Étiquette : livre

 

Chevaliers du temps par Louis Thirion

Fiche de Chevaliers du temps

Titre : Chevaliers du temps
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Chevaliers du temps

« C’était une pauvre ville.

D’innombrables fumées rouillaient son ciel, obscurcissaient le couchant où nageait un astre sanglant qui pouvait être le soleil. Perçant la grisaille, d’innombrables transports se ruaient vers les ports spatiaux.

La ville était un port. Le centre d’un empire cosmique bien vieux, d’un empire à bout de souffle qui n’avait pas su trouver une définition valable pour le bonheur de ses citoyens.

« C’était une pauvre ville pourrie », songeait le général tandis que sa voiture tournait l’angle d’une rue jonchée d’ordures puantes. C’était une ville infréquentable. Paniques, émeutes, invasions, coups d’Etat se succédaient et, sans cesse, les services de la police électronique changeaient de maîtres. Il n’y avait plus d’ordre ni de sécurité nulle part parce que les robots de police ne pouvaient tout faire et que trop de gens savaient comment faire mentir un robot ou bloquer un ordinateur. »

Extrait de : L. Thirion. « Chevaliers du temps. »

Cette chose qui vivait sur Véra par Louis Thirion

Fiche de Cette chose qui vivait sur Véra

Titre : Cette chose qui vivait sur Véra
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Cette chose qui vivait sur Véra

« Le corps reposait sur une sorte de plan incliné fait de matière moulée qui en enveloppait les formes. C’était celui d’un homme jeune et en parfaite condition physique. Grand, le cheveu clair, il respirait doucement, plongé dans un sommeil qui semblait sans rêves.

Une cinquantaine d’autres corps reposaient dans la même salle d’acier et de céramique ; rien ne semblait devoir troubler cet éternel repos, pas même la jeune femme qui observait attentivement le jeune homme endormi.

Une autre femme, qui venait à son tour d’entrer dans la salle, s’approcha.

— Encore !

La première releva la tête.

— Oui, Elphie.

— Mais qu’est-ce que tu lui trouves ?

— Il est beau, dit Albée – c’était le nom qui figurait sur sa blouse verte de professionnelle du Centre. »

Extrait de : L. Thirion. « Cette chose qui vivait sur Véra. »

Accident temporel par Louis Thirion

Fiche de Accident temporel

Titre : Accident temporel
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1987
Editeur : Fleuve noir

Première page de Accident temporel

« Le 24 Nive de l’année de l’Ours, deux cavaliers chevauchaient sur la piste glacée qui, à cette époque de l’année, relie Blove à la petite cité lacustre de Suite.

Les chevaux, de petites bêtes nerveuses et rapides, trottaient sans trop de hâte tandis que le soleil hivernal frôlait l’horizon rougeâtre.

— Il neigera demain, dit le premier cavalier dont le visage coupé de deux yeux en amande se trouvait à demi enfoui dans l’abondante fourrure de son capuchon.

— Ensuite ce sera le printemps, répliqua le second.

— Avec le froid qu’il a fait, reprit le premier, l’herbe sera bonne pour les chevaux et nous aurons de bonnes montures.

— Ce ne sera que justice, répondit le second. Vous aurez assez travaillé pour sauver le troupeau.

— C’est pourtant vrai, appuya le premier, et c’est bien la preuve qu’il ne faut désespérer de rien. »

Extrait de : L. Thirion. « Accident Temporel. »

Ysée-A par Louis Thirion

Fiche de Ysée-A

Titre : Ysée-A (Tome 4 sur 4 – Jord Maogan)
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ysée-A

« Toutes les sirènes d’Orvurz — la fabuleuse cité Vuz — se mirent à hurler ensemble. Leur plainte déchirante faisait vibrer l’air pesant de cette chaude journée d’été et couvrait le bourdonnement permanent des rvars qui se ruaient vers les profondeurs. Oen-Vur se laissa flotter jusqu’à la fenêtre. De cette hauteur, le chercheur Tulg apercevait l’impressionnante couronne des vingt mille tours urbaines, encerclant le dôme brillant des Iso. Le temps était doux. Les nuages verdâtres d’ammoniac qui s’étiraient à l’horizon annonçaient une nouvelle belle journée.

Oen-Vur scruta le ciel. D’où surgiraient les bolides ? Après tout, il s’en moquait. Négligeant ses avertissements, les Vuz avaient déclenché la guerre. Aucun espoir ne subsistait. Fuyant la catastrophe, les derniers rvars s’engouffrèrent en grondant sous les portiques qui se fermèrent avec un bruit de cloche géante. Et, dans la lumière miroitante, il n’y eut plus rien que les tours, les arches, le dôme et les innombrables structures dentelées des alvimètres qui tanguaient lentement. »

Extrait de : L. Thirion. « Ysée-A – Jord Maogan. »

Les whums se vengent par Louis Thirion

Fiche de Les whums se vengent

Titre : Les whums se vengent (Tome 3 sur 4 – Jord Maogan)
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les whums se vengent

« Yan Paterson, commandant suprême des Forces de Sécurité Cosmique n’avait rien d’un plaisantin et son bureau était organisé à son image exacte. Le fouillis habituel des écrans-radars, intervidéos, micro-mémoires et secrétaires électroniques avait été remplacé par un appareil unique, austère d’aspect, d’une grande simplicité apparente et la plaque de verre recouvrant le bureau d’époque (seconde moitié du XXe siècle) restait perpétuellement déserte. Yan Paterson qui avait une horreur maladive du désordre n’y posait jamais rien.

Aussi, le commandant suprême examinait-il avec une fureur concentrée le petit disque transparent qu’il venait de ramasser sur la plaque de verre. L’apparition de ce disque le faisait douter de sa raison. Lorsqu’il était rentré dans son bureau tout à l’heure, la plaque de verre était, comme à l’accoutumée, déserte et bien luisante. C’était en la présence de Yan Paterson que le disque était apparu dessus. Il n’y avait pas d’autre mot pour décrire le phénomène. Le disque s’était formé à partir du néant. Il avait surgi sous le regard incrédule de Yan Paterson, témoin puissamment rationnel et, maintenant, le commandant suprême des Forces de Sécurité Cosmique le tenait dans le creux de la main et le palpait pour s’assurer qu’il existait bien. »

Extrait de : L. Thirion. « Les Whums se vengent – Jord Maogan. »

Les naufragés de l’Alkinoos par Louis Thirion

Fiche de Les naufragés de l’Alkinoos

Titre : Les naufragés de l’Alkinoos (Tome 2 sur 4 – Jord Maogan)
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les naufragés de l’Alkinoos

« L’Alkinoos était un superbe cargo capable de ramener vers la Terre 15 000 tonnes de minerai rare des confins de la galaxie ; il était muni du double système de propulsion devenu classique depuis l’arrivée
des Stols sur la Terre.

À bord, en dehors des soutes, 175 isospaces permettaient d’emmener un peu partout les équipes de mineurs spatiaux. Ces types, en général, des aventuriers, menaient une vie des plus rudes. À une époque où la Terre connaissait enfin la paix, ils allaient peupler des planètes innommables aux climats ahurissants.

Des gens comme eux, il en fallait, mais le recrutement se faisait difficile car l’argent ne manquait pas sur Terre. Aussi avait-on le plus souvent recours à des condamnés de droit commun. Une année passée dans une mine extraterrestre effaçait cinq années de réclusion ; cela valait parfois le coup à cause du pécule que l’on touchait au retour.

Mais pour exploiter les mines d’Alonite II, il fallait emmener les types de force. »

Extrait de : L. Thirion. « Les naufragés de l’Alkinoos – Jord Maogan. »

Les Stols par Louis Thirion

Fiche de Les Stols

Titre : Les Stols (Tome 1 sur 4 – Jord Maogan)
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les Stols

« L’amiral Ted Harisson regardait sans trop y croire le tourbillon jaune qui fonçait sur son escadre. Une demi-heure auparavant, il avait détecté les vaisseaux de la nouvelle armada soviétique, ils débouchaient, lancés à la troisième vitesse cosmique, après avoir quitté l’abri de Mercure et se ruaient à l’assaut.

Ted Harisson avait tout de suite compris que cette fois la bataille allait être rude. Les nouveaux croiseurs cuirassés soviétiques étaient encore plus véloces que ne l’avaient annoncé les services de renseignements, et leur puissance de feu demeurait une redoutable inconnue.

Ted Harisson avait alors manœuvré de manière à encadrer les vaisseaux ennemis lorsqu’ils parviendraient à portée de tir et, accompagné de trois escorteurs, il s’était séparé de son escadre et faisait route en direction de Vénus de toute la puissance de ses propulseurs. »

Extrait de : L. Thirion. « Les Stols – Jord Maogan. »

Vahanara par Georges Murcie

Fiche de Vahanara

Titre : Vahanara
Auteur : Georges Murcie
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vahanara

« Les rochers rouges lui rappelaient l’Esterel.

Autour de lui, autour d’eux, partout : le silence.

Pire que l’absence de bruit. Le silence intégral qui acquérait, semblait-il, une certaine densité, devenait presque palpable.

Pesant. Angoissant.

Il bougea. Un caillou aux arêtes aiguës lui meurtrissait la cuisse gauche malgré l’épaisseur de la combinaison. Il se redressa de quelques centimètres sur les genoux et les coudes, changea de position.

Ce n’était guère plus confortable. Le sol était dur et rugueux. Presque pas de terre ni de sable. De la roche et des débris. Partout. Des rochers rouges aux contours déchiquetés.

Devant lui, maintenant distant d’une quarantaine de mètres, Glenn avançait lentement.

Valros jura entre ses dents.

Depuis combien de temps cela durait-il déjà ? Et où cette progression prudente les mènerait-elle ?

Il crispa les doigts sur la crosse de son arme. »

Extrait de : G. Murcie. « Vahanara. »

Un jour, l’oubli par Georges Murcie

Fiche de Un jour, l’oubli

Titre : Un jour, l’oubli
Auteur : Georges Murcie
Date de parution : 1976
Editeur : Fleuve noir

Première page de Un jour, l’oubli

« L’aménagement du bar, assez long et plutôt étroit, faisait tout de suite songer à un vieux wagon de chemin de fer.

Sur la droite, en entrant, courait le zinc, le long duquel s’alignaient de hauts tabourets pivotants. À gauche, des cloisons de bois verni s’élevaient jusqu’à deux mètres environ du sol et divisaient ce côté du local en une suite de compartiments assez exigus. Des couples les occupaient souvent, cherchant là un refuge, un semblant d’intimité. L’éclairage, savamment dosé, formait une zone de lumière ambrée au-dessus du comptoir et laissait le reste de l’établissement dans une pénombre vaguement rousse, discrète, propice.

La ressemblance avec l’intérieur d’une voiture de train était d’ailleurs voulue, même si on y prenait place, parfois, pour de curieux voyages, puisque l’endroit avait été baptisé L’Orient-Express.

À cause de quelques tentures écarlates et de panneaux muraux où on devinait des dragons et des serpents bizarres, la décoration avait en effet quelque chose d’oriental ; et c’était sans doute ce qui provoquait certaines rumeurs… »

Extrait de : G. Murcie. « Un jour, l’oubli. »

Tétras par Georges Murcie

Fiche de Tétras

Titre : Tétras
Auteur : Georges Murcie
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Tétras

« Sur Galactor, planète-capitale de l’Empire des Six Dimensions, le Grand Maître Gastarak avait accordé une audience privée à Myriak, chef suprême des Services Interdimensionnels de Sécurité.

Gastarak s’attendait à tout, sauf sans doute à ce que Myriak se proposait de lui révéler.

Depuis des temps immémoriaux, les Services Interdimensionnels de Sécurité avaient pour tâche d’écarter ou de détruire tout ce qui pouvait menacer la vie sur l’une des planètes de l’Empire, et leur rôle se bornait essentiellement à protéger les mondes habités de la Cinquième Dimension, univers parcouru sans cesse par des milliers de météorites de tout calibre qu’il fallait détourner ou anéantir avant qu’elles ne se précipitent sur les planètes aménagées. Aussi Gastarak supposait-il que Myriak avait quelque sujet de préoccupation dans cette partie de l’Empire, dans cette Cinquième Dimension qui mobilisait constamment la majorité de ses effectifs.

Loin de se douter des raisons véritables de l’inquiétude du chef suprême, il ne put réprimer un petit geste de stupeur. »

Extrait de : G. Murcie. « Tétras. »