Fiche de Vic St Val brûle les étapes

Titre : Vic St Val brûle les étapes (Tome 15 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val brûle les étapes

« À 2 heures tapantes, la grosse américaine descendue de la colline de Sanno – où se dresse l’inévitable Tokyo Hilton – stoppa sur le parking d’une boîte du quartier d’Akasaka classiquement appelée « Le Dragon Rouge ».

Quatre Américains mirent pied à terre. Quatre Américains classiquement dégingandés, rien au-dessous du mètre quatre-vingts et taillés en conséquence. Épaules puissantes, torse massif chaloupant un brin sur des hanches étroites.

Ils traversèrent la rue, roulant les mécaniques avec distinction. Ni trop, ni trop peu. Juste ce qu’il fallait. La classe !

Observés, de l’intérieur du « Dragon », par un des videurs de service.

Qui se hâta de céder la place, au judas optique, à l’éminent M. Ki, directeur et propriétaire du « Dragon Rouge ».

Et de tout un circuit de boîtes similaires où se rencontraient, au sommet, les cultures asiatique et occidentale. »

Extrait de : Vic st Val brûle les étapes

Fiche de Vic St Val donne le feu vert

Titre : Vic St Val donne le feu vert (Tome 14 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val donne le feu vert

« Dans son rêve, elle gisait nue, retenue par des sangles de cuir sur une couche étroite, inconfortable. Dans son rêve, un homme s’approchait d’elle. Nu, lui aussi. Dame Nature ne l’avait pas oublié, le jour de la distribution. Et ses intentions, à mesure qu’il s’avançait, étaient de plus en plus évidentes…

Elle se réveilla, la bouche pâteuse. Les images de son rêve d’autant plus présentes à l’esprit que la réalité n’en différait guère. En réalité, elle gisait nue, retenue par des sangles de cuir sur une couche étroite, inconfortable.

Étroite parce qu’il s’agissait d’une couchette de bateau.

Inconfortable parce que toute la literie s’était enroulée et froissée sous elle. Instinctivement, elle ouvrit la bouche pour appeler. Puis se ravisa. Tenta de déboucler les sangles. Se cassa un ongle et jura grossièrement, à mi-voix.

Fille de multimillionnaire – en dollars – Sandra Goldfeller n’avait pas l’habitude de travailler de ses mains. »

Extrait de : Vic st Val donne le feu vert

Fiche de Vic St Val entre deux eaux

Titre : Vic St Val entre deux eaux (Tome 13 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val entre deux eaux

« Vu de face, c’était monstrueux, impensable. Tout ce qu’il fallait pour composer un homme normal. Mais arrangé en dépit du bon sens ! Jambes en collier autour de la tête. Pieds croisés derrière la nuque. Masque hilare grimaçant au-dessus d’un postérieur tendu. Le tout balancé, en canard, sur deux bras musculeux, deux mains de singe…

Il traversa la pièce, dans cette posture impossible. Ricana :

— Vous voyez, docteur… C’est quand je fais ça que ça me fait mal !

Le public s’esclaffa. Un public peu nombreux. Quelques rires viscéraux, avinés.

Pas un bravo !

Découragé, Sean O’Boghra entreprit de démêler ses membres.

— Et voilà ce qu’on peut appeler…

Se redressa, craquant de partout.

— … un heureux dénouement ! »

Extrait de : Vic St Val entre deux eaux

Fiche de Vic St Val va à dame

Titre : Vic St Val va à dame (Tome 12 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val va à dame

« Nues.

Intégralement.

Complètement nues et pas gênées de l’être dans la lueur crue des spots, sous les yeux du photographe et de son assistant.

Et de Mark Robeson entré depuis quelques secondes. Malgré la lampe rouge allumée dans le corridor. Malgré la règle stricte édictée par Linda Greerson.

Qui venait de repérer Mark et se dirigeait vers lui, de son large pas d’amazone.

— Monsieur Robeson ! Puis-je vous rappeler que l’entrée de l’atelier est interdite aux hommes pendant les séances de pose ?

Mark Robeson s’esclaffa. Non sans insolence.

— Linda ! Puis-je vous rappeler que je suis toujours directeur de ce journal ?

Il promena, sur les trois modèles, un regard ostensiblement lubrique. »

Extrait de : Vic St Val va à dame

Fiche de Vic St Val rend la monnaie

Titre : Vic St Val rend la monnaie (Tome 11 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val rend la monnaie

« Au signal convenu, tout le monde jaillit des fourrés, le couteau entre les dents. L’embuscade parfaite. Chacun le sien et pas de cadeaux. Seul, le gros faillit louper le coche. Lui non plus, c’était pas un cadeau ! Toujours à la traîne en queue de patrouille. Et trop lent, trop balourd au moment de l’action.

Mais il était né coiffé ! Il buta contre une racine, renversa son homme et le cloua au sol, question de poids. Grâce à ce coup de pot… réussite totale !

Les filles hurlaient. Mel vociféra :

— O.K., on tue les mâles et on viole les femelles !

Rrran ! Douze gorges tranchées, douze corps figés, symboliquement, bras en croix. Mel essuya sa lame à la chemise du vaincu. Les deux faces. Ostensiblement. Rengaina son poignard. Sauta sur une des filles.

Aussitôt imité par ses petits camarades. Douze couples enlacés roulant, sur fond de cris aigus, dans l’herbe et la bruyère. »

Extrait de : Vic st Val rend la monnaie

Fiche de Vic St Val contre Vic St Val

Titre : Vic St Val contre Vic St Val (Tome 10 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val contre Vic St Val

« Le cinéma était fermé, comme prévu : longue façade aveugle de métal et de plexiglas. Hall obscur, enseigne éteinte. Mardi, jour de relâche. C’était affiché en travers des portes.

À contre-cœur, il traversa la rue. Oxydé, le métal et rayé, le plexiglas. Un cinéma de quartier et de quartier pauvre, perdu dans les faubourgs de la ville. Rues désertes. Pas de noctambules. Même plus un café ouvert, à cette heure. Un quartier où l’on se couchait tôt. Parce qu’on se levait de même…

Il hésita. Le hall était un gouffre d’ombre. Pas vide, cependant. Une silhouette bougeait, de l’autre côté du plexiglas. Une des portes s’entrebâilla :

— Vous avez votre invitation ?

— Oui… Oui, bien sûr !

Il la sortit de sa poche. Il devinait la fille plutôt qu’il ne la voyait. Aussi grande que lui, quoique cent pour cent féminine. Courbes évidentes, même dans ces ténèbres. »

Extrait de : Vic St Val contre Vic st Val

Fiche de Vic St Val annonce la couleur

Titre : Vic St Val annonce la couleur (Tome 9 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val annonce la couleur

« Bien que la sirène eût retenti un quart d’heure plus tôt, Johann portait toujours sa blouse blanche et les traits de Rosie Malden se crispèrent.

— Tu ne vas pas me dire encore que tu ne rentres pas avec moi !

Il s’approcha d’elle, conciliant.

— La dernière nuit, Rosie. Ou l’avant-dernière. Tu sais très bien que je ne peux pas lâcher les essais en cours…

À contretemps, il ajouta :

— C’est peut-être notre avenir qui est en train de se jouer ! Si tout marche comme je le pense…

Elle enchaîna, furieuse :

— … Probst et Schmelk gagneront encore un sacré paquet sur ton dos ! Et comme d’habitude, tu ne ramasseras que des miettes !

Gauchement, Johann Meissner prit Rosie dans ses bras. Avec son physique d’intellectuel et sa longue silhouette filiforme, il était pathétique en amoureux transi. »

Extrait de : Vic St Val annonce la couleur

Fiche de Vic St Val vise la tête

Titre : Vic St Val vise la tête (Tome 8 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val vise la tête

« Les trois péquenots accoudés au bar se retournèrent quand, vers une heure du matin, Joe « Killer » Farlane proposa aux filles :

— On se rentre, les gosses ? J’ai ce qu’il faut chez moi pour boucler la soirée !

Brett Stevens se leva d’un bond, trébucha, faillit s’étaler avec sa chaise. Joe le stabilisa d’une poigne énergique. Brett bafouilla :

— Ça, c’est c’que j’appelle une riche idée ! Y a longtemps qu’on s’est pas payé une petite party, tous les quatre !

Il se pencha pour pincer affectueusement la pointe saillante d’un sein de jersey rose. Molly ne protesta pas. Parut à peine remarquer le geste de Brett. Elle conférait, à mi-voix, avec son amie Ellen.

Joe souligna :

— J’ai du champ’ dans le frigo. Du français ! Toute une caisse de Piper-Heidsieck. Le cadeau d’une admiratrice… »

Extrait de : Vic Saint-Val vise la tête

Fiche de Vic St Val en chute libre

Titre : Vic St Val en chute libre (Tome 7 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val en chute libre

« Elle sentit le caillou rouler sous sa semelle, tenta vainement d’enrayer sa chute et dégringola, sur son élan, jusqu’au pied de la pente.

Elle se releva, un peu meurtrie. Se retourna.

Rien ne bougeait, sur le tronçon inférieur de la piste. Aucune silhouette monstrueuse ne se découpait, à contre-ciel, dans la pâleur grise du crépuscule.

Elle tendit l’oreille.

Rien ne troublait le silence. Aucun grognement, aucun bruit de gravier crissant sous quelque masse en marche.

Elle faillit hausser les épaules. Tout en elle se rebellait contre ce qu’elle avait vu, contre ce qu’elle avait cru voir. Son cœur cognait mais, à cette altitude, ça n’avait rien d’anormal. Elle repartit vers le camp. Rapidement, le crépuscule se faisait nuit. »

Extrait de : Vic St Val en chute libre

Fiche de Vic St Val sur orbite

Titre : Vic St Val sur orbite (Tome 6 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val sur orbite

« Continu, soutenu, le roulement explosa, brutal, dans l’air du soir.

Un roulement qui s’enfla jusqu’à un bref paroxysme et, tout aussi brusquement, cessa. Restituant un silence que ne troublaient même plus les cris des animaux.

En réponse à ce bruit qui n’appartenait pas à l’habituelle symphonie crépusculaire, la brousse, hommes et bêtes, retenait son souffle. Oreilles tendues ou pointées. Jambes et pattes ramassées, par deux ou par quatre, sous des corps bandés pour la fuite…

Dans le mutisme total d’une nature attentive, s’amorça un motif rythmé, syncopé. »

Extrait de : Vic St Val sur orbite