Étiquette : Verlanger

 

Les parias de l’impossible par J. Verlanger

Fiche de Les parias de l’impossible

Titre : Les parias de l’impossible (Tome 5 sur 5 – L’intégrale)
Auteur : J. Verlanger
Date de parution : 2010
Editeur : Bragelonne

Sommaire de Les parias de l’impossible

  • Les ratés
  • La légende des niveaux fermés
  • Magie sombre
  • Le brouillard
  • Une caisse de pruneaux
  • Le laxxi
  • Match contre Vénus
  • Point final
  • Le mal du dieu
  • Mon copain Jick
  • Soyez bon avec les animaux
  • La nuit de Martha
  • Les oiseaux de cuir
  • Les R.A.
  • Répression
  • Les rois détrônés
  • La fenêtre
  • Le cube
  • Les crabes
  • Le bûcher de la sorcière
  • Si belles et si froides
  • Rue du Loup-pendu

Première page de Les ratés

« Lorsque je découvris l’annonce dans un journal du matin, j’étais tout à fait mûr pour la considérer comme une planche de salut, et pour tenter de m’y cramponner sans hésitation.
Trois mois plus tôt, la faillite de l’agence de publicité qui m’employait comme dessinateur m’avait projeté sur le pavé du chômage. Dès le départ, j’avais été sans illusions sur mes chances de retrouver un emploi. Dans une France étranglée par une géante crise économique, la publicité se mourait. L’impossibilité de vendre du superflu à des gens réduits au nécessaire la tuait, peu à peu, de même que la disparition progressive des magazines hebdomadaires ou mensuels qui avaient été son support. Elle survivait à la télévision, mais il s’agissait là d’une chasse gardée où je n’avais aucune chance de m’introduire.
Et, mis à part mon petit talent pour le dessin, je n’avais rien à offrir. Des études succinctes ne me permettaient pas d’aligner le moindre diplôme, en une époque où bon nombre de chômeurs pouvaient en présenter une liste impressionnante. »

Extrait de : J. Verlanger. « Intégrale – Les parias de l’impossible. »

Les portes de la magie par J. Verlanger

Fiche de Les portes de la magie

Titre : Les portes de la magie (Tome 4 sur 5 – L’intégrale)
Auteur : J. Verlanger
Date de parution : 2010
Editeur : Bragelonne

Sommaire de Les portes de la magie

  • La flûte de verre froid
  • La porte des serpents
  • Les cages de Beltem
  • La fille de l’eau
  • Reflet dans un miroir

Première page de La flûte de verre froid

« La geôle était inconfortable. La position aussi.
Jax était enchaîné au sol par les poignets, ce qui l’obligeait à demeurer assis ou couché, et ses courtes entraves ne lui laissaient guère d’aisance.
Sa prison était étroite, froide en dépit de la chaleur qui devait régner à l’extérieur, et les énormes murs de pierre étouffaient tous les sons. Au ras du plafond, une meurtrière en fente mince laissait filtrer un soupçon de clarté. N’empêche que ce trou pourri était presque aussi sombre qu’un cul de chaudron.
Jax était assis, jambes croisées, ses mains alourdies par les fers reposant sur ses cuisses. Il ruminait de sombres pensées. Ses yeux vert pâle, ordinairement d’une transparente innocence, limpides comme une eau coulant sur des pierres moussues, commençaient à luire d’une lumière féroce. Lorsque ces fanaux s’allumaient ainsi, il convenait de se garer au plus vite, avant le déchaînement du cyclone. »

Extrait de : J. Verlanger. « Intégrale – Les portes de la magie. »

Dans les mondes barbares par J. Verlanger

Fiche de Dans les mondes barbares

Titre : Dans les mondes barbares (Tome 3 sur 5 – L’intégrale)
Auteur : J. Verlanger
Date de parution : 2009
Editeur : Bragelonne

Sommaire de Dans les mondes barbares

  • La croix des décastés
  • Les voies d’Almagiel
  • L’ange de lumière
  • D’un lieu lointain nommé Soltrois

Première page de La croix des décastés

« Le fer rougi s’abaissa, sans hâte.
La foule surexcitée retint son souffle et laissa s’installer le poids d’un silence parfait. Le bourreau, masqué et ganté de cuir, accomplissait le Rituel avec une détermination calme et indifférente. La croix de métal ardent se posa sur l’épaule droite de Jalen, juste sur la marque en forme d’épée stylisée qui symbolisait la caste des Guerriers. Elle la recouvrit et s’enfonça. La chair grésilla, fumante.
Jalen n’eut guère de peine à serrer les dents sur le cri qui montait. La honte était pire que la douleur : Bien pire.
Décasté ! Après ça, la condamnation à mort importait peu. Il pouvait aussi bien mourir. Décasté ! Moins qu’un esclave, car un esclave est protégé par la caste de son maître. Mais pour un  »

Extrait de : J. Verlanger. « Intégrale – Dans les Mondes Barbares. »

Récits de la grande explosion par J. Verlanger

Fiche de Récits de la grande explosion

Titre : Récits de la grande explosion (Tome 2 sur 5 – L’intégrale)
Auteur : J. Verlanger
Date de parution : 2008
Editeur : Bragelonne

Sommaire de Récits de la grande explosion

  • Les portes sans retour
  • Les hommes marqués
  • La jungle de pierre
  • Horlemonde
  • Les gladiateurs

Première page de Les portes sans retour

« J’ai rencontré la fille aux yeux de petit chat perdu sur Allègre. Des yeux très beaux, emplis de ce doux bleu brumeux de l’innocence aveugle.
Allègre porte mal son nom. C’est une boule de boue gelée, un peu plus froide que l’enfer, et moins accueillante. La majeure partie de sa population se divise ainsi : d’un côté les chasseurs, coriaces et passablement sauvages, de l’autre les marchands, dents longues et âmes noires. Allègre vit du commerce des peaux.
Venteuse, sa capitale, bien nommée celle-là, abrite aussi les technos, et le personnel du cosmoport. C’est une ville minable, glaciale, dont les rues ne sont pas chauffées. Je ne l’aime pas, et je ne la choisirais sûrement pas comme lieu de résidence. »

Extrait de : J. Verlanger. « Intégrale – Récits de la grande explosion. »

La terre sauvage par J. Verlanger

Fiche de La terre sauvage

Titre : La terre sauvage (Tome 1 sur 5 – L’intégrale)
Auteur : J. Verlanger
Date de parution : 2008
Editeur : Bragelonne

Sommaire de La terre sauvage

  • L’autoroute sauvage
  • La mort en billes
  • L’île brûlée
  • Les bulles
  • Le recommencement
  • Nous ne vieillirons pas
  • Les derniers jours

Première page de L’autoroute sauvage

« Je suivais l’autoroute, en direction du sud.
Un chemin pratique, pour voyager. Contrairement au réseau des nationales et départementales, qui est mangé peu à peu par la broussaille, l’herbe et les rejets, elle est restée relativement en bon état. De plus, la visibilité y est bien dégagée. Pas question que des mecs en mal de viande vous y tombent dessus à l’improviste. Important, pour un solitaire. « Les solitaires finissent à la broche. » Ouais ! Proverbe de groupé, ça. Pas d’accord.
Les groupes, je n’aime pas. En règle générale, ça se divise en trois : les moutons, qui travaillent dur et mangent peu ; les loups, qui travaillent peu et mangent beaucoup ; et, par-dessus, le chef. Un chef de groupe, au départ, ça a déjà l’âme d’un dictateur au petit pied. Alors à l’arrivée… Jo expliquait ça par une maxime : « Le pouvoir absolu corrompt absolument. » Probablement vrai. Les deux chefs de groupe que j’avais eu l’occasion de rencontrer étaient pourris. À cœur. »

Extrait de : J. Verlanger. « Intégrale – La terre sauvage. »

Julia Verlanger

Présentation de Julia Verlanger :

Julia Verlanger, de son vrai nom Simone Changeux, était une autrice française de science-fiction née le 24 décembre 1929 à Nantes et décédée le 8 juin 1985 à Paris.

Elle a commencé sa carrière d’écrivaine dans les années 1950 avec des romans policiers, mais s’est rapidement tournée vers la science-fiction, publiant notamment le roman « Le Silence de la Terre » en 1951. Elle a écrit de nombreux romans et nouvelles, souvent centrés sur des thèmes comme la dystopie, l’écologie et l’exploration spatiale. Elle a également écrit sous le pseudonyme de Gilles Thomas.

Ses œuvres les plus connues sont « Chroniques des temps obscurs », une série de quatre romans de science-fiction publiée de 1974 à 1980, et « Le Pays de cristal », un roman de 1971 qui a remporté le Grand Prix de la Science-Fiction Française en 1972.

Julia Verlanger a été l’une des rares femmes à écrire de la science-fiction en France à une époque où le genre était dominé par les hommes. Elle a été une pionnière de la science-fiction française et a contribué à populariser le genre dans son pays.

Malgré une carrière relativement courte, elle a laissé une marque indélébile sur la science-fiction française et reste une figure importante de la littérature de genre en France.

Livres de Julia Verlanger :

Intégrales :

Pour en savoir plus sur Julia Verlanger :

La page Wikipédia sur J. Verlanger
La page Noosfere sur J. Verlanger
La page isfdb de J. Verlanger

La fille interdite par J. Verlanger

Fiche de La fille interdite

Titre : La fille interdite
Auteur : J. Verlanger
Parution : Fiction 71 (octobre 1959)

Nouvelle courte :

La fille interdite courait dans la grand-rue, bouche ouverte, ses cheveux dénoués lui battant le dos. Elle courait, trébuchant, et ses yeux fous de bête piégée hurlaient la terreur.
La peur convulsait son visage, tordant la bouche qui bavait un peu aux commissures des lèvres. Une large meurtrissure noire marbrait sa pommette, et sa tempe était barrée d’une blessure saignante. Sur son passage, les gens s’écartaient, courbant la tête, et leurs yeux fuyants s’efforçaient de ne pas la voir.
Derrière elle les deux miliciens de la Sécurité du Territoire couraient aussi, leurs bottes martelant le pavé, mais ils couraient par jeu, sans véritable hâte, sachant bien que la proie serait bientôt forcée. Ils étaient jeunes, avec des visages d’enfants joufflus, et les deux lettres S. T. scintillaient aux pointes de leurs cols.
Le bruit des lourdes bottes, qui était comme le chant de la peur sur la ville, fit rentrer les passants. Ils s’égaillèrent, dos courbés, s’enfonçant dans les encoignures, disparaissant sous les porches, s’engouffrant dans les magasins. La grand-rue se vida.
La fille interdite tomba sur les genoux. Elle cacha son visage dans ses mains, se balançant d’avant en arrière, modulant une longue plainte dont elle n’avait pas conscience. Les miliciens ralentirent. Ils rirent, et le plus grand souffla et dit :
— « La chienne ! Elle nous a fait courir ! »
Ils avancèrent, sans se presser, mais ils ne l’avaient pas encore atteinte lorsqu’un vieil homme surgit du porche où il s’était caché. Un vieil homme vêtu de noir, avec un brin de barbe grise au menton. Un vieil homme aux mains noueuses, au visage marqué de rides profondes. Ses yeux sombres disaient le chagrin, la compassion. Il se pencha sur la fille, caressant la nuque courbée. Il parlait à mi-voix, comme à lui-même.
— « Pauvre, pauvre enfant…»
Le plus petit des deux S. T. le saisit par le col et le rejeta en arrière, comme on écarte un chiot encombrant.
— « Vieux fou, » dit-il, « tu ne vois pas que c’est une interdite ! »
Le vieillard se redressa.
— « Non, » dit-il doucement, « non. Comment le verrais-je ? Je ne vois que ma sœur, qui souffre, et son sang coule rouge, tout comme le mien, tout comme le vôtre. »
Le milicien frappa le vieil homme sur la bouche, l’envoyant buter contre le mur. Il grommela méprisant :
— « Vieux dingo ! »
L’autre avait saisi la fille par les cheveux, tirant pour la relever, et comme le corps mou s’abandonnait, il le lâcha et cogna de la botte, rageusement.
Le vieil homme s’appuyait au mur. Un peu de sang coulait, tachant sa barbe. Il fit deux pas, redressa le dos et parut grandir.
— « Vous êtes pires que la bête, » dit-il, et sa voix s’enfla, courant sur la grand-rue. « Vous êtes pires que la bête, car la bête tue pour vivre, et vous tuez pour le plaisir. La bête tue pour manger, et votre cerveau humain doué de raison invente chaque jour de nouvelles manières de torturer et d’humilier. »
Un coup de poing l’atteignit, et il tomba lourdement sur le trottoir. Mais ses mains noueuses prirent appui au sol, et il parvint à se redresser encore. De nouveau, sa voix résonna :
— « Maudite soit la race humaine ! Maudite soit-elle ! Puisse-t-elle disparaître à jamais, car elle est pire que lèpre et pourriture à la surface de la Terre…»
Un coup de botte le toucha à la tempe, le rejetant au sol.
Alors les machines des Caraléens, qui écoutaient, observaient, notaient, enregistrèrent sa plainte, et elle vint s’ajouter aux milliards d’autres plaintes accumulées depuis que les Caraléens avaient semé sur Terre la graine humaine. Et les plaintes enregistrées atteignirent le taux limite.
Le vieil homme s’allongea et mourut, une expression de paix sur son visage fatigué. La fille interdite s’allongea et mourut, ses longs cheveux noirs étalés. Les deux S. T. plièrent lentement les genoux, comme étonnés, et les gens qui s’étaient cachés tombèrent et moururent.
La mort courut sur la Terre, frappant les bons et les mauvais, les coupables et les innocents, frappant les vieux, les jeunes, les victimes et les bourreaux. La race humaine se coucha pour mourir.
Ainsi se termina l’expérience des Caraléens, expérience sans grande importance. Juste un essai, parmi tant d’autres.