Étiquette : Pagel
Le fou par M. Pagel
Fiche de Le fou
Titre : Le fou (Tome 2 sur 4 – Les flammes de la nuit)
Auteur : Michel Pagel
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le fou
« Le vent s’était levé dès l’aube, chassant du ciel pourpre quelques inoffensifs nuages. C’était la saison des fruits, dans la dixième année du soleil indigo ; au bord de la mer il pleuvait rarement.
Les vagues se dressaient au gré du souffle tiède, hautes murailles grenat, frangées d’écume, semblant vouloir conquérir la terre pour s’y briser l’instant d’après. Guerrières impuissantes et obstinées, elles s’abattaient avec fracas sur le sable de la crique puis s’en venaient y mourir dans un dernier sanglot.
Debout à la frontière du sable sec et du sable mouillé, un jeune homme brun immobile regardait la mer. Chaque jour que faisaient les Dieux, il venait ici. Chaque jour il était venu, depuis qu’il avait appris à marcher – ou peu s’en fallait. Parfois il ne s’attardait guère, mais sa contemplation pouvait tout aussi bien durer des heures, surtout si la marée montait. Et quand, plus forte ou plus hardie que ses sœurs, une vague menaçait de reculer les limites du domaine marin, il faisait un pas en arrière, voire un petit saut assez comique si par extraordinaire il se trouvait surpris. »
Extrait de : M. Pagel. « Le Fou – Les flammes de la nuit. »
Rowena par M. Pagel
Fiche de Rowena
Titre : Première époque : Rowena (Tome 1 sur 4 – Les flammes de la nuit)
Auteur : Michel Pagel
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir
Première page de Rowena
« Dix années le soleil jaune avait brillé sur le pays de Fuinör.
Dix années de rêve le bleu du ciel s’était reflété dans l’océan, dont déferlaient les vagues sur des plages aux sables dorés. Dix années d’espoir le cœur des forêts avait été marqué d’un vert profond. Dix années d’amour, au château du roi, le teint des gentes dames s’était orné de rose.
Dix années de haine le sang des blessés avait coulé rouge vif.
Lorsque parut la dernière aube de la décennie, l’enchanteur arriva au seuil de la contrée du miroir.
Il avait quitté son domaine forestier depuis de longues journées pour accomplir ce pèlerinage à la nature, au miroir, comme il le faisait tous les dix ans, chaque fois que changeait le soleil. »
Extrait de : M. Pagel. « Rowena – Les flammes de la nuit. »
Le refuge de l’agneau par M. Pagel
Fiche de Le refuge de l’agneau
Titre : Le refuge de l’agneau (Tome 2 sur 2 – Les Antipodes)
Auteur : Michel Pagel
Date de parution : 1991
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le refuge de l’agneau
« — Pardonnez-moi, mon père, parce que j’ai péché…
La petite pièce baignait dans la pénombre que distillait le soleil derrière les volets clos. Aux murs étaient suspendus la photographie d’un couple d’âge moyen, celle d’un jeune homme moustachu au regard dur, et une grande croix de bois sur laquelle agonisait pour l’éternité un christ chromé. L’ameublement possédait une qualité Spartiate, strictement utilitaire : un lit, une petite table de chevet, une armoire, une simple chaise de paille. Pas d’étagères, pas de bibelots, pas de miroir, pas de fauteuil, pas d’affiche pour couvrir le papier peint démodé, et un seul livre en vue : la Bible, serrée entre les mains tremblantes de la jeune femme agenouillée à même la moquette rugueuse. »
Extrait de : M. Pagel. « Le refuge de l’agneau – Les Antipodes. »
L’antre du serpent par M. Pagel
Fiche de L’antre du serpent
Titre : L’antre du serpent (Tome 1 sur 2 – Les Antipodes)
Auteur : Michel Pagel
Date de parution : 1990
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’antre du serpent
« Au centre de la place, sur le pourtour de la fontaine, quatre poissons de pierre crachaient un filet d’eau régulier. Leur carcasse écaillée, moussue, se mariait parfaitement avec les pierres sombres, parfois disjointes, de la vieille basilique – sa massive silhouette de construction romane, sa grand-porte gardée par des statues de saints décapitées et son clocher, pinacle d’ardoise qui dominait le village.
Bien qu’il fût officiellement levé depuis plus d’une heure, le soleil ne parvenait pas encore à dissiper la chape obscure de la nuit. La fraîcheur de l’air matinal faisait frissonner les fidèles emmitouflés qui, seuls ou en famille, se dirigeaient vers la petite porte latérale de l’église où ils allaient entendre le premier office de ce dimanche de Toussaint. »
Extrait de : M. Pagel. « L’Antre du serpent – Les Antipodes. »
Désirs cruels par M. Pagel
Fiche de Désirs cruels
Titre : Désirs cruels (Tome 4 sur 8 – La comédie inhumaine)
Auteur : Michel Pagel
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir
Première page de Désirs cruels
« La voleuse fit son apparition près du mur d’enceinte de la propriété aux environs de vingt-deux heures. Elle escalada aisément les vieilles pierres et se laissa glisser de l’autre côté, pliant les genoux pour se recevoir en souplesse sur la terre meuble. Elle entra alors dans le champ de la première caméra.
Courbée en deux, elle commença à traverser le terrain laissé à l’abandon, en direction de la villa. Les hautes herbes et les touffes d’épineux frôlaient sans la ralentir ses jambes gainées de noir.
La propriété était entièrement plongée dans l’obscurité, comme si ceux qui vivaient là avaient eu l’habitude de se coucher tôt. C’était une grande bâtisse à deux étages, sans doute construite au siècle dernier par des bourgeois aux goûts pompiers. »
Extrait de : M. Pagel. « Désirs Cruels – La comédie inhumaine. »
Le diable à quatre par M. Pagel
Fiche de Le diable à quatre
Titre : Le diable à quatre (Tome 3 sur 8 – La comédie inhumaine)
Auteur : Michel Pagel
Date de parution : 1988
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le diable à quatre
« Les tours de la cathédrale se découpaient sur le ciel sombre, à demi masquées par la brume. Trois heures du matin. L’heure creuse, même pour les quais de la Seine. La fraîcheur de l’air hivernal décourageait les promeneurs : désormais le confort primait le romantisme. Il n’était plus de mise de s’enlacer dans l’ombre de Notre-Dame de Paris ; les sirènes accompagnant au loin la lueur des gyrophares remplaçaient rossignols et lucioles ; le firmament couvert de nuages n’abritait ni étoiles ni clair de lune, et Victor Hugo était mort.
Robert Pantière marchait lentement le long du quai, frôlant presque les boîtes closes des bouquinistes. Du coin de l’œil, il observait son jeune compagnon. Grand et mince, presque émacié, Gauthier avait un physique de poète tuberculeux du siècle dernier. La nuit ne suffisait pas à dissimuler la pâleur de son visage glabre aux yeux fardés. »
Extrait de : M. Pagel. « Le diable à quatre – La comédie inhumaine. »
Sylvana par M. Pagel
Fiche de Sylvana
Titre : Sylvana (Tome 1 sur 8 – La comédie inhumaine)
Auteur : Michel Pagel
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir
Première page de Sylvana
« Le village s’appelle La Rougemûrière. C’est un nom étrange. Une feuille jaunie volette au gré de la brise et vient se poser sur la terre encore sèche du chemin. L’été est mort. Il flotte dans l’air le parfum des fruits tardifs, celui de l’herbe à lapins que la vieille Andrée vient de couper à la faucille, et l’odeur qu’abandonnent dans leur sillage les animaux domestiques. Le ciel est encore clair, sans nuages, mais l’été est mort. Il s’est enfui sans pluie, sans fraîcheur, sans que personne ne s’en aperçoive, laissant sa place à la douceur automnale.
Le chemin ressemble à tous les sentiers de campagne où circulent des machines agricoles : un terre-plein bosselé, encadré par deux ornières au fond desquelles s’inscrivent les dessins larges des pneus. La mauvaise herbe y prolifère, en petites touffes. Autrefois il menait à la maison en ruine, celle qui était devenue la maison des Parisiens, et puis la maison Sauvage. Le chemin n’a pas changé, lui, mais la maison est vide, depuis hier. »
Extrait de : M. Pagel. « Sylvana – La comédie inhumaine. »
La ville d’acier par M. Pagel
Fiche de La ville d’acier
Titre : La ville d’acier (Tome 2 sur 2 – L’ange du désert)
Auteur : Michel Pagel
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir
Première page de La ville d’acier
« — Je vais quand même pas crever comme ça ! dis-je à haute voix pour me rassurer.
Je n’ai jamais été particulièrement défaitiste mais je dois avouer que ce jour-là, je commençais à douter un peu de l’avenir : j’avais fini le matin même mes réserves d’eau et de nourriture ; en plein désert je ne risquais pas de pouvoir les renouveler de sitôt, à moins de tomber sur un village de sédentaires et de réussir à leur expliquer que je n’étais pas là pour les massacrer, avant de l’être moi-même. Depuis que les pluies étaient revenues, rares mais régulières, ils semblaient avoir retrouvé le goût du combat, bien décidés à mettre un terme aux razzias des pillards et de mes propres confrères motards, qu’ils s’étaient jusqu’alors contentés de subir stoïquement. Du coup ils étaient remontés dans mon estime, même si cette attitude nouvelle ne me facilitait pas la vie. »
Extrait de : M. Pagel. « La Ville D’Acier – L’ange du désert. »
L’ange du désert par M. Pagel
Fiche de L’ange du désert
Titre : L’ange du désert (Tome 1 sur 2 – L’ange du désert)
Auteur : Michel Pagel
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’ange du désert
« C’était Cobra qui nous menait, comme toujours. Je voyais son crâne rasé luire au soleil, du même éclat dont brillaient les clous qui incrustaient le dos de son blouson, dessinant son nom, Son surnom, plutôt, parce que son véritable nom nous ne l’avions jamais su et n’étions certainement pas prêts de le connaitre. Peut-être ne s’en rappelait-il plus lui-même ; de toute façon cela n’avait pas vraiment d’importance : Cobra, ça claquait bien, juste ce qu’il fallait pour que ces taupes de sédentaires crèvent de trouille en l’entendant prononcer, juste ce qu’il fallait pour un bon chef de meute.
Pas comme mon nom à moi : Ange. Quand on l’entendait, il évoquait immédiatement des images de douceur et de bonté. Puissent Gelnar et sa clique de démons faire cramer pendant des siècles la femme qui se disait ma mère et avait eu la bonne idée de me refiler un nom aussi ridicule. »
Extrait de : M. Pagel. « L’Ange Du Désert. »
Michel Pagel
Présentation de Auguste de Michel Pagel :
Michel Pagel : Un maître de l’imaginaire
Né le 28 octobre 1961 à Paris, Michel Pagel est un auteur français incontournable de la littérature de l’imaginaire. Réputé pour son style riche et inventif, il a su séduire un large public grâce à ses romans mêlant science-fiction, fantasy et fantastique.
Un parcours littéraire riche et varié
Depuis ses premières nouvelles publiées en 1978, Michel Pagel n’a cessé d’explorer les différentes facettes de l’imaginaire. Ses romans, tels que « Casino perdu » ou « L’Équilibre des paradoxes », nous plongent dans des univers futuristes et complexes, où les lois de la physique sont parfois réécrites.
Parallèlement, il s’est également aventuré dans le genre de la fantasy avec « Les Flammes de la nuit ». Mais c’est surtout dans le domaine du fantastique qu’il excelle, notamment avec son cycle monumental « La comédie inhumaine ». Cette vaste fresque explore les relations entre l’humanité et des créatures surnaturelles, le tout dans un style à la fois poétique et terrifiant.
Des récompenses prestigieuses
Le talent de Michel Pagel a été reconnu à plusieurs reprises par la communauté littéraire. Il a ainsi obtenu :
- Le prix Rosny aîné et le prix Julia-Verlanger en 2000 pour son roman « L’Équilibre des paradoxes ».
- Le grand prix de l’Imaginaire en 2003 pour « Le Roi d’août ».
Ces distinctions prestigieuses témoignent de la qualité de son écriture et de son importance dans le paysage littéraire français.
Un auteur incontournable
Michel Pagel est un auteur incontournable pour tous les amateurs de littérature de l’imaginaire. Ses romans, souvent réédités et traduits dans plusieurs langues, sont appréciés pour leur originalité, leur richesse thématique et leur grande qualité littéraire. Que vous soyez passionné de science-fiction, de fantasy ou de fantastique, vous trouverez forcément votre bonheur dans l’œuvre foisonnante de cet écrivain.
Livres de Michel Pagel :
L’ange du désert :
- L’ange du désert (1985)
- La ville d’acier (1986)
L’oiseau de foudre :
- Les ailes tranchées (1990)
- Le temple de la mort turquoise (1990)
- Le sang de Fulgavy (1990)
- Les éphémères des sables (1990)
- Les fêtes de Hrampa (1991)
La comédie inhumaine :
- Sylvana (1989)
- Nuées ardentes
- Le diable à quatre (1988)
- Désirs cruels (1989)
- Les antipodes
- L’ogresse
- L’esprit du vin
- L’œuvre du diable
Les antipodes :
- L’antre du serpent (1990)
- Le refuge de l’agneau (1991)
Les flammes de la nuit :
- Première époque, Rowena (1986)
- Le fou (1986)
- Les cavaliers dorés (1987)
- Soleil pourpre, soleil noir (1987)
Les immortels :
- Les mages de Summer (2006)
- Les mages du Nil (2006)
Panthera :
- L’effroyable vengeance de Panthéra (2008)
- Panthéra contre Faustus (2011)
Intégrales :
- Les flammes de la nuit (2014)
Casino perdu (1998)
Cinéterre (1998)
Demain matin, au chant du tueur ! (1984)
L’équilibre des paradoxes (1999)
La sirène de l’espace (1999)
La taverne de l’espoir (1984)
Le cimetière des astronefs (1991)
Le club (2016)
Le dernier des francs (2012)
Le roi d’août (2002)
Le Viêt-Nam au futur simple (1984)
Les escargots se cachent pour mourir (2003)
Orages en terre de France (1991)
Pour une poignée d’Hélix Pomatias (1988)
Pour une poignée de nanars (2018)
Pour en savoir plus sur Michel Pagel :
La page Wikipédia de M. Pagel
La page Noosfere de M. Pagel
La page isfdb de M. Pagel