Étiquette : Albin Michel

 

L’ère des miracles par J. Brunner

Fiche de L’ère des miracles

Titre : L’ère des miracles
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1977
Traduction : F. Serph
Editeur : Albin Michel

Première page de L’ère des miracles

« Poignardé d’images comme une poupée de cire le serait d’aiguilles.
Pendant l’été, la nourriture était abondante. Le renard évitait les endroits où son monde était envahi : les bruits mystérieux, les odeurs de fumée, les bipèdes glapissants. L’été prit fin. La boue lui succéda quelque temps. La pluie trempa sa fourrure et le vent devint coupant. Aux gelées, la terre durcit et il y eut une succession de grondements nauséabonds et d’éclairs. Le renard s’éloigna, cherchant refuge dans les hautes herbes et les buissons. Les herbes jaunirent et séchèrent, les buissons dénudés se découpèrent aussi nettement qu’une gravure sur le ciel.
La neige amena la disette.
Le renard se résigna à la chose nouvelle qui avait pris place dans son monde. Ce n’était pas un changement qu’il pût comprendre, mais il ne pouvait pas non plus le contrôler. Ses pas s’imprimèrent dans la neige, brisant la mince pellicule de givre (bien que le manque de nourriture l’amaigrit de jour en jour), et l’amenèrent jusqu’à la frontière où il s’arrêta — non pas pour réfléchir, mais parce que l’équilibre délicat de ses poussées instinctives oscillait entre la faim ici et l’inconnu là-bas. »

Extrait de : J. Brunner. « L’ère des miracles. »

Double, double par J. Brunner

Fiche de Double, double

Titre : Double, double
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1969
Traduction : R. Latour
Editeur : Albin Michel

Première page de Double, double

« Si vous la croisiez sur la route, vous aviez l’impression qu’un piano atteint d’hydrophobie avait soudain choisi la liberté et ouvrait de grands yeux bulbeux qui, s’ils n’avaient pas eu d’immenses cils épais – et vaguement tristes – auraient ressemblé à ceux d’une grenouille. Le clavier blanc et noir des dents était peint sur la grille du radiateur ; les cils entouraient les phares. Des enjolivures « Art Nouveau » s’évasaient sur les côtés pour composer des cadres ayant les dimensions et la forme de posters quadruple colombier – verts, orange, bruns, violets. Ces cadres, qui mesuraient 80 x 170 cm, étaient remplis de posters plus criards et plus compliqués que les dessins qui s’élevaient en tourbillonnant autour d’eux. Parmi leurs renflements et leurs courbes, une inscription indiquait : BRUNO ET LA TRADITION HERMÉTIQUE. »

Extrait de : J. Brunner. « Double, Double. »

Les maisons d’Iszm par J. Vance

Fiche de Les maisons d’Iszm

Titre : Les maisons d’Iszm
Auteur : J. Vance
Date de publication : 1973
Traduction : P. Chwat
Editeur : Albin Michel

Première page de Les maisons d’Iszm

« On considérait comme allant de soi que les visiteurs débarquant sur Iszm n’avaient qu’une idée en tête : voler une maison femelle. Les cosmographes, les étudiants, les enfants en bas âge, les canailles notoires : cyniquement, les Iszmiens appliquaient le même traitement à tout le monde – une fouille au microscope des esprits et des corps et une surveillance de tous les instants. 
Ces procédés ne trouvaient leur justification que dans le grand nombre de voleurs de maisons qui s’étaient révélés. 
De loin, voler une maison apparaissait comme relativement simple. On pouvait coudre dans un bracelet de montre une graine pas plus grosse qu’un grain d’orge ; on pouvait mêler une brindille aux fils d’un châle ; une jeune pousse pouvait être collée sur une fusée et lancée dans l’espace. Pour dérober une maison iszmienne, il existait des milliers de moyens éprouvés ; ils avaient tous été essayés, et les voleurs malheureux avaient été conduits à la Maison Folle, escortés par des Iszmiens courtois à l’extrême. Réalistes, les Iszmiens avaient parfaitement conscience qu’un jour – dans un an, dans un siècle ou un millénaire – leur monopole serait brisé. Mais, gardiens fanatiques du secret de leur exclusivité, ils dési- »

Extrait de : J. Vance. « Les maisons d’Iszm. »

Le hors-le-monde par P. Anderson

Fiche Le hors-le-monde

Titre : Le hors-le-monde
Auteur : P. Anderson
Date de parution : 1971
Traduction : J.-C. Dumoulin
Editeur : Albin Michel

Première page de Le hors-le-monde

« Le vaisseau de Sigma du Dragon avait changé d’orbite, inexplicablement comme toujours. Maintenant, il tournait au plus près, à peine au-dessus de l’atmosphère : étoile dont tous les bulletins d’information disaient qu’elle se lèverait avant l’aube. Bien des gens avaient dû s’étonner, espérer un peu ou s’inquiéter ; mais peu, probablement, s’étaient levés pour contempler le spectacle. Depuis trois ans, l’angoisse avait eu le temps de s’émousser.
Ce n’était pas le cas à Nous. L’arrivée du vaisseau avait été pour les Théontologistes plus qu’un événement spirituel. Tout, chez eux, prenait cette allure. Elle avait provoqué une sorte de crise spirituelle. En fin de compte, ils avaient intégré l’existence du vaisseau dans le formalisme de leur culte et le seul télécran de Nous guettait essentiellement tout ce qui pouvait le concerner.
L’un de ceux qui avaient passé la nuit de garde souffla dans sa trompe pour éveiller la communauté. Le mugissement réveilla Skip qui avait dormi sur un bat-flanc dans la chambre des deux jeunes fils  »

Extrait de : P. Anderson. « Le Hors-le-monde. »

Le jour la nuit par T. Lee

Fiche de Le jour la nuit

Titre : Le jour la nuit
Auteur : T. Lee
Date de publication : 1980
Traduction : E. Vonarburg
Editeur : Albin Michel

Première page de Le jour la nuit

« À un demi-staed au-dessous du palais des Hirz, les jardins d’apparat s’incurvaient doucement pour devenir peu à peu la rive d’un lac. En cet endroit, où le vert jade des ondes liquides se brisait sur le sable d’or pâle, se tenait une jeune fille dorée et ses trois serviteurs robots.
Excepté le palais des Hirz, aucun autre édifice n’était visible au-dessus ou le long du rivage. Cette partie de Yunéa, sur vingt staeds de part et d’autre de l’Anneau, appartenait à Hirz. En hest s’étendait le domaine des Domms, en hespa, la propriété décadente des Thars. »

Extrait de : T. Lee. « Le jour la nuit. »

La forêt électrique par T. Lee

Fiche de La forêt électrique

Titre : La forêt électrique
Auteur : T. Lee
Date de publication : 1979
Traduction : B. Weiner
Editeur : Albin Michel

Première page de La forêt électrique

« Chasseur et gibier

Affreuse se tenait devant la transformatrice.
La machine fabriquait certains types de vêtements en cottene, mais Affreuse ne voyait jamais le syntho-coton qu’elle ingurgitait par un tube placé à l’étage au-dessus, ni les chemises blanches bien repassées qu’un autre tube crachait à l’étage en dessous. Elle n’avait pas la moindre idée de la métamorphose qui se déroulait à l’intérieur de la machine. Dans cet espace restreint de deux mètres sur trois, Affreuse était seule avec la transformatrice ; maladroites mais efficaces, ses  »

Extrait de : T. Lee. « La Forêt électrique. »

Les galactiques secrets par A. E. van Vogt

Fiche de Les galactiques secrets

Titre : Les galactiques secrets
Auteur : A. E. van Vogt
Date de publication : 1974
Traduction : A. Vincent
Editeur : Albin Michel

Première page de Les galactiques secrets

« Le cerveau

Peu après minuit.
Le téléphone sonna pour ainsi dire à l’intérieur de Carl.
En réalité, c’est dans le laboratoire que l’appareil grelotta. Mais aussitôt, un relais assura la jonction avec un émetteur radio-télévision – ce qui déclencha un « récepteur » à l’intérieur du véhicule à six roues abritant Carl. Ce dernier « entendit » alors la sonnerie grâce à ses extérocepteurs auditifs.
Carl était une structure mobile. Au sommet, un dôme plastique transparent contenait un réceptacle incurvé, semblable à un miroir, à demi rempli de liquide clair. Partiellement submergé dans ce liquide et fixé à l’aide d’un plastique presque invisible, on apercevait le cerveau gris et rose de Carl, auquel différents tubes de couleur étaient reliés par-dessous.
Dans sa partie inférieure, la structure se composait d’un ordinateur et d’autres appareils grâce auxquels le cerveau désincarné de Carl commandait ses  »

Extrait de : A. E. Van Vogt. « Les galactiques secrets. »