Étiquette : Les moutons électriques

 

Lisière du Pacifique par K. S. Robinson

Fiche de Lisière du Pacifique

Titre : Lisière du Pacifique (Tome 3 sur 3 – Orange county)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 1990
Traduction : S. Lambadaris
Editeur : Les moutons électriques

Première page de Lisière du Pacifique

« Le désespoir ne pourrait jamais s’insinuer dans un matin comme celui-ci.

L’air frais sentait la sauge et prenait une clarté qui n’arrivait en Californie du Sud que lorsqu’un vent provenant de Santa Ana dispersait de son souffle toute brume et toute histoire au loin, au large. Un air comme du verre de télescope, si bien que les monts San Gabriel enneigés semblaient à portée de main, bien qu’à une soixantaine de kilomètres de distance. Les flancs des contreforts bleus révélaient les rainures de chaque ravin, et en bas de ces contreforts s’étendait vers la mer une grande plaine côtière qui ne montrait rien d’autre que des cimes : des bosquets d’orangers, d’avocatiers, de citronniers, d’oliviers ; des brise-vent d’eucalyptus et de palmiers ; des ornements représentant mille variétés différentes, à la fois naturelles et génétiquement modifiées. C’était comme si toute la plaine formait un jardin revenu à l’état sauvage, les premières lueurs du soleil inondant le paysage de toutes les nuances de vert existantes. »

Extrait de : K. S. Robinson. « Lisière du Pacifique – Orange county. »

Péninsule par M. Coney

Fiche de Péninsule

Titre : Péninsule
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 2008
Traduction : J.-P. Pugi, M. Février
Editeur : Les moutons électriques

Sommaire de Péninsule

  • Les crocs et les griffes
  • Au bon vieux temps du carburant liquide
  • La machine de Cendrillon
  • La catapulte et les étoiles
  • Les insectes de feu, Holly et l’amour

Première page de Les crocs et les griffes

« Ce fut par une fin d’après-midi de septembre que nous repêchâmes Harry Alberni dans l’eau froide et glauque du Détroit. Nous l’avions étendu sur le pont et nous nous pressions autour de lui afin de pouvoir entendre ses dernières paroles, à condition qu’il fût encore capable de les prononcer.

« Mettez le cap sur le port, Sagar ! m’ordonna quelqu’un d’une voix pressante. II faut donner à cet homme une chance de s’en tirer. Mais à quoi pensez-vous donc ? »

L’eau qui ruisselait des vêtements d’Alberni s’écoulait par les dalots, tandis que son corps brisé se balançait au gré des mouvements du navire. Je m’agenouillai à son côté tandis que les autres, hommes libres et prisonniers de droit commun, restaient silencieux. Ils étaient attentifs et ils écoutaient. Cependant, personne n’avait jusqu’alors prêté la moindre attention aux paroles d’Alberni. »

Extrait de : M. Coney. « Péninsule. »

L’invité malvenu par B. Hambly

Fiche de L’invité malvenu

Titre : L’invité malvenu
Auteur : B. Hambly
Date de parution : 1994
Traduction : M. Charrier
Editeur : Les moutons électriques

Première page de L’invité malvenu

«  Alors, l’eau s’est changée en sang. »

Les mains tremblantes, Kyra la Rousse redressa le chandelier de bronze qu’elle venait de renverser puis invoqua une nouvelle fois le feu dans le moignon de mèche noirci. Une clarté mouvante se répandit dans la salle de l’Été, tirant du néant les ombres difformes des monstres, des fleurs et des oiseaux sculptés dans les poutres du plafond. L’érable qui poussait à travers le plancher – et le chaume de la toiture – portait à présent des bouquets de feuilles toutes neuves, que la lumière de la bougie transformait en minuscules mains frémissantes.

Lady Rosamund Kentacre, professeur et mentor de la jeune femme, se pencha en avant, les sourcils froncés non par l’incrédulité, mais par la perplexité. Ses doigts frôlèrent le bol en porcelaine translucide posé sur la table de marbre. Il contenait une eau aussi limpide qu’un quart d’heure plus tôt, lorsque Kyra l’avait puisée dans la fontaine de la cour extérieure en récitant les incantations appropriées. »

Extrait de : B. Hambly. « L’invité malvenu. »

Les magiciens par J. E. Gunn

Fiche de Les magiciens

Titre : Les magiciens
Auteur : J. E. Gunn
Date de parution : 1976
Traduction : J. Bétan
Editeur : Les moutons électriques

Première page de Les magiciens

« Les lettres blanches se détachent sur le tableau noir gondolé :

Réunion du Convent 30 et 31 octobre
Salle du Cristal

Je pouffe. Ça ne rate jamais. C’est comme les sous-titres au ciné, le tableau de service d’un hôtel est toujours criblé de fautes d’orthographe.
Mon rire s’éteint dans le vaste hall d’entrée comme il l’aurait fait dans une église. Je jette un regard circulaire, mal à l’aise. Le type n’a pas l’air d’être là. Je n’ai aucune raison de m’inquiéter – aucune raison valable en tout cas. Ce boulot ne me plaît pas, c’est tout. Pas à cause de la difficulté, au contraire, dirais-je. Tout ça paraît vraiment trop simple et la vieille dame s’est montrée beaucoup trop généreuse. Et maintenant, voilà que j’ai l’impression qu’on m’observe. Il n’y a personne dans les parages, ça je peux le jurer. N’empêche que j’ai l’impression qu’on m’observe. Pour un privé, c’est le pompon : un coup à vous coller une névrose.
Diable ! Qui paierait mille dollars, simplement pour retrouver le nom d’un type ? »

Extrait de : J. E. Gunn. « Les Magiciens. »

La vallée du temps profond par M. Jeury

Fiche de La vallée du temps profond

Titre : La vallée du temps profond
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 2007
Editeur : Les moutons électriques

Sommaire de La vallée du temps profond

  • L’adieu aux lucioles
  • Vers la haute tour
  • Simulateur ! Simulateur !
  • La guerre et mon amour
  • Le temps des masques
  • La fête du changement
  • L’usine et le château
  • Elle elle elle
  • Escale
  • La source rouge
  • Allons voir si la rose
  • Eve, à tout jamais
  • Les négateurs
  • Le cimetière des éléphants de la planète Cinéma
  • OPA mon amour
  • Je t’offrirai la guerre
  • Phénix Copernic
  • Vivre le temps
  • Une fenêtre sur la guerre
  • La disparition du conseiller Wordy
  • Le voyage de la morille
  • La bonne étoile
  • Le vol de l’hydre
  • Maxima la kickaha
  • Le compagnon du paysan
  • La vallée du temps profond

Première page de La vallée du temps profond

« Quelquefois, le cœur plein d’un espoir fou, je poursuivais au fond de la vallée mon chien César, un corniaud fureteur qui connaissait mieux les secrets de l’univers qu’un professeur de grec à la Sorbonne. Je courais vite, en ce temps-là. J’avais dix ans… Si ces mots ont un sens. Je veux dire les mots « an » et « temps ». Mais peu importe.

Le plus souvent, César bondissait vers la vallée de façon si soudaine que je n’avais aucune chance de m’accrocher à son sillage. Alors, en attendant son retour, je m’asseyais sur une pierre plate, toujours la même, et je regardais les vaisseaux ou les traîneaux flotter dans le temps profond, poussés par des chiens ou tirés par des serpents. Ces silhouettes étaient étirées et déformées par un phénomène de réfraction en traversant la surface du temps. Il fallait de jeunes yeux et un regard bien entraîné pour les distinguer des jeux d’ombre et de lumière dans les feuillages ou les nuages. Mais quel spectacle exaltant pour un petit paysan qui demandait la lune ! Je rêvais à l’infini, à l’éternité, comme d’autres aux prochaines vacances. »

Extrait de : M. Jeury. « La Vallée du temps profond. »

Le chiffre de Cthulhu par B. Stableford

Fiche de Le chiffre de Cthulhu

Titre : Le chiffre de Cthulhu (Tome 2 sur 7 – Auguste Dupin)
Auteur : B. Stableford
Date de parution : 2011
Traduction : C. Rabier
Editeur : Les moutons électriques

Première page de Le chiffre de Cthulhu

« Le cryptogramme

Il fut une époque, entre l’automne 1846 et la révolution de 1848, où mes rencontres régulières avec Auguste Dupin – qui avaient presque toujours lieu dans ma demeure, bien plus confortable et plus facile d’accès que son appartement – durent si fréquemment faire place à un troisième élément que je commençai presque à nous voir comme un trio plutôt qu’une paire d’amis. Une image tirée d’un feuilleton1 populaire récent s’imposait à mon esprit et je nous appelais, dans le secret de mon cœur, « les trois mousquetaires ». Je tiens, toutefois, à souligner que nous n’étions absolument pas des individus violents. »

Extrait de : B. Stableford. « Auguste Dupin – Le Chiffre de Cthulhu. »