désire exposer plus que nécessaire mes étranges yeux rubis  »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Von Bek – La Fille de la Voleuse de Rêves. »

La cité des étoiles d’automne par M. J. Moorcock

Fiche de La cité des étoiles d’automne

Titre : La cité des étoiles d’automne (Tome 2 sur 4 – Von Bek)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1986
Traduction : M. Michaud
Editeur : L’Atalante

Première page de La cité des étoiles d’automne

« Dans lequel je prends congé de Paris, du Romanesque
et de la Cause radicale.

 
N’EUT ÉTÉ la Terreur qui s’était emparée de la France en 1793, et qui m’amena à fuir Paris, je n’aurais jamais pu connaître un merveilleux amour, ni m’aventurer jusqu’à la Cité des Étoiles d’Automne où, avec mon intelligence, mon épée et ce qui me restait de foi, je me remis à combattre pour l’avenir de l’humanité aux dépens du mien propre.
Le jour où Tom Paine, sur l’ordre même de Robespierre, fut emprisonné, je décidai enfin de tourner le dos à mes idéaux révolutionnaires. Alors que je passais un moment agréable en compagnie de  »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Von Bek – La Cité des Étoiles d’Automne. »

Le chien de guerre par M. J. Moorcock

Fiche de Le chien de guerre

Titre : Le chien de guerre et la douleur du monde (Tome 1 sur 4 – Von Bek)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1981
Traduction : H.-L. Planchat
Editeur : L’Atalante

Première page de Le chien de guerre

« C’ÉTAIT en cette année, où la vogue de la cruauté exigeait non seulement la crucifixion des jeunes paysans mais également celle de leurs animaux domestiques, que je fis la connaissance de Lucifer et que je fus conduit en enfer ; car le prince des Ténèbres souhaitait conclure un marché avec moi.
Jusqu’en mai 1631, j’avais commandé une troupe irrégulière d’infanterie, constituée principalement de Polonais, de Suédois et d’Écossais. Nous avions pris part à la destruction et au pillage de la ville de Magdebourg, car nous nous trouvions alors dans l’armée des forces catholiques sous les ordres du comte Johann Tzerclaes Tilly. La poudre à canon emportée par le vent avait transformé la ville en un énorme baril qui avait explosé d’un seul coup, ne  »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Von Bek – Le Chien de Guerre et la Douleur du Monde. »

Le glaive et l’étalon par M. J. Moorcock

Fiche de Le glaive et l’étalon

Titre : Le glaive et l’étalon (Tome 6 sur 6 – Corum)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1973
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante

Première page de Le glaive et l’étalon

« EN QUÊTE D’ACTIONS D’ÉCLAT

Ils arrivèrent donc à Caer Mahlod ; tous sans exception. Des guerriers de haute stature, vêtus de leurs plus beaux atours, puissamment armés, montés sur de robustes destriers. Ils donnaient une impression de splendeur en même temps que d’efficacité. Les environs de Caer Mahlod resplendissaient des couleurs éclatantes des bannières de samit et des étendards brodés, de l’or des bracelets, de l’argent des fibules qui retenaient les capes, du fer poli des casques, de la nacre incrustée dans les coupes ou les malles de voyage. Ces hommes constituaient la fine fleur des Mabdens ; ils en étaient aussi les derniers représentants, ceux des provinces de l’Ouest, les Fils du Soleil, dont les cousins orien- »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Corum – Le glaive et l’étalon. »

Le chêne et le bélier par M. J. Moorcock

Fiche de Le chêne et le bélier

Titre : Le chêne et le bélier (Tome 5 sur 6 – Corum)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1973
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante

Première page de Le chêne et le bélier

« UNE VISITE ROYALE

Donc, Rhalina était morte.
Et Corum avait fait la connaissance de Medhbh, la fille du Roi Mannach ; mais au bout d’une brève existence (selon les normes vadhaghs), elle aussi s’éteindrait. Si son point faible consistait à s’éprendre de femmes mabdens promises à une disparition prématurée, alors autant se résigner à l’idée de survivre à un grand nombre d’amantes, de connaître des deuils répétés, de souffrir à chaque fois le martyre. Pour l’heure, il ne s’attardait pas trop sur la question et préférait autant que possible ignorer les implications de telles pensées. Du reste, ses souvenirs de Rhalina s’estompaient et ce n’était qu’à grand-peine qu’il se rappelait les menus détails  »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Corum – Le chêne et le bélier. »

Lavinia par U. Le Guin

Fiche de Lavinia

Titre : Lavinia
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2008
Traduction : M. Surgers
Editeur : L’Atalante

Première page de Lavinia

« JE SUIS ALLÉE aux salines près de l’embouchure du fleuve, au mois de mai de ma dix-neuvième année, afin de récolter du sel pour la farine sacrée. Tita et Maruna m’accompagnaient, et mon père nous avait adjoint, pour ramener le sel, un vieil esclave et un garçon qui menait un âne. Ce n’était qu’à quelques milia au nord, mais nous en avons fait une véritable excursion : le pauvre petit âne portait d’abondantes provisions, nous avons mis la journée entière à atteindre notre destination pour finir par installer notre campement sur une dune herbeuse qui dominait les plages du fleuve et de la mer. Tous les cinq, nous avons soupé autour du feu, raconté des histoires et chanté des chansons alors que le soleil se couchait dans les flots et que le bleu du crépuscule printanier s’assombrissait à vue d’œil. Puis nous avons dormi sous la brise marine.
Je me suis éveillée aux premières lueurs. Les autres dormaient profondément. Les oiseaux entamaient tout juste leur chœur d’aurore. Je me suis levée pour gagner la rive du fleuve. J’ai puisé un peu d’eau dans le creux de ma main et, avant de boire, l’ai laissée couler en offrande, prononçant le nom du fleuve, Tibre, père Tibre, et ses noms anciens, secrets, Albu, Rumon. Puis j’ai bu en savourant l’arrière-goût salé. Le ciel était assez clair pour offrir à mon regard les longues vagues raides de la barre où se rencontraient le courant et la marée montante. »

Extrait de : U. Le Guin. « Lavinia. »