Étiquette : Alexandre
Yriel par Robert Alexandre

Fiche de Yriel
Titre : Yriel
Auteur : Robert Alexandre
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir
Première page de Yriel
« La fille poussa un grognement rauque, d’inquiétude et d’hostilité.
Elle était perchée à l’extrême bord du précipice, accroupie sur une sorte de dalle naturelle en surplomb, inclinée à quarante-cinq degrés. Elle se retenait d’un seul bras au tronc d’un arbuste épineux, le corps tout entier dans le vide, comme une gargouille en haut de son clocher.
Mais une gargouille qui aurait oublié d’être laide.
Elle était très jeune. Seize ou dix-sept ans, pas davantage. Nue comme au jour de sa naissance. Sa peau hâlée était grise de crasse et de poussière. Ses jambes et ses bras griffés de ronces. Sa main libre serrait un caillou aux arêtes vives. Il y avait quelque chose de primitif, d’animal, dans ses gestes comme dans ses attitudes. Mais un animal de race, fin, rayonnant de santé et de vitalité sauvage. Un corps souple et délié, tout élégance et courbes douces. De petits seins fermes, aux aréoles claires. Une taille mince et cambrée. Un ventre plat, à peine ombré de toison pâle. Des hanches lyres, d’adolescente, de femme-enfant. Des jambes longues, aux muscles fins. »
Extrait de : R. Alexandre. « Yriel. »
Sandrinhar par Robert Alexandre

Fiche de Sandrinhar
Titre : Sandrinhar
Auteur : Robert Alexandre
Date de parution : 1975
Editeur : Alsatia
Première page de Sandrinhar
« L’hiver avait couvert de neige les flancs de la montagne. Le ciel était de plomb, et les vieux pins ployaient leurs branches sombres sous leur manteau immaculé. C’était l’époque sédentaire, où les montagnards ne s’éloignent plus guère de leurs cavernes, où les femmes, les enfants et les vieillards restent tapis au fond de leur trou de rocher comme des bêtes frileuses, sous la protection redoutable du dieu Rouge, du feu aux langues claires, qu’un jour, un Oyack avait dérobé aux esprits de l’orage.
C’était l’époque sédentaire, et pourtant, les Oyacks marchaient de l’aube au soir sur la piste enneigée qui descend vers la plaine. Ils ne portaient plus, pour la plupart, ces chaudes tuniques, ces robes épaisses que les femmes cousent avant les premiers froids dans la peau des ours et des aurochs abattus par les guerriers. On les voyait à-demi vêtus, les cheveux fous emmêlés par la bise, hâves, claquant des dents, le corps marbré de plaques violettes, tituber d’épuisement au hasard des sentiers inconnus. »
Extrait de : R. Alexandre. « Sandrinhar. »
Les orphelins d’Almeray par Robert Alexandre

Fiche de Les orphelins d’Almeray
Titre : Les orphelins d’Almeray (Tome 5 sur 5 – Mykir)
Auteur : Robert Alexandre
Date de parution : 1981
Editeur : Alsatia
Première page de Les orphelins d’Almeray
« Ce n’était pas un astronef. Ce que les créatures qui l’avaient conçue appelaient leur Unité Mobile était en fait un univers dans l’Univers, un lieu étrange, presque magique, pareil au pays au-delà du miroir d’Alice, où le temps et l’espace perdaient toute valeur, où toutes les lois physiques étaient abolies. L’unité Mobile pouvait tout faire : Parcourir en une fraction de seconde les infinités du Cosmos, remonter le temps ou le descendre, se matérialiser à l’intérieur d’un champ de force ou derrière un blindage de plomb, s’étirer au-delà des galaxies pour permettre à ses maîtres d’observer l’agonie d’une étoile comme on examine un fruit talé que l’on tient dans la main, ou se faire minuscule, invisible, pour leur faire surprendre la vie des créatures qui peuplaient les mondes les plus inhospitaliers. L’Unité Mobile était en fait l’instrument le plus parfait qui se puisse concevoir pour des explorateurs de l’Univers. »
Extrait de : R. Alexandre. « Mykir – Les orphelins d’Almeray. »
Escale sur Mytilia par Robert Alexandre

Fiche de Escale sur Mytilia
Titre : Escale sur Mytilia (Tome 4 sur 5 – Mykir)
Auteur : Robert Alexandre
Date de parution : 1976
Editeur : Alsatia
Première page de Escale sur Mytilia
« C’était, sur le fond sombre d’un ciel piqueté d’étoiles innombrables, une sphère d’un bleu verdâtre, rugueuse comme une orange, frileusement drapée du voile vaporeux, délicatement ajouré, de ses nuages… Mykir détaillait la planète inconnue qui emplissait presque, maintenant, l’écran de vision extérieure. La main forte de son père se posa, amicale, sur son épaule.
— Eh bien, mon garçon, tu ne dis rien ? Qu’en penses-tu ?
Mykir se borna à émettre un soupir indifférent. Un pli de contrariété dessina une petite ride verticale entre les sourcils de Rolf. À vrai dire, le géant était assez inquiet : Mykir ne s’était jamais vraiment remis de la perte brutale de Céryl{1}. Il n’arrivait toujours pas à la considérer autrement que comme un être vivant. Il ne voulait penser à elle que comme une amie sincère et dévouée au point de se sacrifier pour lui. Il rejetait obstinément la trop prosaïque réalité. »
Extrait de : R. Alexandre. « Mykir – Escale sur Mytilia. »
Les gardiens de l’Univers par Robert Alexandre

Fiche de Les gardiens de l’Univers
Titre : Les gardiens de l’Univers (Tome 3 sur 5 – Mykir)
Auteur : Robert Alexandre
Date de parution : 1976
Editeur : Alsatia
Première page de Les gardiens de l’Univers
« C’était un coin secret de verdure et d’ombrages. Une rivière limpide promenait son indolence aimable entre des rives luxuriantes frangées parfois de sable blond, et reflétait en taches dansantes de lumière un bon soleil paisible, ardent sans cruauté. La brise se jouait en froissant les feuillages, et mêlait des parfums de fleurs à des senteurs de terre mouillée. Les oiseaux célébraient en parfaite harmonie la splendeur du ciel bleu et la tiédeur du jour. Une bête passa, furtive, et disparut, élégante en manteau de fourrure précieuse, vers quelque rendez-vous sous les feuillages.
Nu et sain comme un jeune animal, Kwan s’ébattait dans le courant avec l’insouciante bonne humeur d’un dauphin, s’abandonnant avec délices à la caresse de l’eau fraîche sur son corps, profitant pleinement de cet instant de félicité magique, dans la sagesse d’une simplicité qui valait tous les trésors du monde. »
Extrait de : R. Alexandre. « Mykir – Les gardiens de l’Univers. »
Les révoltés d’Aramanthe par Robert Alexandre

Fiche de Les révoltés d’Aramanthe
Titre : Les révoltés d’Aramanthe (Tome 2 sur 5 – Mykir)
Auteur : Robert Alexandre
Date de parution : 1974
Editeur : Alsatia
Première page de Les révoltés d’Aramanthe
« Celui que, de toute éternité, ses sujets de l’antique race d’Aramanthe avaient nommé « le Dieu », n’avait pas su déceler le danger en temps utile. Il est vrai qu’il ne disposait pas d’éléments suffisants pour le faire. Bien sûr, il avait enregistré l’arrivée de la machine de l’espace aux flancs bourrés d’êtres pensants, mais il était trop empreint de sagesse millénaire pour voir en tout étranger forcément un ennemi. Parce qu’il était dieu d’équilibre, de paix et d’harmonie, il n’avait pas voulu rejeter a priori ces créatures qui ressemblaient aux siennes. Comment aurait-il pu soupçonner leur aberrante mentalité ?
Il les avait laissés aborder cette planète sur laquelle il veillait depuis la nuit des temps. Il les avait laissés découvrir Aramanthe la Magnifique, au climat doux comme un soir d’été, Aramanthe la Neuve, avec ses eaux vives indomptées, ses forêts odorantes, ses rivages enchanteurs, sa nature grandiose et paisible. »
Extrait de : R. Alexandre. « Mykir – Les révoltés d’Aramanthe. »
Le survivant par Robert Alexandre

Fiche de Le survivant
Titre : Le survivant (Tome 1 sur 5 – Mykir)
Auteur : Robert Alexandre
Date de parution : 1973
Editeur : Alsatia
Première page de Le survivant
« Patiemment, Mykir tenait son affût, la flèche prête. Bien calé entre les grosses branches d’un vieil arbre touffu, il semblait figé dans une immobilité de statue, et observait entre les feuillages le marais et le point d’eau où les bêtes venaient s’abreuver. Il avait relevé des traces qui prouvaient que l’endroit était régulièrement fréquenté. Il suffisait d’attendre. Il savait s’embusquer contre le vent, et la brise qui lui soufflait au visage sa caresse parfumée, ne risquait pas d’emporter son odeur à une éventuelle proie. Depuis combien de temps était-il là ? Il n’aurait su le dire. Pour un vrai chasseur, dans ces moments-là, le temps ne compte pas. »
Extrait de : R. Alexandre. « Mykir – Le Survivant. »
Robert Alexandre

Présentation de Robert Alexandre :
Robert Alexandre, de son vrai nom Robert Faure, est un écrivain français né le 7 octobre 1948 à Saint-Bonnet-le-Château. Reconnu pour sa contribution significative à la littérature de science-fiction, notamment pour la jeunesse, il a également utilisé les pseudonymes d’Axel André et Frédéric Argès.
Jeunesse et Débuts
Originaire de la Loire, Robert Faure a fait ses études au lycée Claude-Fauriel de Saint-Étienne, obtenant son Bac D en 1968. Il a ensuite travaillé au tri postal de la Gare de l’Est, des horaires de nuit qui lui ont permis de se consacrer à l’écriture et au dessin durant la journée. Il a vécu à Saint-Denis puis au Blanc-Mesnil, des lieux qui ont pu influencer certaines de ses premières œuvres.
Carrière Littéraire et la Série « Mykir »
Robert Alexandre est principalement connu pour sa série de science-fiction pour la jeunesse, « Mykir », publiée dans la célèbre collection « Signe de Piste » avec les illustrations emblématiques de Pierre Joubert. Cette série a marqué une génération de lecteurs par ses récits d’aventures spatiales et ses explorations de thèmes profonds pour un jeune public.
Parmi les titres de la série « Mykir » figurent :
- Le Survivant (1973) – qui lui a valu le « Prix des moins de 25 ans » de la collection Signe de Piste et la Médaille d’Or de la Ville de Nice.
- Les Révoltés d’Amaranthe (1974)
- Le Sacrifice de Kod Linkhar (nouvelle) (1974)
- Les Gardiens de l’univers (1976)
- Escale sur Mytilia (1976)
- Les Orphelins d’Almeray (1981)
En plus de la série « Mykir », Robert Alexandre a également écrit d’autres romans et nouvelles sous son nom ou ses pseudonymes, comme la série « Oriane » (Oriane, 1986), Sandrinhar (1975), Tiguir (1977), La Parenthèse (1978) et Yriel (1989), publié dans la collection Anticipation du Fleuve Noir.
Style et Thèmes
L’œuvre de Robert Alexandre se caractérise par une écriture fluide et entraînante, souvent empreinte d’une dimension initiatique. Ses récits explorent des thèmes chers à la science-fiction tels que :
- L’aventure et l’exploration de mondes lointains.
- La survie et la résilience face à l’adversité.
- Les relations humaines et la camaraderie dans des contextes extraordinaires.
- L’anticipation des futurs possibles et leurs implications.
Ses romans, bien que destinés à la jeunesse, abordent des sujets complexes avec une approche accessible et captivante, faisant de lui un auteur apprécié pour son imagination et sa capacité à transporter ses lecteurs dans des univers riches et cohérents.
Héritage
Robert Alexandre, alias Robert Faure, demeure une figure importante de la science-fiction française, particulièrement pour la jeunesse. Ses livres continuent d’être recherchés par les collectionneurs et appréciés par ceux qui ont découvert le genre grâce à ses récits. Son travail a contribué à enrichir le paysage de la littérature d’imaginaire en France.
Livres de Robert Alexandre :
Mykir :
- Le survivant (1973)
- Les révoltés d’Aramanthe (1974)
- Les gardiens de l’univers (1976)
- Escale sur Mytilia (1976)
- Les orphelins d’Almeray (1981)
Sandrinhar (1975)
Yriel (1989)
Pour en savoir plus sur Robert Alexandre :
La page Wikipédia sur R. Alexandre
La page Noosfere sur R. Alexandre
La page isfdb de R. Alexandre
La voix des anges par Anne Rice

Fiche de La voix des anges
Titre : La voix des anges
Auteur : Anne Rice
Date de parution : 1982
Traduction : P. Alexandre
Editeur : Pocket
Première page de La voix des anges
« Guido Maffeo n’avait que six ans lorsqu’il fut châtré puis envoyé à Naples étudier le chant avec les plus prestigieux professeurs.
Dans la grande famille de paysans dont il était le onzième enfant, la faim et les mauvais traitements avaient été son lot quotidien. Aussi devait-il se rappeler toute sa vie que ceux qui avaient fait de lui un eunuque lui avaient également offert, pour la première fois de sa vie, un bon repas et un lit douillet.
La chambre où on l’avait conduit, dans la petite ville montagnarde de Caracena, était magnifique. Le sol en était pavé de carreaux doux et lisses, et Guido y vit pour la première fois de sa vie une horloge mécanique dont le tic-tac l’effraya beaucoup. »
Extrait de : A. Rice. « La voix des anges. »