Étiquette : Lederer

 

Le maître des Paxwax par P. Mann

Fiche de Le maître des Paxwax

Titre : Le maître des Paxwax
Auteur : P. Mann
Date de parution : 1986
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël

Première page de Le maître des Paxwax

« L’histoire commence sur la planète morte et presque invisible appelée Sanctum.

Sanctum a l’aspect d’un monde mort. Elle dégage une lueur rouge, sale et terne, dans la lumière de son soleil agonisant. Elle n’a ni aurores éclatantes ni crépuscules flamboyants, juste une rousseur rampante suivie, quelques heures plus tard, de ténèbres rampantes. Là où jadis roulaient des mers vertes, il n’y a plus que des plateaux arides et craquelés. Les larges deltas qui marquaient le passage sinueux de grands fleuves ont aujourd’hui pratiquement disparu, comme désagrégés. De hautes falaises qui s’effritent et des collines qui s’arrondissent, c’est tout ce qui reste des continents et des montagnes.

Il n’y a pas d’atmosphère sur Sanctum. Pas de mouvement. Pas de vie. »

Extrait de : Phillip Mann. « Le maître des Paxwax. »

L’oeil de la reine par P. Mann

Fiche de L’oeil de la reine

Titre : L’oeil de la reine
Auteur : P. Mann
Date de parution : 1982
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël

Première page de L’oeil de la reine

« Marius Thorndyke est mort.
Mais il me faut aussitôt faire preuve de la plus grande prudence. S’il y a une chose que nous avons apprise à l’Institut de Linguistique de Contact, c’est bien que la Terre n’est pas une référence qui nous permette d’appréhender la galaxie connue. Quand je dis « mort », je veux simplement dire mort selon les critères terriens. Il ne respire plus et son corps n’est plus.
En tout cas, si l’on doit en croire les pages de son journal, il semblerait que quelque chose de Marius Thorndyke survive au sein de la riche psychosphère de Pe-Ellia et que ce « quelque chose » affectera l’avenir de notre propre monde, de même que nos explorations interstellaires. Il m’est impossible de donner d’autres précisions. Nous devrons attendre avec patience qu’un nouveau vaisseau pe-ellian vienne à nous. »

Extrait de : Phillip Mann. « L’oeil de la reine. »

Loin du pays natal par W. Tevis

Fiche de Loin du pays natal

Titre : Loin du pays natal
Auteur :  W. Tevis
Date de parution : 1981
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël

Sommaire de Loin du pays natal

  • Près du pays natal
    • Loyer bloqué
    • La visite d’une mère
    • Papa
    • L’apothéose de Myra
    • Manque de chance
    • Echo
    • Séjour dans les limbes
  • Loin du pays natal
    • A l’autre bout du fil
    • Le grand bond
    • La brique en or
    • Le cric du crac
    • Le disciple du maître

Première page du Loyer bloqué

« — Fantastique ! s’exclama Édith. C’était l’expérience la plus vraie de mon existence !
Elle jeta les bras autour de lui, pressa sa joue contre son torse nu et l’attira à elle. Elle pleurait.
Il pleurait également.
— Pour moi aussi, ma chérie, fit-il en l’enlaçant à son tour.
Ils étaient étendus sur le lit en mezzanine du petit studio qu’elle habitait dans l’East Side. Ils venaient de jouir ensemble et, encore en sueur, ils se sentaient heureux et détendus. La journée avait été parfaite.
Déjà, ce soir-là, la séance de thérapie les avait préparés à l’orgasme. Après dîner, ils étaient allés comme chaque mercredi chez Harry et tout avait marché à merveille. Il avait enfin exprimé toute la colère qu’il éprouvait à l’égard de ses parents incapables et elle avait craché sa haine pour sa mère sadique et son père veule. »

Extrait de : W. Tevis. « Loin du pays natal. »

L’oiseau moqueur par W. Tevis

Fiche de L’oiseau moqueur

Titre : L’oiseau moqueur
Auteur :  W. Tevis
Date de parution : 1980
Traduction : M. Lederer
Editeur : Gallmeister

Première page de L’oiseau moqueur

« COMME il remonte la Cinquième Avenue à minuit, Spofforth se met à siffler. Il ignore le nom de l’air, et il ne s’en soucie guère ; c’est un air compliqué, un air qu’il siffle souvent lorsqu’il est seul. Il est torse nu et ne porte pas de chaussures ; il a pour unique vêtement un pantalon kaki. Il sent sous ses pieds la surface usée des vieux pavés. Bien qu’il avance en plein milieu de la vaste avenue, il distingue les hautes herbes et l’ivraie qui, de chaque côté, ont poussé aux endroits où les trottoirs, depuis longtemps fissurés et défoncés, attendent des réparations qui ne se feront jamais. De ces herbes, Spofforth entend s’élever un chœur d’insectes cliquetant et bourdonnant. Ces bruits le mettent mal à l’aise, comme toujours à cette époque de l’année – le printemps. Il enfonce ses larges mains dans les poches de son pantalon. Puis, embarrassé, il les retire et se met à courir à petites foulées, immense, aérien, athlétique, en direction de la silhouette massive de l’Empire State Building. »

Extrait de : W. Tevis. « L’oiseau moqueur. »

L’oiseau d’Amérique par W. Tevis

Fiche de L’oiseau d’Amérique

Titre : L’oiseau d’Amérique
Auteur :  W. Tevis
Date de parution : 1980
Traduction : M. Lederer
Editeur : J’ai lu

Première page de L’oiseau d’Amérique

« Spofforth remonte la Cinquième Avenue. Il est minuit. Spofforth se met à siffler. Un air dont il ignore le nom, mais de cela, il ne se soucie guère. C’est un air compliqué, un air qu’il siffle souvent lorsqu’il est seul.

Spofforth est torse nu, avec pour unique vêtement un pantalon kaki. Comme il marche, il sent sous ses pieds nus la surface lisse et usée de l’ancienne chaussée. Il avance au milieu de l’avenue. De chaque côté, de hautes herbes ont poussé aux endroits où les trottoirs, depuis longtemps fissurés et défoncés, attendent des réparations qui ne se feront jamais plus. Là, s’élève un bourdonnement incessant d’insectes. Comme toujours à cette époque de l’année – le printemps –, ce genre de bruit met Spofforth mal à l’aise. Il enfonce ses larges mains dans les poches de son pantalon. Puis, embarrassé, il les retire et se met à courir à petites foulées, immense, aérien, athlétique, en direction de la silhouette massive de l’Empire State Building. »

Extrait de : W. Tevis. « L’oiseau d’Amérique. »

Parade nuptiale par D. Kingsbury

Fiche de Parade nuptiale

Titre : Parade nuptiale
Auteur : D. Kingbury
Date de parution : 1982
Traduction : M. Lederer
Editeur : Gallimard

Première page de Parade nuptiale

« Le Premier Prophète Tae ran-Kaïel était mort depuis longtemps, mais il continuait à vivre dans le ventre de ses agressifs descendants. Même les plus jeunes d’entre eux avaient mangé un morceau de sa chair au cours d’un banquet funéraire que le clan célébrait encore autour des bruyantes tables de jeu des temples Kaïel.

Tae, déjà très âgé, avait été dépouillé de sa peau, puis son corps, farci de mie de pain parfumée aux insectes, avait été mis à mariner avant d’être rôti à la broche. Au soir du premier haut jour de la semaine du Crâne dans l’année de la Mante, alors que les braises du feu étaient devenues aussi ternes que Geta-sol pris dans une tempête de sable, on l’avait découpé au rythme lancinant des mélopées et servi avec une sauce épicée, relevée encore par une cuillerée du sang de chacun de ses quatre-vingt-trois fils et de ses soixante-dix filles. Durant toute la nuit, les Kaïel en deuil avaient témoigné leur loyauté par des chansons, des discours, des cadeaux et même, au point culminant de la cérémonie, par des plaisanteries désabusées sur la nature un peu trop coriace de sa chair. »

Extrait de : D. Kingsbury. « Parade nuptiale. »

Le roi entêté par L. Sprague de Camp

Fiche de Le roi entêté

Titre : Le roi entêté (Tome 3 sur 4 – Novaria)
Auteur : L. Sprague de Camp
Date de parution : 1983
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël

Première page de Le roi entêté

« Le palais de Xylar

Une grande baignoire de cuivre dont la surface brillante
réfléchissait les rayons du soleil couchant survolait les neiges des Lograms.
Elle se faufilait entre les hauts pics, rasant les glaciers de quelques
coudées.

« Gorax ! s’écria l’un des deux passagers de la baignoire.
Je t’avais pourtant enjoint de ne point passer aussi près de ces montagnes !
Veux-tu donc faire défaillir mon vieux cœur de terreur ? Dorénavant, de
grâce, contourne-les !

— Qu’est-ce qu’il dit ? demanda son compagnon. »
Le premier inclina la tête comme pour écouter, puis répondit : »

Extrait de : L. Sprague de Camp. « Novaria – Le roi entêté. »

Instruments de mort par K. W. Jeter

Fiche d’Instruments de mort

Titre : Instruments de mort (Tome 3 sur 3 – Dr Adder)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1987
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël

Première page d’Instruments de mort

« AVANT

Elle braqua vers le bas-côté et s’arrêta le plus doucement possible. Le cœur serré, elle le regarda se pencher hors de la voiture et, tenant la portière d’une main, vomir sur le bitume. La mâchoire crispée, elle détourna la tête. Ses yeux surprirent leur reflet dans le rétroviseur. Une petite section rectangulaire de son visage qui s’encadrait dans le ciel gris au-delà du pare-brise. Il va falloir que ça se termine. Jusqu’où pourra-t-il aller ? Un réseau de fines rides se forma autour de ses yeux. Et moi, jusqu’où pourrai-je aller ?
Il referma la portière et, les paupières closes, pressa son front contre le tableau de bord capitonné. Du tranchant de la main, il essuya un filet de salive qui coulait sur sa lèvre inférieure. Une infime sensation de peur l’étreignit lorsque, l’examinant de plus près, elle vit une petite traînée de sang sur sa peau luisante.
 »

Extrait de : K. W. Jeter. « Dr Adder – Instruments de mort. »

Le marteau de verre par K. W. Jeter

Fiche de Le marteau de verre

Titre : Le marteau de verre (Tome 2 sur 3 – Dr Adder)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1985
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël

Première page de Le marteau de verre

« OUVERTURE

Vidéo dans la vidéo. Il regardait l’écran du moniteur et s’y voyait. Dans le même volume que celui où il se trouvait, l’entrepôt. Sur l’écran, il y avait des objets en plus : la masse luisante de la voiture de course, le matelas et les couvertures empilées contre un mur, des boîtes de bière jonchant le sol et les autres éléments de son passé. L’entrepôt était vide à présent, bien rangé, avec tous ces objets placés hors de sa portée, à l’intérieur de l’écran. Il n’existait plus que le fauteuil, le moniteur et le lecteur de play-back qu’on lui avait donnés. Et aussi les bandes posées à côté de lui.
— Vous voulez les visionner tout de suite ?
La voix venait de derrière lui.
Il avait oublié qu’il y avait quelqu’un avec lui dans l’entrepôt désert.
Il hocha la tête, sortit la bande qu’il avait choisie au hasard, puis la remit au milieu des autres et enfin plaça celle du dessus dans le lecteur.
Il se pencha vers l’écran, attendant de voir les images se former. Tout serait sur les bandes, à condition de regarder assez longtemps.
 »

Extrait de : K. W. Jeter. « Dr Adder – Le marteau de verre. »

Dr Adder par K. W. Jeter

Fiche de Dr Adder

Titre : Dr Adder (Tome 1 sur 3 – Dr Adder)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1984
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël

Première page de Dr Adder

« Chair fongueuse

De mon enfance, il n’y a qu’un truc dont je me souvienne vraiment, sans doute à cause du bruit que ça avait fait à l’époque. J’étais devant la maternelle et je charcutais des vers de terre avec des ciseaux si grands que j’avais besoin de mes deux mains pour les tenir. Le soleil était brûlant, un peu voilé. Je me rappelle bien. Comme la plupart du temps aujourd’hui.
La maîtresse avait dû me chercher depuis un bon moment car je me suis rendu compte qu’elle était salement en rogne. Elle m’a écarté du bac à fleurs, m’a arraché les ciseaux puis m’a amené dans une salle avec une porte marquée : 4 ans. Elle m’a planté devant un large écran de télé en compagnie d’autres gosses qui regardaient, bouche bée. Elle ne m’a pas vu la suivre des yeux tandis qu’elle sortait, emportant l’objet du délit comme s’il s’agissait d’une prise de guerre.
»

Extrait de : K. W. Jeter. « Dr Adder – Dr. Adder. »