Étiquette : Opta
Les seigneurs des moissons par K. Roberts
Fiche de Les seigneurs des moissons
Titre : Les seigneurs des moissons
Auteur : Keith Roberts
Date de parution : 1976
Traduction : D. Le Nouaille
Editeur : Opta (Galaxie)
Première page de Les seigneurs des moissons
« LA grosse voiture progressait avec lenteur sur des chemins se rétrécissant continuellement. Une fois dépassé le bourg de Wilton, la neige devint plus épaisse. Silhouettés par le faisceau des phares, les arbres et les buissons apparaissaient revêtus d’une blancheur immaculée. L’arrière de la Mercedes chassa légèrement, puis se redressa. Mainwaring entendit le chauffeur jurer à mi-voix. L’interphone était resté branché.
Des cadrans encastrés dans le dossier témoignaient du bon fonctionnement du véhicule : pression d’huile, température de l’eau, régime, vitesse. La lumière du répétiteur éclairait avec douceur le visage de sa compagne. Celle-ci s’agitait et il voyait voltiger sa chevelure blonde. Il se tourna à demi. Elle portait un kilt sobre quoique succinct, et de lourdes bottes. Ses jambes ne laissaient rien à désirer. »
Extrait de : K. Roberts. « Les Seigneurs des moissons. »
Les géants de craie par K. Roberts
Fiche de Les géants de craie
Titre : Les géants de craie
Auteur : Keith Roberts
Date de parution : 1974
Traduction : C. et L. Meistermann
Editeur : Opta
Première page de Les géants de craie
« La voiture de patrouille se remet en marche, remontant le flot de la circulation bloqué dans la direction du sud. Son haut-parleur est branché ; les paroles en sortent, grésillantes et ternes, déformées par la chaleur aoûtienne de la plaine de Salisbury.
Stan Potts observe le gyrophare, transpire, se gratte, jure. Il a envie de faire pipi ; il y a une heure, sinon plus, qu’il a envie de faire pipi, la douleur sourde s’est faite aiguë, puis nécessité dominante. Il fait glisser d’avant en arrière le levier de changement de vitesse, son regard fixe traverse le pare-brise sale ; il essaye de ne penser à rien, absolument rien…
L’observateur a quitté la Wolseley et progresse d’un véhicule à l’autre, se frayant un chemin dans le bouchon. »
Extrait de : K. Roberts. « Les géants de craie. »
L’image au miroir par M. Coney
Fiche de L’image au miroir
Titre : L’image au miroir
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 1972
Traduction : C. Canet
Editeur : Opta
Première page de L’image au miroir
« Faites de rondins grossièrement équarris, trois cahutes enjambaient de leurs pilotis les eaux saumâtres, tièdes et boueuses de la lagune. Elles avaient abrité douze hommes et six femmes au cours de la semaine écoulée, dix-huit humains qui, ce matin, venaient brutalement de voir leur nombre ramené à dix-sept. Le flot de la marée descendante battait les pilotis et les montants de l’échelle rudimentaire à laquelle se cramponnait Stordahl, encore sous le choc de l’émotion, emmenant avec lui le cadavre de Cable, dont le visage disparaissait sous l’eau. Du moins si cela méritait encore le nom de visage…
Les cahutes étaient disposées en triangle, avec leurs entrées tournées vers l’intérieur ; les colons se pressaient sur leurs seuils pour ne rien perdre de l’horrible spectacle. »
Extrait de : M. Coney. « L’image Au Miroir. »
Demain, la jungle par M. Coney
Fiche de Demain, la jungle
Titre : Demain, la jungle
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 1979
Traduction : E. C. L. Meistermann
Editeur : Opta
Première page de Demain, la jungle
« Lorsque je quittai la Station, le soleil était bas sur l’horizon et je pris donc la route du littoral pour rentrer. A environ trois kilomètres de là, à l’endroit où la route tourne pour suivre le bord de la falaise, un personnage se tenait debout, le bras levé. L’océan était alors visible ; le soleil écarlate et bas me jetait des lances de lumière, de telle sorte que l’auto-stoppeur m’apparaissait comme une silhouette énigmatique. Impossible de dire s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme, s’il était jeune ou vieux, s’il y avait des chances qu’il salisse mes sièges ou m’entretienne d’une interminable conversation stérile. Sans analyser mes motivations, je m’arrêtai quelques mètres plus loin, de telle sorte qu’il ou elle dut avancer rapidement avec le soleil dans les yeux, ce qui pouvait me permettre de redémarrer rapidement si nécessaire. »
Extrait de : M. Coney. « Demain, la jungle. »
Vermilion sands par J. G. Ballard
Fiche de Vermilion sands
Titre : Vermilion sands
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1971
Traduction : L. Casseau, P. Alpérine, A. Rosenblum, L. Massun, Y. Hersant, A. Le Bussy, A. Dorémieux
Editeur : Opta
Sommaire de Vermilion sands
- Prima Belladonna
- Les milles rêves de Stellavista
- Cri d’espoir, cri de fureur
- Le sourire de Vénus
- Atelier 5, les étoiles
- Les sculpteurs de nuages de Corail D
- Dites au revoir au vent
- Le jeu des écrans
Première page de Prima Belladonna
« Je rencontrai Jane Ciraclydes pendant la Récession, cette période d’oisiveté, d’ennui léthargique et de chaleur, qui nous valut dix années inoubliables. Ces circonstances particulières ont probablement joué leur rôle dans l’histoire de nos relations. Je ne peux pas croire que je me rendrais aussi ridicule aujourd’hui. Mais il se peut aussi que ce soit tout simplement Jane elle-même qui m’ait fait perdre la tête.
Quoi qu’on ait dit sur son compte, tout le monde s’accordait à reconnaître qu’elle était belle, même si ses antécédents génétiques laissaient quelque peu à désirer. Les médisants à Vermilion Sands avaient décidé qu’elle devait faire partie des mutants, en raison de la patine somptueuse de sa peau dorée, et de ses yeux qui ressemblaient à des insectes. »
Extrait de : J. G. Ballard. « Vermilion sands ou le paysage intérieur. »
La quête de la sainte grille par R. F. Young
Fiche de La quête de la sainte grille
Titre : La quête de la sainte grille
Auteur : Robert F. Young
Date de parution : 1972
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Opta
Première page de La quête de la sainte grille
« Hangar occupait un studio-garage moderne dans un grand ensemble de servo-pilotes bourgeoisement habité, au nord-est des États-Unis ; il n’avait là pour toute compagnie que celle de Rota la tondeuse. Ce grand ensemble avait nom Macadam Acres. Il était typique de son espèce, avec son style ranch colonial, ses structures à étages superposés, ses autoports, ses garages, ses allées carrossables, ses pelouses et ses arbres – sans parler de ses habitants, servo-pilotes et futurs servo-pilotes, hommobiles, femmobiles, garçonmobiles et fillemobiles. Alentour, sauf au nord-est où s’étendait le lac, se dressaient d’autres ensembles du même genre, des centres commerciaux, des zones industrielles et des cafés-service. Vers l’est (à une distance permettait un aller et retour journalier), dans la ville de Buffalo, le servo-pilote de Hangar, Harold Bighardt, travaillait cinq jours par semaine et une demi-journée le samedi pour maintenir le statut social de la famille – composée de lui-même, sa femme et son fils – et pour ravitailler Hangar en huile, essence, liquide pour lave-glace et antigel. »
Extrait de : Robert F. Young. « La quête de la sainte grille. »
Le monde forteresse / Futur imparfait / Les hommes du dehors par J. E. Gunn
Fiche de Le monde forteresse / Futur imparfait / Les hommes du dehors
Titre : Le monde forteresse / Futur imparfait / Les hommes du dehors
Auteur : J. E. Gunn
Date de parution : 1977
Traduction : C. et L. Meistermann
Editeur : Opta
Sommaire de Le monde forteresse / Futur imparfait / Les hommes du dehors
- Le monde forteresse
- Futur imparfait
- Les hommes du dehors
Première page de Le monde forteresse
« OÙ que vous soyez, que ces mots vous aient atteint par hasard ou par astuce, vous les lisez dans les ruines et les épaves du Second Empire.
Ce soir, sortez et regardez le ciel, voyez les étoiles éparpillées, distinctes, séparées, solitaires, divisées par des abysses infinis de haine, de méfiance et les réalités du pouvoir. Considérez-les telles qu’elles sont en fait : de grandes forteresses grises gardées par les douves de l’espace, aux murailles prêtes à affronter la galaxie.
Le Second Empire. Prononcez cela à haute voix. Que ces mots enflamment votre imagination. Que leur signification imprègne votre âme.
Un empire. À l’intérieur duquel les mondes innombrables de la galaxie habitée étaient unis, travaillaient et vivaient ensemble, commerçaient les uns avec les autres. Le nom même nous l’indique. Mais comment fonctionnait-il ? »
Extrait de : J. E. Gunn. « Le Monde Forteresse – Futur imparfait – Les hommes du dehors. »
Aux étoiles du destin par M. Jeury
Fiche de Aux étoiles du destin
Titre : Aux étoiles du destin
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 1984
Editeur : Opta
Première page de Aux étoiles du destin
« LES JELMAUS
J’espère que le récit de mon aventure sera lu un jour par les Terriens.
C’est l’histoire, la double histoire de la découverte de la Terre par les Jelmaus et de la découverte du monde jelmau par un Terrien. C’est également le récit, certes, incomplet, fragmentaire, du plus étrange combat que menèrent jadis les races humaines.
Je m’appelle Jean Baratet. À l’époque où débute ce récit, j’avais vingt-sept ans et j’étais reporter dans un grand quotidien parisien. Le 23 janvier 1960, je me trouvais à bord du quadriréacteur d’Air-France qui assurait la liaison Rome-Paris. Vers neuf heures, nous survolâmes les Alpes que nous cachait une masse de nuages gris, d’une intense opacité. Autour de l’avion, cependant, l’air restait bleu. »
Extrait de : M. Jeury. « Aux étoiles du destin. »
Le seigneur des Uffts par M. Leinster
Fiche de Le seigneur des Uffts
Titre : Le seigneur des Uffts
Auteur : M. Leinster
Date de parution : 1964
Traduction : P. Billon
Editeur : Galaxie / Opta
Première page de Le seigneur des Uffts
« Avec une pointe de regret, Link Denham sentit qu’il était sur le point de s’éveiller, or la soirée précédente avait été beaucoup trop satisfaisante pour qu’il eût envie de quitter le domaine des songes. Il se trouvait dans un état intermédiaire entre le sommeil et l’état de veille avec un sentiment de paix ineffable et les festivités dans lesquelles il s’était retrempé après six mois passés sur Glaeth lui revenaient agréablement à l’esprit
Désormais, il ne voulait plus penser à Glaeth. Il s’était offert une grande soirée de détente parce qu’il voulait oublier cette planète mangeuse d’hommes. À présent, s’il était loin de dormir à poings fermés, il n’était pas non plus complètement éveillé et des fragments de souvenirs agréables défilaient dans son esprit On avait chanté au cours de cette soirée. On avait bavardé, échangé des propos de très grand intérêt pour des hommes, mais sans la moindre importance par ailleurs. Et les heures s’étaient écoulées, de plus en plus agréables. »
Extrait de : M. Leinster. « Le seigneur des Uffts. »
Les visages du chaos par A. J. Offutt
Fiche de Les visages du chaos
Titre : Les visages du chaos
Auteur : A. J. Offutt
Date de parution : 1972
Traduction : P. R. Hupp
Editeur : Galaxie / Opta
Sommaire de Les visages du chaos
- Les visages du chaos
- 1-A par T. M. Disch
Première page de Les visages du chaos
« P’PA ! »
Jeff Andrews se retourna, levant légèrement le front. Au-delà d’un arbre de Judée pleureur flanqué de trois grands sycomores, son fils venait de l’appeler. D’une voix paisible.
— « Oui. »
— « On a eu de la visite, cette nuit. »
La main de Jeff Andrews s’abattit sur le revolver, l’effleura furtivement sans le dégainer et reprit de la hauteur pour assurer une seconde prise sur le fusil. Il attendit. Andy n’en dit pas davantage. Une grive poussa son cri grinçant et contraignit un instant au silence les cardinaux, les rouges-gorges et les chardonnerets. Les oiseaux reprirent sans tarder leur joyeuse conversation. Les grives étaient certes pénibles, mais elles faisaient parfois d’excellentes sentinelles. »
Extrait de : A. J. Offutt. « Les visages du chaos. »