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Le soleil enseveli par Noëlle Roger

Fiche de Le soleil enseveli
Titre : Le soleil enseveli
Auteur : Noëlle Roger
Date de parution : 1928
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Le soleil enseveli
« — Il faut que vous notiez ces choses, Saint-Gildas, dit tout à coup Étienne Kerluce.
Ces mots se frayèrent lentement un passage à travers la stupeur qui engourdissait mon esprit, l’atteignirent enfin. C’était la première parole que prononçait Kerluce depuis que le cri de la vigie nous avait jetés à bâbord, courbés sur la rambarde, les yeux rivés à la longue découpure bleue plaquée contre le ciel : un îlot, c’était un pauvre îlot que nous cherchions, une étroite tête rocheuse émergée au sein du désert océanique, entrevu lors d’une croisière, une année auparavant. Et voici qu’à cette même place une terre immense apparaissait…
De minute en minute elle s’affirmait, basse, allongée, portant à son extrémité orientale le haut triangle aigu d’une montagne effilée dans l’azur. »
Extrait de : N. Roger. « Le Soleil enseveli. »
Le nouveau Lazare par Noëlle Roger

Fiche de Le nouveau Lazare
Titre : Le nouveau Lazare
Auteur : Noëlle Roger
Date de parution : 1935
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Le nouveau Lazare
« Le professeur Folaillon, de l’Institut de France, achevait enfin sa communication sur les organes respiratoires de l’algue des rochers. Autour de la longue table académique, ses collègues qui dodelinaient leur tête blanche ou grise se réveillèrent pour écouter les remerciements d’usage.
La lumière parcimonieuse d’un maussade après-midi de mars grisaillait ces fronts augustes, et le biologiste Théodore Lumagne songea qu’ils se ressemblaient à la fois par les stigmates de l’âge et par cette noblesse que la vie de l’esprit confère à ses adeptes.
Le secrétaire perpétuel reprit la parole :
— Messieurs, il me reste une communication quelque peu étrange, que son auteur, mort il y a près de deux siècles, m’a chargé de vous présenter. »
Extrait de : N. Roger. « Le nouveau Lazare. »
Le nouveau déluge par Noëlle Roger

Fiche de Le nouveau déluge
Titre : Le nouveau déluge
Auteur : Noëlle Roger
Date de parution : 1922
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Le nouveau déluge
« M. François de Miramar se leva. Sa silhouette prématurément voûtée domina la table où les cristaux étincelaient parmi les roses du Bengale. Dans la lumière oblique tombant des hautes fenêtres, ses cheveux miroitèrent autour de son front comme une couronne d’argent.
Les rires et les voix s’éteignirent soudain. Mme Andelot, penchée sur la petite fille et le petit garçon qui venaient d’entrer pour le dessert, leur imposa doucement silence en leur distribuant des bonbons.
M. de Miramar ne se décidait point à parler. Il regardait tour à tour les convives attentifs : sa femme qui lui souriait, ses deux filles, son fils Hubert, son frère le docteur Charles-Henri de Miramar, son hôte étranger, le jeune docteur Jean Lavorel, et Max Dainville, le fiancé d’Eva. »
Extrait de : N. Roger. « Le nouveau Déluge. »
Le livre qui fait mourir par Noëlle Roger

Fiche de Le livre qui fait mourir
Titre : Le livre qui fait mourir
Auteur : Noëlle Roger
Date de parution : 1927
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Le livre qui fait mourir
« Pardonnez, chère maman, mais vous ne me verrez pas à Paris le 1er avril. Je ne m’embarquerai pas sur la France-Orient qui part demain. Tout est prêt. Les formalités sont remplies. J’ai reçu du ministère l’autorisation bien en règle, un congé de trois mois pour raison de santé. (Rassurez-vous, ma santé ne va pas trop mal, un peu de fièvre chaque soir, et voilà tout.) Et cependant… »
La plume me tombe des mains. Comment dire à ma mère : Et cependant, je ne pars pas… je ne puis me résoudre à partir. Trouver des raisons plausibles à une décision formulée en moi sans raisons… expliquer ces volontés obscures qui nous dirigent à notre insu… Je n’ai plus envie de partir, voilà tout. Puis-je dire à ma mère qui m’attend : ce pays me retient ? ce pays dont on n’épuisera jamais tout le mystère… un mystère qu’on pressent à chaque pas, et dont la seule approche travaille le plus ignorant voyageur comme un puissant sortilège. »
Extrait de : N. Roger. « Le Livre qui fait mourir. »
Le chercheur d’ondes par Noëlle Roger

Fiche de Le chercheur d’ondes
Titre : Le chercheur d’ondes
Auteur : Noëlle Roger
Date de parution : 1931
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Le chercheur d’ondes
« — Le témoin suivant, dit le président du tribunal.
Il y eut dans la salle bondée un frémissement de curiosité tandis que s’avançait une haute silhouette élégante ; les femmes se penchèrent comme attirées par cette tête brune, auréolée de gloire, et déjà se disputaient le profil net, un instant aperçu.
— Jean Lanouze, le romancier !
— Comme il est jeune !
— J’adore son dernier livre !
— Oui… mais vous savez bien ce que l’on raconte…
— Quoi donc ?
Le silence se rétablit et l’on écouta Jean Lanouze, immobile à la barre et qui prêtait serment de dire toute la vérité. »
Extrait de : N. Roger. « Le Chercheur d’ondes. »
La vallée perdue par Noëlle Roger

Fiche de La vallée perdue
Titre : La vallée perdue
Auteur : Noëlle Roger
Date de parution : 1939
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de La vallée perdue
« Vous désirez vous rendre à Malemort ? Mais ce village n’a aucun intérêt ! Une église de rien du tout. Pas la moindre vue. Des pierres et puis des pierres le long d’un mur, des kilomètres de mur : la Paroi infranchissable, comme on l’appelle. Et quand on veut la tourner, on se heurte à une autre paroi…
L’homme parlait lentement, sérieusement. Une ombre durcissait le maigre visage, hâlé. Non, ce n’était pas l’espoir de me retenir dans son auberge déserte qui dictait ces conseils.
— D’ailleurs vous ne trouverez pas de chambre à Malemort. Ils n’ont qu’un pauvre café. Ils ne voient jamais un touriste. Saint-Pierre-des-Tombes, ce n’est pas bien gai… mais Malemort ! »
Extrait de : N. Roger. « La Vallée perdue. »
L’hôte invisible par Noëlle Roger

Fiche de L’hôte invisible
Titre : L’hôte invisible
Auteur : Noëlle Roger
Date de parution : 1926
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de L’hôte invisible
« Pourquoi ce numéro du Daily Mail m’est-il tombé entre les mains, précisément aujourd’hui, tandis que j’achevais mon repas hâtif au restaurant, entre deux rendez-vous d’affaires ? Un voisin de table, en sortant, le laissa déplié sur la nappe, et je m’en saisis, curieux peut-être d’évaluer ce qui me restait d’anglais, cinq ans après mon stage à l’Université d’Oxford, deux ans après la visite que je fis à Réginald au château de ses pères.
Mes yeux parcouraient les colonnes tout en guettant le garçon qui tardait à apporter le café filtre, lorsqu’ils s’arrêtèrent, sidérés par le nom de mon ancien ami. Les lignes serrées se brouillèrent tout à coup, et, sur ce nuage d’encre d’imprimerie, un entrefilet ressortait comme une affiche lumineuse dont l’éclat me perçait de part en part. »
Extrait de : N. Roger. « L’hôte invisible. »
Noëlle Roger

Présentation de Noëlle Roger :
Noëlle Roger, pseudonyme d’Hélène Dufour, née le 25 septembre 1874 à Genève et morte dans cette même ville le 14 octobre 1953, est une romancière et journaliste suisse.
Biographie
Hélène Dufour est la fille du pasteur Théophile Dufour et de Jeanne-Louise Magnollay. Elle passe son enfance dans un milieu cultivé et protestant. Son grand-père est l’helléniste Henri Bordier. En 1900, elle épouse Eugène Pittard, anthropologue et professeur à l’Université de Genève.
Carrière littéraire
Noëlle Roger est une femme de lettres prolifique et engagée. Elle commence sa carrière en écrivant des articles pour différents journaux et revues, tels que la Bibliothèque universelle ou le Journal de Genève. Son premier roman, Le Roman d’une âme, paraît en 1902.
Elle est l’auteur d’une œuvre variée, comprenant des romans psychologiques, des romans historiques, des romans de science-fiction et des pièces de théâtre. Ses romans d’anticipation, souvent pessimistes et critiques envers la société, sont particulièrement remarquables. Elle y aborde des thèmes tels que les dangers du progrès technique, les dérives de la science et les inégalités sociales.
Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer Le Nouvel Adam (1924), Le Soleil enseveli (1928), Le Chercheur d’ondes (1931) et Le Nouveau Lazare (1933).
Style et thèmes
L’écriture de Noëlle Roger est élégante et précise. Ses romans se caractérisent par leur profondeur psychologique, leur finesse d’analyse et leur engagement social. Elle s’intéresse particulièrement aux problèmes de son époque et n’hésite pas à prendre position sur des questions politiques et morales.
Récompenses et distinctions
En 1948, elle reçoit la médaille de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.
Postérité
Noëlle Roger est aujourd’hui considérée comme une figure importante de la littérature suisse romande. Son œuvre, qui témoigne de son engagement et de sa vision du monde, mérite d’être redécouverte.
Livres de Noëlle Roger :
L’hôte invisible (1926)
La vallée perdue (1939)
Le chercheur d’ondes (1931)
Le livre qui fait mourir (1927)
Le nouveau déluge (1922)
Le nouveau Lazare (1935)
Le soleil enseveli (1928)
Pour en savoir plus sur Noëlle Roger :
La page Wikipédia sur N. Roger
La page Noosfere sur N. Roger
La page isfdb de N. Roger