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Voyage de fiançailles au XXe siècle par Albert Robida

Fiche de Voyage de fiançailles au XXe siècle

Titre : Voyage de fiançailles au XXe siècle
Auteur : Albert Robida
Date de parution : 1892
Editeur : BnF

Première page de Voyage de fiançailles au XXe siècle

« Vers le commencement de l’année 1954, le jeune Georges Lorris, charmant garçon pourtant, causa d’assez ennuyeuses préoccupations à M. Philoxène Lorris son père, à l’illustre Philox-Lorris, comme on l’appelle par abréviation, — l’une
des plus hautes figures de la grande industrie scientifique, l’inventeur de tant de grandes choses, comme notre précieux téléphonoscope, comme les tubes électriques qui ont remplacé les lignes ferrées d’antan, comme l’aérofléchette, la dernière simplification de la lourde aéronef des commencements de la navigation aérienne, — l’illustre chimiste qui vient de découvrir enfin et se propose de propager par culture et inoculation l’inestimable microbe de la santé, bacille en double, virgule solidement armé pour la lutte, agile et féroce ennemi des autres microbes, — le grand homme qui bouleverse actuellement toutes les vieilles traditions et tous les systèmes militaires, en inaugurant, après l’ère des engins effroyables et des explosifs terrifiants que nous venons de traverser, l’ère de la guerre miasmatique faite par le corps médical offensif, aidé de quelques régiments venant en seconde ligne pour ramasser, les ennemis malades et recueillir le fruit des victoires. »

Extrait de : A. Robida. « Voyage de fiançailles au XXe siècle. »

Un chalet dans les airs par Albert Robida

Fiche de Un chalet dans les airs

Titre : Un chalet dans les airs
Auteur : Albert Robida
Date de parution : 1925
Editeur :

Première page de Un chalet dans les airs

« Assis entre ses neveux Andoche et Modéran, sur le balcon de la villa qu’il venait d’acheter en vue d’un assez long déplacement, M. Cabrol, l’érudit bien connu, semblait rêveur et fronçait un peu les sourcils.
« Est-ce que vous n’êtes pas content de l’amé­nagement, mon oncle ? demanda Modéran.
— Si, si, fit M. Cabrol, cela va… Le premier étage est assez bien disposé quatre chambres. une pour vous, deux pour moi ; il nous reste une chambre d’ami, c’est suffisant… Ce sera très bien. Ce qui me chiffonne un peu, c’est de… Mais non, mais non, cela ira… Je pensais à mes travaux, mon petit Modéran, je veux qu’ils ne souffrent pas de nos déplacements… Non, non, ils n’en souffri­ront pas, au contraire, avec la tranquillité, le calme, le silence… Ni vos études non plus, mes petits, car vous travaillerez aussi !
— Oh certainement, mon oncle », s’écrièrent Andoche et Modéran d’une seule voix.
En ce moment le balcon eut un brusque mouve­ment. Andoche faillit glisser du divan et derrière eux la villa oscilla. »

Extrait de : A. Robida. « Un chalet dans les airs. »

Mesdames nos aïeules par Albert Robida

Fiche de Mesdames nos aïeules

Titre : Mesdames nos aïeules
Auteur : Albert Robida
Date de parution :
Editeur : BnF

Première page de Mesdames nos aïeules

« Il n’y a de nouveau dans ce monde que ce qui a suffisamment vieilli, a dit, non pas un grand philosophe mais une femme, la couturière de Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon Bonaparte, consul de la République française, lequel pensait de même, puisqu’il ressuscita l’Empire de Rome.
Et conformément à cet axiome profond, la couturière de Joséphine montait ou plutôt descendait chercher très loin dans le passé, chez mesdames les Grecques et les Romaines, les nouveautés élégantes vieilles de deux mille années, destinées à tourner la tête des salons et promenades de Paris, à charmer les Parisiennes et aussi les Parisiens, et à faire le tour du monde enfin, tout comme les pompons, les baïonnettes et les drapeaux des voltigeurs français de la même époque, qui furent des touristes forcenés. »

Extrait de : A. Robida. « Mesdames nos aïeules. »

Les vieilles villes des Flandres par Albert Robida

Fiche de Les vieilles villes des Flandres

Titre : Les vieilles villes des Flandres
Auteur : Albert Robida
Date de parution : 1908
Editeur : Librairie Dorbon-Ainé

Première page de Les vieilles villes des Flandres

« Sur la vieille terre flamande, les villes se touchent, plus serrées qu’en nul autre pays d’Europe, surtout lorsqu’on a quitté la Flandre française et franchi la frontière après Lille.
Et ce sont toutes de vieilles cités historiques, illustres pour le rôle considérable joué aux grandes époques du Moyen-Age, et enrichies par les grands courants commerciaux et maritimes du temps de la Hanse, des villes fameuses pour la grandeur souvent épique de leur histoire mouvementée, pour l’indomptable vaillance de leurs fourmillants bataillons des Métiers et des Communes, dans les grandes luttes contre la puissance féodale ou la domination espagnole.
Elles sont si rapprochées que, du haut des beffrois, les guetteurs pouvaient apercevoir de tous côtés d’autres beffrois, d’autres flèches pointant dans le bleu du ciel, sur les horizons plats. »

Extrait de : A. Robida. « Les vieilles villes des Flandres. »

Le voyage de Mr Dumollet par Albert Robida

Fiche de Le voyage de Mr Dumollet

Titre : Le voyage de Mr Dumollet
Auteur : Albert Robida
Date de parution : 1883
Editeur :Georges Decaux

Première page de Le voyage de Mr Dumollet

« Pour un charmant jeune homme, – certes, en cette belle année 18… monsieur Narcisse Dumollet était un charmant jeune homme ! Et cela, malgré ses trente-neuf printemps et ses quarante automnes.
Cette collection de printemps et d’automnes n’est pas portée si facilement par tout un chacun ; les uns blanchissent, les autres, dès leur majorité, arborent des crânes à faire rêver les professeurs de billard ; monsieur Narcisse Dumollet était resté tel qu’à l’âge tendre de 18 ans, un très charmant jeune homme.
On pouvait le trouver un peu gros, un peu joufflu, mais il tenait cela de naissance ; venu au monde bien portant, il avait tenu à rester bien portant ; il n’était ni gris, ni blanc, ni chauve, vu que, presque de naissance encore et par coquetterie, il portait perruque, une perruque artistique due au talent d’un illustre perruquier de l’ancien régime, qui vous perruquait les hommes non pas n’importe comment, au hasard de l’inspiration ou suivant les caprices de la mode »

Extrait de : A. Robida. « Le Voyage de M. Dumollet. »

Le vingtième siècle par Albert Robida

Fiche de Le vingtième siècle

Titre : Le vingtième siècle – la vie électrique
Auteur : Albert Robida
Date de parution : 1891
Editeur :

Première page de Le vingtième siècle

« DANS l’après-midi du 12 décembre 1955, à la suite d’un petit accident dont la cause est restée inconnue, une violente tempête électrique, une tournade, suivant le terme consacré, se déchaîna sur loat l’Ouest de l’Europe et amena, au milieu du trouble et des profondes perturbations à la vie générale, bien de l’inattendu pour certaines personnes que nous présenterons plus loin.
Des neiges étaient tombées en grande quantité depuis deux semaines, recouvrant toute la France, sauf une petite zone dans le Midi, d’un épais tapis blanc magnifique, mais fort gênant. Suivant 1 usage, le Ministère des l’oies et Communications aériennes et terriennes ordonna un dégel factice et le poste du grand réservoir d’clectricité N (de l’Ardèclie), chargé de l’opération, parvint, en moins de cinq heures, à débarrasser tout le Nord-Ouest du continent de cette neige, le deuil blanc de la nature que portaient tristement jadis, pendant des semaines et des mois, les horizons déjà tant attristés par les brumes livides de l’hiver. »

Extrait de : A. Robida. « Le vingtième siècle: la vie électrique. »

La part du hasard par Albert Robida

Fiche de La part du hasard

Titre : La part du hasard
Auteur : Albert Robida
Date de parution : 1888
Editeur : BnF

Première page de La part du hasard

« D’une voiture arrêtée sous un bec de gaz de la rue Bonaparte, Eugène Gardel venait de descendre, Ses hautes guêtes bouclées jusqu’aux genoux, son chapeau de feutre à larges ailes, le havresac tenu par un bras passé dans les courroies et l’immense parapluie à pique, décoloré et fané par beaucoup de soleils et beaucoup de pluies, de bourrasques et de temps gris, indiquaient suffisamment un peintre et un paysagiste.
Il aidait déjà le cocher à, faire glisser de l’impériale du fiacre une grande caisse de peintre, en simple sapin, assez vaste pour contenir les effets son propriétaire et ses couvres. La caisse était, lourde ; ou bien Gardel possédait une considérable
garde-robe, ou il avait beaucoup travaillé ; le cocher qui l’aidait à la hisser jusqu’à son quatrième étage, le dernier de la maison, grenier à part, murmura dès le premier palier, grommela au second ; grogna au troisième et jura au quatrième, en arrivant écarlate et essoufflé à la porte de son voyageur. »

Extrait de : A. Robida. « La Part du hasard. »

L’horloge des siècles par Albert Robida

Fiche de L’horloge des siècles

Titre : L’horloge des siècles
Auteur : Albert Robida
Date de parution : 1902
Editeur : Bibliothèque numérique romande

Première page de L’horloge des siècles

« Au Cercle International, le I. C., International-club, ancien House Rouling-Club, Cercle village ambulant des I. C. (chauffeurs internationaux), si brillant, si fastueux il y a peu d’années encore, dans ses hôtels de Paris, Londres, Berlin, Vienne et autres capitales.
Ce soir-là, étrange était vraiment la physionomie du fameux cercle. Des salons peu éclairés à côté de pièces noires et vides, un désordre très visible, des coins poussiéreux, et dans le désarroi des choses, une moins visible tristesse planant sur les gens éparpillés en petits groupes, causant à voix basse dans les coins, les sourcils froncés, les mains crispées sur des journaux ou des télégrammes d’agences.
Elles étaient loin, les joyeuses soirées d’autrefois, douze ou quinze ans auparavant, les belles chambrées, les fêtes réunissant les élites artistiques, les gais compagnons de tous les mondes.  »

Extrait de : A. Robida. « L’Horloge des Siècles.  »

Albert Robida

Présentation de Albert Robida :

Albert Robida (1848-1926) est un illustrateur, caricaturiste, graveur, journaliste et romancier français, connu pour ses illustrations humoristiques et ses visions futuristes.

Jeunesse et formation

Né à Compiègne, Albert Robida est le fils d’un menuisier. Il étudie pour devenir notaire, mais son ennui pour ces études le pousse vers la caricature.

Carrière

En 1866, il commence à dessiner pour le Journal amusant et diverses revues. Il se fait rapidement remarquer par son style humoristique et son imagination fertile.

En 1879, il crée le personnage de Saturnin Farandoul, un homme élevé par des singes, qui devient le héros de plusieurs de ses histoires.

Albert Robida est surtout connu pour ses illustrations qui dépeignent un futur technologique et souvent absurde. Il imagine des inventions loufoques, comme des machines volantes individuelles, des téléphones portables ou des robots domestiques.

Ses dessins sont souvent accompagnés de textes humoristiques et satiriques, dénonçant les travers de la société de son époque.

Principales œuvres

  • Les Aventures extraordinaires de Saturnin Farandoul (1879)
  • La Grande Guerre de Motes et de Lanternes (1880)
  • Le Vingtième Siècle (1882)
  • La Caricature de la femme (1887)
  • Le Voyage merveilleux de Pierre le Grand (1890)

Style et influences

Le style d’Albert Robida est marqué par son humour, son imagination débordante et sa capacité à anticiper les évolutions technologiques. Il est considéré comme un précurseur de la science-fiction et a influencé de nombreux auteurs et illustrateurs.

Postérité

Albert Robida est aujourd’hui reconnu comme un artiste majeur de son époque. Ses illustrations témoignent de son regard critique et humoristique sur la société et les progrès techniques.

Livres de Albert Robida :

L’horloge des siècles (1902)
La part du hasard (1888)
Le vingtième siècle – la vie électrique (1891)
Le voyage de Mr Dumollet (1883)
Les vieilles villes des Flandres (1908)
Mesdames nos aïeules (????)
Un chalet dans les airs (1925)
Voyage de fiançailles au XXe siècle (1892)

Pour en savoir plus sur Albert Robida :

La page Wikipédia sur A. Robida
La page Noosfere sur A. Robida
La page isfdb de A. Robida