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Les culbuteurs de l’enfer par R. Zelazny

Fiche de Les culbuteurs de l’enfer

Titre : Les culbuteurs de l’enfer
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1969
Traduction : F. Lasquin
Editeur : Jean-Claude Lattès

Première page de Les culbuteurs de l’enfer

« La mouette descendait en vol plané. Une seconde, elle resta suspendue dans l’air.
Hell Tanner lui lança le mégot de son cigare. Touché, l’oiseau émit un cri rauque et battit des ailes. Puis il s’éleva d’une quinzaine de mètres, et Tanner ne put savoir s’il avait crié une seconde fois.
La mouette disparut.
Il ne restait plus dans le ciel tourmenté qu’une plume blanche. Elle dériva jusqu’au bord de la falaise puis descendit en tourbillonnant vers l’océan. Le rire de Tanner fut étouffé par les mugissements du vent et le tumulte du ressac. Il retira ses pieds du guidon de la moto, la débéquilla et kicka. La grosse machine démarra instantanément.
Il descendit lentement la pente sablonneuse jusqu’au chemin de terre. Ensuite, il prit de la vitesse. En arrivant sur la route, il faisait déjà du 90.
Tanner se coucha sur la moto, mit pleins gaz. »

Extrait de : R. Zelazny. « Les culbuteurs de l’enfer. »

La défonce Glogauer par M. J. Moorcock

Fiche de la La défonce Glogauer

Titre : La défonce Glogauer (Tome 2 sur 2 – Karl Glogauer)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1971
Traduction : D. Pemerle
Editeur : J.-C. Lattès

Première page de La défonce Glogauer

« Dans le jardin suspendu, 1971 : Rouge péché

Les entrées d’immigrants du Commonwealth en Grande-Bretagne ont baissé de 22 % en avril. De 2560 en avril dernier, elles sont passées à 1991.
The Guardian, 25 juin 1971

Le doute ramenait toujours Karl Glogauer au Derry and Toms. Sous le soleil d’été, il descendait Kensington Church Street jusqu’à High Street sans un regard pour les boutiques et les cafés. Passé le premier des trois grands magasins, bâtiments sévères, regorgeants et éternels qui, installés côte à côte, bouchaient le ciel, il poussait les hautes portes de verre du deuxième, le Derry. La plus forte de ces places fortes. »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Karl Glogauer – La défonce Glogauer. »

L’assassin anglais par M. J. Moorcock

Fiche de L’assassin anglais

Titre : L’assassin anglais (Tome 3 sur 4 – Jerry Cornelius)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1972
Traduction : J.-P. Wautier
Editeur : J.-C. Lattès

Première page de L’assassin anglais

« Prologue (au commencement…)
 
 « Enfant, je vivais dans cet impeccable jardin de Londres qu’est le comté de Surrey. Le Surrey, du moins au cours de ce siècle, n’a connu qu’une fois une intense vitalité. C’était pendant la Deuxième Guerre mondiale, quand les bombes incendiaires tombaient, quand les Messerschmidt explosaient et que les V1 et les V2 surgissaient soudain du ciel silencieux. Les flammes nocturnes, le vrombissement des avions, les tirs de D. C. A., les éclats d’obus et les bombardements sont mes meilleurs souvenirs d’enfance. Je voudrais tant retrouver ces impressions. Le pylône, la palissade, la rue en ruines et l’usine sont les images qui ont, jusqu’à maintenant le plus apaisé et satisfait mon psychisme. J’étais très heureux au milieu de cette guerre et des querelles de mes parents ; les querelles cessèrent bientôt et mes parents se séparèrent. Une fois la Guerre gagnée, et la Famille perdue, mon contentement, autant que je me souvienne, persista. Mais me reviennent maintenant,  »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Jerry Cornelius – L’assassin anglais. »

Le programme final par M. J. Moorcock

Fiche de Le programme final

Titre : Le programme final (Tome 1 sur 4 – Jerry Cornelius)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1968
Traduction : J. Guiod, J.-P. Wautier
Editeur : J.-C. Lattès

Première page de Le programme final

« C’est au Cambodge, pays situé entre le Vietnam et la Thaïlande sur la carte et entre n et zéro sur la table des fuseaux horaires, que se trouve la cité magique d’Angkor où vivait jadis la grande race khmère. Un explorateur français la redécouvrit au XIXe siècle, perdue dans la jungle et, un peu plus tard, ce furent des archéologues français qui travaillèrent à sa résurrection. Les gens simples qui y vivaient étaient les descendants des Khmers et ils avaient deux théories quant à l’origine de leur cité : ou bien elle avait été bâtie par une race de géants, ou bien elle s’était créée toute seule à la naissance du monde. Dans un article sur Angkor paru dans le Sunday Times du 10.1.65, Maurice Wiggin écrivit : Les citoyens d’Angkor ont-ils eu le futur qu’ils désiraient ? Je ne le crois pas. Ils semblaient pourtant pouvoir s’adapter facilement, passer dans la vie courante de l’Hindouisme au Bouddhisme et construire des cités faites pour durer éternellement. (« Les ruines les plus grandioses du monde. ») Malgré tout cela, les grands rois khmers sont tombés en poussière.
Construit non seulement pour durer, mais aussi pour exister pendant notre époque, le Hilton-Ang- »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Jerry Cornelius – Le programme final. »

Vice Versa par S. R. Delany

Fiche de Vice Versa

Titre : Vice Versa
Auteur : S. R. Delany
Date de parution : 1973
Traduction : M. Pétris
Editeur : J.-C. Lattès

Première page de Vice Versa

« LES VOYAGEURS DU SCORPION

Couleur de bronze :
Plus long que le pied d’un homme – un grand pied ; gros comme le poignet d’une fillette. Des veines en bas-relief, telles des sarments, sous les plis du capuchon fripé. Ses doigts ont remonté la tige, remonté sur le poil raide comme un fil de métal, glissé sous les rabats du tissu pour gouger le sac, noir comme avocat trop mûr : a coulé dans la paume (c’est une grande main) ; de nouveau escaladé la tige.
Chiche lumière.
Le peu qu’il y en a barre d’or les volets. Dehors, l’eau susurre et chuinte. La cabine roule, monte. Signe que la brise souffle vers le large. Signe qu’ici, au port, l’après-midi est dégagée.
Les griffes du chien couché à terre raclent les planches. »

Extrait de : S. R. Delany. « Vice Versa. »

Les contes de Neveryon par S. R. Delany

Fiche de Les contes de Neverÿon

Titre : Les contes de Neverÿon
Auteur : S. R. Delany
Date de parution : 1979
Traduction : E. Chédaille
Editeur : J. C. Lattès

Première page de Les contes de Neveryon

« Sa mère arguait parfois d’un lien de parenté avec une des grandes familles de pêcheuses des Îles Ulvayn : elle possédait leurs yeux, mais non pas leur chevelure. Son père avait été marin, mais une blessure à la hanche l’avait contraint à se fixer à Kolhari où un riche importateur l’employait comme subrécargue sur le port. Ainsi Gorgik grandit-il dans le plus grand port de Neverÿon ; son enfance fut considérablement plus turbulente que ses parents ne l’auraient souhaité, et ponctuée de plus d’ennuis qu’ils ne pensaient pouvoir supporter – elle fut toutefois moins turbulente et tourmentée que celle de certains de ses camarades : jamais il ne fut tué par accident ni arrêté.
La vie d’un enfant à Kolhari ? Soldats et marins de Neverÿon déambulaient en vociférant au long du Vieux Pavé ; les négociants et leurs épouses flânaient sur l’Avenue Noire, ainsi nommée parce que son revêtement s’amollissait sous les sandales, les jours de grande chaleur ; voyageurs et marchands »

Extrait de : S. R. Delany. « Les contes de Neverÿon. »