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Les diablesses de Qiwâm par Maurice Limat

Fiche de Les diablesses de Qiwâm

Titre : Les diablesses de Qiwâm
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les diablesses de Qiwâm

« — Fais bien attention… Tu es décidée ?

— Oui.

— C’est le dernier moment… Tu sais que tu ne pourras plus revenir en arrière et que ce sera définitif ?

— Oui.

— Je te répète ce que je t’ai dit cent fois. Mais cela fait partie de mon devoir vis-à-vis de toi et de… celles qui m’envoient ! Dans moins de deux heures, il sera trop tard pour…

— Je t’ai dit que j’étais consentante. Je veux partir !

— Tu renonces à tout ?

— Je renonce.

— Et… à tous ?

Il y eut un petit silence.

Un peu de vent passa. Les deux femmes se tenaient sur la pointe de Bilgroix, au bord du golfe du Morbihan, à l’extrême nord de Port-Navalo. Il bruinait légèrement et, dans la nuit commençante, le paysage si pittoresque perdait les coloris splendides qui le caractérisent. »

Extrait de : M. Limat. « Les diablesses de Qiwâm. »

Les damnés de Cassiopée par Maurice Limat

Fiche de Les damnés de Cassiopée

Titre : Les damnés de Cassiopée
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les damnés de Cassiopée

« La chose était dans l’ombre. Martinez allait et venait dans le laboratoire, le crâne envahi par le ronron des moteurs qui vivaient comme des êtres, perpétuellement branchés, bien que ce ne fût pas l’heure expérimentale où ils se mettraient à vrombir, à cracher des feux d’artifice d’autre monde.

Il n’y avait d’éclairage autour de l’homme en blouse que la vigilance des voyants, points d’iridescence colorés, vivants eux aussi, semblait-il, et qui jetaient de simples taches, des reflets incomplets, des échappées de lueurs.

Mais la chose captait, dans sa masse gémellaire, ces mouches de couleur, qui paraissaient se piquer sur le double humanoïde figuré par l’anthropotron.

Martinez s’impatientait. Souvent, bien qu’une horloge atomique, réglée pour cent
siècles, fût installée au-dessus de la porte du labo, il consultait son chrono, dont le cadran lui chuchotait les degrés du temps. »

Extrait de : M. Limat. « Les damnés de Cassiopée. »

Le zénith… et après ? par Maurice Limat

Fiche de Le zénith… et après ?

Titre : Le zénith… et après ?
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le zénith… et après ?

« Sur l’immense astroport, c’est le silence. Le silence et la nuit.

Une accalmie. Aucun engin ne se pose ni ne s’envole. L’heure est avancée, le ciel bas. Il fait lourd. À peine si, de temps à autre, par une déchirure de nuage, on entrevoit une petite étoile qui, très vite, se cache, comme apeurée.

L’aire géante est balayée par les rayons des balises lumineuses. Mais, à l’écart, à l’extrémité du vaste champ aménagé pour recevoir les interplanétaires, une zone particulière.

L’interdit.

Placé de telle sorte que l’éclairage ne l’atteint pas. Partout, l’ombre.

Tout est plongé dans le noir. On distingue pourtant une masse sphérique qui est
vraisemblablement un astronef en position de départ.

Très en avant, à la limite de l’astroport proprement dit, il y a cependant un panneau lumineux qui irradie dans la nuit, placé face aux installations portuaires, visible et lisible de très loin. »

Extrait de : M. Limat. « Le zénith… et après. »

Le troubadour de minuit par Maurice Limat

Fiche de Le troubadour de minuit

Titre : Le troubadour de minuit
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le troubadour de minuit

« Le vent a presque entièrement balayé le ciel. Quelques nuages passent encore, chassés par le plus grand des souffles.

La Lune triomphe. Quasi pleine. Bloc de métal luminescent qui burine de son acier champs et forêts, rivières et vallons et au-dessus de tout cela, sur une colline aiguë,
le château. Orgueil et sécurité des sires de Crèvecœur.

Amaury de Crèvecœur, chacun le sait dans son domaine, est à la chasse, plaisir le plus total des seigneurs de ce siècle treizième. Il court le sanglier, le cerf, le loup, en compagnie de son voisin domanial messire de Mortemer.

On chuchote qu’en fait ladite randonnée n’est qu’un prétexte et que les deux féodaux ont convenu une union entre Yolaine, nièce et pupille de Crèvecœur, et Igor, héritier de
Mortemer.  »

Extrait de : M. Limat. « Le Troubadour de minuit.  »

Le sphinx des nuages par Maurice Limat

Fiche de Le sphinx des nuages

Titre : Le sphinx des nuages
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le sphinx des nuages

« — Ça va se gâter !

— Qu’est-ce que tu racontes ?

— Là-bas… Tiens ! Prends les jumelles !

— Qu’est-ce que tu as vu ? Ah ! Près des collines… Eh ben mon vieux ! si c’est ça qui t’inquiète !

Ghislaine se mit à rire :

— Qu’est-ce qu’il a repéré, notre brillant aéronavigateur ?

Olivier lui tendit l’instrument d’optique :

— Regarde, chérie… Voilà ce qui fait croire au seigneur Jo qu’un cyclone se prépare !

La jeune femme observa une minute, rendit les jumelles à Jo :

— Pas bien méchant, ce petit nuage ! Et le ciel est si bleu !

— De toute façon, reprit Olivier, nous serons à terre avant une heure… à un quart d’heure près…

Jo grogna :

— Brûle ! au lieu de disserter ! Tu n’es pas encore en chaire, futur prof ! Brûle !

— Bon ! Bon ! Ne râle pas ! »

Extrait de : M. Limat. « Le Sphinx des nuages. »

Le sang vert par Maurice Limat

Fiche de Le sang vert

Titre : Le sang vert
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1963
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le sang vert

« — Jamais plus…

Le front au hublot, Liane contemplait l’étendue noire où les astres piquetaient leurs gemmes, fixes comme des regards de statues.

Et l’expression désabusée s’était exhalée de son cœur. Sans s’en rendre compte, elle avait dû parler tout haut. Elle n’entendait pas, dans le couloir de l’astronef, le pas de Génio, le vrombissement incessant rongeant tous les bruits. Et puis le revêtement de plastique permettait de s’approcher en silence.

Un bras viril glissa le long de la taille de la jeune femme. Instinctivement, elle sursauta et se rassura en le reconnaissant :

— Pourquoi ces soupirs, chérie ? Te voilà mélancolique…

Il était grand, solide. Ses cheveux noirs et abondants de Latin se plantaient assez bas sur le front, lui donnant une impression de rudesse démentant la grâce des traits. »

Extrait de : M. Limat. « Le sang vert. »

Le sang du soleil par Maurice Limat

Fiche de Le sang du soleil

Titre : Le sang du soleil
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1959
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le sang du soleil

« L’idée était bizarre et Alain en conçut un amusement passager. Il y avait beau temps que les humains ne cultivaient plus guère les vieilles légendes. Pourtant, le fils du commodore Frank Maresco admettait qu’il progressait exactement comme ce héros des mythes périmés, chaussé de bottes magiques et franchissant monts et vallées en enjambées de… il n’en savait pas le compte, de telles mesures de distance ne prévalant plus.

Alain Maresco se hâtait. Il avait aperçu la lueur caractéristique d’un vaisseau de l’espace en détresse. Une sorte d’étoile filante tombant à l’extrémité d’une traînée sinusoïde, très irrégulière, cela n’indiquait pas autre chose qu’un cosmonef en perdition, dont le pilote n’était plus maître.

Les humains, d’une planète à l’autre, étaient animés du même instinct ancestral qui les avait, depuis toujours, jetés au secours de leurs semblables en péril. »

Extrait de : M. Limat. « Le Sang du Soleil. »

Le retour d’Hypnôs par Maurice Limat, Jean-Marc Lofficier et Jean-Michel Archaimbault

Fiche de Le retour d’Hypnôs

Titre : Le retour d’Hypnôs – l’intégrale
Auteur : Maurice Limat et Jean-Marc Lofficier et Jean-Michel Archaimbault
Date de parution : 2009
Editeur : Rivière blanche

Sommaire de Le retour d’Hypnôs

  • Les créatures d’Hypnôs
  • Le retour d’Hypnôs

Première page de Les créatures d’Hypnôs

« Le bruit même des propulseurs vrombissants des astronefs n’arrivait plus à réveiller Ian Forestier. Son métier de steward de l’espace lui avait donné un sommeil parfait qui entretenait en lui une santé florissante et, sur les lignes interplanétaires, ses camarades disaient en riant que pour l’éveiller, il aurait fallu pour le moins l’explosion d’une supernova.

Et pourtant, cette nuit-là, il ne dormait pas. Il ne pouvait plus dormir.

Assis sur son lit, dans le petit studio parisien où il venait retrouver un peu de vie terrestre à chaque escale, il fourrageait avec fureur dans son abondante tignasse noire. À trente ans, ce vigoureux garçon que l’esprit d’aventure avait poussé vers une profession “spatiale” se demandait ce qui pouvait bien lui arriver.

Avait-il rêvé ? Ce qu’il avait aperçu, était-ce un songe, une vision, la manifestation d’êtres extraterrestres comme ceux qu’il lui avait été donné de contempler quelquefois, ou bien un appel de cet au-delà qui demeure un mystère pour les Terriens et les Martiens, les autochtones de Sirius et les indigènes des Nuages de Magellan, comme d’ailleurs pour toutes les humanités de toutes les constellations ? »

Extrait de : M. Limat, J.-M. Lofficier et J.-M. Archaimbault. « Le Retour d’Hypnôs. »

Le proscrit de Delta par Maurice Limat

Fiche de Le proscrit de Delta

Titre : Le proscrit de Delta
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le proscrit de Delta

« — Votre nom ?

— Klaus Verdier.

— Votre âge ?

— 27 ans.

— Profession ?

— Ingénieur.

— Appartenance politique ?

— Néant.

— Appartenance religieuse ?

— Néant.

Il y eut un petit temps.

Cet interrogatoire – car c’en était bien un – se déroulait dans un cadre des plus singulier.

Une sorte de caisson métallique, où l’homme interrogé se tenait seul, debout entre deux parois où se voyaient des canalisations, d’innombrables boulons, des appareils compliqués, peu compréhensibles pour le profane mais dont lui-même, eu égard à sa qualité d’ingénieur, devait être susceptible de deviner l’utilité. »

Extrait de : M. Limat. « Le proscrit de Delta. »

Le moulin des damnés par Maurice Limat

Fiche de Le moulin des damnés

Titre : Le moulin des damnés
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le moulin des damnés

« Le vent venait de la mer. Les arbres l’attestaient. Tous, ils avaient pris la même inclinaison et, même quand c’était le calme sur les landes, ils restaient ainsi penchés, comme accablés de tant de tempêtes.

L’auto filait sur la route plate traversant ce pays qui pouvait être agréable au grand soleil mais, sous ce ciel d’un gris tourmenté, offrait un aspect déprimant. Le terrain morne, qui s’étendait très loin, demeurait sans relief. La mer devait être par-là, sur la droite. On ne la voyait pas. Tout se confondait et le littoral n’était qu’un immense plateau balayé par les rafales, seulement renflé par la falaise vers l’estuaire de la Somme.

Teddy Verano était de méchante humeur. Seul, au volant, il ronchonnait contre cette crevaison qui l’avait retardé. Rentrer à Paris ce soir ? Il était tard. Il était las. Yvonne savait bien qu’il pouvait n’être de retour que le lendemain.

Au besoin, il lui téléphonerait.

Il avait le vent en face et des feuilles se plaquaient au pare-brise. Tout l’agaçait, ce soir. Il en avait fini avec cette ridicule histoire d’adultère, à la station balnéaire la plus proche. »

Extrait de : M. Limat. « Le moulin des damnés. »