Étiquette : Bélial
Issa Elohim par L. Kloetzer
Fiche de Issa Elohim
Titre : Issa Elohim
Auteur : Laurent Kloetzer
Date de parution : 2018
Editeur : Bélial
Première page de Issa Elohim
« L’hôtel des Mines d’Araies était ma dernière escale avant le camp Frontex, un palace désolé datant du temps de la colonisation avec réseau satellitaire dernier cri, climatisation aléatoire et plomberie bruyante. J’ai envoyé un mot à Edward pour le rassurer et le faire rire et je me suis allongée une vingtaine de minutes sur le lit étroit ; le trajet depuis la capitale du gouvernorat dans le taxi surchauffé m’avait porté sur les nerfs, je voulais souffler un peu avant d’aller retrouver Gertrud. C’était mon tout premier reportage de ce type ; à dire vrai, j’appréhendais l’arrivée au camp.
Tout ça, l’hôtel, le voyage, avait été financé par un crowdfunding monté à l’arrachée et bouclé dans les toutes dernières secondes. »
Extrait de : L. Kloetzer. « Issa Elohim. »
La première ou dernière par L. L. Kloetzer
Fiche de La première ou dernière
Titre : La première ou dernière (Tome 2 sur 2 – Noon)
Auteur : Laurent Kloetzer et Laure Kloetzer
Date de parution : 2023
Editeur : Bélial
Première page de La première ou dernière
« Voici une histoire que j’ai entendu raconter par un vieil édenté, à l’orée de la nuit, sous une yourte aux flancs battus par un vent neigeux. J’écoutais d’une oreille, je ne suis pas sûr de la rendre au mieux : je n’ai pas la voix rauque et lancinante du conteur mingol, ni son sens du rythme et des surprises. En fait, cette histoire m’est revenue à la toute fin de notre aventure. Si j’avais pu m’en souvenir avant, je nous aurais épargné bien des ennuis. Je vous la livre ici, en quelques mots, prêtez-y attention, vous comprendrez peut-être mieux que moi certaines choses. »
Extrait de : L. L. Kloetzer. « La première ou dernière – Noon. »
Du soleil noir par L. L. Kloetzer
Fiche de Du soleil noir
Titre : Du soleil noir (Tome 1 sur 2 – Noon)
Auteur : Laurent Kloetzer et Laure Kloetzer
Date de parution : 2022
Editeur : Bélial
Première page de Du soleil noir
« Je m’appelle Yors. Je ne vais pas vous raconter ma vie, ce serait un peu long et, sans me vanter, ça pourrait choquer les âmes délicates de ces dames. Mais il nous faut faire un peu connaissance, avant l’entrée en scène de Noon.
Je suis né dans notre bonne ville, au pied des murailles, à quelques pas du Grand Caravansérail où commence mon histoire. Comme on le voit à ma gueule, je ne suis ni un aristocrate confit dans son palais de marbre, ni un porteplume bouffeur de chandelles, ni un ouvrier blafard des rues sans soleil. J’ai passé la moitié de ma vie loin de chez moi, hors des murs, dans tous les pays du monde connu. J’ai été marin sur une galère de la Mer Intérieure, docker sur le port. Je me suis engagé dans l’armée du Suzerain du temps de la guerre des esclaves, on m’a nommé sergent. J’ai dirigé une compagnie d’irréguliers, de fameuses crapules, croyez-moi. Je me suis bagarré à l’épée, au crochet d’abordage, à la longue pique. »
Extrait de : L. L. Kloetzer. « Du soleil noir – Noon. »
La fontaine des âges par N. Kress
Fiche de La fontaine des âges
Titre : La fontaine des âges
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2007
Traduction : E. Perchoc
Editeur : Bélial
Première page de La fontaine des âges
« Elle était dans ma bague. À l’époque, on gardait avec soi les fragments d’une personne. Ça se faisait, pas comme aujourd’hui.
Une mèche de cheveux, une goutte de sang, une trace de rouge à lèvres dessinant un baiser sur un papier – des trucs tangibles. On pouvait les glisser dans un médaillon, une petite boîte, une bague. Les garder avec soi, les caresser. Rien à voir avec ces hologrammes. Qui peut chérir des ombres lasers ? Ou ces atroces « recréations » nanotechs ? Quoi, le Maître de l’Univers a « recréé » le monde quand il a commencé à partir en vrille ? Jamais de la vie. Il a fait son possible avec l’original, comme n’importe qui de sensé.
Donc, elle était dans une bague. Que j’ai conservée pendant quarante-deux ans – jusqu’à ce que le monde moderne la dévore. Littéralement. Où se trouve la justice dans tout ça ? Dites-moi. »
Extrait de : N. Kress. « La Fontaine des âges. »
Danses aériennes par N. Kress
Fiche de Danses aériennes
Titre : Danses aériennes
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2017
Traduction : P.-P. Durastanti, T. Bauduret
Editeur : Bélial
Sommaire de Danses aériennes
- Le sauveur
- Touchdown
- Evolution
- Fin de partie
- Shiva dans l’ombre
- A la mode, à la mode
- Le bien commun
- On va y arriver
- Un
- Trottoir à 12h10
- Danse aérienne
Première page de Le sauveur
« L’arrivée de l’objet ne surprit personne ; l’attention du monde entier précéda, accompagna et suivit son atterrissage.
L’appareil – s’il s’agissait bien d’un appareil – avait été repéré un samedi matin d’octobre par le télescope spatial Hubble alors qu’il se trouvait encore au-delà de l’orbite de Mars. Au bout de quelques heures, Houston, Langley et Arecibo connaissaient sa trajectoire ; bientôt, tous les grands observatoires de la planète en savaient autant. La presse apprit la nouvelle à temps pour les journaux du dimanche. L’armée américaine fit évacuer, puis encercla les cinquante kilomètres carrés du Minnesota où il paraissait devoir toucher terre, une zone débordant quelque peu sur l’Ontario, de l’autre côté de la frontière canadienne. »
Extrait de : N. Kress. « Danses aériennes. »
Zendegi par G. Egan
Fiche de Zendegi
Titre : Zendegi
Auteur : Greg Egan
Date de parution : 2010
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page de Zendegi
« MARTIN FIXAIT D’UN REGARD SOUCIEUX les quatre caisses de vinyles dans l’angle du salon. Deux enceintes, une platine et un ampli étaient posés par terre à côté, leurs câbles drapés de moutons ; il avait vendu le meuble hifi trois semaines plus tôt. Les disques pesaient beaucoup trop lourd pour qu’il les prenne sur le vol pour l’Iran et il ne leur donnait guère de chances s’il les expédiait par voie de surface. Il avait bien envisagé de les entreposer, comme pendant son séjour au Pakistan, mais après un mois passé à vendre son mobilier et à jeter son fourbi, il voulait terminer le processus : atteindre le point où il pourrait décoller de Sydney sans emporter de clé, ni rien laisser derrière lui.
Il s’accroupit près des caisses pour effectuer un comptage rapide. Deux cent quarante albums. Leur substituer des téléchargements coûterait plus de deux mille dollars. Ça lui paraissait exorbitant pour en rester au statu quo, à quelques rayures et crissements près. »
Extrait de : G. Egan. « Zendegi. »
Nuits cristallines par G. Egan
Fiche de Nuits cristallines
Titre : Nuits cristallines
Auteur : Greg Egan
Date de parution : 2008
Traduction : E. Perchoc
Editeur : Bélial
Première page de Nuits cristallines
« Encore du caviar ? » Daniel Cliff désignait le plat dont le couvercle, à la manière d’un diaphragme, passa d’opaque à transparent. « Il est frais, croyez-le bien. Mon cuisinier l’a fait venir d’Iran par avion ce matin même.
–Non merci. » Julie Dehghani se tamponna les lèvres à l’aide d’une serviette, puis la posa dans son assiette d’un geste ferme. La salle à manger surplombait le Golden Gate ; la plupart des gens que Daniel recevait appréciaient d’y passer une heure ou deux au seul motif du plaisir de la vue. Il constatait cependant que son bavardage suscitait l’impatience de la jeune femme. »
Extrait de : G. Egan. « Nuits cristallines. »
Mortelles ritournelles par G. Egan
Fiche de Mortelles ritournelles
Titre : Mortelles ritournelles
Auteur : Greg Egan
Date de parution : 1989
Traduction : S. Denis, F. Valery
Editeur : Bélial
Première page de Mortelles ritournelles
« Michael Underwood, consultant en musique créative pour l’Usine à Inspiration, ne put s’empêcher de jeter un œil discret à sa montre. Il lui restait encore du travail pour la campagne Hypersoft, laquelle se devait d’être terminée le jour même, et l’après-midi filait déjà. Underwood écoutait John Halbright depuis vingt minutes. Il ne savait toujours pas en quoi ce que présentait le président de la Société de Neurocartographie appliquée « était la plus belle mine d’or publicitaire depuis que le Département du Trésor avait accepté de vendre des emplacements à hologrammes sur le billet de dix dollars »
Halbright remarqua son geste, s’arma de courage et recommença.
« Vous avez bien compris que nous avons identifié les circuits neuronaux impliqués dans le traitement de la musique ? »
Extrait de : G. Egan. « Mortelles Ritournelles. »
Le continent perdu par G. Egan
Fiche de Le continent perdu
Titre : Le continent perdu
Auteur : Greg Egan
Date de parution : 2008
Traduction :
Editeur : Bélial
Première page de Le continent perdu
« L’oncle d’Ali attrapa son bras droit et l’offrit à l’étranger, qui le saisit fermement au niveau du poignet.
« À partir de maintenant, tu dois obéir à cet homme, lui ordonna son oncle. Et tu lui obéiras comme si c’était ton père. Ta vie en dépend.
— Oui, oncle. » Ali garda les yeux respectueusement baissés.
« Viens avec moi, garçon, dit l’inconnu en se dirigeant vers la porte.
— Oui, hâj », marmonna Ali en le suivant docilement. Il entendait sa mère qui sanglotait encore doucement dans la pièce voisine, et il avait du mal à retenir ses propres larmes. Il lui avait dit au revoir, ainsi qu’à son oncle, mais n’avait pu échanger le moindre mot d’adieu avec ses cousins. »
Extrait de : G. Egan. « Le Continent perdu. »
Diaspora par G. Egan
Fiche de Diaspora
Titre : Diaspora
Auteur : Greg Egan
Date de parution : 1997
Traduction : F. Lustman
Editeur : Bélial
Première page de Diaspora
« Yatima scrutait le décalage Doppler des étoiles autour de la polis, suivant dans le ciel les ondes de couleur concentriques et glacées, depuis leur horizon d’expansion jusqu’à leur point de convergence. Ille se demandait quoi leur dire quand illes les rattraperaient après les avoir si longtemps pourchassés. Illes avaient des questions à n’en plus finir, mais il était impensable que le flot d’informations soit à sens unique. Et quand les Transmutateurs exigeraient une réponse : « Pourquoi nous avez-vous suivis, pourquoi êtes-vous allés si loin ? », par où devrait-ille commencer ?
Yatima avait lu des récits historiques d’avant l’Introde, narrés sur un seul plan, limités par l’illusion que les individus étaient aussi indivisibles que les quarks, que les civilisations planétaires constituaient des univers autonomes. »
Extrait de : G. Egan. « Diaspora. »