Étiquette : Maillet
Baleinier de la nuit par R. F. Young
Fiche de Baleinier de la nuit
Titre : Baleinier de la nuit
Auteur : Robert F. Young
Date de parution : 1980
Traduction : F. Maillet
Editeur : Denoël
Première page de Baleinier de la nuit
« La baleine spatiale fut aperçue à 0616 heures ; à 0619 heures les sas ventraux du Feu Vert s’écartèrent et la baleinière spatiale ≠≠21 chut sur le giron d’ébène de l’espace. Aux commandes, John Starfinder, baleinier de lre classe, ce qu’on appelait, dans le jargon du métier, un « Jonas ». À côté de lui, dans le cockpit pour trois personnes, les deux autres membres d’équipage de la baleinière spatiale, dont les noms, en même temps que le sien, étaient apparus ce matin sur le télé-rôle du Feu Vert : Naishi No-Kue, baleinière de 2e classe, ou « Jonasse », et Trey Kesselman, copilote et lieutenant-harponnier de 1re classe.
Un mot sur le Feu Vert : comme la plupart des vaisseaux spatiaux modernes de sa catégorie, il avait été jadis une baleine de l’espace vivante, bien que ses contours relativement symétriques, sa coque lisse et sa rangée de hubloscopes démentissent apparemment ce fait. À présent, bien sûr, elle était morte – tuée il y avait bien longtemps par un Jonas, ou plusieurs, et remorquée vers les Chantiers de Construction Orbitaux d’Étoile »
Extrait de : Robert F. Young. « Baleinier de la Nuit. »
Les armées du jour par B. Hambly
Fiche de Les armées du jour
Titre : Les armées du jour (Tome 3 sur 3 – Le cycle de Darwath)
Auteur : B. Hambly
Date de parution : 1983
Traduction : F. Maillet, S. Guillot
Editeur : Gallimard
Première page de Les armées du jour
« La nuit était paisible. Le vent, qui s’était abattu avec une rare violence sur les montagnes glacées du nord, s’était transformé vers le crépuscule en un timide murmure entre les sombres pins qui emplissaient le sinueux Val de Renweth. À minuit, même ce murmure s’était tu. Les branches noires demeuraient immobiles d’un bout à l’autre de la vallée, lentement recouvertes de givre dans le froid grandissant. Une respiration humaine, à peine visible dans la clarté sans âme des rares étoiles hautaines et lointaines, restait suspendue telle une nuée de diamants autour du visage ou se figeait sur les lèvres en gelée blanche. Dans ce froid perçant, même les loups demeuraient terrés ; le silence s’étendait d’une falaise à l’autre, presque palpable dans ce monde glacial et désolé.
Pourtant, sous les arbres enténébrés, quelque chose avait bougé.
Rudy Solis en avait la certitude. »
Extrait de : B. Hambly. « Le cycle de Darwath – Les armées du jour. »
Les murs des ténèbres par B. Hambly
Fiche de Les murs des ténèbres
Titre : Les murs des ténèbres (Tome 2 sur 3 – Le cycle de Darwath)
Auteur : B. Hambly
Date de parution : 1983
Traduction : F. Maillet, S. Guillot
Editeur : Gallimard
Première page de Les murs des ténèbres
« La scène se passait au Shamrock Bar, à San Bernardino, un samedi soir orageux. La pluie tambourinait doucement contre la vitre, et les lumières criardes se reflétaient sur le trottoir mouillé, au-dehors. Deux motards barbus et une blonde diaphane jouaient au billard dans l’arrière-salle. Rudy Solis liquida sa deuxième bière de la soirée et regarda autour de lui. Il avait perdu quelque chose – à moins qu’on ne le lui ait arraché –, mais il ne se rappelait plus de quoi il s’agissait. Ne subsistait plus qu’une douleur sourde.
Il était fauché et pas encore assez soûl. Derrière le comptoir, Billy May allait et venait le long du rayon garni de verres à moitié vides et de bouteilles de bière, les yeux barbouillés de noir, suivie à la trace par son reflet dans le miroir taché de chiures de mouches ; la dentelle rouge de son soutien gorge dépassait du décolleté de son chandail. Le miroir révélait la faune habituelle du samedi soir, des gens que Rudy connaissait depuis l’école secondaire et même, pour certains, depuis son enfance : Peach McClain, le Hell’s Angel le plus gros du monde, avec sa nana ; Crazy Red, le prof de karaté ; Big Bull, et la bande de l’usine sidérurgique. »
Extrait de : B. Hambly. « Le cycle de Darwath – Les murs des ténèbres. »
Les forces de la nuit par B. Hambly
Fiche de Les forces de la nuit
Titre : Les forces de la nuit (Tome 1 sur 3 – Le cycle de Darwath)
Auteur : B. Hambly
Date de parution : 1982
Traduction : F. Maillet, S. Guillot
Editeur : Gallimard
Première page de Les forces de la nuit
« Gil savait que ce n’était qu’un rêve. Elle n’avait aucune raison d’avoir peur – le danger, le chaos, la terreur aveugle et l’angoisse cauchemardesque qui emplissaient la nuit hurlante n’avaient rien de réel, elle le savait ; cette ville à l’architecture sombre et insolite, cette foule d’hommes et de femmes paniqués qui la bousculaient dans leur fuite sans la voir, n’étaient que la manifestation saisissante de son subconscient surchargé des spectres qui s’évanouiraient avec le jour.
Tout cela, elle le savait ; et pourtant, elle avait peur.
Il lui semblait se trouver au pied d’un escalier de marbre vert, en face d’une cour carrée entourée de hauts bâtiments aux toits pointus. Des gens affolés passaient près d’elle en la bousculant, la repoussaient contre le socle gigantesque d’une statue de malachite sans paraître remarquer sa présence ; hommes et femmes haletants, aux yeux égarés, aux visages terrifiés d’une lividité cadavérique sous la lueur froide de la lune à son dernier quartier. »
Extrait de : B. Hambly. « Le cycle de Darwath – Les forces de la nuit. »
Vendredi par R. A. Heinlein
Fiche de Vendredi
Titre : Vendredi
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1982
Traduction : L. Maillet
Editeur : J’ai lu
Première page de Vendredi
« Dès que j’ai eu quitté la capsule de la Vrille du Kenya, il a été sur mes talons. Il m’a suivie quand j’ai franchi la porte qui conduisait aux services de Douane, Immigration et Santé. Quand la porte s’est contractée derrière lui, je l’ai tué.
Je n’ai jamais beaucoup aimé la Vrille. En fait, je la détestais bien avant le désastre du croque-ciel de Quito. Cette espèce de câble qui monte vers le ciel sans que rien le retienne a quelque chose de beaucoup trop magique pour moi. Mais il n’existe qu’un seul autre moyen d’atteindre Ell-Cinq, et il prend du temps et coûte beaucoup plus cher. Il ne convenait pas plus à mes instructions qu’à mon budget.
J’étais donc sur les nerfs en quittant la navette d’Ell-Cinq à la Station Fixe pour embarquer dans la capsule de la Vrille. Merde, ce n’était pas une raison pour tuer un homme. Je voulais seulement le semer pendant quelques heures. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Vendredi. »
Ascenseur pour l’infini par L. del Rey
Fiche d’Ascenseur pour l’infini
Titre : Ascenseur pour l’infini
Auteur : L. del Rey
Date de parution : 1960
Traduction : J. Maillet
Editeur : Daniber
Première page d’Ascenseur pour l’infini
« L’hiver poussait sa première pointe et glaçait le sol du grand garage. S’extrayant de dessous la grosse voiture à turbine, Jim Stanley se releva et frappa dans ses mains pour les réchauffer. Il raccrocha les outils et le pistolet à graisse au râtelier et se hâta vers la chaleur du lavabo, en arrachant sa casquette et ses grosses lunettes.
Elles laissaient sur son visage deux ronds de peau éclatants, et son nez court portait encore des taches de rousseur. Enfant, il les haïssait encore plus que les cheveux carotte, les yeux bleus et le corps trapu que la nature lui avait donnés. Il s’y était habitué, maintenant, et n’y pensa pas en se lavant.
— Griswold te demande, lui cria de la porte un mécanicien. Dépêche-toi, Jim. Il a l’air de mauvais poil.
Jim fit oui de la tête et se sécha devant une bouche de chaleur. Griswold était presque toujours de mauvaise humeur, mais il était assez juste, en général ; même s’il gérait plus ou moins bien son garage. Jim chercha vaguement quelle erreur il avait pu faire. N’en trouvant pas, il haussa le épaules et revint dans le garage. »
Extrait de : L. Del Rey. « Ascenseur pour l’infini. »
La troisième mission par B. Stableford
Fiche de La troisième mission
Titre : La troisième mission (Tome 3 sur 6 – Daedalus)
Auteur : B. Stableford
Date de parution : 1977
Traduction : F. Maillet
Editeur : Galaxie / Opta
Première page de La troisième mission
« Je sortis de la maison par la porte de derrière, qui n’était fermée que par un loquet. Je suppose que c’était ce qu’on appelait l’« entrée des fournisseurs ». J’étais content de la trouver. Sortir par la fenêtre manque tellement de dignité ! La porte donnait sur une partie du jardin – le potager – qui avait le bon goût de ne pas être visible de l’allée principale, étant conçu à des fins utilitaires plutôt que décoratives. Je progressai en direction du nord, parmi les choux et les haricots grimpants, jusqu’à ce que je puisse obliquer vers l’est sans ravager les plantations.
Je mis une centaine de mètres entre la maison et moi avant d’allumer ma lampe de poche. Au premier et au deuxième étage, plusieurs fenêtres laissaient encore passer des traits de lumière derrière leurs rideaux tirés. Se coucher tôt n’était pas une habitude universelle par ici… »
Extrait de : B. Stableford. « Daedalus – La Troisième mission. »
Jusqu’au coeur du soleil par D. Brin
Fiche de Jusqu’au coeur du soleil
Titre : Jusqu’au coeur du soleil (Tome 1 sur 6 – Cycle de l’élévation)
Auteur : D. Brin
Date de parution : 1980
Traduction : F. Maillet
Editeur : Gallimard
Première page de Jusqu’au coeur du soleil
« LE SONGE CÉTACÉ
« Makakai, es-tu prête ? »
Jacob ignora les faibles ronflements des moteurs et des soupapes dans son cocon de métal. Il demeura immobile. L’eau clapotait doucement contre le museau bulbeux de son cétacé mécanique, tandis qu’il attendait une réponse.
Une fois de plus, il vérifia les minuscules indicateurs sur l’écran de visualisation de son casque. Oui, la radio fonctionnait. L’occupant du second cétacé artificiel, à demi immergé, quelques mètres plus loin, avait entendu chacun de ses mots.
L’eau était exceptionnellement claire, aujourd’hui. En regardant vers le bas, il vit passer, nonchalant, un petit requin léopard, assez inattendu dans ces eaux profondes du large.
« Makakai… es-tu prête ? »
Il essaya de ne pas trahir son impatience, ni la tension qu’il sentait s’accumuler dans sa nuque, à force d’attendre. Il ferma les yeux et contraignit les »
Extrait de : D. Brin. « Cycle de l’élévation – Jusqu’au coeur du soleil. »
Terrassement par B. W. Aldiss
Fiche de Terrassement
Titre : Terrassement
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1965
Traduction : F. Maillet
Editeur : Le Masque
Première page de Terrassement
« Le mort dérivait doucement sous la brise. Il marchait avec raideur sur ses pattes de derrière, pareil à une chèvre savante, comme il l’avait fait de son vivant. Avec bienséance, et plus éloigné de toute idéologie, toute nationalité, toute fatigue, toute inspiration, qu’il ne l’avait jamais été dans sa vie. Quelques mouches de belle taille l’accompagnaient, bien qu’il fût loin de la terre, se mouvant rapidement sur la surface lisse de l’Atlantique Sud. La frange à pompons de son pantalon de soie blanche – il avait été riche, quand la richesse comptait – se mouillant parfois d’écume.
Il arrivait d’Afrique, et se dirigeait droit vers moi.
Avec les morts, je suis en bons termes. Bien qu’il n’y ait plus de place pour eux en terre selon l’ancienne coutume, dans ma tête, j’en conserve plusieurs, je veux dire, dans ma mémoire. Mercator est là, et le vieux Thunderpeck, et Jess, qui continue de vivre hors de mon crâne, en brave légendaire, et bien sûr mon très cher March Jordill. Dans ce livre, je vais les ensevelir une seconde fois. »
Extrait de : B. W. Aldiss. « Terrassement. »
La pierre de rêve par C. J. Cherryh
Fiche de La pierre de rêve
Titre : La pierre de rêve (Tome 1 sur 2 – Ealdwood)
Auteur : C. J. Cherryh
Date de parution : 1983
Traduction : L. Maillet
Editeur : J’ai lu
Première page de La pierre de rêve
« À propos de poisson et de feu
Il existe de par le monde des choses qui jamais n’ont aimé les Hommes, qui se trouvent là depuis bien plus de temps que l’humanité puisque, alors même que les Hommes étaient encore nouveaux sur cette terre et plus vastes les forêts, il existait des lieux où l’Homme, lorsqu’il les foulait, pouvait sentir peser sur ses épaules le poids des âges du monde. Des forêts où le silence était si grand qu’il pouvait entendre bruire une vie qui ne participait nullement de la sienne. Il y avait des ruisseaux d’où la magie n’avait pas fui, des montagnes qui chantaient avec leurs voix et, parfois, le vent qui effleurait la nuque de l’Homme et lui soufflait dans les cheveux portait le frisson d’une présence qu’il ne devait surtout pas affronter en se retournant. »
Extrait de : C. J. Cherryh. « Ealdwood – La pierre de rêve. »