Étiquette : Paris

 

Le dieu de la guerre par A. Paris

Fiche de Le dieu de la guerre

Titre : Le dieu de la guerre
Auteur : A. Paris
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le dieu de la guerre

« Hastings. 14 octobre 1066

Commencée à neuf heures du matin, indécise durant une partie de la journée, la bataille était virtuellement perdue pour les Normands, en milieu d’après-midi.
Au carrefour des routes de Hastings et de Sedlescombe, au sommet d’une colline très pentue, Harold avait fait planter ses deux étendards, sa bannière personnelle ainsi que le Dragon du Wessex. À son côté, ses frères Gyrth et Leofwine attendaient le moment propice pour rejoindre les hommes de leur fyrd, thanes à cheval et piétailles, et les lancer à la curée.
Sept mille hommes composaient la force saxonne. Cette armée était disposée en une profonde phalange de dix rangs. Bouclier contre bouclier, maniant la lourde hache de combat, les Saxons occupaient un front d’un peu moins de six cents mètres situé entre un ruisseau assez profond et le carrefour des routes. Les huscarls, la garde personnelle d’Harold, constituaient la réserve. »

Extrait de : A. Paris. « Le dieu de la guerre. »

La dame de Palerme par A. Paris

Fiche de La dame de Palerme

Titre : La dame de Palerme
Auteur : A. Paris
Date de parution : 1998
Editeur : Succes du livre

Première page de La dame de Palerme

« En cette grise matinée de la mi-novembre 1265, froidure et pluie glacée engourdissaient la Ville éternelle, ce qui ne dissuada nullement les Romains de descendre dans les rues afin d’apercevoir, ne fût-ce qu’un bref instant, l’homme que les vœux de trois papes successifs avaient attiré en Italie.

Il n’était pas question, comme du temps des Césars, de centaines de milliers de citoyens se pressant le long de la via triomphalis pour accueillir quelque proconsul de retour d’une campagne victorieuse en Gaule, en Égypte ou en Arménie. Aucun arc de triomphe ne se dressait sur la route s’étirant du pont Saint-Ange au Capitole, aucun chœur n’entonnait de chants de bienvenue et l’on n’avait tendu d’une maison à l’autre ni étoffes de soie ni tapis. Mais le spectacle n’en valait pas moins le déplacement.

Bien que l’armée des croisés campât à quelques lieues de la ville, cinquante cavaliers seulement escortaient le héros du jour. »

Extrait de : A. Paris. « La dame de Palerme. »

Daïren par A. Paris

Fiche de Daïren

Titre : Daïren
Auteur : A. Paris
Date de parution : 1988
Editeur : J’ai lu

Première page de Daïren

« Des pans de murs écroulés et noircis se dressaient encore çà et là, comme autant de chicots attestant de la violence des combats. Tout au long d’un remblais de terre s’alignaient des dizaines de cadavres mutilés, en majorité des hommes, mais également quelques femmes et enfants, et, au-dessus de chacun de ces cadavres, tournoyaient des essaims de répugnantes mouches brunes grosses comme le pouce. Sous l’énorme soleil rouge et dans la terrible chaleur de la pleine journée, la puanteur était effroyable.

Pour Jath Baroda, cette puanteur signifiait qu’il avait commis la plus fatale des erreurs en autorisant l’installation d’un poste permanent dans ce secteur d’Uyuni. Et qu’il avait commis une erreur bien plus tragique encore en permettant à certains de ses hommes de faire venir leur famille. »

Extrait de : A. Paris. « Daïren. »

Awacs par A. Paris

Fiche de Awacs

Titre : Awacs
Auteur : A. Paris
Date de parution : 1993
Editeur : Fleuve noir

Première page de Awacs

« Dhahran. Arabie Saoudite.
18 février 1991.

Jill dormit durant la majeure partie du trajet qui l’amenait de Riyad à Dhahran. Le chauffeur de taxi saoudien qui conduisait du bout des doigts la Mercedes repeinte en jaune et noir tenta bien d’amorcer un brin de conversation, mais la jeune femme se sentait trop exténuée par trois nuits d’alertes incessantes pour le suivre dans cette voie. Elle ferma les yeux presque aussitôt assise sur le similicuir du siège et ne les rouvrit que bien plus tard, dans les faubourgs de Dhahran, quand la voiture fut arrêtée pour un contrôle d’identité. Elle tendit d’un geste las au policier militaire le pass qui l’accréditait auprès du commandement en chef de l’aviation américaine et profita des derniers kilomètres d’autoroute pour jeter un coup d’œil sur ses notes.

— Hôtel International, Miss ? demanda le chauffeur. »

Extrait de : A. Paris. « Awacs. »

Ashermayam par A. Paris

Fiche de Ashermayam

Titre : Ashermayam
Auteur : A. Paris
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ashermayam

« À petits coups de talons, Tjalmar pressa les flancs de sa monture qui s’engagea sur la pente sableuse. Une brise légère, chargée d’odeurs salines, montait de l’océan. Le village se tenait en contrebas de la dune : quelques cabanes de pêcheurs, deux ou trois pontons, des barques tirées sur la grève. Tjalmar mit une main, en visière devant ses yeux, tentant de déceler une quelconque activité, un signe de vie, un mouvement. Une fois de plus, une bouffée d’air salin lui parvint, mais cette fois, chargée de relents de pourriture.

— Du calme, ma belle, dit-il en flattant le col de l’animal.

La jument frémissait, oreilles pointées vers l’avant, naseaux dilatés, encolure tendue à l’extrême. La voix de l’homme la calma un peu mais elle tremblait toujours.

— Du calme, répéta Tjalmar.

Il resserra autour de lui les pans de son manteau vert sombre, vérifia que son épée coulissait bien dans sa gaine, décrocha l’arbalète pendue au flanc de la monture et engagea un trait. »

Extrait de : A. Paris. « Ashermayam. »

Achéron par A. Paris

Fiche de Achéron

Titre : Achéron
Auteur : A. Paris
Date de parution : 1988
Editeur : Fleuve noir

Première page de Achéron

« 27 AOÛT

C’était une chambre meublée dans le style suédois, net, dépouillé et fonctionnel. Une peinture et une photographie constituaient les seuls éléments de décoration et Proctor ne pouvait s’empêcher de penser que son propre choix n’aurait pu s’avérer guère différent.

Le tableau était une copie d’un Mondrian exposé à l’Offentliche Kunstsammlungen de Bâle, une œuvre de petite dimension, 80 x 50, intitulé Composition en rouge, jaune et bleu, appartenant à la période de maturité du maître hollandais. La trame serrée des zones de couleur et de noir et blanc, les carrés et les rectangles apparemment disposés au petit bonheur et pourtant répartis avec un extraordinaire sens de la composition, fascinaient Gilbert qui décelait parfois en ce tableau la touche apaisante de rationnel dans un univers pris de folie.

La photographie en noir et blanc accrochée au mur, à la tête du lit, n’était pas moins intéressante. Il s’agissait d’une reproduction agrandie d’un cliché de W. Eugen Smith, reporter de Life. »

Extrait de : A. Paris. « Achéron. »

Soldat-chien 2 par A. Paris

Fiche de Soldat-chien 2

Titre : Soldat-chien 2
Auteur : A. Paris
Date de parution : 1988
Editeur : Fleuve noir

Première page de Soldat-chien 2

« Euro 5 Nord.
Vendreday.

Pareils à de monstrueux insectes noirs corsetés d’or, trois hélicobulles de la Sécurité tournoyaient en vrombissant dans le crépuscule d’un ocre délavé. Ils attendaient un signal pour se poser sur l’aire dégagée au sommet d’une tour de quatre-vingt-quinze étages de Niveau Un, dans Euro 5 Nord. Autour de l’aire elle-même, dans la bise glaciale d’un hiver précoce, se tenaient une trentaine d’individus revêtus de combinaisons noires et bleues de la Sécurité. L’officier qui les dirigeait attendait lui aussi les ordres. Ses subordonnés étaient répartis sur la périphérie de l’aire d’atterrissage, guettant les toits des tours voisines.

Le bracelet-émetteur de l’officier émit un bourdonnement faible mais continu, et son propriétaire jeta un regard alentour afin de vérifier que chacun était bien à son poste. Puis il se recula et les trois hélicobulles entamèrent leur descente. Les pilotes se méfiaient de toute évidence des appels d’air et des forts courants glacés mugissant entre les tours. »

Extrait de : A. Paris. « Soldat-chien 2. »

Soldat-chien par A. Paris

Fiche de Soldat-chien

Titre : Soldat-chien
Auteur : A. Paris
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Soldat-chien

« Euro 5 Ouest
22 h 07 (locale)
Marday.

— Plus personne ne fête son anniversaire, de nos jours, dit Antonio d’Agrozza. C’était une coutume du siècle dernier.

— J’aime cette coutume, insista Lana Davish. Il me semble que vingt années d’existence, c’est un événement à célébrer. Voilà pourquoi je vous ai amenés ici.

— C’est un endroit tellement étrange, ma chérie, intervint Pia d’Agrozza. Tellement DIFFERENT. Tu dois comprendre la réaction d’Antonio. Même Claire, j’en suis sûre, ne se sent pas vraiment à son aise. N’est-ce pas, Claire ?

Claire Norqvist acquiesça d’un battement de cils. Des cinq convives, elle était la plus âgée, la plus mûre aussi. Son fiancé, Dick Armstrong, n’avait pas desserré les dents depuis le début du repas. Pia d’Agrozza avait fait à elle seule les frais de la conversation. Et voilà qu’à présent, son frère, Antonio, disait tout haut ce que chacun pensait tout bas. »

Extrait de : A. Paris. « Soldat-chien. »

Reich par A. Paris

Fiche de Reich

Titre : Reich
Auteur : A. Paris
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Reich

« Berlin. 30 avril 1945.
 
Une énorme détonation éclata tout près, et la masse de béton du Führerbunker trembla sur ses assises liquides. Un instant, les lumières vacillèrent, décrurent d’intensité, puis brillèrent à nouveau d’une lueur blanche, malsaine.
Eva Hitler, née Braun, leva instinctivement les yeux vers le plafond, et les variations de luminosité accentuèrent les zones d’ombre dans ses traits creusés par la fatigue et la tension nerveuse.
La jeune femme portait une simple robe bleue à col et poignets blancs. Aucun bijou, pas même une montre. Elle échangea un long regard avec son époux de la veille, et Adolf Hitler hocha la tête. La jeune femme enleva ses chaussures et les déposa au pied du divan. Puis elle s’allongea et considéra la petite capsule dans le creux de sa main. »

Extrait de : A. Paris. « « Reich ». »

Sassar par A. Paris

Fiche de Sassar

Titre : Sassar (Tome 3 sur 3 – Pangée)
Auteur : A. Paris
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Sassar

« LE COMMENCEMENT DE LA FIN

Selon les géophysiciens, l’énergie qui déplace les énormes masses des continents, soulève ou broie les montagnes, provient du centre de la Terre sous forme de courants de convection thermique.

Les savants considèrent que l’enveloppe terrestre se divise en sept plaques principales et dix-huit secondaires, les plus lentes se déplaçant d’environ deux centimètres par an, les plus rapides de treize ou quatorze centimètres.

Se basant sur des relevés paléomagnétiques et sur l’étude de la répartition des fossiles à travers le monde, ils ont calculé que les plaques en question entamèrent leur mouvement il y a un peu plus de deux milliards d’années. À une vitesse moyenne de huit centimètres par an, elles ont déjà parcouru environ 160 000 km, quatre fois la circonférence de la planète. Ainsi, on peut admettre qu’il exista, dans un passé infiniment lointain, trois ou quatre supercontinents, ancêtres de la Pangée du carbonifère. »

Extrait de : A. Paris. « Pangée – Sassar. »