Étiquette : Le livre de poche
Nuit d’été par D. Simmons
Fiche de Nuit d’été
Titre : Nuit d’été (Tome 1 sur 3 – Elm Haven)
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 1991
Traduction : E. Gauthier
Editeur : Le livre de poche
Première page de Nuit d’été
« Old Central School – la Vieille Ecole du centre – se dressait avec arrogance, protégeant jalousement ses secrets et ses silences. Quatre-vingt-quatre ans de poussière de craie flottaient dans les rares rayons de soleil et l’odeur du vernis, appliqué année après année sur les escaliers et les parquets, imprégnait l’air confiné d’une odeur de cercueil. Voilées et déformées par l’âge et la pesanteur, les vitres des hautes fenêtres teintaient l’atmosphère d’une lassitude couleur sépia et les murs étaient si épais qu’ils semblaient absorber tous les bruits. Les couloirs et les escaliers renvoyaient bien l’écho des pas mais, dans les ténèbres, les sons paraissaient assourdis et sans rapport possible avec quelque mouvement que ce soit. »
Extrait de : D. Simmons. « Nuit d’été – Elm Haven. »
Un tour sur le bolid’ par S. King
Fiche de Un tour sur le bolid’
Titre : Un tour sur le bolid’
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2000
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche
Première page de Un tour sur le bolid’
« Je n’ai jamais raconté cette histoire, et je n’aurais jamais pensé que je la raconterais un jour : non par crainte de ne pas être cru, pas exactement, mais parce qu’elle me faisait honte… et qu’elle m’était arrivée, à moi. J’avais le sentiment qu’en la révélant, je la discréditerais et me discréditerais moi-même ; que je la rendrais médiocre, plus terre à terre ; que je la réduirais, en fin de compte, à l’une de ces histoires de fantômes que les chefs scouts aiment à raconter à leurs louveteaux, le soir, avant l’extinction des feux. Je crois que je craignais aussi que le fait de la raconter, c’est-à-dire de l’entendre dévidée à haute voix, la rende moins crédible à mes propres oreilles. Mais depuis la mort de ma mère, je ne dors plus très bien. Mes somnolences sont entrecoupées de brusques sursauts qui me laissent parfaitement réveillé et tout tremblant. Garder la lampe de chevet allumée m’aide certes un peu, mais pas autant qu’on pourrait le croire. Les ombres se multiplient aussi avec la tombée du jour – vous n’avez pas remarqué ? Même avec la lumière allumée, il y a beaucoup d’ombres, et on se dit que les plus longues pourraient être celles de n’importe quoi.
D’absolument n’importe quoi. »
Extrait de : S. King. « Un tour sur le Bolid’. »
Tout est fatal par S. King
Fiche de Tout est fatal
Titre : Tout est fatal
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2002
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche
Sommaire de Tout est fatal
- Salle d’autopsie quatre
- L’homme au costume noir
- Tout ce que vous aimez sera emporté
- La mort de Jack Hamilton
- Salle d’exécution
- Les petites soeurs d’Eluria
- Tout est fatal
- L. T. et sa théorie des A. F.
- Quand l’auto-virus met cap au nord
- Déjeuner au Gotham Café
- Cette impression qui n’a de nom qu’en français
- 1408
- Un tour de bolid’
- Petite chansseuse
Première page de Salle d’autopsie quatre
« Il fait tellement noir que pendant un moment – moment d’une longueur indéterminée – je me crois encore inconscient. Puis, peu à peu, il me vient à l’esprit que lorsqu’on est inconscient, on n’éprouve pas la sensation d’un mouvement dans l’obscurité, sensation accompagnée d’un bruit léger et rythmé qui ne peut être qu’un grincement de roue. J’ai également une sensation de contact, de la nuque aux talons.
Je sens aussi une odeur, qui pourrait être de caoutchouc ou de vinyle.
Ce n’est pas être inconscient, ça ; il y a quelque chose de trop… de trop quoi ? De trop rationnel dans ces sensations pour que ce soit un rêve.
C’est quoi, alors ?
Qui suis-je ?
Et qu’est-ce qui m’arrive ? »
Extrait de : S. King. « Tout est fatal. »
Simetierre par S. King
Fiche de Simetierre
Titre : Simetierre
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1983
Traduction : F. Lasquin
Editeur : Le livre de poche
Première page de Simetierre
« Louis Creed, qui avait perdu son père à l’âge de trois ans et n’avait jamais connu aucun de ses deux grands-pères, ne se serait jamais attendu à se trouver un père aux approches de l’âge mûr, et pourtant c’est exactement ce qui lui arriva – quoiqu’il préférât donner à cet homme le nom d’ami, comme on est bien forcé de le faire lorsqu’on est adulte et qu’on découvre le père qu’on aurait voulu avoir dans une phase relativement tardive de l’existence. Louis fit la connaissance de cet homme le soir où, en compagnie de sa femme et de ses deux enfants, il vint s’installer à Ludlow dans la grande maison en bois blanche où Winston Churchill (Church, le chat de sa fille Eileen) élit résidence avec eux. »
Extrait de : S. King. « Simetierre. »
Salem par S. King
Fiche de Salem
Titre : Salem
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1975
Traduction : C. Thiollier, J. Bernard
Editeur : Le livre de poche
Première page de Salem
« C’est le père et le fils, se disait-on en les voyant.
Ils traversaient le pays suivant une diagonale chaotique, du nord-est au sud-ouest, dans une vieille Citroën, empruntant de préférence les routes secondaires, s’arrêtant de-ci de-là…. Ils firent trois haltes dans leur périple, avant d’atteindre leur destination finale : la première à Rhode Island, où l’homme aux cheveux bruns trouva un travail dans une usiné textile ; puis à Youngstown dans l’Ohio, pendant trois mois, où il travailla comme OS sur une chaîne d’assemblage de tracteurs ; et enfin, dans une petite ville de Californie, à côté de la frontière mexicaine, comme pompiste, dans un garage où l’on réparait des petites voitures étrangères. Il s’était découvert, à cette occasion, un don pour la mécanique et il en tira une certaine fierté.
Partout où ils s’arrêtaient, l’homme achetait un journal du Maine, le Press-Herald de Portland, et regardait s’il s’y trouvait quelque nouvelle d’une petite ville du nom de Jérusalem’s Lot. Cela arrivait de temps en temps. »
Extrait de : S. King. « Salem. »
Sac d’os par S. King
Fiche de Sac d’os
Titre : Sac d’os
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1998
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche
Première page de Sac d’os
« Par une très chaude journée d’août 1994, ma femme me dit qu’elle devait se rendre à la pharmacie Rite Aid de Derry pour faire renouveler son traitement antiallergique – un médicament que l’on peut acheter aujourd’hui sans ordonnance, je crois. J’avais rempli mon objectif d’écriture pour la journée et lui offris d’aller le chercher à sa place. Elle me remercia, mais elle voulait en profiter pour passer prendre le poisson de notre repas du soir, au supermarché voisin de la pharmacie. Sur ce, elle souffla un baiser dans ma direction et sortit. Lorsque je la revis, ce fut sur un écran de télé. C’est ainsi qu’on identifie les morts ici, à Derry ; fini, de remonter un couloir souterrain dallé, carreaux verts sous vos pieds, tubes de néon audessus de la tête, terminé, le corps nu qui surgit sur sa glissière d’un placard glacial. »
Extrait de : S. King. « Sac D’Os. »
Rose Madder par S. King
Fiche de Rose Madder
Titre : Rose Madder
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1995
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche
Première page de Rose Madder
« Assise dans le coin, elle essaie de respirer, laborieusement, un air qui semble s’être brusquement raréfié dans la pièce. Paraissant venir de très loin, lui parvient un faible woup-woup : elle sait que c’est de l’air qui descend et remonte dans sa gorge en une série de petits hoquets fiévreux, mais cela ne change rien, fondamentalement, à ce qu’elle ressent, à cette impression de se noyer dans un angle de la pièce avec sous les yeux les restes déchiquetés du livre de poche qu’elle lisait à l’arrivée de son mari.
Non pas qu’elle y attache beaucoup d’importance. La douleur est trop forte pour qu’elle se soucie de problèmes mineurs comme respirer, ou du fait qu’il n’y ait plus d’air, dirait-on, à respirer. La douleur l’a engloutie comme la baleine aurait englouti Jonas, le saint déserteur, d’après ce qu’on raconte. »
Extrait de : S. King. « Rose Madder. »
Misery par S. King
Fiche de Misery
Titre : Misery
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1987
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche
Première page de Misery
« Mais parfois les sons – comme la douleur – s’estompaient, et il n’y avait plus que le brouillard. Il se souvenait des ténèbres : ténèbres compactes qui avaient précédé la brume. Cela voulait-il dire qu’il faisait des progrès ? Que la lumière soit (même du genre brumeux) car la lumière était bonne et ainsi de suite. Ces sons avaient-ils existé dans les ténèbres ? Il ignorait la réponse à ces questions.
Cela avait-il le moindre sens de les poser ? Même à cela il ne pouvait pas répondre.
La douleur rôdait quelque part en dessous des sons. Elle gisait à l’est du soleil et au sud de ses oreilles. C’était là tout ce qu’il savait.
Pendant une durée de temps qui lui parut très longue (et qui donc l’était car n’existaient rien d’autre que la souffrance et la tempête de brume) ces sons restèrent la seule réalité extérieure. »
Extrait de : S. King. « Misery. »
Marche ou crève par S. King (R. Brachman)
Fiche de Marche ou crève
Titre : Marche ou crève
Auteur : Stephen King (R. Brachman)
Date de parution : 1979
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : Le livre de poche
Première page de Marche ou crève
« Le gardien appuya sur un bouton et tout disparut, laissant l’écran lisse, vert et vide. Il leur fit signe d’avancer.
— Ils ne rendent pas la carte ? demanda Mrs. Garraty. Ils ne…
— Non, maman, répondit patiemment Garraty.
— Eh bien, je n’aime pas ça, remarqua-t-elle en allant se garer dans un espace libre.
Elle répétait cela depuis qu’ils étaient partis dans la nuit, à 2 heures du matin. Ou plutôt, elle le gémissait.
— Ne te fais pas de souci, dit-il sans même y prêter attention.
Il était occupé à tout observer et absorbé par ses propres sentiments, d’attente et de peur. Il descendit avant même que la voiture eût poussé son dernier soupir. C’était un grand garçon, bien charpenté, portant un blouson militaire fané contre la fraîcheur de ce petit matin de printemps. »
Extrait de : S. King (R. Brachman). « Marche ou crève. »
Les tommyknockers par S. King
Fiche de Les tommyknockers
Titre : Les tommyknockers (l’intégrale)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1987
Traduction : D. Dill
Editeur : Le livre de poche
Première page de Les tommyknockers
« À cause d’un clou qui manquait, le royaume fut perdu – résumée à l’extrême, c’est à cet enseignement que pourrait se réduire toute la philosophie de l’histoire. En dernière analyse, on peut tout ramener à ce genre de formule. C’est du moins ce que pensa beaucoup plus tard, Roberta Anderson, Bobbi pour les intimes. Ou bien tout n’est qu’accident… ou bien tout n’est que destin. Le 21 juin 1988, Bobbi Anderson trébucha littéralement sur son destin près du village de Haven, dans l’État du Maine. Tout découla de ce faux pas ; le reste ne fut que péripéties. »
Extrait de : S. King. « Les Tommyknockers. »