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Humanité provisoire par W. M. Miller

Fiche de Humanité provisoire

Titre : Humanité provisoire
Auteur : W. M. Miller
Date de parution : 1962
Traduction : E. Longchamp
Editeur : Denoël

Sommaire de Humanité provisoire

  • Humanité provisoire
  • L’intrus
  • Bénédiction en gris

Première page de Humanité provisoire

« Il savait que ça ne servirait à rien de rester après le petit déjeuner, mais il ne pouvait pas supporter l’idée de la laisser ainsi. Il enfila son manteau dans la cuisine, puis se tint, indécis, sur le pas de la porte, tournant son chapeau entre ses mains. Sa femme était encore assise à table. Ses doigts jouaient avec l’anse d’une tasse vide. Elle regardait fixement, par la fenêtre, les cages qui se trouvaient derrière la maison, et feignait de ne pas entendre toussotements et raclements de pieds. Il observa un moment sa mâchoire crispée, puis s’éclaircit la gorge.
— Anne ?
— Oui ?
— Je ne peux pas supporter de te voir comme ça.
— Alors, va-t-en.
— Je ne peux vraiment rien faire ?
— Je t’ai dit ce qu’il fallait faire.
Elle parlait d’une voix monotone, lourde de chagrin. Et ce chagrin, il ne pouvait ni l’accepter, ni y porter remède. Timidement, il traversa la pièce. »

Extrait de : Walter M. Miller. « Humanité provisoire. »

Collector par W. M. Miller

Fiche de Collector

Titre : Collector
Auteur : W. M. Miller
Date de parution :
Traduction : M. Battin, B. Martin, M. Deutsch, A. Dorémieux, E. Longchamp, D. Hersant, D. Riche
Editeur :

Sommaire de Collector

  • Le gardien du savoir
  • Les ogres de l’espace
  • Légitime défense
  • Enfants sans âme
  • Bénédiction en gris
  • La cité sans âmes
  • La sentinelle
  • Moi qui rêve
  • L’intrus
  • Le retour à la Terre
  • Hommes de la Lune
  • Le testament
  • Vengeance pour Nicolaï

Première page du Le gardien du savoir

« Il allait mourir comme meurent les voleurs.

Il était suspendu par les poignets, lacé au poteau. La pâle lumière solaire faisait luire faiblement son dos nu tandis qu’il attendait, les paupières étroitement serrées, ses lèvres bougeant doucement tandis qu’il appuyait son visage contre le bois rugueux. Il se tenait dressé sur la pointe des pieds afin de calmer un peu la douleur grandissante qui lui déchirait les épaules. Quand ses chevilles à leur tour devenaient douloureuses, il se laissait pendre aux clous qui transperçaient ses avant-bras, juste au-dessus des poignets.

Il était jeune – peut-être dans sa treizième Mars-année – et sa chevelure noire frisée était coupée court à la manière des célibataires qui n’ont pas encore engendré de rejeton, ou qui ne veulent pas admettre qu’ils l’ont fait. Il était souple et éclatant de santé, avec les membres minces et rapidement bandés d’une chose sauvage mal nourrie que harcèle en permanence une faim furieuse tapie en embuscade au plus profond d’elle-même. »

Extrait de : Walter M. Miller. « Collector. »