Étiquette : Le rayon fantastique
Monde en oubli par J. T. McIntosh
Fiche de Monde en oubli
Titre : Monde en oubli
Auteur : J. T. McIntosh
Date de parution : 1953
Traduction : C. Carme
Editeur : Le rayon fantastique
Première page de Monde en oubli
« Les portes battantes s’ouvrirent, deux hommes et une femme entrèrent dans le hall. Tout à la fin d’un long passage, Raigmore abandonna la liste des spectacles qu’il était en train de lire et, sans lever les yeux, se dirigea lentement vers l’ascenseur. Du coin de l’œil il vit les deux hommes s’asseoir près des portes et la femme venir aussi vers l’ascenseur.
Il la regarda lorsqu’il parut normal qu’il le fît et la fixa franchement, car cela aussi était une réaction naturelle. Toute autre eût semblé anormale. Elle avait vingt-trois ans et une personnalité remarquable. Le simple fait qu’elle ne portât pas d’insigne, alors qu’elle venait tout droit du dehors, aurait été une raison suffisante pour qu’il la regarde avec insistance. Sa beauté en était une autre, et la probabilité qu’il ait reconnu en elle Alison Hever en était une troisième. »
Extrait de : J. T. McIntosh. « Monde en oubli. »
Planète d’exil par Arcadius
Fiche de Planète d’exil
Titre : Planète d’exil
Auteur : M.-A. « Arcadius » Hilleret
Date de parution : 1963
Editeur : Le rayon fantastique
Première page de Planète d’exil
« Je suis presque à sec, dis Lionel en tâtant dans sa poche les quelques stellaires qui lui restent.
— T’en fais pas, répond Jean, les yeux toujours rivés sur le rail qui défile à toute allure. Je connais la fille. Elle n’ nous f’ra pas payer. »
Le traîneau-taxi glisse avec un bruit déchirant. Les courbes brusquement s’élèvent, s’abaissent. A chaque embranchement ils tressautent. Avec une jubilation sadique, Jean manie le levier de direction. Le véhicule se balance dangereusement de côté et d’autre, et Lionel se cramponne aux barres qui l’entourent. Ils dépassent en trombe les autres taxis dont les occupants les regardent, effarés et réprobateurs. »
Extrait de : Arcadius. « Planète d’Exil. »
La terre endormie par Arcadius
Fiche de La terre endormie
Titre : La terre endormie
Auteur : M.-A. « Arcadius » Hilleret
Date de parution : 1961
Editeur : Le rayon fantastique
Première page de La terre endormie
« Aujourd’hui, la vieille dame était seule. Plantée au milieu du trottoir de l’avenue des Ternes, elle avait déposé son lourd filet à provisions. Elle regardait Albane venir.
Il y avait bien une semaine qu’Albane la voyait tous les matins, vers la même heure, poussant le chariot d’une jeune et belle infirme chaudement emmitouflée sous un affreux capuchon verdâtre dissimulant le plus souvent ses traits. Chaque fois qu’elle croisait le couple étrange, la vieille dame inconnue lui adressait un sourire embarrassé et charmant, et détournait la tête furtivement. Albane répondait au salut à peine esquissé, enveloppant dans son sourire le visage inerte de l’infirme assise.
Mais, ce matin-là, la vieille dame paraissait harassée et comme perdue au milieu de la foule indifférente. Les bras maigres retombant le long du corps débile, le filet à provisions avachi, débordant de légumes, à ses pieds ; sa silhouette noire et anguleuse dans le clair matin de printemps semblait un appel pathétique. »
Extrait de : Arcadius. « La terre endormie. »
Les fleurs de Venus par P. Curval
Fiche de Les fleurs de Venus
Titre : Les fleurs de Venus
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1960
Editeur : Le rayon fantastique
Première page de Les fleurs de Venus
« SOUS LA VOÛTE DES NUAGES
LES DOUBLES PAROIS de la fenêtre s’irisaient des premières lueurs de l’aube ; Julia fut tentée un instant d’en ouvrir les battants et de plonger son visage dans la dangereuse tiédeur de cette matinée. Mais ce ne fut qu’une velléité ; elle goûtait trop parfaitement l’harmonieux spectacle que la baie panoramique offrait à son regard, le vaste marais-océan dont les remous, les vagues, les plis et les tourbillons faisaient chatoyer la gamme infinie de ses teintes, les plantations de fleurs arborescentes, les forêts de cristaux, à travers la sécurité de ces vitres limpides pour ne pas vouloir risquer une mort stupide en ouvrant la fenêtre. »
Extrait de : P. Curval. « Les fleurs de Vénus. »
Le ressac de l’espace par P. Curval
Fiche de Le ressac de l’espace
Titre : Le ressac de l’espace
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1962
Editeur : Le rayon fantastique
Première page de Le ressac de l’espace
« LA MIGRATION DES TXALQS
Linxel progressait sur la terre noire et lisse. Il longeait les parcs de culture. Le soleil vert d’Ormana paraît d’une teinte légère les tiges blanches des plantes nutritives enchevêtrées en un rideau serré. Le Txalq avançait lentement, en suivant la grande perspective déserte de l’allée centrale qui conduisait à la cité du travail.
Il luttait, de toute sa volonté, contre la torpeur profonde qui le gagnait ; il voulait atteindre le bâtiment des livres avant de se laisser glisser dans le sommeil réparateur qui terrassait ceux de sa race tous les quatre cycles.
« Le temps est venu d’émigrer, pensait-il, cette planète ne nous est plus favorable. Je suis le seul qui puisse mener à bien cette tâche, car je suis le dernier Txalq issu de la cellule mère. »
Linxel songeait à la dernière migration et à toutes celles qui l’avaient précédée, plusieurs »
Extrait de : P. Curval. « Le ressac de l’espace. »
Les dieux verts par C. Henneberg
Fiche de Les dieux verts
Titre : Les dieux verts
Auteur : C. Henneberg
Date de parution : 1961
Editeur : Le rayon fantastique
Sommaire de Les dieux verts
« La vie avait vaincu.
Sur la Terre c’était l’an 2 000 de l’ère cosmique – et la nuit émeraude. Le grand cataclysme qui l’avait ravagée se perdait dans un passé immémorial. Quelques livres sacrés, gravés dans le jade et l’onyx et fixés aux autels par des chaînes d’orichalque, disaient que la mort était venue des étoiles. Un jour, le champ magnétique du globe se déplaça, l’écorce terrestre éclata et le relief subit des modifications profondes. Les océans débordèrent, submergeant les continents. Une pluie de météorites pava de gemmes et de feu les montagnes. Deux lunes inattendues – l’une bleue, l’autre verte –, se levèrent à l’horizon.
Sur les planètes habitables de la galaxie, les colonies humaines disséminées cherchèrent en vain à observer les événements. La nouvelle ceinture »
Extrait de : C. Henneberg. « Les dieux verts. »
Le sang des astres par N. Henneberg
Fiche de Le sang des astres
Titre : Le sang des astres
Auteur : N. Henneberg
Date de parution : 1963
Editeur : Le rayon fantastique
Première page de Le sang des astres
« DE POURPRE ET DE FLAMME
Sur la Terre on crut d’abord qu’il s’agissait d’une comète.
Aucun astronome ne l’avait repérée ; ce n’était pas l’astre ponctuel qui traverse les cieux à son heure. Une certaine nuit, le globe en polymères minéraux qui protégeait la Ville s’irisa, les terrasses d’atterrissage, planes, furent pourpres et le firmament même s’ouvrit, sur un fleuve de sang.
On était en avril 2700. Abandonnant les stades de terrovision et les cirques cosmiques, la foule déborda dans les avenues roulantes et, au niveau des observatoires, des hélicobus formèrent des embouteillages.
Dans la nuit rouge, une vague de chaleur, un parfum dense, palpable, charnel – ambre et santal brûlé –, remplit le dôme. Dégorgeant des souterrains où étaient sises les usines et les œuvres vives de la Métropole, les robots désaxés firent irruption dans les jardins. »
Extrait de : N. Henneberg. « Le Sang des astres. »
La rosée du soleil par C. Henneberg
Fiche de La rosée du soleil
Titre : La rosée du soleil
Auteur : C. Henneberg
Date de parution : 1959
Editeur : Le rayon fantastique
Première page de La rosée du soleil
« À mi-chemin entre Neptune et Pluton, l’astronef de reconnaissance RZ2 donna des inquiétudes à son équipage.
Celui-ci se composait d’un commandant, Jérôme Tycho, de deux pilotes de ligne, Walter Angell et Francis Verne, et d’un mécanicien, Bill Ready. Un système de cumuls palliait le manque d’espace à bord : Francis était ingénieur-navigant, et Ready, étudiant en médecine, remplissait les fonctions d’infirmier. Excellente équipe, n’eût été la manie de bricolage de Verne et le fait que, sur le point de prendre sa retraite, Tycho traversait une période de dépression. À son âge – trente-huit ans – la navigation interplanétaire usait son homme.
L’astronef était un bon petit tacot, souple et résistant, où le confort cédait le pas à la vitesse. Avec Angell aux commandes, il enlevait des records impressionnants. »
Extrait de : C. Henneberg. « La rosée du soleil. »
La plaie par N. Henneberg
Fiche de La plaie
Titre : La plaie
Auteur : N. Henneberg
Date de parution : 1964
Editeur : Le rayon fantastique
Première page de La plaie
« Temps terrestre – 3000.
Sur Sigma, la 18e planète de l’étoile double Arcturus, dans la constellation du Bouvier.
L’homme qui devait mourir fut réveillé à minuit. Il fut aussitôt debout, d’un bond souple de léopard, il portait encore sa cuirasse spatiale, lacérée et ternie dans les combats, et ses poignets étaient soudés par un lien magnétique. Il s’adossa au mur de sa cellule et attendit – cette pose de combattant acculé n’était pas sans noblesse.
Les deux lunes dernières de Sigma qui en avait sept, son charme particulier, – la verte et la mauve – se reflétaient dans le viseur et traçaient sur le sol un carré net. Et dans cette lueur, le condamné vit, sur le seuil, une grande silhouette sous une simarre pourpre, le visage masqué à la mode sigméenne d’une pellicule obscure, souple comme un gant. »
Extrait de : N. Henneberg. « La plaie. »
La forteresse perdue par N. Henneberg
Fiche de La forteresse perdue
Titre : La forteresse perdue
Auteur : N. Henneberg
Date de parution : 1962
Editeur : Le rayon fantastique
Première page de La forteresse perdue
« 2300 sur la Terre.
La civilisation des Technocrates à son déclin.
Sur la ville d’acier creusée, taraudée comme une ruche, où l’humanité se tenait épaule contre épaule, il pleuvait.
Une pluie grasse de résidus. Un crépuscule gris et morne, reflété par les trottoirs roulants.
Un homme avait quitté l’alvéole appelé Palais de Justice – un garçon insolemment beau, aux yeux clairs et morts. La foule s’écartait sur son passage – les gens éprouvaient le choc du « déjà vu »… (Mais où ? Sur les écrans, bien sûr, au cœur des cosmodromes hurlants – ou sur les bélinos portant « cet homme est dangereux » ?) Il était libre, son procès venait de se terminer par un non-lieu. Un coup d’œil lui avait suffi : personne ne l’attendait aux grilles. Il traversa la voie.
En face, une enseigne au néon écrivait sur le mur : Soyez heureux ! Achetez les Euphoriques Leans !
Le fort spatial de la Légion cosmique était à deux pas, avec son drapeau noir où fusait une comète.
L’homme entra sans hésiter. »
Extrait de : N. Henneberg. « La forteresse perdue. »