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La grande quincaillerie par G. Soria
Fiche de La grande quincaillerie
Titre : La grande quincaillerie
Auteur : G. Soria
Date de parution : 1976
Editeur : Denoël
Première page de La grande quincaillerie
« L’Arbitre – grande carcasse nordique, longs bras aux mains voltigeant comme des papillons fous, visage aigu au crâne lisse comme une boule de billard, yeux bleu saphir distillant une intériorité née du monologue mathématique quotidien l’Arbitre, dis-je (quarante ans? il n’avouait jamais son âge et personne ne le connaissait au juste), regardait le tableau noir couvert d’une longue chaîne d’équations, ponctuées de signes évoquant (pour le profane) des idéogrammes chinois.
Réfléchissait-il au contenu de ces symboles ou tentait-il de chasser de son esprit quelque trivialité obsédante? La seule chose dont je puisse ici témoigner, c’est que, bondissant du fauteuil . – peau de bête tendue sur quatre tubes horizontaux eux-mêmes perpendiculaires à trois jambages aluinox- où il s’était emmuré dans son silence du matin, il s’empara tout à coup d’une éponge humide et lui faisant décrire trois demi-cercles successifs, effaça l’élégant ballet de craie blanche qu’un calculateur avait tracé sur l’ardoise. »
Extrait de : G. Soria. « La grande Quincaillerie. »
Georges Soria
Présentation de Georges Soria :
Enfance et Jeunesse Tunisiennes
Né le 24 septembre 1914 à Tunis, en Tunisie, Georges Soria grandit dans une famille bourgeoise. Son père, fonctionnaire, est victime de la crise de 1929, ce qui marque profondément le jeune homme. Cet événement, couplé à son observation des inégalités sociales en Tunisie, le pousse vers des idées progressistes.
En 1934, à l’âge de 20 ans, Soria quitte Tunis pour s’installer à Paris. La ville bouillonnante d’intellectuels et d’artistes de l’entre-deux-guerres le fascine. Il s’oriente rapidement vers le journalisme, écrivant pour des revues comme Regards, La Commune et Vendredi. Ses articles, empreints d’un regard aiguisé sur les questions sociales et politiques, lui font rapidement une réputation.
Engagement politique et journalisme militant
Simultanément à son activité journalistique, Soria s’engage dans le militantisme antifasciste. En 1936, il adhère au Parti communiste français. La montée des périls fascistes en Europe le pousse à s’impliquer activement dans la lutte contre ces idéologies.
En 1936, Soria est envoyé en Espagne comme correspondant pour le journal communiste L’Humanité. La guerre civile espagnole qui vient d’éclater devient le théâtre de son engagement passionné. Il y côtoie des figures antifascistes de premier plan et témoigne des atrocités commises par les forces franquistes.
Ses reportages, empreints d’une grande humanité et d’un sens aigu de la justice, lui valent une reconnaissance croissante dans le monde du journalisme. Il devient l’un des porte-paroles les plus importants de la lutte antifasciste en France.
Historien des révolutions et dramaturge
Après la guerre civile espagnole, Soria poursuit son travail de journaliste et d’écrivain. Il s’intéresse particulièrement à l’histoire des révolutions, publiant plusieurs ouvrages sur le sujet, dont La Révolution française (1948) et 1789 : Les Sans-Culottes (1956). Ces livres, salués pour leur rigueur et leur accessibilité, lui confèrent une réputation d’historien engagé et érudit.
En parallèle de son activité d’historien, Soria s’essaie également au théâtre. Il écrit plusieurs pièces, souvent inspirées de ses expériences de journaliste et de militant. Ses pièces, parfois controversées, explorent des thèmes sociaux et politiques d’actualité.
Fondateur de l’Agence littéraire et artistique parisienne
En 1953, Soria fonde, avec Louis Aragon et Jean Lurçat, l’Agence littéraire et artistique parisienne (ALAP). Cette agence a pour vocation de promouvoir la littérature et l’art engagés. Elle représente de nombreux écrivains et artistes progressistes, dont Pablo Neruda, Jorge Amado et Jean-Paul Sartre.
L’ALAP joue un rôle important dans la diffusion des idées de gauche en France et dans le monde. Elle contribue à faire connaître des auteurs et des artistes dont les œuvres sont souvent censurées ou marginalisées par les régimes autoritaires.
Dernières années et héritage
Georges Soria continue d’écrire et de militer jusqu’à sa mort en 1991. Il laisse derrière lui une œuvre riche et diverse, qui témoigne de son engagement pour la justice sociale et la liberté.
Son travail d’historien, de journaliste, de dramaturge et d’éditeur a marqué durablement le paysage intellectuel français. Il est considéré comme l’une des figures les plus importantes de la gauche française du XXe siècle.
Conclusion
Georges Soria était un homme d’une grande intelligence et d’une grande sensibilité. Son engagement pour la justice sociale et la liberté ne s’est jamais démenti tout au long de sa vie. Son œuvre, multiple et riche, continue d’inspirer des générations de lecteurs et d’activistes.
Livres de Georges Soria :
La grande quincaillerie (1976)
Pour en savoir plus sur Georges Soria :
La page Wikipédia de G. Soria
La page Noosfere de G. Soria
La page isfdb de G. Soria